03/10/2012
le roman de Yasmina Khadra au cinéma
Ce que le jour doit à la nuit
D'après le roman de Yasmina Khadra
D'Alexandre Arcady
Avec Fu'ad Ait Aattou, Fellag, Anne Consigny, Anne parillaud, Vincent Perez
Avoir vingt ans, non pas dans les Aurès, mais dans une petite ville algérienne, à la fin des années 50, jusqu'en 1962. Là où coexistent Français et Espagnols, Arabes, Juifs et Musulmans. Même si les Européens font bien sentir qu'ils sont les maîtres, et entendent le rester. Une cohabitation qui permettait aux amitiés et amours de jeunesse de durer.
Plus qu'une étude politique, le film est une fresque romantique, avec au moins deux histoires d'amour, l'une difficile, l'autre impossible, dans la beauté de paysages magnifiques, même si le film a été tourné en Tunisie et non en Algérie.
Une fresque de deux heures quarante, mais que je n'ai pas trouvée trop longue.Probablement grâce à des personnages particulièrement attachants, comme cette Européenne (Anne Consigny) mariée à un pharmacien arabe (Fellag), ou encore Anne Parillaud, incarnant une "cougard" avant l'heure.
J'ai parlé à plusieurs reprises de livres de l'écrivain algérien Yasmina Khadra. "Ce que le jour doit à la nuit" avait été élu "Meilleur livre de l'année" en 2008 par le magazine "Lire".
14:01 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
28/09/2012
Ours d'argent Berlin 2012
Barbara
De Christian Petzold
Ours d'argent du meilleur réalisateur, Festival de Berlin 2012
Avec Nina Hoss
Allemagne de l'Est, dans les années 80. Une jeune femme médecin, souhaitant passer à l'Ouest, est mutée dans un hôpital de province, au milieu de nulle part.
Elle se demande si son médecin-chef cherche à la séduire ou à la surveiller. La police est très ouvertement présente, lui imposant des fouilles, y compris corporelles. En quelques scènes l'ambiance d'un Etat policier est reconstituée. L'inscription "police du peuple" prend toute sa dimension ironique.
Inconvénient : pour renforcer le sentiment de paranoïa et d'oppression, de mensonge et de suspicion, le rythme est lent.
La conclusion est sans doute un peu trop idéaliste, mais l'essentiel n'est-il pas que l'amour trouve son chemin malgré les aléas de la politique ?
Nina Hoss maîtrise la communication corporelle. Avec peu de mots elle nous fait comprendre toutes les situations, tous les sentiments.
09:12 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
21/09/2012
Qui est Hortense ?
Cherchez Hortense
De Pascal Bonitzer
Avec Jean-Pierre Bacri, Isabelle Carré, Kristin Scott-Thomas, Claude Rich
Un enseignant, spécialiste des civilisations asiatiques, se voit fermement pousser par sa femme, metteur en scène au théâtre, à intervenir auprès de son père, président d'une section du Conseil d'Etat, en faveur d'une jeune femme sans papier qui risque d'être expulsée.
Cela donne une comédie intellectuelle et sentimentale agréable, dans le monde bourgeois tel qu'il ne va pas.
Sont évoqués :
- la distance des puissants qui veulent se tenir à l'écart de "toute la misère du monde" ;
- la vie des sans-papiers (Isabelle Carré est adorable, mais pas crédible en réfugiée serbo-croate) ;
- les relations fils / père (extraordinaire duo de deux acteurs exceptionnels) ;
- les relations de couple (trop prévisibles) ;
- les relations entre un homme "mûr" et une jeune femme (sans surprise mais pas crédibles).
Si vous reconnaissez, dans certaines scènes, l'intérieur du siège du PCF, vous ne vous trompez pas : le parti loue la salle de son comité central pour le tournage de films, afin d'arrondir des fins de mois devenus difficiles.
Le film a été présenté, hors compétition, à la Mostra de Venise.
J'ai déjà oublié qui est Hortense. Ne la cherchez pas, allez voir le film.
12:34 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
15/09/2012
L'oeuf d'Ambroise, ou la recherche de l'éternelle jeunesse
Associés contre le crime
De Pascal Thomas
Avec Catherine Frot et André Dussolier
Inspiré d’une nouvelle d’Agatha Christie (« Le cas de la femme disparue »), mais l’atmosphère post- victorienne de celle-ci est bien loin et l’intrigue policière n’est qu’un prétexte. Cela se voit un peu trop et il en résulte des baisses de rythme qui rendent le film parfois longuet, même s’il nous sort du quotidien et des productions habituelles. Cela nous laisse le temps d’admirer les superbes paysages suisses.
Il s’agit de retrouver le secret de l’éternelle jeunesse, mythe séculaire. De l’argent à se faire pour une clinique suisse.
Il en résulte une comédie rendue loufoque par les accoutrements et les attitudes des deux principaux protagonistes.
11:08 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
07/09/2012
la campagne
Moi, député
Que le meilleur loser gagne
The Campaign
De Jay Roach
Avec Will Ferrell, Zach Galifianakis, Dylan Mc Dermott
Une parodie de campagne électorale, en Caroline du Nord, l'Etat où se tient cette semaine la Convention démocrate. Par Jay Roach, auteur des "Austin Power", ces parodies de James Bond. Réalisateur également de la série des "Beaux-pères" ("Mon beau-père et moi", "Mon beau-père, mes parents et moi", "Mon bon père et nous"), qui peuvent être considérés comme de lointaines parodies des films sur la mafia. Réalisateur également de l'adaptation américaine du "Dîner de cons". Un virtuose de la dérision.
Les rires ne manquaient pas pendant la projection, mais le message est sérieux : le rôle de l'argent dans la politique américaine. L'argent qui sert à payer, à prix d'or, des consultants sans scrupule, à payer des sondages qui décident de tout, y compris de la race du chien du candidat. Sondages qui déterminent les mots clés qu'il faut accommoder à toutes les sauces (America, Jésus, Liberté).
Des campagnes où les épouses sont mises en avant (voir les récentes Conventions républicaine et démocrate), où les candidats se doivent de faire la tournée des églises, et où les turpitudes sexuelles, secrètes, n'en sont pas moins réelles.
De l'argent pour payer des spots télévisés, diffusés y compris le jour du scrutin, dénigrant l'adversaire sans lésiner sur les coups bas.
Le trait est forcé, puisqu'il s'agit d'une caricature loufoque, mais la satire touche parce que le "fond de sauce" est vrai, et qu'il est au vitriol.
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, politique