07/09/2008
La taverne aux oubliés
La taverne aux oubliés
Paul Harding
10/18 ; collection "grands détectives" n°3998
Londres à la fin du XIVe siècle : sur le trône, Richard II, petit fils d'Edouard III qui réclama la couronne de France...et provoqua ainsi la "guerre de 100 ans" !
Le jeune roi est encore sous la tutelle de son oncle, Jean de Gand.
La guerre de cent ans s'est terminée par le "Traité de Brétigny", et les glorieux vétérans, revenus de leurs pillages en France, commémorent leurs exploits, quand ils ne sont pas devenus "chasseurs de primes", comme plus tard dans le Far-West.
Dans la taverne "La nuit de Jérusalem" se multiplient soudainement les meurtres.
Le frère dominicain Athelstan ("témoin bien placé de la misère des pauvres") mène l'enquête, de rebondissements en coups de théâtre. Le succès final est garanti.
Paul Harding est professeur d'histoire médiévale et nous fait revivre, pas le biais de roman policiers ce qu'était la vie quotidienne à cette époque : "Les seigneurs avaient œil perçant, cœur dur et doigts rapaces. Rien de surprenant à ce que la colère gronde chez les misérables paysans".
Et les tavernes étaient d'excellents lieux d'observation, pour savoir ce que l'on buvait, ce que l'on mangeait, tout en préparant quelques mauvais coups hors-la-loi.
08:54 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, roman policier, histoire
26/04/2008
Histoire secrète de la Ve République
Sous la direction de Roger Faligot et Jean Guisnel
Editions La Découverte
Ce gros livre porte bien mal son titre : "histoire" devrait être au pluriel, car il s'agit d'une multitude d'histoires, plusieurs dizaines, et elles n'ont rien de "secrètes", puisque le résumé de chacune d'entre elles est complétée par une biographie, généralement assez copieuse, et qu'aucune n'a été ignorée en son temps.
Tous les auteurs sont des journalistes, y compris les deux ayant supervisé l'ouvrage.
Le style rédactionnel est donc généralement vivant et concis, direct.
Il est question d'officines discrètes, d'agents secrets, d'opérations clandestines, de manipulations, de corruption, de disparitions, de scandales.
Les histoires sont regroupées en sept chapitres :
- Aux origines de la Ve République : la guerre d'Algérie ;
- La décolonisation et l'héritage colonial ;
- Le nucléaire et le complexe militaro-industriel ;
- Diplomaties secrètes ;
- Services secrets et raisons d'Etat ;
- Finances et jeux d'influence ;
- Politique et réseaux occultes.
Un récapitulatif plus ou moins agréable pour celles et ceux qui sont assez âgés pour avoir lu tout ça, en son temps, dans les journaux et les magazines.
Une "somme" utile pour les jeunes qui veulent mieux comprendre le temps présent, à la lumière d'un passé récent.
08:27 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, politique, histoire
25/04/2008
Deux soeurs pour un Roi
("The other Boleyn girl)
De Justin Chadwick
Avec Nathalie Portman et Scarlett Johanson
Sans être féru d'Histoire, il est possible d'avoir entendu parler d'Ann Boleyn, seconde épouse d'Henri VIII (en tout il en a eu six !). Pour elle, il a rompu avec le Pape, et donc avec l'Eglise catholique et a fondé l'Eglise anglicane, car il avait peu de sympathies pour Luther et ses amis. Déçu qu'elle ne lui donne pas un fils qui pourrait hériter de la couronne (ce que fera sa troisième femme Jane Seymour, au prix de sa vie), l'accusant de le tromper, y compris avec son frère, il l'a fit décapiter. Elle avait alors 29 ans.
Celles et ceux qui ont vu la série "les Tudor" sur Canal + savent qu'Ann avait une sœur qui précéda Ann dans le lit du Roi.
La série télévisée affirme même que Mary (l'autre fille Boleyn) a été auparavant la maîtresse de François 1er...On la voit même faire profiter Henry de caresses buccales qu'elle aurait apprise à la Cour du Roi de France.
Le fil montre Ann, belle jeune fille, envoyée en exil en France pour ne pas faire d'ombre à Mary, remarqué par le Roi.
La vérité historique m'oblige à dire qu'Ann a été envoyée en France par ses parents...à l'âge de 9 ans. Et qu'elle n'en avait que 13 quand elle est revenue. Même en l'imaginant précoce, il faut bien admettre que le cinéma a pris quelques libertés avec l'Histoire !
Ce film est le face à face de deux grandes actrices : la méchante brune, arriviste et intrigante, prête à tout : Ann / Nathalie, face à la douce et gentille blonde qui ne demande qu'à vivre en paix à la campagne, et qui n'arrive même pas à se venger de sa sœur, Mary / Scarlett.
Bien que j'adore Scarlett depuis "Lost in translation", il faut bien admettre qu'elle est dominée, comme tout le film, par la personnalité de Nathalie Portman.
Un film pour toutes celles et ceux qui aiment les films en costumes qui racontent la lutte pour le pouvoir, les relations entre l'Amour et l'Histoire. Sauf que l'Histoire y est un peu malmenée.
08:03 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : film, histoire
13/04/2008
les Tudor
Série sur Canal +
Le titre est un peu abusif. Je ne sais pas s'il y aura une suite, si nous aurons droit à toutes les femmes d'Henri VIII, puis aux règnes de ses filles Marie (Tudor) et Elizabeth "la Reine vierge", mais en fait de "Tudor", les dix épisodes se déroulent avant le mariage du Roi avec Ann Boleyn. Tout comme le film "Deux sœurs pour un Roi", que j'ai bien l'intention d'aller voir.
Je ne suis pas du tout spécialiste de cette période de l'Histoire, mais j'ai trouvé intéressant le jeu des alliances changeantes entre l'hyper puissance, incarnée par Charles Quint (à l'époque où il faisait sa "joyeuse entrée" à Aire-sur-la-Lys !) et les deux puissances moyennes : la France de François 1er (avec l'épisode du "camp du drap d'or") et l'Angleterre d'Henri VIII, les petites filles servant de gages de bonne volonté dans le cadre de futurs mariages. Sans oublier, dans ces luttes de pouvoirs, le Pape, qui tente d'imposer son pouvoir spirituel sur les pouvoirs temporels royaux, en brandissant la menace de l'excommunication.
Si les Rois (ou l'Empereur) tiennent leur pouvoir de Dieu, ils n'ont plus besoin du Pape.
J'ai trouvé intéressant l'évocation de la montée du protestantisme, et la façon dont le Roi va prendre dans ce courant de pensée ce qui peut lui servir, et seulement cela (la liberté vis à vis du Pape). Le roman "Dissolution", sur lequel j'avais fait une note, racontait comment la dissolution des couvents catholiques avait été l'occasion d'enrichissement pour les proches du Roi...au nom de la lutte contre l'obscurantisme.
En résumé, c'est du beau cinéma en costumes, comme je l'aime, j'y ai pris du plaisir et je vous conseille cette série, si elle repasse sur Canal, ou si elle sort en DVD.
Avertissement : l'anatomie d'Ann Boleyn n'est dévoilée qu'au dixième et, pour l'instant, dernier, épisode.
08:28 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : télé, histoire