21/10/2012
Ruby Sparks
Elle s'appelle Ruby
De Jonathan Dayton et Valérie Faris
Avec Zoe Kazan et Paul Dano
Toute l'équipe de "Little Miss Sunshine" s'est reformée pour nous raconter l'histoire d'un écrivain, en panne d'inspiration, après avoir connu le succès avec son premier roman.
Son psy lui suggère de décrire la femme idéale. Et sous sa plume, elle devient réalité. Y compris dans ses actions.
Zoe Kazan, petite fille d'Eli, a largement contribué à l'écriture du scénario, et elle s'est taillé un rôle sur mesures pour jouer tous les états d'âme, de la joie à la tristesse, de la dépendance à l'indifférence. Le film repose beaucoup sur ses épaules.
J'ai eu un peu de mal à adopter le prolégomène initial. Impossible fantasme de croire qu'une personne réelle peut devenir un jouet dont on tire les ficelles, comme Pinocchio.
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
20/10/2012
peintre polisson ?
Fragonard
L'invention du bonheur
Sophie Chauveau
Editions Télémaque
J'ai découvert les livres de Sophie Chauveau en lisant ses excellentes biographies de trois peintres de la Renaissance florentine : Lippi, Botticelli et da Vinci.
Pour le "Siècle des Lumières", elle a commencé non pas avec un peintre mais avec Diderot. Elle revient à la peinture avec cette biographie de Fragonard. "Il a commencé à peindre en Marivaux des couleurs, il a fini en La Fontaine cynique après avoir été toute sa vie un Diderot du pinceau. C'est dire s'il a épousé son siècle."
"Le Progrès est l'idée neuve du règne de Louis XV"
"Le règne de la Pompadour a ouvert une ère de modernité et d'intelligence dans les arts."
"Il ne voit plus les choses qu'à travers du tableau qu'il pourrait en tirer"
"Très froissés mais toujours vides, les lits racontent à l'imaginaire des amours comblées."
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture
19/10/2012
voyeurisme littéraire
Dans la maison
De François Ozon
Avec Fabrice Luchini, Ernst Umhauer,
Kristin Scott-Thomas, Emmanuelle Seigner
Meilleur film aux festivals de San Sebastian et de Toronto
Luchini joue parfaitement le rôle d'un professeur de littérature, fasciné par les dissertations d'un élève qui émerge de la banalité de ses camarades.
Ernst Umahauer, dont je ne sais rien, sauf qu'il a 21 ans, joue avec crédibilité le rôle de l'élève de 16 ans qui rend ses copies et attend les conseils de son professeur pour poursuivre l'écriture de sa fiction.
Où s'arrête la réalité ? Quand commence la fiction ?
Trouble au moment de distinguer la frontière de la normalité.
Quand commence la manipulation de l'élève sur le maître, et réciproquement, dans l'organisation du voyeurisme ?
Un film qui met souvent mal à l'aise, rehaussé par le jeu des acteurs.
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
18/10/2012
Afrique : Etats faillis, miracles ordinaires
AFRICA
Etats faillis, miracles ordinaires
Richard Dowden
Directeur de la "Royal African Society"
Préface de Sylvie Brunel
Editions Nevicata
Le livre de Dowden, correspondant de journaux anglais en Afrique pendant trente ans, fait penser à ceux de Kapuscinsky : des chapitres conçus comme des reportages, avec des anecdotes, et une réflexion de fond sur les problèmes vécus par les Africains.
A travers des voyages dans une douzaine de pays africains, majoritairement anglophones, les réalités de l'Afrique nous sont dévoilées.
Le livre se termine par une note optimiste : l'Afrique va s'en sortir, avec trois atouts : le téléphone portable, la Chine et la classe moyenne naissante.
"L'Europe a dominé l'Afrique. Cette domination semble aujourd'hui toucher à sa fin avec l'arrivée des Chinois."
"Là où l'Occident voit un continent qu'il faut aider à s'arracher à la pauvreté, la Chine voit une terre où gagner de l'argent."
"Les gouvernements qui ont obtenu le plus de la Chine sont ceux dont les réserves pétrolières sont les plus abondantes."
"L'Afrique est la dernière ressource inexploitée de minerais."
La couverture, photo d'une jeune femme qui exhibe fièrement son doigt taché d'encre, preuve qu'elle a voté, est superbe.
Mais, comme l'écrit dans sa préface la géographe, spécialiste de l'Afrique, Sylvie Brunel : "la meilleure façon de découvrir l'Afrique, c'est d'y aller".
"L'industrie de l'humanitaire a tout intérêt à pérenniser l'image des Africains en victimes; quoi de plus simple- et lucratif- que de dresser le portrait de victimes dépendantes de la charité de l'Occident ?"
"Jamais l'aide extérieure ne permettra de transformer des sociétés entières".
"C'est la combinaison fatale de luttes internes pour le pouvoir et d'ingérences extérieures qui ont provoqué le naufrage du continent noir". "Les guerres se mirent de plus en plus à ressembler à des luttes pour le contrôle des ressources, sans objectif politique".
"Une chose différencie les dictateurs d'Afrique de ceux d'Asie, c'est que dans cette dernière région, ils investirent leurs fortunes volées dans le pays même. Les élites africaines ne voyaient pas en quoi le développement de leur pays aurait servi leurs intérêts. D'après la Banque mondiale, la richesse privée hors du continent se monte à deux fois le montant de l'aide reçue."
"Si même les Africains expatrient leurs avoirs, comment l'Afrique pourrait-elle attirer les investisseurs étrangers ?"
"L'argent volé à l'Afrique passe par le système bancaire international et ses territoires off-shore".
"Le capitalisme a besoin de marchés et les Occidentaux auraient sans nul doute préféré que des Etats prospères émergent en Afrique." "Quelle ironie de constater que l'Ouest capitaliste persiste à considérer l'Afrique comme un continent nécessitant de l'assistance et non un marché à prendre."
"Comme la plupart des conflits africains la guerre du Soudan entraîne relativement peu de pertes directes en vie, mais provoque des décès massifs dans la population par suite des exodes, pénuries et maladies".
"Ce qui est indispensable pour survivre est à l'opposé de ce qui est nécessaire pour se développer".
"Les Etats-Nations n'ont pas été créés par les Africains, alors quel intérêt pourraient-ils leur porter ?"
08:02 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique
17/10/2012
Khadra adapté en BD
L'attentat
Scénario de Loïc Dauvillier, d'après le roman de Yasmina Khadra
Dessin et couleur de Glen Chapron
Editions Glénat, en partenariat avec "Courrier international"
Après Khadra adapté au cinéma, Khadra adapté dans une BD particulièrement réussie.
L'histoire est poignante, mais sans pleurnicheries : un arabe israélien, chirurgien, opère en urgence les victimes d'un attentat suicide. Il apprend alors que la kamikaze n'était autre que son épouse. "Pourquoi une femme belle et intelligente, adulée par ses amies majoritairement juives, a pu tout remettre en question ?"
Il cherche alors à comprendre, se rend compte qu'il connaissait mal celle qui partageait sa vie, se rend compte également de toute l'ambigüité de sa situation de Palestinien si bien intégré dans la société israélienne.
"On ne survit jamais tout à fait aux affronts. Il n'y a pas pire cataclysme que l'humiliation. J'ai voulu que tu comprennes pourquoi nous avons pris les armes, pourquoi les gosses se jettent sur les chars, pourquoi je veux mourir les armes à la main."
A la recherche de la cause de la décision de son épouse, il se retrouve en fait à la découverte de lui même.
"Il faut savoir regarder la mer, c'est un miroir qui ne sait pas mentir. Laisse la rumeur des flots absorber celle qui chahute ton intérieur".
"Et si on commençait à rendre sa liberté au Bon Dieu ? Depuis le temps qu'il est l'otage des bigoteries"
08:03 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd