24/06/2013
Sahara occidental : l'exemple d'une décolonisation ratée
S'impliquer davantagedans la résolution du conflit au Sahara occidental
Le contexte de transition politique qui traverse la région du Maghreb et une sécurité régionale préoccupante rendent urgent de se saisir des fenêtres d'opportunités.
Rien ne devrait se faire hors du cadre légal international, comme tente de le faire l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies, Christopher Ross. L'Union européenne devrait s'impliquer et soutenir plus fortement les Nations Unies pour la résolution pacifique et durable du conflit au Sahara occidental.
L'UE dispose d'un nombre d'instruments pour soutenir tant une amélioration de la situation des droits de l'Homme (soutien au monitoring, formation et promotion aux droits de l'homme, formation des forces de police) que le développement économique et social. La nouvelle politique de voisinage est une opportunité de plus en ce sens.
La résolution politique du conflit, la situation des droits de l'Homme et la réconciliation sont liées. Un déploiement excessif des forces de police et des forces auxiliaires, des restrictions à la liberté d'association et d'expression notamment des activistes politiques, dans le territoire non autonome du Sahara occidental n'apporteront aucune solution. L’administration du Maroc dans ce territoire doit se réaliser sans discrimination politique, économique et sociale.
Compte tenu de l’évolution démocratique au Maroc, de l'accélération des réformes économiques et sociales et du processus de régionalisation, la partie marocaine peut aider à une solution politique négociée du conflit.
Le programme de la MINURSO (Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) de visites des familles séparées par le mur de sable doit être amplifié. Ceci doit être accompagné de mesures instaurant la confiance, afin de favoriser la réconciliation.
13:34 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sahara occidental
05/06/2013
Rencontre avec Taslima Nasreen
Humanisme ou barbarie
Taslima Nasreen revendique le droit à la liberté de croyance religieuse, et surtout le droit d'absence de celle-ci.
Elle revendique le droit de considérer les écritures "saintes" comme obsolètes.
Elle prône l'égalité des religions, même si, personnellement, elle n'en choisit aucune. Elle dénonce les discriminations et les harcèlements dont sont victimes les Hindous dans son pays, le Bangladesh, d'où elle a du fuir, pour trouver refuge en Suède. Son pays où ses livres sont interdits, même s'ils circulent "sous le manteau". Son pays où les islamistes l'ont condamné à mort par contumace, elle qui refuse la charia et revendique le droit de critiquer l'Islam qui discrimine les femmes.
Elle voit avec tristesse son pays, autrefois laïc, s'islamiser, par le biais d'organisations caritatives, d'universités, d'écoles et même de crèches. Le tout financé par les pétrodollars arabes du Golfe.
Elle qui rêve d'un retour à la Constitution laïque de 1972, avec une séparation nette entre l'Etat et les religions, elle voit avec colère les deux grands partis faire de la surenchère pour s'attirer les faveurs des islamistes, dont les responsables se sont illustrés comme collaborateurs et criminels de guerre, lors de la lutte pour l'indépendance. Criminels impunis, toujours terroristes, toujours financés par les riches Arabes du Golfe.
Deux grands partis. L'un dirigé par la fille d'un héros, l'autre par la veuve d'un autre héros. Toutes deux administrent la preuve que des femmes au pouvoir peuvent être aussi brutales que des hommes. La preuve que des femmes peuvent être misogynes.
Taslima Nasreen revendique le droit d'être athée et féministe. Elle trouve même que les deux combats découlent l'un de l'autre.
Elle a reçu, parmi bien des reconnaissances internationales, en 1994 le Prix Sakharov du Parlement européen, pour la liberté de pensée, en 2007 le Prix des Droits de l'Homme de la République française, en 2008 le Prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes.
Une femme admirable pour son intelligence et son courage.
08:22 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : laïcité, féminisme
30/05/2013
Voisinage
Nos voisins de l'Est
Les pays voisins de l'Union européenne, à l'Est, sont la Belarus, la Moldavie, l'Ukraine, et les pays du Caucase du Sud, Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan.
Les habitants de ces pays se considèrent, avec quelques raisons, comme aussi Européens que nous.
Ces pays font partie du "Conseil de l'Europe", des championnats sportifs européens...et de l'Eurovision !
Ils ont bien conscience que l'Union européenne n'est pas prête à les accueillir, et qu'eux mêmes ne sont pas prêts à remplir les conditions pour déposer leur demande d'adhésion.
Pour se rapprocher de l'Union européenne, ils bénéficient d'un instrument financier nommé "politique de voisinage". Le Conseil des ministres européens proposent de diminuer de 16% ce poste budgétaire. Le Parlement européen n'est pas d'accord.
Il ne suffit pas de pousser ces pays à ouvrir leurs frontières et à faire du commerce, comme si celui-ci était la principale source du développement économique.
Il faut aider ces pays à mettre en place des institutions démocratiques, par exemple des parlements capables de contrôler le pouvoir exécutif, et des systèmes judiciaires indépendants.
11:18 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0)
08/04/2013
UpM : sortir de l'ornière
Union pour la Méditerranée : réunion des présidents des parlements
Les pays de la Méditerranée, au Nord comme au Sud, doivent faire face à des défis d'une grande ampleur : transformation démocratique, plus ou moins facile, crise économique, plus ou moins violente, menace terroriste venant de la zone sahélo-saharienne.
L'Union pour la Méditerranée, lancée en 2008 par l'alors Président français, a été conçue comme purement intergouvernementale, donc sans chercher une légitimité démocratique et le soutien des peuples.
Les présidents des parlements des pays concernés viennent de se réunir à Marseille, avec le Président du Parlement européen, pour faire le bilan de la situation, et répéter que des parlements forts sont les meilleurs garants de la démocratie, donc du contrôle des gouvernements.
Les instruments de co-développement ne se sont pas révélés efficients.
En raison de la faiblesse de l'engagement politique et du soutien financier, peu de projets ont pu être réalisés, alors que la réalisation de projets est la raison d'être de l'UpM.
Les besoins d'investissements sont considérables pour parvenir à une "mise à niveau" économique et sociale.
La création d'une "Banque de développement" pour la Méditerranée pourrait contribuer à mobiliser les fonds indispensables et à créer des synergies entre les autorités publiques, nationales et internationales, et les acteurs privés.
L'intégration régionale de notre "mer commune" est en panne.
15:55 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0)
14/03/2013
Bangladesh : 40 ans après la guerre d'indépendance tue encore
Plus de 60 morts au Bangladesh
Plus de 60 morts en une semaine. On ne sait pas exactement combien. Les médias français en ont très peu parlé.
Entre 300.000 et 3 millions de morts. Quarante ans après la guerre d'indépendance, les chiffres ne sont toujours pas connus, et les comptes toujours pas soldés.
En 1971, l'armée pakistanaise et ses alliés locaux, islamistes, ont multiplié les massacres, y compris de civils. Le viol était considéré comme une arme de guerre. Le nombre de femmes violées alors est estimé à 200.000.
Depuis quarante ans les criminels de guerre, puisque c'est bien ainsi qu'il faut les désigner, bénéficiaient d'une impunité totale. Ils bénéficient même de l'argent du pétrole du Golfe, en particulier pour leurs œuvres sociales qui leur permet d'attirer quelques fidèles.
Les émeutes de la semaine dernière ont été provoquées par la condamnation à mort d'un leader islamiste, pour crimes contre l'humanité commis pendant la guerre d'indépendance.
Je suis pour des juges indépendants, même pour juger les criminels de guerre, qui doivent bénéficier d'une justice sereine et impartiale.
Je suis contre la peine de mort. Dans tous les cas, même les pires. Je souhaite donc un moratoire de non exécution des sentences de mort prononcées.
Mais que penser quand les militants islamistes s'en prennent de manière violente aux partisans du Tribunal, et, dans la foulée, brulent les temples bouddhistes, ou hindouistes, s'en prennent aux musulmans qui n'ont pas la même conception obscurantiste de l'Islam ?
1.500 maisons ont été détruites par leur folie meurtrière.
Quarante ans après sa guerre d'indépendance le Bangladesh n'est pas encore sur le chemin de la réconciliation. D'autant moins que les anciens "collabos" sont à la tête d'une organisation politique non démocratique.
08:00 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : islamisme