les idéaux et la réalité

La lutte des classes

de Michel Leclerc

avec Leïla Bekhti et Edouard Baer

 

Tous les parents veulent le meilleur, surtout en matière d'éducation, pour leurs enfants. Au point de les inscrire dans une école privée ?

Le personnage de Leïla Bekhti est le symbole de la réussite. Elle a grandi dans une HLM, a été à l'école communale,  et est devenue une avocate reconnue. Son mari, joué par Edouard Baer, se laisse vivre doucement, à la charge de son épouse, intransigrant sur ses principes. Très bien tous les deux. Edouard Baer fait un vrai numéro d'acteur.

Michel Leclerc avait déjà réalisé un film plein d'humour sur l'engagement politique. Lionel Jospin y faisait une apparition amusante face à Sarah Forestier.

"La lutte des classes" pose le problème de la mixité sociale. La sectorisation scolaire calque la sectorisation de l'habitat, allant parfois jusqu'au ghetto. Sans être moralisateur, le film s'attaque aux préjugés. Parfois un peu caricatural. Mais la caricature n'est-elle pas un des ressorts comiques ? Malheureusement, j'ai connu une école maternelle abandonnée dans ses préfabriqués par la municipalité, car ce sont les municipalités qui ont la responsabilité matérielle des écoles maternelles et primaires.

 

 

Le retour des "poulets grillés"

Art et Décès

Sophie Hénaff

éditions Albin Michel

 

La bande de "bras cassés" revient pour une nouvelle enquête, dans le milieu du cinéma.

Les personnages sont pittoresques, les situations souvent hilarantes.

Sophie Hénaff ne cache pas l'influence sur elle du "Cluedo".

Reine mère

Catherine de Médicis

scénario : Mathieu Gabella

historien : Renaud Villard

dessin/couleurs : Paolo Martinello

éditions Le Monde, Glénat, Fayard

 

Fille de Laurent de Médicis, orpheline l'année de sa naissance, mariée à 14 ans, avec une dot brillante, veuve à 40 ans d'Henri II, mère de dix enfants, dont  trois rois de France successifs sur lesquels elle aura une grande influence jusqu'à sa mort à 70 ans, âge canonique à l'époque.

La grande question débattue par les historiens est sa responsabilité dans les massacres de la Saint Barthélémy (environ 10 000). Comme l'écrit Renaud Villard : " l'historien doit assumer que la vérité absolue, incontestable, définitive, n'existe pas en histoire."

Florentine, les complots sanglants ne lui sont pas étrangers. Son premier fils, François II est sous l'influence de son épouse Marie Stuart qui appartient à la famille ultra-catholique des Guise. Catherine s'empressera de la renvoyer en Ecosse pour l'écarter de la régence, car le nouveau roi, Charles IX,  n'a que 10 ans. Elle gardera toujours l'espoir d'établir une concorde durable, aidée en cela par son principal ministre Michel de l'Hospital.

Le problème d'un position médiane est que les deux camps sont mécontents. Mais son édit de tolérance préfigure le fameux édit de Nantes. Elle ne laissera pas l'image d'une reine mère pacificatrice.

 

Gilles Lellouche en maître nageur

Le grand bain

de Gilles Lellouche

avec Virginie Elfira, Leïla Bekhti, Marina Foïs,

Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Benoit Poolvoerde,

Jean-Hugues Anglade, Philippe Katerine

en VOD

 

Une bande de pieds nickelés dépressifs se retrouve chaque semaine à la piscine municipale pour pratiquer ensemble la natation synchronisée, spécialité réputée féminine. Ils sont encadrés par la douce Virginie Elfira et l'autoritaire Leïla Bekhti.

Ils vont retrouver l'estime de soi. Le type même du "feel good movie", le film qui permet de se sentir bien. Malheureusement, pas crédible.

Reste la comédie avec des actrices et des acteurs de haut niveau qui incarnent des personnages touchants.

 

 

1685/1710, les Camisards

Le camisard assassiné

Michel Debouverie

éditions de l'Harmattan

 

La révocation de l'Edit de Nantes n'a pas fait disparaître les tenants de la religion que les catholiques désignaient comme "prétendue réformée."

La répression par  les dragons du roi Louis XIV est impitoyable. Les Cévennes ont été marquées par la lutte des Camisards pour leur foi. La lutte des Camisards à l'Ouest de Nîmes est moins connue...sauf dans la région. Les villages sont majoritairement, parfois exclusivement protestants. Dans mon village de Junas, une seule famille est, à l'époque,  catholique.  Les forces de répression sont casernées à Nîmes, Calvisson et Sommières.

Ce roman décrit la sauvagerie dans chaque camp, au nom de la religion. Comme entre les Sunnites et les Chiites !

Comme c'est une roman, il y a une histoire d'amour. Roméo est protestant, Juliette est catholique. Vont-ils finir comme ces amoureux symboliques ?