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10/11/2016

Pakistan : clé de la stabilité du monde

Le syndrome pakistanais

Christophe Jaffrelot

éditions Fayard

 

Le syndrome pakistanais est un instabilité permanente ayant trois causes : les tensions entre un Etat unitaire et des identités ethniques fortes ; les tensions entre des politiques autoritaires (militaires ou civiles) et des aspirations démocratiques ; des tensions entre des conceptions concurrentes de l'Islam.

Deux racines de leur syndrome : "la peur de l'Inde et la préservation du statut des élites."

Le Pakistan a été créé, par séparation de l'Inde devenant indépendante, sur une base religieuse musulmane, voulue "par une élite décidée à défendre ses intérêts contre les hindous puis contre la plèbe."

"Première opération de "purification ethnique" de l'histoire moderne" Dix millions de personnes déplacées, un million de morts...

Résultat : "faiblesse persistante de la pression fiscale, absence de réforme agraire", "la pauvreté de masse reste la règle", "la monopolisation du pouvoir social par une mince élite, le creusement des inégalités et l'absence de forces de gauche" et "les hommes politiques restent les champions de l'enrichissement personnel."

Au nom de la lutte contre le communisme, puis contre le terrorisme, les USA apportent "une aide civile considérable" et une "manne militaire." "Dès lors qu'ils paient, les Etats-Unis obtiennent du Pakistan des concessions qui affectent sa souveraineté." Ce qui engendre "un solide antiaméricanisme."

"L'Etat pakistanais est en grande partie responsable de l'essor du sectarisme, du jihadisme et du mouvement taliban."

 

 

08/11/2016

François Hollande s'explique

"ça n'a aucun sens"

Elsa Freyssenet

"François Hollande s'explique enfin sur ses choix et ses erreurs"

éditions Plon

 

François Hollande était 1er Secrétaire du PS alors que j'étais Secrétaire général du Parti Socialiste Européen. A la sortie des Sommets de nos leaders (à l'époque la famille social-démocrate avait 11 Premiers ministres sur 15) François Hollande se caractérisait par le groupe de journalistes au milieu desquels il s'asseyait pour bavarder. Oui, François Hollande aime parler avec les journalistes. C'est ainsi que j'ai fait la connaissance d'Elsa Freyssenet, alors jeune journaliste au Figaro, aujourd'hui aux Echos. C'est parce que je l'ai connue que j'ai choisi son livre parmi les trois  pubiés, basés sur des entretiens avec le Président de la République. Ce n'est pas celui dont on a le plus parlé... Peut-être parce que le lecteur n'y trouve pas vraiment d'explications sur les choix et les erreurs ?

"Il y a des moments où l'on souhaiterait presque qu'il y ait un plan caché, du machiavélisme derrière les transgressions" (et c'était avant la sortie du livre de ses confrères du Monde...)

En juin 2012, quand la Cour des comptes remet son audit sur les comptes publics, le constat est clair : non seulement les caisses sont vides, mais la France est très endettée. Le Président "veut encore croire qu'il sera sauvé par la croissance", en vertu de "la théorie des cycles économiques".

En décembre 2013, il propose "un pacte de responsabilité : une baisse massive des cotisations patronales contre plus d'embauches et plus de dialogue social." "40 milliards de baisse de charges pour les entreprises sur cinq ans", "pour permettre aux entreprises d'embaucher et d'accélérer la croissance."Aujourd'hui, le patron du MEDEF nie avoir promis quoi que ce soit.

"Les pays qui réussissent le mieux sont ceux qui ont réussi à bâtir des relations sociales harmonieuses et un cadre à la négociation collective. C'est pourquoi j'ai voulu la loi travail sur les accords d'entreprises." (FH) Chacun a pu voir à quel point le projet de loi "travail" avait rendues harmonieuses les relations sociales...

Le dernière phrase du livre explique le titre : "François Hollande fait face à un défi majeur : donner du sens à sa reconduction alors qu'il n'a pas (encore) donné de sens à son action."

 

"Quand il n'y a plus de passion, on ne voit plus pourquoi on fait de la politique" (Alain Bergougnoux)

"En cas de défaite, les ambitions et les rancoeurs accumulées ces cinq dernières années ne demandent qu'à se déchaîner."

 

07/11/2016

De Washington à Obama

Les Présidents américains

André Kaspi / Hélène Harter

éditions Tallandier, collection "Texto, le goût de l'histoire"

 

Impossible d'ignorer que les USA vont élire leur nouveau Président. Pour la première fois de leur histoire, peut-être une femme. Deux professeurs d'université, spécialistes des Etats-Unis, nous proposent une revue historique pour comprendre le mécanisme de l'élection et certaines de ses constantes.

Ainsi, depuis plus d'un siècle, les Démocrates ont cherché le vote des immigrants, bien avant qu'ils ne soient latino-américains. Par contre, les Républicains, le parti de Lincoln et de l'abolition de l'esclavage,  par leur conservatisme, ont largement perdu le vote des afro-américains.

Depuis le début des USA, et la présidence de Washington, la critique contre l'Etat fédéral est récurrente. Le parti républicain de Jefferson s'est même constitué sur cette base. Ce qui nous dénommons la "guerre de sécession", et que les Américains appellent la "guerre civile" est un autre exemple de cette opposition entre l'Etat fédéral et les Etats qui gardent leur système propre pour élire le président, y compris pour les "primaires".

Toujours d'actualité également les limites du pouvoir présidentiel quand le législatif est majoritairement composé d'opposants. Obama en a fait la pénible expérience.

Depuis un siècle l'argent a pris un place grandissante dans le système politique. Et pas seulement pour l'élection du Président. Les "réseaux sociaux" parviendront-ils a diminuer le poids de la publicité politique à la télévision, à la radio, dans la presse écrite ?

Autre information dans ce livre : pour être élu(e) mieux vaut avoir été gouverneur, ou vice-président (même s'il y a autant de vice-présidents battus qu'élus), au minimum sénateur. Aucun député n'a trouvé la voie directe vers la présidence. Et aucun n'ayant jamais eu aucune responsabilité législative ni exécutive. Pourvu que ça dure encore cette fois-ci !

 

06/11/2016

A voir sans attendre

Le ciel attendra

de Marie-Castille Mention-Schaar

avec Sandrine Bonnaire, Clotilde Courau

Noémie Merlant, Naomi Amarger

Zinedine Soualem, Yvan Attal

 

Dans leur processus de recrutement et d'embrigadement, les islamistes visent en priorité les adolescentes. Plus de la moitié des filles ainsi embrigadées sont des converties issu de la classe moyenne ou supérieure.

Le film donne à réfléchir en montrant comment les filets sont tendus pour attraper les proies. Comme toutes les sectes, probablement. Les interventions de l'animatrice du "Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'islam" montrent bien la différence entre la croyance et le fanatisme meurtrier.

Heureusement le film montre que l'espoir est possible.

Alors que notre pays a connu les horreurs du Bataclan et de Nice, que la Belgique a été durement frappée également, il serait utile de projeter ce film, suivi d'un débat, dans nos lycées...

Les pères sont en retrait,  dans le film, laissant la pointe de l'action aux mères, aimantes mais parfois débordées. Sandrine Bonnaire et Clotilde Courrau sont convaincantes. Les deux jeunes filles sont poignantes, mais Noémie Merlant a du mal à faire oublier qu'elle a 10 ans de plus que le rôle.

 

18:51 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

01/11/2016

Le Dr mène l'enquête

La fille inconnue

de Luc et Jean-Pierre Dardenne

avec Adèle Haenel, Jérémie Renier

 

Jeune médecin généraliste faisant un remplacement, Jenny refuse d'ouvrir alors que l'heure des consultations est passée depuis plus d'une heure.

La femme qui est venue sonner est retrouvée morte le lendemain. Rongée par un sentiment de culpabilité, Jenny part à la recherche de l'identité de la victime, quitte à irriter la police.

Comme toujours chez les frères Dardenne, le film a une dimension sociale, dans cette partie de la Wallonie meurtrie par la crise industrielle.

L'héroïne fait preuve d'obstination malgré sa fragilité. Adèle Haenel est moins convaincante que dans "Les combattants" qui lui avait permis de décrocher un César mérité. Elle souffre, comme tout le film, d'un déficit de crédibilité.

Reste l'ode au travail des médecins généralistes. Dans la réalité, qui s'éloigne parfois du cinéma, les jeunes femmes médecins, de plus en plus nombreuses,  veulent travailler en cabinet collectif, refusant de sacrifier leur vie de famille à ce sacerdoce. 

Le film a été accueilli très fraîchement à Cannes. Il est vrai que se dégage parfois un certain ennui...

 

 

18:17 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma