Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/10/2014

l'"Autre" n'est pas moi

Cet autre

Ryszard Kapuscinski

Pocket n°14320

 

Avant de voyager dans plus de la moitié des pays d'Afrique, j'ai découvert ce continent en lisant "Ebène", recueil des meilleurs reportages de Kapuscinski chez nos voisins. "Dans les pays d'Afrique, il n'y a pas de nation, mais il y a un nationalisme". "Le côté dangereux du nationalisme c'est qu'il est indissociable de la haine de l'Autre."

Certains ont dit qu'il était plus romancier que journaliste. Il est vrai que ses livres se lisent comme des romans.

Celui-ci est plus grave, plus philosophique. Il est composé en bonne partie par le texte de conférences.

Il dénonce "une idéologie selon laquelle chacun peut vivre à sa guise, pourvu que ce soit loin de moi, à partir du moment où il n'appartient pas à ma race, à ma religion, à ma culture".

"La xénophobie est la maladie des gens qui ont peur"

"La conscience croissante d'inégalités de plus en plus profondes que les pauvres tentent de réduire en migrant."

"Etre conscient que, en parlant avec l'Autre, nous communiquons avec une personne qui, au même moment, voit le monde et le comprend différemment de nous."

 

16:02 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

09/10/2014

Qu'est-ce que la folie ?

L'aliéniste

D'après l'oeuvre de Joaquim Maria Machado de Assis (1882)

Fabio Moon et Gabriel Ba

éditions "Urban Comics"

 

Machaodo de Assis est un des écrivains brésiliens du XIXe siècle les plus connus encore aujourd'hui.

Dans "l'Aliéniste", il pose la question de la folie par rapport à la normalité, et de la "science" qui décide de la "folie". L'aliéniste "qui ne rend compte de ses décisions à personne sauf à Dieu et à ses maîtres." Avec comme, saine, conclusion "il n'y a pas de règle pour la pleine santé mentale".

Puisque l'action se passe au Brésil au XIXe siècle, il n'est pas étonnant que soit mentionnée la prise du pouvoir par la force, avec une partie de l'armée rejoignant les rebelles.

"Heureux les fous car, sans discernement, ils ne commettent pas de péché".

L'essence du comique réside dans le détournement de la normalité et l'ironie s'applique à l'ensemble de la nature humaine et non à la seule psychiatrie.

Nul ne peut être indifférent. Le corps social tout entier est menacé : nul n'est à l'abri de la folie ni de la menace de fous.

 

08:17 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

05/10/2014

Le biopic de Gérard Depardieu en BD

Gérard Depardieu

Sergio Salma

éditions Bamboo

 

Depardieu est né en 1948. Il fait donc partie de la vie de ma génération.

Sergio Salma est comme la plupart d'entre nous : attendri devant le gamin de Châteauroux pas loin de tourner voyou, admiratif devant l'acteur de génie qui a tourné avec les plus grands cinéastes, les plus grands acteurs,  interprété les plus grands rôles, qui a mérité ses Césars et autres récompenses internationales, mais complètement dubitatif à l'égard du personnage actuel qu'il est , ou qu'il surjoue, malgré un fond de tendresse qui ne se cache pas.

"Il était celui qui travaillait le plus. Il ne savait rien, ne connaissait rien. Il ne se contentait pas d'apprendre la scène, il apprenait la pièce entière." Jean-Laurent Cochet, metteur en scène, découvreur du jeune Gérard Depardieu.

"La tentation serait plutôt la dive bouteille. Contre les petits vins de Loire, Elizabeth, épousée à 22 ans, ne pourra pas lutter."

"Au cinéma le charme semble brisé même s'i redevient ponctuellement tête d'affiche ; la grande différence c'est qu'avant il était un acteur qui faisait du vin, il est devenu un viticulteur qui fait des films."

Est-ce parcequ'il a été longtemps un généreux donateur du parti communiste que Gégé trouve que "la Russie est une gande démocratie" ?

Gérard Depardieu était bien trop occupé pour s'occuper de ses enfants, en particulier les deux premiers, bien connus, Guillaume et Julie. Depuis il y a eu Roxane, née en 92,  et Jean, né en 2006. Et puis, comme d'autres, il a l'âge d'être grand-père : Louise la fille de Guillaume, Billy, le fils de Julie.

"J'aime tellement la vie que je me suis toujours senti riche". (Gérard Depardieu)

Le dessin final, sur le modèle de l'évolution de l'Homme, est significatif.

 

11:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, cinéma

26/09/2014

Voyage chez les capitalistes

Les Banksters

Marc Roche

éditions Albin Michel

 

Marc Roche est le journaliste du Monde chargé des affaires financières. Depuis 25 ans il "couvre" Wall Street et la City.

Dans ces lieux prestigieux, il a relevé 6 des 7 péchés capitaux : l'orgueil (sentiment d'impunité et de supériorité), gourmandise (cupidité), la luxure (machisme), l'avarice (évasion fiscale), la colère et l'envie (course au bonus).

Cela explique la crise de 2008, dont les effets en Europe sont encore bien présents. "Bon nombre de Banksters sont toujours en place. Et ne manifestent aucun regret. L'absence de sens des responsabilités au sommet est choquante." "La réticence à faire repentance fait partie des gènes de ce prototype des Maîtres de l'univers." "Personne n'a eu de compte à rendre." "Les PDG ne peuvent se voir réclamer le remboursement des dettes sur leur fortune personnelle. Ce sont les actionnaires et le contribuable qui doivent régler la note." "Le succès est un mauvais professeur, il pousse des gens intelligents à croire qu'ils sont infaillibles" (Bill Gates).

"L'insensibilité au doute et la certitude d'avoir toujours raison favorisent tous les dérapages. Le despotisme est de plus en plus souvent perçue comme la clé du succès."

"Après 2008, les Etats et les banques n'ont survécu que grâce aux milliards d'argent public injectés dans le système. C'est le public, et pas les Banskers, qui a payé par des déficits budgétaires monumentaux qui ont provoqué des politiques d'austérité qui frappent durement les populations."

Evasion fiscale = "optimisation" fiscale, "le droit de tirer profit de pratiques fiscales différentes." "On compte plus de 120.000 sociétés opaques dans les paradis fiscaux".  "Nauru est devenu la Mecque des activités illicites des riches Chinois et des oligarques russes." "Le statut privilégié sur mesure concocté par le fisc britannique pour attirer les fortunes étrangères facilite la balade des fonds." "Mystérieux oligarques russes, capitalisme chinois hors la loi et finance islamique trouble : la City reste une "vieille dame permissive" sachant utiliser à bon escient les richesses d'autrui."

"L'accroissement des inégalités et l'appauvrissement des classes moyennes au profit d'une élite mondialisée des super riches peuvent entraîner l'implosion du tissu social."

"Comme l'esclavage et l'apartheid, la pauvreté n'est pas naturelle" (Nelson Mandela)

 

10:47 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : économie

23/09/2014

Une biographie d'Albert Camus en BD

Camus

Entre justice et mère

Scénario José Lenzini

Dessin et couleurs Laurent Gnoni

éditions du soleil

 

Tous les Français d'Algérie n'étaient pas des nantis. Le père d'Albert Camus était caviste, avec un salaire modeste. Il est tué en 1914. La mère d'Albert Camus est femme de ménage. Ils vivent chez la grand-mère, sévère, et qui compte les sous parce qu'il y en a très peu.

Elève brillant Camus doit à son instituteur d'avoir reçu une bourse pour continuer ses études. "Enfant du peuple, il ne se sent pas à l'aise avec ce nouveau milieu. Plus tard, il dira "avoir honte d'avoir eu honte".

Heureusement, il y a le foot, excellent moyen de mélanger les classes sociales. Albert est gardien de but.

De petits boulots, pour gagner sa vie,  en écrits militants, des livres et des pièces de théâtre jusqu'au succès de l'Etranger, et la consécration avec le Prix Nobel de littérature.

Brièvement membre du Parti communiste algérien, il réprouve le système stalinien autant que le système américain.

Défenseur des droits des Kabiles et des Arabes d'Algérie, il refuse les méthodes du FLN : "j'ai toujours condamné la terreur, je dois condamner aussi un terrorisme qui s'exerce aveuglement et qui, un jour, peut frapper ma mère ou ma famille. Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice."

Le dessin, et surtout les couleurs, sont de vrais réussites.

 

07:56 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd