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12/02/2017

un temps d'intolérance religieuse

La ville qui n'aimait pas son roi

Jean D'Aillon

Livre de poche policier n°32147

 

La couverture peut prêter à confusion. Elle représente Henri IV alors que le roi dont il est question est Henri III. La ville "qui n'aimait pas son roi", c'est Paris que le souverain a été obligé de fuir devant la menace que faisait peser sur lui l'alliance d' Henri de Guise, Duc de Lorraine avec les bourgeois parisiens ultra-catholiques "qui voulait se libérer du joug royal et payer moins d'impôts,  regroupés dans la "Sainte Ligue".

L'intrigue policière passe au second plan derrière la tension des évènements historiques. Même si nous savons comment tout cela s'est terminé.

L'auteur prend le parti d'Henri III, "malade, toussant, édenté, boitant à cause de ses fistules, le teint blême, le regard fuyant",  et justifie l'assassinat du Duc de Guise : c'était une question de survie pour lui. ("J'y aurais laissé la vie") "Les Lorrains disposaient de troupes bien équipées et de milliers de mercenaires payés par l'Espagne.""Le Balafré demandait tout, hormis la couronne et que le cardinal de Bourbon soit déclaré l'héritier du trône", à la place de l'hérétique Henri de Navarre. Henri III convoque les Etats généraux à Blois. "Pour le roi ce fut un échec et une nouvelle humiliation. Les trois ordres étaient dirigés par ses ennemis."

Après avoir tenté en vain de concilier les inconciliables, Catherine de Médicis "expira après avoir recommandé au roi de se réconcilier avec son beau-frère (Henri de Navarre), de cesser les persécutions contre les catholiques et d'établir dans le royaume la liberté de religion."

Henri III sera poignardé à son tour par Jacques Clément,  moine fanatisé par les ultra-catholiques qui lui avaient fait croire que son geste lui donnerait un accès direct au paradis. Tentant, même sans promesse de vierges...

"Cette guerre civile n'était pas seulement entre les hommes, entre les familles. Elle se livrait aussi à l'intérieur de leur esprit. Personne ne pouvait en sortir intact.

 

18:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar, histoire

11/02/2017

de Bernie Gunther à Scott Manson

Le mercato d'hiver

Phillip Kerr

Une enquête de Scott Manson

éditions du Masque

 

J'ai adoré tous les livres de Philip Kerr, cet Ecossais sachant nous faire revivre les aventures d'un policier social-démocrate pendant et après la seconde guerre mondiale.

Il change de héros avec Scott Manson, entraîneur d'un club de foot de la première division anglaise, propriété d'un milliardaire ukrainien.

Roman policier assez classique dans l'intrigue, son originalité venant du milieu qu'il décrit.

 

"Le foot, c'est une manière de penser le monde. Une espèce de philosophie. Les forts survivent et les faibles sont relégués."

"Celui qui parle trois langues est trilingue, celui qui en parle deux, bilingue et celui qui n'en parle qu'une est Anglais"

"Savoir ce qu'il ne faut pas dire exige une véritable intelligence."

"Une des premières choses que j'ai faites, c'est de partir à Nîmes."

 

08:43 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

10/02/2017

Colorblind !

Il a déjà tes yeux

de et avec Lucien Jean-Baptiste

avec Aïssa Maïga, Zabou Breitman, Vincent Elbaz, 

Michel Jonasz, Marie-Sohua Condé...et le bébé !

 

Des parents qui adoptent un bébé d'origine africaine ou asiatique, quoi de plus banal. Et là, c'est l'inverse. Même si cela est difficilement crédible car cela ne s'est jamais fait, c'est très drôle, jubilatoire.

Contre les clichés, contre le racisme, pour la diversité, il aurait été possible de faire un film militant, donneur de leçons.

C'est un film militant qui donne de bonnes leçons, mais de la manière la plus pédagogique, la seule supportable : par l'humour. La manière façon de traiter des problèmes de la société.

Excellent, d'autant plus que le casting est parfait, y compris dans les seconds rôles.

A ne pas manquer.

 

 

15:45 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

09/02/2017

Lui, Président

"Un président ne devrait pas dire ça..."

Les secrets d'un quinquennat

Gérard Davet, Fabrice Lhomme

éditions Stock

 

"Lui, président, n'a pas pu contrôler les soubresauts d'une économie mondialisée."

Mais qui l'aurait pu ?

"De ce long voyage au faîte du pouvoir, nous retiendrons principalement l'impuissance."

 

Ce livre a été (trop ?) médiatisé, mais je ne me suis décidé à l'acheter et le lire qu'une fois que le Président ait annoncé qu'il renonçait à se représenter. Ce que les auteurs n'avaient manifestement pas vu venir. Ils ne sont pas vraiment parvenus à déchiffrer "ce Rubik's Cube humain".

"La loi travail offre, d'une certaine manière, un saisissant raccourci du quinquennat : une réforme présentant des avancées sociales, mais vécues par une grande partie de la gauche comme une trahison."

La fierté du président sortant : la COP21 et "avoir sauvé la Grèce."

"Quand Hollande se regarde, il se désole, quand il se compare, il se console."

A noter que François Hollande, réputé bon observateur de la vie politique ne croyait absolument aux victoires de Fillon et Hamon lors des primaires.

 

Citations de François Hollande lors des entretiens avec les auteurs :

"La période est aux outrances. Par définition l'homme raisonnable n'est pas charismatique. L'époque est dure pour la politique raisonnable. On aime la transgression."

"L'impopularité, elle est indexée au niveau du chômage. C'est mécanique."

"Il a pensé que l'intelligence allait être reconnue, elle est plutôt une forme d'insulte à la bêtise" (à propos de Michel Platini)

"On imagine pas ce qu'est la cruauté, dans un parcours politique."

"Sur le plan parlementaire, une agrégation de gens intelligents peut faire une foule idiote.."

 

08/02/2017

Un médecin dans la tourmente 1914/1916

Un médecin dans la tourmente

Le carnet de guerre de René de Saint-Périer

1914/1916

Présenté par Jacques Gélis

Etampes Histoire

 

Mon ami Jacques Gélis, historien professeur émérite de Paris VIII, présente le carnet de guerre du Marquis de Saint-Périer, châtelain de Morigny (à côté d'Etampes), médecin réquisitionné pendant la guerre, affecté à l'hôpital installé dans les locaux du lycée de Beauvais. Puisque la guerre devait être brève. Avec l'intermède d'un repli en Vendée, dans la crainte de l'avancée allemande.

J'ai été surpris de lire que le lycée de Beauvais portait, et porte toujours, le nom de Félix Faure, connu surtout pour sa mort "glorieuse" dans les bras de sa maîtresse. A moins que ce ne soit l'anti-dreyfusard féroce qui ait été honoré ? Il n'était ni natif, ni élu de Beauvais...

Le départ ne correspond pas à l'image d'Epinal de l'enthousiasme patriotique. Les départs se font "avec calme et courage ; pas de cris, pas de chants, une grande résignation. Pauvres gens".

"L'état déplorable de l'organisation des services sanitaires de l'armée" choque beaucoup ce médecin qui revient à plusieurs reprises sur "l'incurie et la stupidité de l'administration du service de santé". "La conséquence de ces dysfonctionnements n'est rien moins que la survie de centaines de blessés du champ de bataille en attente de soins." "Confusion et désordre inouï ; la désorganisation est complète". "Le gâchis n'a pu être plus grand en 1870". "L'incohérence de l'administration sanitaire de l'armée ne s'est pas modifiée." "Le service de santé est digne de nos bons alliés les Russes : vols, incurie, gaspillage, négligence et stupidité..." "Les questions administratives du service de santé sont, pour la plupart, aussi stupides sur le fond qu'inintelligibles par la forme. Elles se contredisent fréquemment. L'absurdité est habituelle à un militaire."

Il se vit mal en "réparateur de pauvres poilus que l'on va réexpédier". "Je comprends les psychoses des combattants."

Problèmes principaux : le tétanos, la tuberculose et les conséquences de l'alcoolisme.

Probablement parce qu'il est médecin, la guerre, "école de la brutalité et de la violence", "fléau sans nom, digne de l'inqualifiable méchanceté des hommes", "guerre abominable et maudite" lui fait horreur. "L'horreur de cette lutte sans but possible".  D'autant que, rapidement, on n'en voit pas l'issue rapide qui était espérée. "Désillusion quant à l'idée d'une victoire rapide".Il dénonce donc, dans son carnet intime,  "la monstruosité de cette guerre abominable". "Il est douloureux, malgré l'accoutumance professionnelle, de voir mourir des hommes jeunes et plein de vie, frappés brutalement par la plus monstrueuse des iniquités humaines qu'est la guerre."

"Il n'y a plus rien à attendre d'une humanité aussi barbare, et je vois l'inanité de mes rêves de progrès."

Bien que fils de militaire gradé, il est devenu anti-militariste : "malveillant et borné comme le sont les militaires surtout de grade élevé." "Désillusion et colère croissante à l'égard de la caste des officiers supérieurs de carrière, leur morgue, leur absence de clairvoyance, leur incompétence, leur bêtise, leur inhumanité à l'égard des poilus." "Ce n'est pas une comparaison flatteuse que d'être assimilé à un militaire.""Je me sens de moins en moins militaire, à mesure que je connais mieux l'esprit qui règne dans l'armée, je suis arrivé sans parti pris à l'armée et j'en partirai nettement anti-militariste."

"Il ne faut pas demander de logique à une administration, surtout militaire." "une conduite logique serait incompatible avec l'administration militaire."

Comme l'écrit Jacques Gélis : "il témoigne de l'évolution de l'esprit public dans le pays au cours de l'année 1915, le désarroi qui gagne les Français. la désillusion de René de Saint-Périer étant à la hauteur des espérances qu'il avait mises dans le succès des armées françaises."

 

 

 

 

08:35 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : histoire