18/08/2012
Drames de l'immigration illégale
Femmes sur la plage
Tove Alsterdal
Editions Actes Sud / Collection Actes noirs
Le titre ne correspond en rien au roman.
Une jeune femme enceinte, américaine, part à Paris, à la recherche de son mari, journaliste « free lance », qui enquêtait sur un trafic d’immigrés clandestins, certains réduits en esclavage. « Une traite d’esclaves où l’esclave paie lui-même son voyage ».
« A Paris on compte au moins 400.000 sans-papiers et, en Europe de l’Ouest, environ 8 millions. »
Il est utile de rappeler le sort des immigrés clandestins, et de le faire sous forme de roman policier. Mais j’ai quand même quelques problèmes :
- La romancière est Suédoise, et je suis irrité quand elle écrit : « la France est un pays de merde ». La France n’est pas le seul pays au monde qui connaît le problème de l’immigration clandestine. Même en Suède, les exemples de racisme contre les immigrés se multiplient. Au Danemark voisin, les sociaux-démocrates ont perdu les élections, il y a quelques années, parce que la droite avait fait campagne sur ce thème.
- Elle crée le personnage de ces deux américains qui enquêtent en Europe sur ce drame. Pas besoin d’aller si loin : ils auraient pu enquêter sur le trafic humain illégal entre le Mexique et les USA.
- « Courrier international » a consacré un dossier, il y a quelques semaines, sur la façon dont sont traités les immigrés dans les riches pays du Golfe et au Liban : le terme d’esclavage y est probablement plus approprié qu’en Europe.
« Le timbre représentait une femme avec un capuchon, les cheveux dans le vent, dans une nuée d’étoiles : le symbole de la France et de la liberté. »
« La misère est plus supportable quand on la regarde de loin »
« Bienvenue au pays des hypocrites. Ce pays ne tiendrait pas s’il n’y avait pas tous les sans-papiers pour faire les boulots de merde, le ménage, les chantiers et la cueillette des pommes. »
I
08:11 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
16/08/2012
Un photographe raconte quelques aspects de sa vie
Les pompes de Ricardo Jésus
Patrick Chauvel
Editions Kero
Patrick Chauvel est photographe, grand reporter, pendant trente ans il a photographié les guerres et les hommes qui les font. Au plus près. Au risque des blessures, dont il n’a pas été épargné. « Une façon de vivre plus qu’un métier ».
Ce livre est un récit de quelques aventures vécues, dans les années 80, dans le cadre de son travail : Jamaïque (où il a photographié Marguerite Yourcenar et Bob Marley, mais pas ensemble…), Salvador, Nicaragua, Cuba, les émeutes de Miami, le Cambodge, et même le Surinam, pour suivre une guérilla financée par la CIA, et la cocaïne, et où je dois me rendre en Novembre.
Le journaliste s’est souvent fait voler ses chaussures par des guérilleros va-nu-pieds, Ricardo Jésus est un nom d’emprunt, sur un faux passeport, acheté après le vol du sien.
Bien entendu quelques photos illustrent le récit.
« C’est curieux de croire que les conflits cessent parce qu’on en parle plus ».
« Une frontière, ça vit de trafic ».
08:07 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
15/08/2012
Bilan des politiques libérales menées en France au tournant du XXIe siècle
DOL
Philippe Squarzoni
Editions Delcourt
Un « album de bande dessinée d’intervention politique ». Avec ses qualités et ses défauts.
Qualités : le rappel de quelques vérités sur un système qui ne tourne pas rond.
Défauts : un discours accusateur, contre la gauche, et l’extrême gauche, presque autant que contre la droite, à la mise en scène trop souvent minimale. Le mouvement zapatiste donné comme exemple de l’action politique…
Le sujet est triste, et l’auteur ne cherche pas à le rendre gai : la pauvreté, et même la famine, l’accaparement des richesses, à la fois par certains pays, et à l’intérieur des pays par une minorité.
Un chapitre pour démontrer que le but de la réforme des retraites est d’éviter de verser des retraites à taux plein, et d’orienter une partie de l’épargne vers des fonds de pensions composés de titres financiers.
Un chapitre pour rappeler que depuis au moins vingt ans les capitaux ont été favorisés et la part des salariés diminuée.
Un chapitre pour démontrer que la gauche a abandonné la lutte de classes au profit de la modernité culturelle et la transgression sexuelle, « une reconversion menée par des anticonformistes bourgeois » (j’ai eu l’impression de relire Jeannette V., l’épouse de Maurice T. !)
Un chapitre sur la politique sécuritaire de Sarkozy, et le rôle des médias. « La lutte médiatique contre l’insécurité ». Sans qu’il ne soit jamais rien dit sur l’insécurité sur les lieux de travail : plus de morts par accidents du travail que par homicides !
Plus un chapitre sur les médias, et en particulier la façon dont ils ont porté Sarkozy au pouvoir.
« Le capitalisme a besoin d’être contrôlé, sinon il se livre à ses tendances autodestructrices »
« On est passé d’un patronat qui cherchait des profits à travers l’industrie, à un patronat qui cherche des profits à travers la finance ».
« Pour la première fois dans l’histoire du capitalisme contemporain la situation et les perspectives des jeunes sont dégradées par rapport aux générations antérieures »
« Les journaux télévisés se réduisent à la chronique des faits divers ».
Devinette : qui a dit : « ma France est celle des travailleurs qui ont cru à la gauche de Jaurès et de Blum » ?
10:58 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, politique
14/08/2012
Image
Couverture de VSD et de quelques autres, photo en pages intérieures de Paris Match : tout le monde peut avoir une idée plus précise des anatomies du Président de la République et de sa compagne.
Qui imaginerait Charles et Yvonne dans cette tenue ? Claude peut-être, mais certainement pas Georges ! Valérie a été le premier à nous montrer ses jambes, mais je n’ai pas de souvenir d’Aneymone en maillot de bains. François M s’est démarqué de son prédécesseur, déjà, et les mères de ses enfants ne se déshabillaient pas en public. Pas plus que « maman » à la coiffure laquée qui n’aurait pas résistée au bain, pendant que son mari se ridiculisait avec ses chaussures de villes, portées avec chaussettes, sous son short.
Sarko a fait exploser tout cela. Les paparazzis se sont engouffrés dans la brèche : les responsables politiques, surtout élus aux plus hautes fonctions, sont des « people » comme les autres, probablement garantie de bonnes ventes.
D’après Libération, la « first girlfriend » s’est plaint de retrouver partout la photo d’elle en maillot de bains.
Les femmes et les hommes politiques savent que leur vie appartient au public, qu’ils l’intègrent, ou non, dans leur « plan médias ».
Leurs conjoint(e), copain, copine doivent savoir que cette règle est extensive.
Conclusion : quand on est Président de la République, ou que l’on vit avec, on sait que, si on va se baigner, une photo sera volée et vendue très chère. Le choix est donc d’aller se baigner, ou non, avec un maillot de bain, ou non, une pièce, ou deux.
Cette photo fera bien moins pour l’ »image » qu’un tweet dévastateur.
16:04 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
13/08/2012
Que l'Allemagne ratifie d'abord...
Traité Merkozy : rien ne presse !
Le Conseil constitutionnel ne voit pas la nécessité de changer la Constitution pour que la France adopte le projet de Traité voulu par Mme Merkel, et accepté par Mr Sarkozy.
Mais son équivalent allemand, responsable de la Constitution allemande, pense qu’il faut en passer par là…en Allemagne.
Le processus de ratification, dans le pays de la Chancelière, est donc loin d’être « bouclé ».
Elle a besoin de l’opposition social-démocrate qui a déjà obtenu des mesures allant dans le sens demandé par le nouveau Président français.
Du Chancelier autrichien au Premier ministre italien, la tendance a changé depuis le départ de Sarkozy. L’élection de François Hollande a changé le rapport de forces en faveur de la relance pour la croissance.
10:49 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe