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07/11/2012

4 more years !

Quelques réflexions sur les élections américaines

 

 

1) J'ai été impressionné par les files d'attente devant les bureaux de vote.

N'est-ce pas indigne d'une grande démocratie à la pointe de la technologie ?

Malgré cela le taux de participation a été excellent.

 

2) La démocratie directe, c'est très bien, mais les bulletins de vote de 30 pages pour des référendums divers et variés,  ne me semblent pas un système sérieux !

 

3) Toujours sur le système électoral de ce pays qui veut donner des leçons au monde entier : le système de "grands électeurs", qui avait permis à Bush d'être élu avec moins de voix que Gore, me semble tordu.

Obama a gagné largement, en tenant compte du système électoral, mais en nombre de voix, l'écart est plus faible.

 

4) Encore sur le système électoral : chaque candidat a dépensé un milliard pendant la campagne : cela n'est-il pas une déviance de la démocratie ?

 

5) La campagne ultra-droitière des Républicains m'a fait penser à la campagne de Sarkozy à la poursuite des électeurs du Front National. Le résultat n'a pas été plus convaincant.

Les candidats au Sénat les plus à droite ("Tea Party") ont généralement été battus.

 

6) Le vote semble très polarisé :

- d'un coté les électeurs républicains, ruraux, blancs, âgés, assez cossus ;

- de l'autre les minorités, noires et latino-américaines, et surtout les femmes, effrayées par les positions ultraréactionnaires des évangélistes, et qui ont voté à 54% pour Obama.

 

7) Les thèmes de la campagne, comme au moment des élections de Clinton, ont porté essentiellement sur les questions de l'économie et de l'emploi.

 

8) Obama devra continuer à vivre en "cohabitation" puisque les Démocrates restent majoritaires au Sénat et les Républicains majoritaires à la Chambre des représentants.

 

30/10/2012

Karabakh ou Karabagh ?

L'Artsakh est peuplé d'Arméniens

 

Depuis la fin de l'URSS le Karabakh (Artsakh) constitue une pomme de discorde entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Et dans les deux pays un thème politique nationaliste mobilisateur, en particulier électoralement.

 

Cette situation me fait penser à l'éclatement de la Yougoslavie : des nationalités entremêlées, des frontières intérieures héritées du passé, ne correspondant qu'à la seule volonté de diviser pour régner; le mépris absolu du "droit des peuples à disposer d'eux mêmes". Les Azéris proclament que le Karabakh est le "berceau" de leur nation, comme les Serbes le font du Kosovo.

 

Les Arméniens représentaient au moins 75% de la population quand ils ont décidé, au moment de la fin de l'URSS, de leur indépendance, selon les lois soviétiques,  par un référendum boycotté par les Azéris vivant au Karabakh.

 

Cette séparation de l'Azerbaïdjan ne s'est pas faite en douceur puisque le conflit a provoqué plus de 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés. Même si les expulsions, et les pogroms d'Arméniens qui vivaient en Azerbaïdjan ont commencé avant la proclamation de l'indépendance de l'Artsakh.

 

Depuis l'Azerbaïdjan,  et son allié turc,  applique un blocus sévère qui handicape l'économie arménienne.    

Pourtant l'Arménie ne demande pas le rattachement de l'Artsakh à son territoire. Mais elle refuse toute solution qui n'aurait pas l'accord de la population locale.

 

L'Artsakh ne bénéficie d'aucune reconnaissance internationale, pas même de l'Arménie.

Aucune demande d'adhésion à l'ONU n'a été déposée, mais les citoyens élisent démocratiquement un Président et un Parlement.

C'est la monnaie arménienne qui est utilisée, et ceux qui veulent voyager bénéficient de passeports arméniens.

 

Le groupe de conciliation, mis en place en 1992, co-présidé par les USA, la Russie et la France a fait des propositions. Certaines sont acceptées par les Azéris. Les Arméniens acceptent le paquet, mais considèrent que "tant qu'il n'y a pas d'accord sur tout, il y a accord sur rien".

L'importance du budget d'armement de l'Azerbaïdjan, riche de l'argent du pétrole et du gaz, inquiète la région.

23/10/2012

alternance et cohabitation en Géorgie

Une alternance peu ordinaire

 

 

Le résultat des élections législatives nous semble familier : l'opposition l'a emporté sur le parti présidentiel, un nouveau gouvernement a été formé, représentant la nouvelle majorité parlementaire, dans le cadre d'une "cohabitation", telles celles que nous avons vécues à trois reprises.

 

Ce qui la rend peu ordinaire, c'est que 25 ans après la disparition de l'URSS, cette alternance après une élection démocratique est une première, non seulement en Géorgie, mais pour les trois pays du Caucase du Sud.

 

Une telle alternance démocratique n'est, pour le moment, même pas envisageable en Azerbaïdjan, et les partis arméniens d'opposition se contentent d'en rêver : tous les millionnaires sont liés au parti au pouvoir !

 

 

11/10/2012

Assurer la liberté de la presse en Tunisie

Les autorités tunisiennes doivent assurer pleinement la liberté de la presse

 

 

 

Les débats sur le code de la presse, les tentatives de contrôle des médias, l'absence de décision sur un cadre normatif propice à assurer la liberté d'expression et la sécurité des journalistes suscitent beaucoup d'inquiétude,

 

La Tunisie devrait se doter d'un véritable cadre législatif, conforme aux standards internationaux, afin de  soutenir le pluralisme des médias et d'assurer la liberté d'expression.

 

Il faaut se réjouir de l'acceptation récente par la Tunisie de 110 de ses 125 recommandations de l'ONU sur la liberté d'expression.  Il s'agit là d'un pas essentiel de la transition démocratique et nous espérons que le gouvernement tunisien adoptera sans retard ces recommandations.

 

 Le manque de transparence dans les nominations des nouveaux dirigeants des médias publics, la pénalisation du délit de diffamation ou encore la multiplication des violences faites aux journalistes en Tunisie restent très préoccupants.

 

Des réformes structurelles des radiodiffuseurs pour assurer l'indépendance des médias sont indispensables, mais aussi de l'internet pour éviter la censure, ainsi que toutes mesures concrètes en termes de formation des journalistes et transfert d'expertise dans le cadre de la coopération entre l'Union européenne et la Tunisie.

 

13/09/2012

Azéri + Arménien + Hongroise...et moi !

Le miracle du Parlement européen est de pouvoir réunir à une même table, un député arménien, ayant combattue l’armée azérie, un député azéri, originaire du Karabach, dont le père a été fait prisonnier quand l’armée arménienne a envahi cette région montagneuse, majoritairement peuplée d’Arméniens. Entre les deux,  une députée hongroise, socialiste, un interprète…et moi, chargé d’organiser la rencontre.

Occasion de la rencontre : une histoire à peine croyable :

Il y a huit ans, à l’occasion d’un stage organisé, en Hongrie, par l’OTAN, dans le cadre du programme de « partenariat pour la paix », un jeune officier azéri a massacré son homologue arménien, à coups de hache. Arguments de la défense : le massacré aurait « insulté l’Azerbaïdjan » et la famille du massacreur aurait souffert de la guerre entre les deux pays. Malgré ces arguments, la justice hongroise a condamné le meurtrier à la prison à vie.

Depuis, les autorités azéries demandaient le transfert du prisonnier. Après bien des refus, et huit ans seulement de prison, ce transfert a été accepté. Rentré au pays, l’assassin a été immédiatement traité en héros : paiement de sa solde non perçue pendant les années de prison, promotion. La communauté internationale est choquée et le dit. Les Arméniens sont furieux et suspendent leurs relations diplomatiques avec la Hongrie.

Excuse de la Hongrie : les Azéris avaient promis qu’il continuerait à purger sa peine. Réponse azérie : aucune promesse n’a été faite et la grâce présidentielle est légale. Personne de bon sens ne croit que les Hongrois ne pouvaient pas imaginer ce qui allait se passer.

Je me suis permis de faire remarquer au député azéri que si la décision était légale, elle n’en restait pas moins choquante.

Pour en revenir au déjeuner, la tension du début s’est estompée, avec l’aide d’une bouteille de Pinot noir (nous étions à Strasbourg), mais le dialogue n’est pas sorti du dialogue de sourds : la légalité internationale pour l’Azerbaïdjan, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes pour l’Arménie, avec, quand même, la répétition de la volonté de continuer le « dialogue » pour la paix. Quand le débat était trop vif, le dialogue était direct, en russe, et l’interprète ne travaillait plus que pour moi. J’ai réalisé alors que l’Azéri, l’Arménien et la Hongroise avait cette langue en commun