12/04/2009
La Chronologiette
La Chronologiette
de Pierre Prion
1744/1759
Texte présenté et annoté par Jean-Marc Roger
Présentation historique d'Emmanuel Le Roy Ladurie
Pierre Prion est, au XVIIIe siècle, le scribe du Marquis d'Aubais.
Il relate dans sa chronologiette les faits marquants de la vie du chateau, du village, et des alentours.
Les naissances, les mariages (avec éventuels charivaris, en cas de remariage, ou de différence d'âges trop marquée), les décès, parfois par suicides.
Ce sont des années de guerres, d'abord la guerre de succession d'Autriche, puis la guerre de sept ans : on s'engage, on tire au sort les "volontaires".
La guerre des camisards, qui a largement débordée les Cévènnes n'est pas loin dans les esprits , les protestants nombreux, majoritaires dans certains villages des alentours, comme à Junas, qui ne compte que deux familles catholiques. Le Marquis lui même est fraîchement converti, et son épouse est loin d'être assidue aux offices. Mais, par épisodes, la répression se fait encore sentir
Les protestants ne sont pas le seul souci de l'Eglise catholique : la haute société se pique encore de jansénisme, comme symbole contre la monarchie absolue, et les manants sont encore prôches du paganisme. Il est vrai que les prières à Dieu, ou à ses Saints pour avoir de la pluie, ou de bonnes récoltes, ou éviter les débordements du Vidourle peuvent être considérées assez païennes !
C'est qu'il faut faire face aux difficultés quotidiennes, dans cette période de refroidissement climatique. Les protestants sont un peu moins pauvres que les autres. Prion affirme qu'un tiers de la population va sans souliers. Pourtant les agriculteurs sont également artisans. Les femmes réchauffent sur leur poitrine les vers à soie, avant de dévider les cocons, puis de fabriquer, en sous traitance, des bas.
"Après la panse, une bonne danse"
"Vive l'Amour, pourvu que je dîne"
Les protestants ne constituent pas
21:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
05/04/2009
un cadavre de trop
Un cadavre de trop
Ellis Peters
10/18 n°1963
Il y a déjà quelques temps que l'historien quasi officiel de ce blog, mon ami Frédéric Dubuisson, a parlé, dans un des ses commentaires, toujours pertinents, des aventures moyenâgeuses du frère bénédictin Cadfael (prononcez Cadvale), herboriste, ancien héros de la croisade, grand résolveur d'énigmes.
J'aime quand la dimension historique s'ajoute à l'intrigue policière.
"Un cadavre de trop", premier roman, d'une série de vingt et un, publié en 10/18, se déroule en pleine guerre de succession entre les petits enfants de Guillaume, qui n'aimait pas qu'on l'appelle "le conquérant", et encore moins "le bâtard".
Comme dans tout roman "policier", le lecteur se demande "qui a tué ?", mais en plus il y a la reconstitution de l'atmosphère de l'Angleterre du XIIe siècle.
Citations
"Ce que tu ne dis pas n'est pas dangereux"
"Connaissez vous des être humains qui ne soient pas étrangers les uns aux autres ?"
"On apprend des choses dans le livre de la vie et en étudiant nos semblables"
"Il avait gardé un esprit turbulent, incorrigiblement emporté et prompt à l'insubordination"
"La justice n'est-elle due qu'aux être irréprochables ?"
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, histoire
02/02/2009
Les Tudors
Les Tudors
Saison II
Si vous avez Canal +, où copain ou copine avec Canal et possibilité d’enregistrement ne manquez pas le début, ce soir, de la deuxième saison des Tudors.
Même sans être historien, tout le monde sait bien que tout cela va mal se terminer pour Ann Boleyn, et pour Thomas More, et quand Jane Seymour apparaît, il est possible de deviner qu’il y aura une troisième saison. Une saison télévisuelle par épouse du roi Henri ?
Cette « saison » va donc du triomphe à la chute de la famille Boleyn. Les spectateurs voient grandir les deux filles du Roi : Marie, fille de Catherine d’Aragon, ultra catholique qui sera surnommée « Marie la sanglante », et Elizabeth, fille d’Ann, qui deviendra la Reine Elizabeth, surnommée « la Reine vierge ».
Moins de scènes déshabillées que lors de la première saison, et plus de réflexions sur la religion (rompre avec le Pape sans rejoindre le protestantisme) et sur le jeu des alliances entre les trois Grands d’Angleterre, de France et d’Espagne.
08:00 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, télé
19/10/2008
l'affaire du cuisinier chinois
L'affaire du cuisinier chinois
Pascal Vatinel
Editions du Rouergue
Pascal Vatinel, sinologue, historien et philosophe nous entraîne dans une histoire d'amour, contrarié, au temps des "Royaumes combattants", 300 ans avant notre ère.
Avec des allers retours dans le temps présent, pour bien montrer que la lutte pour la justice, comme le Yin et le Yang, traversent les siècles.
Un adepte de Confucius et un Taôiste s'allient pour faire triompher le Bien contre le Mal.
Comme la cuisine est un élément essentiel de la civilisation ("Tout ce qui marche, vole, nage ou rampe sur notre planète semble pouvoir trouver ici une recette"), un cuisinier est au centre de l'"affaire", qui rassemble, 2.300 ans plus tard deux vénérables universitaires contre des bureaucrates corrompus, "dans un présent façonné par le goût du pouvoir, plongés dans un passé qui ne l'était pas moins" car "tout change et rien ne change".
"Atteindre le but est important, mais tellement moins que de savoir marcher"
"La soif du pouvoir peut procurer chez certains êtres une énergie et des facultés insoupçonnables"
"C'est au comble du bonheur qu'il faut se préparer à affronter le malheur"
"C'est lorsque le cochon est beau et bien gras qu'il a le plus de chances d'être dévoré"
"Lorsque la pâte du ravioli se déchire, la farce apparaît"
"Même celui à qui il ne reste qu'un cheveu, on ne peut le traiter de chauve"
"Quelle que soit l'épaisseur de la neige, elle ne peut suffire à écraser une montagne"
"Ce n'est pas en le tirant pas la queue que tu sors le tigre de sa tanière"
08:04 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
12/10/2008
Imperium
Imperium
Robert Harris
Editions Plon
L'"imperium", c'est le pouvoir, en particulier le pouvoir politique.
Ce livre raconte l'ascension, de - 79 à - 64, avant JC, vers le Consulat, de Cicéron, brillant avocat, intelligent et sans beaucoup de scrupules, qui fait un "beau" mariage, avec une femme qu'il n'aime pas, dans le seul but de profiter d'une fortune indispensable à sa carrière politique.
Bien en place, il assiste à la première tentative de Jules César, "trentenaire insomniaque", d'entrer au Sénat. "Pour se présenter aux élections, il avait dû s'endetter lourdement".
Leçons de politique :
"Première règle en politique : ne jamais oublier un visage"
"La capacité d'écouter des casse-pieds exige beaucoup d'endurance, et cette endurance est l'essence même de la politique"
"Si c'est de la gratitude que tu veux, prends un chien"
"Les électeurs ne pardonnent pas la mesquinerie"
"C'est la persévérance et non le génie qui mène un homme au sommet, car elle seule permet d'avancer dans le monde"
"Le moyen le plus sûr de progresser en politique est de se tenir près de celui qui est tout en haut"
"L'ascension vers les sommets politiques vous contraint souvent à voyager avec des compagnons qui ne vous plaisent guère"
"Seule la perfection est ennuyeuse"
"La teneur du discours n'est rien à côté de la façon de le dire"
"L'éloquence qui n'étonne pas ne m'apparaît pas comme de l'éloquence"
"Il faut parfois commencer un combat pour trouver comment le gagner"
"Lorsqu'on se retrouve enlisé en politique, la seule chose à faire est de déclencher une bagarre ; parce que c'est seulement lorsque la bagarre fait rage que l'on peut espérer découvrir une porte de sortie"
"La gloire politique repose sur la capacité de dissimuler les astuces qui sous-tendent l'ensemble"
"Tu ne seras bientôt plus capable de reconnaître tes subterfuges de la vérité. Et alors, tu seras perdu"
"On ne peut pas prétendre s'y connaître en politique tant qu'on a pas passé toute une nuit à écrire un discours pour le lendemain."
"Il y a, en politique, peu de choses plus difficiles à contrer que le sentiment de l'inéluctabilité"
"La politique, c'est l'Histoire en plein vol"
"Le pouvoir revient généralement à choisir entre deux options aussi désagréables l'une que l'autre"
"Les fonctionnaires permanents commencent par être au service des politiques, puis finissent par se prendre pour nos maîtres"
"Il y a plus de monde qui vénère le soleil levant que le soleil couchant"
"A quel tas de cendres la plupart des carrières politiques se résument-elles ?"
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, histoire, politique