07/08/2010
Qui a voulu tuer Obama ?
Renegade (2)
SAS n° 184
Gérard De Villiers
Au-delà des scènes de sexe, aussi peu crédibles, par leur aspect obsessionnel, que l’invincibilité du super héros, la lecture des SAS peut donner une idée assez bonne de la situation des pays traversés.
Avant un retour, une fois de plus, au Liban, l’auteur nous amène en Israël. Description de la situation, y compris celle des Palestiniens de Cisjordanie, portrait de quelques extrémistes religieux, juifs, y compris dans l’entourage du Premier ministre. Le fanatisme religieux ne se trouve pas uniquement chez les musulmans. Rôle des colons, mur de la honte. Argent déversé par l’Union européenne, et les Etats-Unis, pour que la situation n’explose pas.
De nombreux hommages sont rendus au courage et à l’intelligence des Israéliens, rappel de la Shoah, mais les critiques sont sévères concernant la politique menée par le gouvernement actuel, entre deux actions qui font le succès de la série.
Une lecture de vacances qui donnera à penser, de façon critique, à celles et ceux que la région ne laisse pas indifférents.
Malheureusement, un Président américain dictant ses conditions à un Premier ministre israélien, cela reste encore peu crédible.
14:46 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
04/08/2010
Dieu, en personne
Dieu en personne
Marc-Antoine Mathieu
Editions Delcourt
Grand prix de la critique 2010
Dieu vient sur terre. Pas son fils, pas il y a 2000 ans, non, Dieu en personne, aujourd'hui.
Et puisque c'est aujourd'hui, il a donc affaire à la police de l'immigration, à des psy, des sociologues, des astrophysiciens, des historiens, des philosophes, des spécialistes de la communication ("Un dieu sans message est-il encore un Dieu ?"), pour soigner son "image" ("Les images ont supplanté le verbe") et, continuité de l'Histoire, à des juges.
Le procès, commenté en direct, "tout à fait Thierry", met à mal l'armée d'avocats, aussi bien de l'accusation que de la défense.
"L'accusation aura à cœur de multiplier les arguments prouvant l'existence de Dieu, afin de le responsabiliser le plus possible", ("Personne ne peut adhérer à l'idée d'un Dieu qui n'aurait pas agi". "Le hasard, c'est Dieu qui joue incognito"), alors que les défenseurs "plaidant non coupable, sont contraints de minimiser le plus possible le rôle de Dieu".
"Responsable mais pas coupable ?"
A-t-il existé "juste pour donner la pichenette initiale" ?
"Jusqu'où maîtrise-t-on ce qui découle de nos actes ?"
"Dieu s'est-il incarné uniquement pour connaître enfin la faculté de rire ?"
"La recherche de la vérité vaut mieux que sa possession"
"Dieu est le non être qui a le mieux réussi à faire parler de lui".
Les idées sur Dieu venant de Queneau, Jules Renard, Voltaire, Flaubert, Descartes, Pascal, Sartre, Einstein, Jung, mises en scène, avec humour, dans une bande dessinée sobre et sombre, en noir et blanc.
Et Dieu dans tout ça ?
08:07 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd, philosophie
31/07/2010
SAS Renegade : Qui a voulu tuer Obama ?
Renegade (1)
Qui a voulu tuer Barack Obama ?
SAS n°183
Gérard De Villiers
« Renegade » est le nom de code du Président américain, pour le service, de plus de 1000 agents, chargé de sa sécurité rapprochée, et de celle de sa famille.
Le fonctionnement de ce service, et ses attributions, nous sont expliqués au début du livre, qui nous raconte une tentative, plausible, d’assassinat du Président.
Qui voudrait tuer Obama ? Beaucoup de monde, puisque depuis son élection des dizaines de tentatives auraient eu lieu.
L’auteur aurait pu nous raconter ces milieux américains d’extrême droite qui ne supporte pas l’élection d’un président « nègre », et qui rêvent de le tuer.
Mais De Villiers est plutôt un spécialiste du Moyen-Orient et, après le séjour à Washington, il emmène, une nouvelle fois, ses lecteurs au Liban, pays qu’il semble affectionner particulièrement.
Cette tentative terroriste d’assassinat est revendiquée par deux kamikazes « martyrs » du Hezbollah libanais, mouvement qui s’empresse de nier toute implication. Faut-il y voir une commande directe de l’Iran, qui a remplacé l’Irak comme « bête noire » des Américains ? Faut-il croire les Iraniens quand ils nient toute implication ? Une fraction du Hezbollah aurait-elle pu agir sans l’accord de la direction du mouvement ? Faut-il y voir une lutte de tendances au sein du pouvoir iranien ?
Ce premier tome se referme sans donner de réponses définitives, mais en nous mettant sur une autre piste…
08:26 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
28/07/2010
cadavre exquis
Cadavre exquis
Pénélope Bagieu
Editions « Bayou » / Gallimard
Une véritable histoire, des vrais dessins, un vrai roman en bandes dessinées.
La rencontre improbable d’une jeune fille qui ne lit pas de livres avec un romancier à succès dont elle n’a jamais entendu parler.
Le fin est gentiment immoral, mais tellement inattendu et drôle…
Entre la rencontre et la fin, les difficultés de la création…et les difficultés de vivre avec un tel égocentrique.
De plus en plus de femmes s’affirment dans cet art. Pénélope Bagieu, si cela est son vrai nom, s’y fait, par ce livre réussi, une place qu’elle devra défendre en confirmant son talent montré.
08:12 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd
24/07/2010
Katiba
Katiba
Jean-Christophe Ruffin
Flammarion
Katiba pourrait être un joli prénom féminin.
Une « Katiba » est un camp d’entraînement pour jihadistes des groupes d’ « Al Quaida au Maghreb Islamique ».
Ces camps sont généralement situés dans cette zone désertique du Nord de la Mauritanie, du Mali, du Niger, du Tchad, du sud de l’Algérie, pays d’où vient la dénomination.
L’actualité vient de nous rappeler l’existence de ces groupes armés, puisque l’armée mauritanienne vient de détruire une de ces bases, avec l’aide logistique de l’armée française, et selon des renseignements fournis par les Américains. On connaît mal le rôle que les Algériens ont joué dans l’opération.
Dans le roman, c’est l’armée algérienne qui lance ses commandos, en collaboration avec une officine privée de « sécurité ».
C’est le reproche qu’il est possible de faire à se roman, par ailleurs facile à lire : il glorifie un peu trop, à mon goût, les services spéciaux algériens, et la privatisation du « renseignement », l’un comme l’autre ne méritant peut-être pas autant d’honneurs…
L’auteur, qui n’avait pas encore été viré de son poste d’ambassadeur au Sénégal (« Comme un con, j’ai cru le Président quand il a dit qu’il allait mettre fin à la Françafrique »), défend la politique de « Sarko l’Américain » : « Les Français ont compris qu’ils devaient compter sur les Américains pour leur sécurité ».
Il y a de l’action, des rebondissements, du suspens jusqu’à la fin, des agents doubles, des histoires d’amour : tout pour faire un bon film !
« Bruxelles est une ville où rien n’apparaît suspect, dans ce mélange de rues cossues et de faune cosmopolite ».
« Lui aussi avait l’air belge, à supposer que ces mots aient un sens »
« On ne fait pas pousser une plante en tirant sur les feuilles »
15:33 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature