23/11/2010
Sarkozy et la Méditerranée
Echec du (co) Président de toute la Méditerranée
Les médias français sont très discrets sur la situation d'échec grave dans laquelle se trouve l'Union pour la Méditerranée, voulue et lancée par notre glorieux Président, à grands renforts de trompettes de la renommée, en 2008.
Reporté de juin à novembre, le second Sommet a été, sinon annulé, du moins "reporté sine die" et devrait se tenir "dans les prochains mois".
Remplaçant le "Processus de Barcelone", lancé en 1995, l'"Union pour la Méditerranée", qui voulait faire beaucoup mieux et beaucoup plus, souffre, depuis sa naissance, il y a deux ans, de par la volonté de l'actuel Président du G 20, de malformations congénitales, et d'un constat désolant de carences et d'anémie.
Sur la rive sud, le mot "Union" ne veut pas dire grand chose, et pas seulement à cause d'Israël, même si cela joue beaucoup. Pas d'union, ni entre pays de la rive sud, ni avec les pays de la rive nord.
Sur la rive nord, la question se pose naturellement de la place de l'Union européenne dans le dispositif. Le budget européen fournit la moitié du budget prévu de l'UpM.
Impossible donc de s'en tenir à la vision purement intergouvernementale et méditerranéenne prônée au démarrage. C'est ainsi que la Finlande, la Pologne, l'Irlande et les autres se trouvent membres de l'Union pour la Méditerranée.
Impossible également de s'accrocher à la coprésidence prise par Sarkozy en 2008, quand la France assurait la présidence tournante semestrielle de l'Union européenne.
Impossible de continuer à ignorer la politique extérieure de l'Union européenne prévue dans le Traité de Lisbonne, et qui, difficilement, se met en place.
Le resserrement des liens entre les deux rives de notre "mer commune" est indispensable, et la coopération vitale pour notre futur commun.
Il semble donc indispensable que Sarkozy cesse de se rêver en sauveur du monde, en voulant utiliser l'Union pour la Méditerranée pour jouer un rôle dans le processus de paix au Moyen-Orient.
L'Union pour la Méditerranée ne peut exister que si elle passe au dessus de ces problèmes pour réaliser des programmes concrets, plus ou moins importants, ou limités, en fonction des ressources mises dans le pot commun, dans des domaines moins glorieux que la guerre et la paix mais très concrets comme, par exemple, la sauvegarde de la mer, la coopération énergétique, la protection civile, la gestion des migrations...
N'est-ce pas cette démarche très concrète qui a permis la construction de l'Union européenne ?
08:49 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
17/11/2010
Le Monde diplomatique en BD
Le monde diplomatique
en bande dessinée
Initiative intéressante du mensuel "le Monde diplomatique" de paraître en bande dessinée.
14 auteurs, une centaine de pages de bandes dessinées politiques essentiellement internationales.
Il y a même un "roman photos" assez réussi.
Il y a des choses que j'ai aimées, d'autres moins.
Je préfère la "ligne claire" et je n'aime pas quand de rares dessins sont noyés dans des textes quasi illisibles.
L'ensemble est assez sombre, y compris les "planches" en couleurs.
L'éditorial nous explique que le choix de passer à la BD se justifie parce que "c'est déprimant à la longue, toutes ces injustices, ces conflits sans issue, ce capitalisme outrancier qui semble n'offrir aucune place à des alternatives politiques".
De passer à la BD ne change manifestement rien, pour l'instant, à la ligne éditoriale du Monde diplomatique, et demeure le reproche qui peut être fait à la version de ces dernières années : critiques déprimantes, parfois outrancières, aucune alternative politique, porteuse d'espoirs, crédible !
J'espère que la BD permettra, au moins, l'introduction d'un zeste d'humour. Dans ce numéro, on le trouve à dose homéopathique...
Conclusion : expérience intéressante qui mérite d'être suivie.
10:23 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, bd
08/09/2010
"que celui qui n'a jamais pêché lance la première pierre..."
Enfin une bonne nouvelle d'Iran
Comment ne pas se réjouir de l'annonce, par les autorités iraniennes, de la suspension de la condamnation à mort, par lapidation, de cette femme, mère de famille, condamnée pour adultère ?
Comment ne pas espérer que cette condamnation ne soit jamais exécutée ?
Il faut espérer également que cette décision est la preuve d'un dialogue possible avec l'Iran sur les questions des droits humains.
Dans une résolution votée aujourd'hui, à l'unanimité moins quelques abstentions, le Parlement européen lance un appel à l'abolition de la peine de mort pour adultère, ainsi que l'abolition de la lapidation.
Malheureusement, il n'était pas possible d'obtenir l'unanimité pour demander l'abolition de la peine de mort, tout simplement.
Même en Iran, les relations sexuelles entre adultes consentants ne devraient en aucun cas être criminalisées, hétéro ou homosexuelles
19:18 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : iran
22/06/2010
La Libye et l'Union européenne
Les relations troubles entre l'Union européenne et la Libye
L'Union européenne poursuit avec la Libye des négociations pour parvenir à un accord de coopération. Sans en attendre la conclusion la Libye vient de se voir allouer un "Programme Indicatif National" pour la période 2011/2013 de 60 millions d'euros, privilège habituellement réservé aux pays ayant avec l'Union européenne un accord d'association.
Il est vrai que ce programme a pour but de "compléter les efforts libyens de lutte contre les migrants illégaux".
La Libye est un pays essentiel de transit pour les migrants venus de l'Afrique sub-saharienne désireux de se rendre en Europe, en particulier via le sud de l'Italie. Berlusconi a même signé avec Kadhafi, en 2009, un "Traité d'amitié", lui permettant de refouler vers la Libye les migrants illégaux.
Problèmes :
- La Libye n'a pas signé la Convention de Genève sur les réfugiés. Pire : la Libye vient de fermer l'antenne du Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU; considérant les activités de celle-ci comme "illégales" et il n'y a dans le pays aucun système d'asile et d'aide pour les réfugié. La fermeture du bureau de l'UNHCR signifie la fin du programme de réinstallation, dans de bonnes conditions, des réfugiés dans d'autres pays ;
- La Libye n'hésite pas à appliquer la peine de mort, y compris à des étrangers ne bénéficiant d'aucune aide, d'aucune traduction lors de procès ne respectant en rien les normes internationales de justice. La peine de mort s'appliquant y compris pour des délits d'opinion ;
- La Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne interdit toute extradition vers les pays où les expulsés risquent des traitements inhumains et dégradants, ce qui est le cas de la Libye ;
- En septembre 2009, le Haut Commissaire aux réfugiés de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé les pays européens à ne pas refouler les immigrés clandestins vers la Libye, estimant que la situation des réfugiés en Libye est "effrayante, et les conditions de détentions horribles".
Tout le monde se souvient de la tente de Kadhafi dressée à Paris. Tout le monde se souvient d'une "Secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme", très mignonne, très sympathique, très populaire, mais qui ne servait à rien. Elle s'occupe aujourd'hui du sport, avec la même efficacité...
09:15 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : droits de l'homme
21/06/2010
la démocratie n'est pas à la fête
Anniversaire d'Aung San Suu Kyi
La Démocratie n'est pas à la fête
La prix Nobel de la paix a fêté ses 65 ans, en résidence surveillée.
Doit-elle s'estimer heureuse de ne pas être, de nouveau, en prison ?
La junte militaire au pouvoir en Birmanie a annoncé des élections pour cette année. Mais pas question, pour les militaires, de revivre l'expérience de 1990 qui avait vu le succès incontestable de la "Ligue pour la démocratie".
Toutes les dispositions ont donc été prises pour cela : publication des cinq lois électorales et de quatre décrets d'application qui violent tous les principes démocratiques et ne permettent pas la tenue d'élections libres.
Plus de 2.000 prisonniers politiques sont recensés : ils sont exclus de l'élection.
Ni droit d'association, ni de liberté d'expression.
Les droits fondamentaux sont suspendus, pour une période indéfinie.
Le "Rapporteur spécial" pour les droits de l'Homme, de l'ONU, est particulièrement sévère dans ses conclusions.
Faut-il prévoir une enquête de la Cour Pénale Internationale, afin d'étudier les accusations de "crimes contre l'humanité" ?
L'actuelle Constitution birmane, rédigée par les militaires, prévoit une immunité totale pour les dirigeants actuels.
Seul un véritable dialogue entre toutes les parties prenantes, y compris les représentants des groupes ethniques et l'opposition politique, permettrait une transition pacifique vers la démocratie, qui permettrait de relever les défis auxquels le pays est confronté. Ce pays, qui avant la prise du pouvoir par la dictature militaire, était bien plus riche que la Thaïlande, où des milliers de Birmans vont se réfugier au fil des ans.
10:37 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0)