02/10/2010
une vie de roman
La passion Lippi
Sophie Chauveau
Folio 4354
Florence, XVe siècle. La biographie romancée d'un peintre majeur de la Renaissance.
Elève de Masaccio, qui est considéré par les historiens de l'art comme le véritable créateur de la Renaissance, puis maître de Boticelli.
Placé dans un couvent dans son enfance, devenu moine, tendance "moine paillard", car avant tout artiste, faisant souvent scandale.
Il sera un des premiers à intégrer des portraits de personnes vivantes, y compris les "filles" des maisons de plaisirs ("l'exacte traduction du mot "pornographie" signifie peinture de prostituées") et lui même qui les fréquentait assidument, dans ses tableaux aux prétextes religieux, ou mythologique ("La métaphore mythologique ouvre sur une grande bouffée de liberté").
L'histoire de Lippi est également un peu l'histoire des Médicis, puisqu'il est le protégé de Cosme, dit "l'ancien", et l'ami de Pierre, le fils et successeur de Cosme.
"Lippi transforme l'humble artisan mal payé, souvent à la tâche, en artiste arrogant rétribué pour son don".
"Jouir et faire jouir, sans nuire à soi, ni à personne, voilà, je crois toute la morale"
"Passés l'heure du plaisir, les amants redeviennent stupides et honteux de leur besoin"
"Il est temps que la peinture hurle quand ça fait mal"
"Que c'est déplaisant de dépendre de quelqu'un qu'on aime ! Ou d'aimer quelqu'un dont on dépend ?
"Quand la peur les prend, les hommes redeviennent des enfants"
"Un assez sûr instinct souffle aux misérables l'idée de tenir secret leur plus grand plaisir"
08:58 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
25/09/2010
Jésus, les Templiers et les Francs-maçons
Le testament des siècles
Henri Loevenbruck
J'ai lu, thriller, n°8251
Encore un message caché du Christ !
Un message codé sur une mystérieuse pierre.
Pierre transmise au cours des siècles par l'intermédiaire, entre autres, des Templiers et des Francs-maçons, ingrédients indispensables à tout thriller ésotérique.
Les Templiers parce qu'ils étaient un "pont" entre l'Orient et l'Occident.
Les Francs-maçons parce que leurs frères napoléoniens (onze des dix-huit maréchaux étaient francs-maçons) ont ramené de Malte une partie de l'héritage des Templiers récupéré par les Hospitaliers (l'Ordre de Malte).
Avec les Esséniens et le génial Léonardo da Vinci au milieu de tout cela !
Avec quelques pages sur les premières années du christianisme, au départ secte de Juifs.
Pour empêcher la divulgation de ce "testament", le rôle des méchants est tenu par une tendance particulièrement agressive de l'Opus Dei.
"Aimez-vous les uns les autres", disait-Il...Pas Torquemada, 9.000 morts à lui tout seul !
Roman très "visuel" qui ferait un excellent film tant les courses poursuites et les rebondissements se succèdent, de Paris à Gordes (Lubéron) en passant par Londres.
"Combien de gens se disent qu'ils attendront la retraite pour lire la pile de livres en retard qui s'accumulent sur toutes leurs bibliothèques. On a même inventé un mot pour cela : "bibliotaphe".
"Un Paname bicéphale : noble et chargé d'Histoire le jour, snob et sensuel la nuit".
"Mathématiciens et artistes ont la même démarche : interpréter le monde, découvrir la structure secrète des choses."
"Nous devons être dignes de notre propre confiance"
08:39 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
18/09/2010
l'héritage des Templiers
L'héritage des templiers
Steve Berry
Pocket Thriller n°13273
Ce roman commence là où se termine "La croix des Assassins" (voir la note de la semaine dernière) : par le martyr de Jacques de Molay, Grand Maître de l'ordre du Temple.
Mais contrairement à "La croix des Assassins", point d'aller et retour entre le passé et le présent, point d'allusion à la Franc-maçonnerie.
Tout se passe aujourd'hui entre Copenhague, Avignon, l'Aude, l'Ariège, et bien entendu, Rennes-le-Château.
Que sont devenus les survivants des arrestations ordonnées par Philippe le Bel ?
Départ vers le Portugal puis le Brésil, comme dans "La croix des Assassins" ?
Refuge chez les frères Cisterciens, placés, comme les Templiers, sous l'ombre tutélaire de Saint Bernard de Clairvaux ?
La thèse de départ de ce roman est que l'ordre des Templiers a survécu, dans la clandestinité, dans un monastère isolé des Pyrénées.
Mais le fameux trésor des Templiers ?
Pour les héros du roman, ce trésor ne peut être que spirituel ("Le savoir est le plus grand de tous les luxes" ; "Voilà ce qui distinguait les Templiers. La véritable source de leur pouvoir, ce n'était ni la richesse, ni la puissance, mais le savoir"). Savoir découvert dans les souterrains de l'ancien temple de Salomon, ou au contact des Sarrazins ?
L'héritage d'un savoir ancien (pharaonique ?) qui a permis à ce groupe de neuf chevaliers de devenir un ordre puissant et riche, au point de faire de l'ombre au roi de France (15.000 frères, 9.000 propriétés).
Les Templiers connaissaient-ils un secret concernant la mort et la résurrection de Jésus, susceptible de mettre en cause le christianisme, et donc leur permettant de faire pression sur le Pape ?
Les passages qui mettent en relief les contradictions entre les quatre évangiles officiels, "traces écrites d'une longue tradition orale", écrits entre 70 ans et un siècle après les évènements qu'ils relatent (sans parler des évangiles qui n'ont pas été reconnus par les Pères de l'Eglise, ni des invraisemblances historiques et logiques) ne sont pas les moins intéressants de ce qui reste, avant tout, un roman d'aventures.
"On sait de temps immémorial combien cette fable du Christ nous a été profitable" Léon X, Pape
"D'autres religions parlent du paradis et de la vie dans l'au-delà, mai seul le christianisme nous parle d'un Dieu devenu humain, mort pour ses adeptes, qui revient d'entre les morts pour régner éternellement". "La résurrection donne un sens aux drames du quotidien et l'espoir d'un avenir".
"La foi ne peut aller de pair avec la logique"
"L'Eglise est une institution créée par l'homme et régie par l'homme. Les pouvoirs que certains peuvent lui prêter sont aussi une création humaine."
"Le Nouveau Testament est un livre de fables, d'histoires merveilleuses destinées à guider les gens dans le droit chemin. Que la vérité transmise soit intemporelle suffit amplement. Elever Jésus au rang de divinité permettait de donner plus de poids au message"
"Un monastère sans bibliothèque équivaut à un château sans armurerie"
"Dis ce que tu as à dire, fais ce que tu as à faire, mais ne va jamais, au grand jamais, croire tes propres conneries"
08:41 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
12/09/2010
Templiers et Francs-Maçons
La croix des Assassins
Eric Giacometti et Jacques Ravenne
Fleuve noir
Les Templiers, et les Francs-Maçons, deux sujets ayant, séparément ou ensemble, alimenté l’imaginaire, et donc les fantasmes, de bien des journalistes, de romanciers, et probablement de leurs lecteurs, entre autres : "Iacobus" de Matilde Asensi et "Le convent du sang" d'Alain Bauer et Roger Dachez, livres dont j'ai parlé dans ce blog, "L'héritage des templiers" de Steve Berry, et "Les Templiers" de l'historien Thierry Leroy qui tente d'expliquer les raisons de ces persistances historiques, deux livres dont je parlerai.
"La croix des Assasins", raconte deux histoires, pas vraiment en parallèle puisqu’elles se rejoignent, l’une lors la chute de Saint Jean d’Acre en 1291, suivie de l’arrestation des Templiers en 1307, sur ordre du Philippe le Bel, puis de l’interdiction de l’Ordre, l’autre, de nos jours, à Paris et au Brésil.
« L’Ordre du Temple » a été créé en 1119 pour protéger les pèlerins en route pour Jérusalem. Quelle pouvait être sa raison d’être après la chute des royaumes chrétiens de Palestine ?
Nommés « Templiers » parce qu’ils logeaient sur les ruines de l’ancien Temple de Salomon. Temple auquel les rituels maçonniques font souvent référence.
De plus, il est connu que les Templiers avaient des relations étroites avec les confréries de bâtisseurs de cathédrales. Au moment de l’interdiction de l’ordre, les maçons qui construisaient la cathédrale de Strasbourg sont tous partis en Allemagne, laissant le superbe édifice de pierres roses avec une seule flèche.
Au moment de l’apparition de la Franc Maçonnerie symbolique, au XVIIIe siècle, tout un courant s’est réclamé d’un héritage templier.
Reste le problème du fameux trésor des Templiers qui a donné lieu, au fil des siècles à autant de spéculations que de romans, dont certains font une publicité bienvenue à Rennes-le-château.
Trésor difficile à imaginer puisque les possessions des Templiers étaient constituées principalement de châteaux (5.000 « commanderies ») et de terres, difficiles à emmener en exil, faciles à confisquer par le Roi, qui n’avait pas envie, ni les moyens, de rembourser tout l’or que les Templiers lui avaient prêté. Difficile d’être les banquiers des Rois, d’autres en feront l’amère expérience.
Ce que ce livre m’a appris, et qui semble historiquement avéré, c’est que de nombreux rescapés des arrestations en France se sont réfugiés au Portugal, dont le Roi a créé un nouvel ordre « La milice du Christ », pour détourner l’interdiction papale obtenue par le Roi de France, et recycler ainsi les chevaliers.
Du Portugal, ils sont partis pour le « nouveau monde », à l’exemple de Cabral, découvreur du Brésil. La croix rouge sur les caravelles de Christophe Collomb étaient bien celle des Templiers !
Les auteurs inventent la passation d’un rituel secret, de la secte chiite des « Assassins » à une secte contemporaine se réclamant des Templiers (comme l’Ordre du « Temple solaire », de sinistre mémoire).
Rituel permettant de n’éprouver ni douleur (comme le frère de Lisbeth dans Millénium), ni compassion.
Imaginer une « élite » mondiale incapable d’éprouver de la compassion pour les « gueux » : impossible à croire !
Il s’agit là, malheureusement, de la moindre des invraisemblances…
« Je regrette vraiment le Moyen-âge. A l’époque tout était si clair. Le seigneur commandait, le serf se soumettait ».
« Il faut faire avec humour les choses graves, et avec sérieux les choses drôles » (Léo Campion)
08:51 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
04/09/2010
une littérature islandaise plus contemporaine
Hiver arctique
Arnaldur Indridason
Prix du roman noir scandinave
Editions Métailié noir
Retour à l'Islande contemporaine.
Un petit garçon a été tué, poignardé.
" Ce sera bien plus difficile pour lui de rejoindre le ciel s'il doit nager à travers mes larmes."
Crime pédophile ?
Le petit garçon était, par sa maman, d'origine asiatique, mais pas "rom".
Crime raciste ?
"Les études soulignent que les Islandais ne se réjouissent pas spécialement de l'avènement d'une société multiculturelle".
"L'idée que les étrangers devraient vivre séparés de nous par des grilles est encore largement répandue".
"On entend invariablement dire qu'il ne faudrait pas qu'un trop grand nombre de "ces gens là" viennent s'installer". (Hortefeux pourra toujours tenter une nouvelle carrière politique en Islande...)
"On préconisait un arsenal de lois compliquant l'accession à la nationalité". (Où vont-ils chercher des idées pareilles, ces Islandais ?)
Pendant la dernière guerre, les Américains avaient installé une base militaire en Islande. Les autorités islandaises n'avaient posé qu'une seule condition : "l'interdiction d'y faire venir des militaires noirs".
L'enquête du commissaire Erlendur, en proie à ses propres souvenirs d'enfance, progresse très doucement dans l'hiver islandais, arctique, sur cette île "posée sur l'extrême rive nord du monde", où "ce peuple s'est obstiné à survivre pendant des siècles au sein de cette nature hostile."
Et si ce roman policier n'était qu'un prétexte pour nous parler de la xénophobie, islandaise, seulement islandaise ?
"La vie est un enchevêtrement de hasards dénués de toutes règles, des hasards qui gouvernent l'existence des gens, comme ces tempêtes qui s'abattent sans prévenir, faisant morts et blessés".
"Pourquoi faut-il qu'on soit toujours en train de dire quelque chose ?"
08:09 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature