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15/03/2012

Nicolas Sarkozy a quitté discrètement la Présidence

La presse n'en a guère parlé, mais Nicolas Sarkozy a abandonné, très discrètement, la Présidence...de l'"Union pour la Méditerranée", qu'il avait lancée à grand bruit avec son ami Moubarak.

 

Malgré tous les efforts de notre président pour renationaliser la politique méditerranéenne, aucun pays ne va reprendre cette présidence, qui va échoir...à l'Union européenne.

 

Il est vrai que c'est de l'Union européenne que vient l'essentiel du financement. Pourtant, pour assurer le développement économique de la rive sud de la Méditerranée, et garantir ainsi sa stabilité démocratique, le budget de l'Union européenne ne peut suffire, même avec l'aide de la Banque Européenne d'Investissement. La contribution des Etats serait indispensable, ainsi que les investissements privés.

 

Depuis l'Antiquité, l'avenir de l'Europe se joue autour de la Méditerranée. La Présidence sarkozienne a-t-elle été à la hauteur de l'enjeu ?

 

 

22/01/2012

agitation ,effet d'annonce...et échec

L'Union pour la Méditerranée : un autre échec de Sarkozy

 

 

Dans l'indifférence générale, le Secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée vient de démissionner, sept mois après sa prise de fonction.

Son prédécesseur avait tenu un an.

Qui se souvient encore de la création de cette Union, voulue,  et co-présidée avec Moubarak, par l'agité de l'Elysée ?

La construction voulait être totalement intergouvernementale. Mais les Etats ne paient pas, et les financements privés refusent d'alimenter une structure qui tourne à vide.

Puisque l'essentiel des ressources vient de l'Union européenne, la Chancelière allemande a exigé que tous les pays de l'Union européenne deviennent membre de l'Union pour la Méditerranée.

C'est ainsi que la Suède, la Finlande, le Danemark, et quelques autres, devinrent des pays méditerranéens.

La question aujourd'hui est de savoir s'il ne faut pas revenir simplement à la politique européenne de voisinage, et entériner l'échec sarkozien.

 

26/10/2011

Dimanche à Sidi Bouzid

1) J'avais choisi de ne pas rester à Tunis, mais d'aller observer les élections à Sidi Bouzid, où le jeune Mohamed Bouazizi s'est immolé par le feu il y a un peu moins d'un an.

 

2) Affluence : énorme de l'ouverture des bureaux jusqu'à la fermeture.

Tout était très bien organisé, les opérations se déroulaient de façon fluide. Parfois un peu plus lentement pour des personnes très âgées, un peu perdues dans la procédure.

Cette affluence n'avait pas été prévue par les observateurs qui qualifiaient la campagne électorale de "faible intensité" (peu de réunions publiques avec peu de public, peu d'affiches, peu de distribution de propagande électorale).

 

Remarques :

 

a) Le nombre d'inscrits dans les bureaux était très inégal. De 300 à 900 inscrits dans des bureaux du même centre de vote.

b) les choses étaient plus compliquées dans les centres pour les personnes qui ne s'étaient pas inscrites sur les listes électorales. La majorité des personnes pouvaient voter sur place. D'autres, à leur grande insatisfaction,  étaient renvoyées sur des centres de vote distant de 10 à 30km.

c) la seule liste qui avait des observateurs dans tous les bureaux de vote que nous avons visités était "Ennahdhah".

Je n'ai pas vu un seul représentant de mes amis sociaux-démocrates d'"Ettakatol".

d) Nous avons croisé un nombre raisonnable d'observateurs, nationaux, et internationaux (Conseil de l'Europe, Centre Carter, ONG)

e) Nous n'avons remarqué aucune irrégularité, aucun manquement aux procédures.

 

Anecdotes :

 

1) Dans les villages les femmes et les hommes attendaient dans deux files séparées, en ville sur une seule file.

2) L'appel à la prière n'a pas interrompu les opérations électorales.

 

 

3) La multiplicité des listes

 

Dans la circonscription de Sidi Bouzid, il y avait 65 listes de candidat(e)s. Dans certains quartiers de Tunis, le double. Ce qui rendait les logos difficiles à identifier et les bulletins de vote (sur lesquels figuraient toutes les listes)  difficiles à plier.

Chaque liste avait reçu l'équivalent de 1.500 euros,  pour démarrer la campagne et "favoriser" la démocratie.

Beaucoup de listes ne semblent pas avoir fait beaucoup plus qu'empocher l'argent.

 

La multiplicité des listes, associée, au mode de scrutin, ne pouvait que favoriser l'attribution des sièges aux partis les plus forts.

 

 

4) Les surprises des résultats

 

A Sidi Bouzid, la surprise est venue de la liste présentée par le millionnaire Hachedi Hamdi, propriétaire d'une télévision émettant depuis Londres et qui a obtenu deux fois plus de voix qu'Ennahdhah.

Enfant du pays, il est le symbole de la réussite. Les électeurs ont probablement placé en lui leurs espoirs d'une vie meilleure.

Il s'est toujours opposé à Ben Ali,  et sa télévision a donné la parole à tous les opposants.

Je ne connais pas encore les résultats de ce parti au niveau national.

 

En troisième position arrivait une liste indépendante strictement régionale.

 

Les listes progressistes étaient atomisées. En tête de celles-ci le "Congrès pour la République", de Moncef Marzouki,  laïc de centre gauche,  dont le symbole était une paire de lunettes. Nos "experts", et la presse francophone,  n'avaient pas classé ce parti dans les partis importants, alors qu'aujourd'hui les estimations de résultats, au niveau national,  le situe à égalité avec le parti social-démocrate du Dr Ben Jaafar.

 

20/09/2011

Adhésion de la Palestine à l'ONU

A la recherche de la solution impossible ?

 

 

1) Je suis un laïc. Je ne suis pas favorable aux Etats basés sur une religion, ni au Pakistan, ni ailleurs.

Je rêve de pays où vivent en harmonie les gens,  sans se préoccuper de la religion des voisins.

Hier une délégation est venue au Parlement européen expliquer que cette terre leur a été promise par Dieu, et qu'il faut respecter la volonté de Dieu.

L'argument n'est pas nouveau. Pour moi, il est irrecevable.

La laïcité, c'est ce que proposaient les Palestiniens. Cela ne leur a pas été accordé, pas plus que le droit au retour,  pour ceux qui ont été chassés par les armes en 1947 et 1967.

 

2) Je n'étais pas né en 1947, mais je ne suis pas certain que la résolution 181 qui a décidé de créer deux Etats, Israël et la Palestine était sage.

63 ans plus tard cette résolution n'est toujours pas devenue une réalité, au moins pour un des deux Etats.

 

3) Les Palestiniens qui on choisi la voie guerrière ont échoué. Le terrorisme est une réponse du faible au fort, mais il tue des innocents et conduit à une impasse.

Il ne faut pas oublier que c'est l'échec des négociations de Camp David qui a lancé la 2ème "Intifada". L'humiliation que subissent les Palestiniens conduit à une frustration qui ne peut être que néfaste à la paix dans la région.

Il faut éviter un "choc des civilisations".

 

4) Les Palestiniens qui ont choisi la voie pacifique ont également échoué. Au moins pour l'instant. Ont-ils un autre choix que de tenter d'exister par la voie diplomatique ?

En 1999 la "communauté internationale" a promis aux Palestiniens un Etat "le moment venu". Mais qui décidera du "moment venu" ?

 

5) Si deux Etats existent, cela doit inclure le droit de tous d'y vivre et d'y pratiquer leur religion, en Israël comme en Palestine, y compris pour les300.000 habitants des colonies illégales, qui doivent accepter qu'ils ne vivent pas en "Judée / Samarie".

 

6) Il est évident que seule l'adhésion à l'ONU peut provoquer une reprise des négociations, d'Etat à Etat, éventuellement avec la médiation de la communauté internationale. Israël a le droit de poser la question de sa sécurité. Il est clair que la Palestine de 2011 n'épousera pas les frontière de 1967, encore moins celles de 1947. Mais Israël ne pourra pas continuer à imposer par la force ses solutions de colonisation.

 

7) Tout le monde comprend bien que cette question constitue, aux Etats-Unis,  un enjeu électoral majeur. Les dirigeants américains ont fait toute la pression possible sur les dirigeants palestiniens pour qu'ils renoncent à demander l'adhésion de la Palestine à l'ONU, en particulier un chantage financier (600 millions de $ d'aide par an), en plus de la pression sur 70 Etats membres de l'ONU qui se voudraient souverains.

 

8) L'Union européenne est condamnée à renoncer à avoir une politique étrangère commune : soit elle se divise et chaque pays vote comme il l'entend à l'ONU, soit elle est unie et pour cela doit s'aligner sur les USA, comme le font systématiquement certains Etats.

 

9) Heureusement il semble que l'Union européenne n'ose pas, à ce stade, faire trop de chantage sur son aide (1 milliard d'euros par an), mais on me dit que sa "Haute représentante" demande aux Palestiniens l'engagement de ne pas avoir recours à la justice internationale à l'encontre d'Israël. N'est-il pas déplorable qu'Israël craigne à ce point les Cours internationales de justice ?

 

10) Même si les USA mettent leur veto à l'adhésion de la Palestine à l'ONU, si 2/3 des Etats membres de l'organisation reconnaissent, de façon bilatérale, l'Etat palestinien, la preuve sera faite que la "communauté internationale" reconnaît au peuple palestinien le droit à un Etat, à côté d'Israël, comme prévu en 1947.

30/08/2011

la procédure pour créer un Etat palestinien

  Un Etat palestinien à l'ONU ?

 

 

Le président de l'Autorité palestinienne a annoncé officiellement qu'il déposerait une demande d'adhésion à l'ONU, à l'occasion de la prochaine assemblée générale qui débutera en septembre.

Les Etats-Unis mènent une intense campagne diplomatique auprès de ses alliés, en particulier arabes, afin de dissuader les Palestiniens.

 

Rappel de la procédure :

 

La demande est envoyée au Secrétaire général, qui la transmet au Conseil de sécurité.

Et les Américains aimeraient tellement ne pas être obligés de mettre leur veto...

Surtout qu'ensuit,  l'avis circonstancié du Conseil de sécurité est envoyé à l'Assemblée générale.

En cas d'avis positif du Conseil de sécurité, une majorité des 2/3 est nécessaire à l'Assemblée générale.

Les diplomates américains déploient beaucoup d'efforts pour prouver aux Palestiniens qu'ils n'obtiendront pas cette majorité.

 

Aider par quelques alliés européens, les Américains tentent de convaincre les Palestiniens de se contenter du statut de "non Etat, observateur permanent".

Ce fut le cas de la Suisse de 1946 à 2002, puis, pendant quelques années de l'Autriche, la Finlande, l'Italie et le Japon.

Aujourd'hui seul le Vatican a ce statut.

 

Les âmes bien intentionnées souhaitent obliger les Palestiniens à reprendre les négociations, et conditionnent l'éventuelle création d'un Etat à un hypothétique succès de celles-ci.

Israël est prêt à négocier...jusqu'à la fin des temps, tout en continuant à coloniser les territoires conquis en 1967.