04/07/2012
peinture et littérature
Le pont des arts
Catherine Meurisse
Editions Sarbacane
Catherine Meurisse s'est d'abord fait connaitre comme dessinatrice à "Charlie Hebdo". Une des rares femmes.
Son album "Mes hommes de lettres", dont j'ai parlé dans ce blog, a rencontré un succès mérité.
Ce nouvel album en est le prolongement, un peu spécialisé, centré sur les relations entre hommes de lettres, dont George Sand, et peinture. "Sur une rive la littérature, sur l'autre, la peinture".
Cela commence avec Diderot (je reparlerai un jour de ce "génie débraillé") : "Je mesure la beauté d'une œuvre à l'intensité de mon émotion" ; "Je suis heureux quand j'admire".
Puis vient George Sand, et son ami Eugène Delacroix.
Théophile Gautier aurait voulu être peintre, s'il n'avait été si myope. Handicap qui ne l'empêchera pas d'écrire "Mademoiselle de Maupin", "qui se moque de l'esprit moralisateur de l'époque". "Pour la première fois il est dit que l'art est indépendant de la morale".
Baudelaire était également critique d'art. "Cherchez à vous approcher du beau, et vous aurez la promesse du bonheur". Lui aussi admirateur de Delacroix : "Delacroix est un passionné amoureux de la passion" ; "Celui dont les œuvres rappellent à la mémoire des sentiments et des pensées poétiques qu'on croyait enfouis pour toujours dans la nuit du passé".
Zola, ami de jeunesse de Cézanne, était un défenseur des "Impressionnistes". "Il faut trouver un homme dans chaque œuvre". Son roman "L'œuvre", l'histoire d'un peintre raté, raconte "l'invention de la peinture moderne". "L'art a ses raisons que la raison, heureusement, ne connaît point".
Proust se passionne pour la peinture, et affirme s'être inspiré de Watteau. Le personnage d'Elstir, "serait la somme des impressionnistes contemporains de Proust".
Dans "Monsieur de Phocas", Jean Lorrain, largement oublié aujourd'hui, raconte sa passion pour les visages des statues du Louvre et les toiles de Gustave Moreau. "L'amour n'est ni dans la chair ni dans l'âme : il est dans les yeux qui frôlent, qui caressent et ressentent toutes les nuances de l'extase."
Le surréalisme se retrouve aussi bien dans la littérature que dans la peinture. "La beauté sera convulsive ou ne sera pas". (André Breton, Nadja).
Picasso illustre "Le chef d'œuvre inconnu" de Balzac. "La peinture ce n'est pas copier la nature, c'est travailler avec elle".
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
03/07/2012
Claude Estier raconte la campagne de François Hollande
Journal d'une victoire
Claude Estier
Editions du Cherche Midi
Parmi la quantité de livres sortis sur la campagne électorale victorieuse de François Hollande, pourquoi avoir choisi celui de Claude Estier ?
Peut-être parce que j'ai connu Claude au Parlement européen quand j'y suis arrivé, avant qu'il ne retrouve son siège de député du 18ème arrondissement.
Parce qu'il a vécu de près les campagnes présidentielles de François Mitterrand et de Lionel Jospin.
Parce qu'en tant qu'ancien du PS, en ayant écrit l'histoire, la porte du QG de campagne lui était ouverte.
Les deux éléments faisant de lui un bon analyste politique.
Parce qu'en tant qu'ancien président du groupe socialiste du Sénat, certains parlementaires UMP se laissaient aller, avec lui, à quelques confidences. Probablement les passages les plus originaux du livre.
J'ai bien compris ce qu'il voulait dire quand il rapporte que "plusieurs responsables de pôles thématiques recevaient une avalanche de notes, dont fort peu étaient suivies d'effet". Mais, au delà des frustrations, cela nous donnait l'impression de participer à la campagne...
Citations de François Hollande :
"Dans une campagne, il faut toujours insister sur les points forts, susciter une espérance, mais une espérance lucide"
"Une élection est une rencontre entre une espérance et un homme, ou une femme, pour l'incarner"
"Evitons de nous disperser vers ceux qui nous disent qu'ils ne sont ni de droite, ni de gauche. Si vous voulez gagner, votez pour un candidat de gauche"
"Celui qui fait campagne ne doit jamais croire que quelque chose est acquis"
"Lorsqu'on se demande ce que c'est qu'être de gauche, toute la question est de savoir si l'on croit au pouvoir de l'éducation, à l'idée que l'homme est capable de s'émanciper, que personne n'est condamné à un destin mais que chacun peut faire quelque chose de sa vie, et que la politique a pour mission de créer les conditions propices à une existence réussie"
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, hollande
02/07/2012
Anecdotes historiques
Anecdotes historiques
Pour ne pas bronzer idiot
Edmond Guérard
Editions France - Empire
J'ai étudié l'Histoire avec des enseignants qui se rattachaient à "l'Ecole des Annales" : longue durée, analyse de l'évolution du prix du blé etc. Assez loin de l'évènementiel, encore plus loin des anecdotes, même si elles pouvaient toujours illustrer un cours pour détendre l'atmosphère.
Il ne s'agit donc pas d'un livre d'études historiques, juste un petit livre plus facile à feuilleter sur la plage que "Midi Libre".
Le lecteur n'en sort pas plus savant, mais avec le sourire aux lèvres.
Certaines citations sont passées à la postérité, comme celle de Talleyrand : "il faut qu'une Constitution soit brève et obscure". Le projet de Traité constitutionnel était obscur à souhait, mais manifestement pas assez bref.
L'auteur, complètement oublié jusqu'à cette réédition, a, à la fin du XIXe siècle, compilé quelques anecdotes et mots d'esprit, dont la majorité ont trait à Henri IV, Louis XIV, Talleyrand et Napoléon, recueillis dans quelques "Mémoires" des contemporains.
"Je veux jouir de la perte de ma réputation" disait la marquise de Courcelles. C'est ce que je souhaite à quelqu'un dont j'apercevais l'épouse, en passant place des Vosges.
16:08 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour
01/07/2012
le carré à 5 angles
La reine des pommes
"Le carré à cinq angles" (traduction du titre original)
Chester Himes
Folio policier n°66
Grand prix de littérature policière en 1958
L'action se passe à Harlem, et ne sort pas de son périmètre. Un témoignage de la dure réalité des Noirs américains dans les années 50, entre humour et désespoir. A une époque où, dans certains Etats, tuer un Noir n'est pas considéré comme un crime.
Jackson est un voyou minable qui se fait sans cesse gruger, "la reine des pommes".
Les policiers se nomment Cercueil et Fossoyeur. Ce sont, du moins, les noms sous lesquels ils sont connus.
"On tire d'abord, on interroge le cadavre ensuite".
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
30/06/2012
Fin de l'ère Merkozy
CE SOMMET A SONNÉ LA FIN DE L'ÈRE MERKOZY
Il faut saluer les décisions prises par les leaders de l'UE pour stimuler la croissance et l'emploi et aller vers un système intégré de supervision bancaire en Europe.
Ce sommet a sonné la fin de l'ère Merkozy. Une autre Europe est en marche.
Pour la première fois, les leaders de l'UE n'ont pas seulement parlé de croissance mais ont pris des mesures concrètes. La mise en œuvre de ces mesures prendra du temps mais le signal donné est très important.
L'insistance des leaders sociaux démocrates pour accompagner la discipline budgétaire par des mesures concrètes de promotion de la croissance et de l'emploi a fait cette fois la différence contrairement aux autres sommets.
Le leadership de François Hollande, soutenu par les autres leaders sociaux-démocrates mais aussi par Mario Monti, a permis de surmonter la résistance de la Chancelière Merkel. L'étroitesse d'esprit des conservateurs commence à faiblir.
Premiers pas vers une supervision européenne des banques:
Il faut saluer les avancées pour régler les problèmes de dettes, de taux d'intérêts et la question des spreads. Il est important d'avoir un mécanisme européen de stabilité (MES) et une banque centrale européenne plus actifs. Ces questions étaient sur la table depuis des mois et il a fallu surmonter beaucoup de résistance. Espérons que ces mesures convaincront les marchés de la sincérité des Européens à défendre leur monnaie commune.
Concernant la supervision commune du système bancaire Européen, la proposition avait été faite il y a déjà quelques temps par le Parlement européen mais avait été rejetée par les Etats membres.
Le Conseil de l'UE doit agir rapidement pour arrêter une ligne de conduite commune sur les termes de cette supervision.
Au delà de ces nouvelles mesures, l'UE devrait avoir une sérieuse discussion sur un modèle de fond de rédemption efficace comme l'a proposé le Parlement européen.
Une telle mutualisation des crédits peut être combinée avec la responsabilité individuelle de chaque pays pour rembourser sa part des crédits communs. C'est le seul moyen, à long terme, de sortir durablement de la crise.
08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe