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18/06/2014

Deux épisodes de l'histoire du Texas

Une autre histoire de l’Amérique

Jack Jackson

Éditions Delcourt

 

Il ne faut pas se laisser abuser par le titre de l’édition française. Il ne s’agit pas d’une histoire de l’Amérique, mais de deux épisodes de l’histoire du Texas, à un moment, le milieu du XIXe siècle, où cet Etat cherchait sa voie entre le Mexique, l’indépendance et le rattachement aux USA.

Le premier épisode, intitulé « Los Tejanos »,  se passe à partir de 1835 à San Antonio, et dans les alentours. Les supporters des Spurs et les admiratrices de Tony Parker connaissent bien, au moins de nom,  cette ville.

« Los Tejanos » est le nom que ce sont donné les gardiens à cheval des immenses troupeaux de la région. Ils ne veulent pas se dénommer « vaqueros » comme les Mexicains, ni « cow-boys » comme les Yankees. Mais ils font le même métier et ils ont la réputation d’être les meilleurs combattants de la région.

Ils n’acceptent pas de se plier à la loi du général mexicain Santa Anna qui a pris le pouvoir par la force, et qui refuse toute sorte de fédéralisme, et donc toute forme d’autonomie au Texas. C’est à cette occasion que se déroule fameux épisode de « Fort Alamo » que les Américains brandissent depuis comme une victoire des Yankees contre les Mexicains. Mais les Yankees, de plus en plus nombreux à arriver pour s’installer au Texas,  ne font aucune différence entre les Mexicains et les Tejanos…ce qui provoquent quelques affrontements, d’autant qu’autour de San-Antonio, les terres passent des Tejanos aux spéculateurs anglais, et que les Mexicains incitent les Indiens à se soulever contre les Américains. Rapidement l’hostilité contre les Tejanos s’exprime ouvertement. Les Américains préfèrent embaucher des Vaqueros mexicains.

Les Tejanos, artisans de l’indépendance du Texas,  se retrouvent étrangers autant au Mexique qu’au Texas. L’obligation faite alors aux électeurs d’avoir la peau claire exclut les Tejanos. C’est alors que se déclenche la guerre de Sécession. Le Texas se range dans le camp des perdants, mais se trouve loin des champs de bataille.

« Tentative de fusion entre la culture hispanique et la culture américaine, le Texas s’est donc construit sur les ruines d’un rêve brisé ».

Le second épisode « une cause perdue » est centrée sur une guerre entre deux clans d’éleveurs, et parfois un peu voleurs,  de bétail à partir de 1857. La libération des esclaves perturbe d’autant plus les Texans que ces anciens esclaves deviennent policiers, militaires. Ils ont le droit de vote alors de les « rebelles » sudistes doivent prêter serment pour voter.

Jack Jackson a reçu tous les prix historiques texans. J’aime sa « ligne claire »  à la plume à encre.

 

12:17 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

14/06/2014

Erik Orsenna retourne au Mali avec Madame Bâ

Mali, ô Mali

Erik Orsenna

Éditions Stock

 

Dans les temps troublé que traverse le Mali, il n’est pas surprenant de voir revenir, sous la plume d’Erik Orsenna, Madame Bâ à la suite de qui nous remontons le fleuve Niger (« Djoliba ») jusqu’à Tombouctou, alors occupé par les Jidahistes, avant l’intervention de l’armée française. Les militaires maliens putschistes en prennent « pour leur grade ».

Madame Bâ a un programme qui ne peut pas plaire aux Salafistes : « l’école pour toutes les petites filles (les garçons, c’est moins grave) » et « distribution aux épouses de contraceptifs discrets ». « Merci les religions qui haïssent la contraception ».

 

« Allah, qu’Il soit célébré, a voulu les hommes pourvus de poils à cet endroit du corps, nul ne peut aller contre Sa Création. »

« Cette méchanceté propre aux humains quand ils sont rassemblés, donc quand ils savent qu’ils ne risquent pas grand-chose »

« Si vous vouliez de la simplicité dans les relations humaines, il ne fallait pas venir en Afrique ».

« La démocratie a ruiné la suprématie touarègue, le nombre de votes l’emportant désormais sur la menace des fusils. »

« Dieu préserve l’Afrique des épouses de ses chefs, politiques ou militaires ».

« Qui veut immobiliser la grande roue du temps accentue le dérèglement du monde ».

 « L’argent est le nerf de la guerre. Et la cocaïne, la source de l’argent. Qui fait fortune ? Les grossistes. Jamais les détaillants ni les producteurs. »

« Cette force contre laquelle on ne peut rien et qui s’appelle le culot d’une femme ».

« Venir n’est rien. Tout commence quand on revient. »

 

 

08:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, afrique

05/06/2014

Ajouter de la vie aux années

Bien vieillir, c’est possible, je l’ai fait

Pr Gilbert Lagrue

Éditions Odile Jacob

 

Le vieillissement, « appelé pudiquement l’avancée en âge »,  commence très jeune, mais le passage de certains caps, comme le départ à la retraite, sensibilise à la question.

Gilbert Lagrue est professeur de médecine, même s’il n’est pas gérontologue, mais surtout, il est nonagénaire et en bonne santé.

Les leçons qu’il tire de cette double expérience, pour « donner de la vie aux années »,  sont simples :

-      Surtout pas de tabac ;

-      Pas plus de deux verres de vin par jour ;

-      Une alimentation permettant de ne pas avoir de surcharge pondérale. Se méfier particulièrement du sucre et du sel ;

-      Ne pas rester sédentaire, surtout à partir de l’âge où les muscles fondent : un peu de musculation, vélo d’appartement, marche tonique, montée des escaliers s’il n’y a que deux étages, natation…

-      Maintenir une activité cérébrale, car le cerveau est l’organe qui vieillit le plus lentement ;

-      « Conserver la capacité d’imaginer, de s’émouvoir, de créer, d’innover, de faire ou de voir des choses nouvelles » ; « Continuer à agir, à être présent dans la vie, se cultiver, à apporter quelque chose aux autres » ;

-      Et peut-être surtout, être heureux de vivre, sans nostalgie ! « On devient vieux lorsque les regrets du passé, l’amertume et la nostalgie ont remplacé l’espoir et les projets ». (« Vivre en couple est un facteur de longévité »)

  Plus facile à dire qu’à faire…sauf vivre en couple ;=))

 

19:01 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

04/06/2014

le printemps arabe en BD

Le printemps des arabes

Récit de Jean-Pierre Filiu

Dessin et couleur de Cyrille Pomes

Éditions Futuropolis

 

J’ai déjà rendu compte dans ce blog de plusieurs livres de JP Filiu, spécialiste incontesté du Moyen-Orient.

Il raconte ce mouvement, né en 2011, porté par les espoirs de le jeunesse, qui balaie les dictature en Tunisie, en Egypte, en Libye, ébranle les régimes « forts » du Maroc, de Bahreïn, de l’Algérie, du Yémen, les obligeant à des concessions.

Les jeunes manifestants palestiniens  exigent une réconciliation qui vient seulement d’aboutir.

Une mention spéciale pour la tragédie syrienne.

Quelques personnes exemplaires sont mises en relief. Le rôle ambigu des islamistes est souligné. Cette BD glorifie l’action du « peuple », « qui disparaît au profit de l’armée ».

 

« La liberté se mérité chaque jour et la démocratie est trop humaine pour ne pas être fragile. N’oublions pas cette leçon qui nous vient du sud de la Méditerranée. »

 

17:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

01/06/2014

Tous pourris ?

 

L’emprise

 

Marc Dugain

 

Éditions Gallimard

 

 

 

De Marc Dugain, j’ai beaucoup aimé « La malédiction d’Edgar », « Une exécution ordinaire », « La chambre des officiers », qui ont fait de très bons films.

 

L’intrigue me semble ici bien faible pour faire un bon scénario. Mon impression est qu’elle n’est qu’un prétexte pour avancer quelques idées qui peuvent alimenter le vote du Front National : les politiques et les dirigeants industriels de haut niveau sont de la même caste, sont tous plus pourris les uns que les autres, prêts à tout pour le pouvoir. Les espions écoutent tout ce joli monde en toute impunité, tout en se livrant une guerre des officines. Le seul « pur » est un syndicaliste qui ne tardera pas à disparaître. Un cynisme absolu.  Déprimant !

 

Le Président en place « relégué aux caves des sondages » a une « insensibilité pathologique aux succès comme aux échecs, qui lui avait fait gravir les échelons de la méritocratie française ». « Une population vieillissante qui, tout en vilipendant son président, était capable de le réélire par simple crainte du changement ». « Le succès est la capacité d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme ». (Churchill). « Les plus grosses difficultés que vous rencontrerez une fois élu, viendront des promesses que vous aurez tenues et non pas du contraire ».

 

« Les menaces de meurtre symbolique viennent toujours de ceux qui sont censés partager vos convictions ».

 

« On est dépendants d’une croissance sur laquelle on a de moins en moins d’influence »

 

« Il raisonnait comme les privilégiés de l’Ancien Régime : un diplôme donnait des droits de la même façon qu’un titre nobiliaire avant la Révolution »

 

« L’Europe, qui devrait prendre ses ordres chez son peuple, n’est inféodée qu’aux groupes de pression qui siègent à Bruxelles avec plus d’assiduité que les députés élus. La corruption, les ententes, les amitiés troubles y sont généralisées. » « C’est une drôle d’Europe que nous faisons là, où personne ne connaît vraiment l’histoire de l’autre ».

 

« On ne fait pas campagne sans la désignation d’un ennemi commun extérieur »

 

« La question de la rancune en politique est une question centrale, comme dans tous les milieux où l’on ne parvient à ses fins qu’en éliminant les autres. »

 

15:06 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature