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28/08/2012

Congrès de l'Internationale Socialiste en Afrique du Sud

En 1995, les Socialistes européens ont été très fiers de la décision de l'ANC de rejoindre l'IS ( je sais, j'y étais !)
Quand l'ANC est arrivé au pouvoir, en 1994, ses priorités étaient celles dans lesquelles se retrouvent tous les sociaux- démocrates :
Éducation, santé, logements, électrification , grands travaux publics.
Depuis, il y a une course perpétuelle entre les attentes de la génération post-apartheid et la croissance économique .
L'enorme écart entre les plus riches et la majorité des plus démunis ne s'est pas résorbé .
La seule différence aujourd'hui est la couleur de la peau des plus riches, plus diversifiée, qu'au temps de l'apartheid.
Héritage de l'apartheid, certaines entreprises présentent le visage le plus révoltant du capitalisme.
Pour la majorité des noirs, le problème prioritaire reste celui de l'emploi, même si les perspectives sont nettement meilleures que dans la plupart des pays africains, ce qui entraîne d'importants mouvements migratoires, en particulier en provenance du Nigeria, du Zimbabwe, du Mozambique.
Presque vingt ans apres la fin de l'apartheid, le sentiment qui domine parmi la majorité des noirs est qu'ils n'ont pas reçu ce qu'ils espéraient .
L'Afrique du Sud n'est pas un pays africain comme les autres. Sa Constitution est une des plus progressistes du monde, garantissant les libertés individuelles et la protection des droits des minorités et des plus faibles.
L'avenir de l'Afrique du Sud n'est pas seulement entre les mains de l'ANC et de son gouvernement . Il se trouve également entre les mains de ses institutions, en particulier de la police et de la justice , que le régime d'apartheid avait organisé conformément à son idéologie et ses priorités politiques.
 

08:00 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

22/08/2012

Meles Zenawi, "exemplaire"

Le dictateur éthiopien Meles Zenawi vient de décéder d'une tumeur au cerveau, à l'hôpital Saint-Luc de Bruxelles.

 

Ces vingt ans de pouvoir ont été caractérisés par une répression sans faille : opposants et journalistes, éthiopiens ou étrangers,  en prison ou réduits à l'exil.

Il faudra, encore et toujours, réclamer leur libération.

 

Je connais bien Ana Gomes et Thijs Berman qui conduisaient les deux dernières missions d'observation électorale de l'Union européenne en Ethiopie.

Je me trouvais au Parlement Panafricain lorsque celui-ci entendait le rapport de ses observateurs.

A chaque fois, la conclusion était claire : les élections étaient totalement truquées. "Une farce", ai-je même entendu dire de la part des parlementaires africains, habituellement peu critiques.

Mais ni les ministres européens, ni les ministres africains n'ont osé assumer cette vérité.

Sans parler du fait que Zenawi était un protégé des Américains.

 

L'explication tient en un mot : la Somalie.

Le pouvoir somalien était à la pointe de la lutte contre les islamistes somaliens.

 

Les Occidentaux, comme Pékin, préfèrent une dictature stable à une démocratie incontrôlable. Surtout dans cette région. Le Kenya voisin a déjà exprimé sa crainte de déstabilisation. Personne ne devrait oublier  que la fin de la "guerre froide" et l'arrivée du pluralisme au début des années 90,  se sont traduites par la multiplication des guerres "civiles", dans plus de trente pays sur les cinquante de l'OUA.

 

Donc pas de pluralisme en Ethiopie ces vingt dernières années. Les mouvements issus de guérillas sont mal équipés pour la démocratie, car elle ne règne pas dans leurs rangs pendant la période de clandestinité.

Je ne connais d'exception que la SWAPO de Namibie, et l'ANC de Mandela.

 

Espérons que la mort du dictateur permettra une transition vers, enfin, des élections libres, pluralistes, transparentes, et que l'Ethiopie, enfin démocratique, sera un exemple pour l'ensemble de la Corne de l'Afrique.

10:34 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

19/04/2012

Mali : tout reste à faire

Mali : rien n'est résolu

 

 

Le retour à la démocratie : les putschistes ont accepté de céder le pouvoir, mais ils continuent à "faire la loi", comme le prouvent les arrestations qu'ils ont effectuées lundi et mardi. Ils agissent en toute impunité. Elle leur a été accordée.

 

Azawad : le problème touareg n'est pas nouveau, de révoltes en déceptions. Changement climatique, changements de mode de vie, paupérisation, marginalisation. Créer un Etat indépendant n'est probablement pas la solution. L'Union européenne doit aider au développement, au désenclavement. Mais comment aider dans une zone où règnent des groupes armés,  sans Etat de droit ?

 

Islamisme et insécurité : cette région a toujours été celle de tous les trafics. Les drogues se sont ajoutées au tabac. Les armes se sont multipliées depuis la chute de Kadhafi. Les indépendantistes en ont profité. Mais moins que les islamistes. Prenant le paravent de la religion ils mènent une activité criminelle, dans toutes les contrebandes, et dans les enlèvements d'otages rendus à la liberté contre fortes rançons. Ils menacent la sécurité de tous les pays de toute la région...et celle de l'Europe, qui doit aider à la collecte d'informations (satellites), car les pays sahéliens n'ont pas les moyens techniques de contrôler ces vastes étendues.

Il est souhaitable que soit étudiée la possibilité d'une mission européenne, dans le cadre de la PESD, sous mandat de l'ONU, pour aider les forces maliennes, et d'entuelles forces de la CEDAO à sécuriser les zones du MAli non occupées par les groupes armés illégaux.

 

Humanitaire : le Sahel connaît la pire crise humanitaire de ces vingt dernières années. Le Mali est traditionnellement le "grenier" de la région. L'insécurité qui y règne provoque des exodes de populations qui aggravent la crise, et rend le travail des organisations humanitaires souvent impossibles.  Comment ouvrir l'indispensable "couloir humanitaire", au milieu d'hommes armés qui méprisent la vie humaine ?

 

 

09:37 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

22/03/2012

l'impact de la chute de Kadhafi sur le Mali

Mali : l'onde de choc du soulèvement démocratique libyen

 

 

Depuis 1991, le Mali était donné en exemple pour sa vie démocratique pluraliste.

Un petit groupe d'officiers vient d'y perpétrer un Coup d'Etat.

Ces officiers se plaignent principalement du manque de moyens dont ils disposaient pour lutter contre une rébellion touarègue, dans le nord du pays.

 

Des centaines d'hommes lourdement armés, qui servaient dans les forces armées de Kadhafi, ont quitté le territoire libyen pour rejoindre le Mali.

Ils se sont livrés à des atrocités contre les populations civiles et ont assassiné froidement 70 soldats maliens qui s'étaient rendus.

Alors que les armes proliféraient déjà dans la zone sahélo-saharienne, ces mercenaires de Kadhafi ont récupéré d'importants stocks d'armes, ce qui a décuplé leur pouvoir de nuisance.   

Leurs actions sont condamnables.

Le Coup d'Etat ne l'est pas moins.

Dans les deux cas, la stabilité régionale est mise à mal.

La bande sahélo-saharienne constitue un enjeu de sécurité essentiel à la fois pour l'Afrique et l'Europe.

Sans développement économique de cette zone, l'option militaire est vouée à l'échec.

 

Il est donc indispensable que l'Union européenne accentue son action en faveur des populations, en particulier en leur fournissant un meilleur accès à l'eau et aux  services publics d'éducation et de santé, ainsi que de meilleures infrastructures pour désenclaver la région.

Le Coup d'Etat va rendre les choses plus compliquées, car il faudrait faire cela sans cautionner les militaires qui ont pris le pouvoir.

 

17:39 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mali

12/09/2011

dirigeants français et africains

Sarkozy reçoit un dictateur criminel

 

 

En la personne de Kagamé, Sarkozy reçoit, au nom de la France, le Président rwandais.

Ce n'est pas la première fois que Sarkozy reçoit un dictateur criminel. Peut-être un jour, comme pour Kadhafi, enverra-t-il les hélicoptères de l'armée française "protéger les populations civiles".

 

Kagamé est un dictateur : ne peuvent être candidat(e)s aux élections que les partis appartenant  à la mouvance présidentielle. Toute critique est interdite. Les opposants sont réduits au silence, en prison, en exil, éventuellement victimes de tentatives d'assassinat.

J'ai lu aujourd'hui dans Libération un de ses ministres expliquant que "la démocratie n'est pas un médicament que l'on peut prescrire aux enfants".

Au moins le pouvoir que Kagamé a renversé par les armes avait été élu.

 

Car Kagamé est arrivé au pouvoir par les armes, venant d'un pays voisin (l'Ouganda, qui n'est pas une démocratie non plus), armé par des pays riches qui ont une lourde responsabilité dans la tragique guerre civile qui a fait des centaines de milliers de morts.

Kagamé a une responsabilité directe dans le génocide qui est le fruit de la guerre civile qu'il a déclenché.

Il a une responsabilité plus directe encore dans le contre-génocide, poursuivi jusqu'à Kinshasa.

 

Si la France doit demander pardon au peuple rwandais, c'est de ne pas avoir été capable de le protéger de Kagamé.

Si la France doit demander pardon aux peuples africains, c'est de s'en tenir à une politique d'influence, cynique,  de défenses des intérêts de ses entrepreneurs.

Demander pardon pour ces mallettes de billets, pour lesquelles il n'y a pas de preuves, mais dont tant de gens connaissaient l'existence, symboles des relations malsaines entre certains dirigeants français et africains.

 

17:10 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sarkozy, afrique