24/11/2022
entre deux guerres
Couleurs de l'incendie
de et avec Clovis Cornillac
d'après le roman éponyme de Pierre Lemaitre auteur de l'adaptation
avec Léa Drucker, Benoit Poelvoorde, Olivier Gourmet, Alice Isaaz, Fanny Ardant
1927 : l'incendie n'est pas loin : à Wall-Street le krach interviendra en 29, quelques années plus tard en France.
Madelaine croit les journalistes qui sont payés pour raconter des sornettes, et se retrouve ruinée, avec son fils handicapé à sa charge. Avec courage et intelligence elle va s'en sortir.
Un film féministe. La chronique politique se fait discrète.
Il n'est pas nécessaire d'avoir lu, ou vu "Au revoir là haut" pour se plonger dans "les couleurs de l'incendie", pendant 2 heures et quinze minutes. Le casting est remarquable, y compris pour les seconds rôles.
08:11 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
22/11/2022
expo Elsa Schiaparelli
Schocking !
Les mondes surréalistes d'Elsa Schiaparelli
Musée des Arts Décoratifs
rue de Rivoli, Paris 1er
jusqu'au 22 janvier
"Schocking ! est le nom du parfum créé par Elsa Sciaparelli en 1937.
Sur deux étages au MAD une exposition montre les différentes facettes des créations d'Elsa S. qui montrent sa liberté artistique, en particulier dans ses milliers de dessins de robes et d'accessoires.
Dessins qu'elle montrait à ses clients.
"Mondes surréalistes" parce qu'à son arrivée à Paris en 1922 elle a fréquenté les artistes de cette tendance, en particulier Salvador Dali et Man Ray.
Elle s'est également inspirée de la tendance "art déco".
Son installation Place Vendôme en 1935 a été le signe de sa réussite parisienne.
Aujourd'hui, le directeur artistique de la maison Schiap. est l'américain Daniel Roseberry.
08:11 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo, mode
20/11/2022
Annie Ernaux parle de son père
La place
Prix Renaudot 1984
Annie Ernaux
Prix Nobel 2022
folio
Le livre qui a fait connaitre Anne Ernaux.
Elle parle de son père, ouvrier devenu petit commerçant. Une "petite place au soleil." Ce récit montre que l'auteure n'a rien oublié de ses racines, même si elle regrette l'écart qui s'est creusé avec son père qui lui disait : "les livres, la musique, c'est bon pour toi. Moi, je n'en ai pas besoin pour vivre."
Pour des gens de mon âge et de mon milieu social ce récit "d'une vie soumise à la nécessité" rappelle des choses, surtout racontées par mes deux grand-mères, que je n'ai pas oubliées.
"Il aurait été indélicat de renvoyer le ventre vide les gens qui vous font l'honneur d'assister aux obsèques."
"le grand-père travaillait. Le samedi soir, il rapportait à sa femme toute sa paye et elle lui donnait son dimanche pour qu'il aille boire son petit verre"
"ce qui le rendait violent, surtout, c'était de voir chez lui quelqu'un de la famille plongé dans un livre ou un journal. Il n'avait pas eu le temps d'apprendre à lire et à écrire."
"ma grand-mère, comme les autres femmes, tissait chez elle pour le compte d'une fabrique de Rouen"
"bien que les maisons soient isolées les unes des autres par des haies et des talus, rien n'échappait au regard des gens."
"ma grand-mère ne pissait pas debout sous ses jupes comme la plupart des femmes de la campagne, par commodité"
"mon père faisait deux kilomètres à pied pour atteindre l'école. Chaque lundi, l'instituteur inspectait les ongles, le haut du tricot de corps, les cheveux à cause de la vermine. Il enseignait durement, la règle de fer sur les doigts, respecté. Mon père manquait la classe, à cause des pommes à ramasser, du foin, de la paille à botteler, de tout ce qui se sème et se récolte. A douze ans, il se trouvait dans la classe du certificat. Mon grand-père l'a retiré de l'école pour le placer dans la même ferme que lui"
"mon père est entré dans une corderie qui embauchait garçons et filles dès l'âge de treize ans. C'était un travail propre, à l'abri des intempéries. Après la sirène, le soir, il était libre"
"ma grand-mère avait perdu son père. Elle tissait à domicile, faisait des lessives et du repassage pour finir d'élever les derniers de ses six enfants. Ma grand-mère ne voulait pas qu'on lui prenne ses filles trop tôt, à chaque fois, c'était les trois-quart d'une paye qui s'en allait"
"elle a toujours eu honte de l'amour. Ils n'avaient pas de caresses ni de gestes tendres l'un pour l'autre"
"Pour faire face, surtout pas de désir"
"mon père ne buvait pas. il cherchait à tenir sa place. Paraître plus commerçant qu'ouvrier" "Il avait peur de tout perdre pour finalement "retomber" ouvrier"
"conscience de mon père d'avoir une fonction sociale nécessaire"
"toujours parler avec précaution, peur indicible du mot de travers, d'aussi mauvais effet que de lâcher un pet" "le souci de ce que penseraient les autres."
"Devant la famille, les clients, de la gêne, presque de la honte que je ne gagne pas encore ma vie à dix-sept ans. Mon père disait que j'apprenais bien, jamais que je travaillais bien. Travailler, c'était seulement travailler avec les mains"
"j'écris peut-être parce qu'on n'avait plus rien à se dire"
"il suffisait d'être "bien élevé". Ils n'ont pas cherché à savoir, comme ils l'auraient fait pour un ouvrier, s'il était courageux et ne buvait pas"
10:55 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
18/11/2022
Infiltré chez les islamistes
La conspiration du Caire
de Tarik Saleh
avec Tawfeck Barhom
Prix du scénario 2024
L'action se passe en Egypte, mais le film n'a pas été tourné en Egypte. Il montre un régime policier qui utilise les arrestations, les tortures et l'élimination de ceux qui sont susceptibles d'être gênants.
Le chef religieux de la prestigieuse université al-Azhar meurt. Comme pour toutes les institutions le combat fait rage pour choisir son successeur.
Combat pour le pouvoir mais aussi combat entre les religieux modérés proches du gouvernement, et les "frères musulmans".
Un jeune fils de pêcheur, boursier est chargé d'infiltré les islamistes, risquant ainsi sa vie.
11:05 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
15/11/2022
Alice Neel Réaliste et engagée
Alice Neel
un regard engagé
Centre Pompidou (Paris 4ème)
jusqu'au 16 janvier
"je peins les gens"
A contre-courant d'une époque portée sur l'art abstrait Alice Neel se veut figurative et réaliste, en particulier dans ses portraits. Réaliste : ses nus, récurrents, sans aucune idéalisation, n'ont rien d'érotique. Réaliste, à l'école du réalisme social, elle peint avec engagement, au service des déshérités. Sa peinture n'a cessé de se confronter aux inégalités ravageant la société américaine.
"Je suis du côté de ces gens, ils inspirent ma peinture". "Je m'identifie aux gens"
"En politique comme dans la vie, j'ai toujours aimé les perdants, les outsiders"
08:39 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0)