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14/05/2014

MICI

La cordée du Mont Rose

Olivier Balez

Extrait de « Grands reporters »

Éditions « Les arènes XXI »

 

Olivier Balez raconte, avec pudeur et amour fraternel, la maladie de son frère Eric. Une « Maladie Inflammatoire Chronique de l’Intestin », MICI.

Le récit de la maladie est entrecoupée du récit de l’ascension, par quelques malades, dont Eric,  encadrés de médecin et d’un guide de haute montagne, du Mont Rose, en Italie, avant goût de l’ascension du Mont Blanc.

En France, 200 000 personnes souffrent d’une MICI, à cheval entre les maladies rares, « orphelines », et le SIDA, le cancer, etc. Il y a des traitements qui soulagent, mais « on reste quand même malade toute sa vie ». Et une tumeur, des métastases,  peuvent apparaître. « Aujourd’hui, 80% des cancers du colon sont guéris quand c’est pris à temps ».

Peut-être parce que je connais une jeune et jolie femme atteinte d’une MICI, ce récit m’a ému, au bord des larmes.

 

08:54 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

11/05/2014

La "reine des bandits" béninoise

Le cantique des cannibales

Florent Couao-Zotti

Éditions « Le serpent à plumes »

 

Ce livre est dédié à « toutes les Africaines de l’ombre, féministes au ras du sol qui, tous les jours, tentent péniblement d’arracher au soleil quelques particules de rêve… »

Il met en vedette une « amazone », bandit au grand cœur qui redistribue au petit peuple dont elle est issue. Le personnage est inspiré de Phoolan Devi, la fameuse « reine des bandits » indienne.

S’y mêle une histoire d’amour avec un jeune et fougueux inspecteur de police au cœur pur.

Quelques maux de l’Afrique y sont évoqués, comme le trafic d’enfants et la condition des femmes. « Que faire d’une liberté quand on est pauvre et misérable ? », « la débrouillardise étant ce qu’on peut faire de mieux pour ne pas mourir. »

Quelques maux plus politiques également : la justice aux ordres, la police brutale et vénale, l’état des prisons, et surtout, à travers la campagne électorale du président sortant, l’état de la démocratie dans de trop nombreux pays africains.

   Le tout dans une langue poétique et imagée propre à la plupart des écrivains africains francophones qui démontrent que l’Afrique est l’élément moteur de l’avenir de la francophonie.

  

11:52 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, afrique

07/05/2014

Prix de la BD historique

Le singe de Hartlepool

 

Scénario : Wilfrid Lupano, Dessin et couleur : Jérémie Moreau

 

Éditions Delcourt

 

 

Une demi-douzaine de prix en France et à l'étranger, dont le "prix de la bande dessinée historique".

 

1814 : un navire français fait naufrage. Les villageois d'Hartlepool retrouvent un survivant. Il porte un uniforme français. C'est donc un ennemi qu'il faut prendre. Une cour martiale est improvisée pour prononcer un jugement.

L'accusé est-il Français ? Il ne répond rien... puisque c'est un singe, la mascotte de l'équipage. Mais les villageois n'ont jamais vu de Français, ni de singe !

Il est forcément coupable puisqu'il vient d'ailleurs, qu'il est impossible de comprendre les sons qu'il émet. Il sera donc pendu !

 

Un peu dramatique, mais avec assez d'humour pour faire passer le message :

Le racisme est basé sur l'ignorance !

Avec une mise en garde "contre le penchant naturel à la cruauté qui sommeille en chacun de nous", même si j'ai l'impression que, chez moi, il dort assez profondément...

 

 

 

 

11:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

06/05/2014

Le génocide en Biélorussie et en Ukraine

Voisins et bourreaux

 

Martin Dean

 

Éditions Calmann-Lévy

 

 

Ce que démontre ce livre de l'historien américain Martin Dean, c'est que le génocide des Juifs en Ukraine et en Biélorussie n'aurait jamais pu revêtir cette ampleur (deux millions d'assassinats) sans la participation active des policiers locaux qui épaulaient les forces allemandes d'occupation.

 

Difficile de ne pas penser aux rôles de certains fonctionnaires français, de certains policiers et gendarmes dans notre pays...

 

"Lorsque la plupart des crimes sont commis par la police, c'est le signe même du règne de la terreur".

 

Beaucoup d'habitants d'Ukraine, de Biélorussie, mais aussi de Pologne, n'étaient pas mécontents de voir arriver les Allemands, car ils espéraient ainsi être débarrassés du joug soviétique. Certains allèrent même jusqu'à collaborer activement. "Comme toutes les forces d'occupation ou presque, en recourant à l'argent et aux faveurs, les Allemands purent trouver des collaborateurs."

 

"Les nazis ne prêtèrent pas attention aux aspirations des peuples conquis de l'Union soviétique".

"L'impact des réquisitions allemandes contribua au retournement d'une grande partie de la population contre les nouvelles forces d'occupation." "L'exploitation économique, associée à la répression politique détermina le retournement contre les occupants allemands."

 

"Les Polonais étaient la cible principale de la répression soviétique".

Les Juifs polonais étaient pris entre la dictature soviétique et la dictature antisémite allemande.

"Les deux systèmes totalitaires cherchaient à écraser l'éventuelle résistance des vestiges de l'Etat polonais".

"Ce fut la rude politique soviétique de déportations qui contribua à éviter aux Juifs polonais le sort de leurs frères dans la Shoah."

 

"Dans les premiers jours de l'occupation allemande, l'incitation aux pogroms fut une politique délibérée."

A l'automne 1941, les massacres furent généralisés. Les plus terribles furent ceux de Kiev (Babi Yar, 30.000 morts, y compris femmes et enfants) et la liquidation du ghetto de Riga (25 000 morts).

 

Les policiers locaux jouèrent "un rôle considérable dans le fonctionnement du régime d'occupation allemand". "Ils recherchaient le pouvoir et des gains faciles".

"Les Allemands comptaient sur les policiers locaux parce qu'ils ne connaissaient ni le pays, ni la langue".

 

"La majorité des Juifs furent massacrés pendant la "seconde vague", en 1942, lors de la liquidation des ghettos."  "Les forces les plus nombreuses  étaient celles de la police locale". "On ne connait aucun exemple de policier fusillé pour avoir refusé d'abattre des Juifs". "Plusieurs milliers de rescapés des ghettos liquidés furent massacrés par des partisans nationalistes ukrainiens."

 

"La campagne contre les Juifs ne s'acheva pas avec la liquidation des ghettos. Les Juifs furent traqués dans les forêts par la police locale, notamment les gardes forestiers." "Les exemples de dénonciation abondent". "Les volontaires ne manquèrent pas pour "la chasse aux Juifs", et la constitution des pelotons d'exécution".

"Mais, sans l'aide de non-Juifs, les Juifs n'auraient pas pu organiser leur propre résistance."

 

Lors de l'avancée des troupes russes,  "la plupart des anciens policiers désertèrent ou se rendirent sans combattre". "Presque tous les sous-officiers réussirent à s'échapper". "La justice soviétique s'en prenait en général aux moins coupables, à ceux qui n'avaient pas jugé nécessaire de fuir à l'Ouest."

 

"La participation locale n'atténue en rien la responsabilité nazie."

 

 

15:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : shoah, ukraine

04/05/2014

Bernie Gunther à Prague avec Heydrich

Prague fatale

Philip Kerr

Editions du Masque

 

Juin 1942 : le héros de Philip Kerr, Bernie Gunther, est à Berlin, de retour du front de l’Est, où il a été témoin des horreurs que les « Einsatzgruppen » font subir aux populations, en particulier juives (un million de morts entre 40 et 43). « Le stoïcisme avec lequel les Juifs subissaient leur sort ne manquait pas d’impressionner jusqu’aux nazis les plus fanatiques ».

Bien que Stalingrad soit encore à venir, Berlin vit au rythme du black-out (« bénédiction pour les violeurs »), du rationnement, de la peur de la Gestapo.

Bernie est capitaine à la police criminelle, service qui a été regroupé avec la Gestapo et le SD (Sicherheit Dienst, service de sécurité) sous la responsabilité de Reinhard Heydrich qui vient d’être nommé « Protecteur » de Bohème-Moravie (l’actuelle république tchèque ; Heydrich sera surnommé « le bourreau de Prague »), rattachée à la « Grande Allemagne ».

Heydrich le fait venir à Prague pour en faire son « policier personnel ». Il le charge d’enquêter sur la mort d’un de ses assistants, en lui donnant carte blanche. Kerr se fait plaisir en imaginant Bernie, effronté,  bousculant de hauts dignitaires nazis en toute impunité. Ce qui me semble peu vraisemblable.

Bernie est à Prague avec une ravissante jeune femme rencontrée dans des circonstances trop troubles pour ne pas être suspectes. « Elle avait une silhouette comme une flûte de charmeur de serpent ».

La dernière fois que j’ai parlé d’Heydrich dans ce blog, c’était à propos du livre de Laurent Binet HHhH (Himmlers Hirn heisst Heydrich : le cerveau de Himmler s’appelle Heydrich). Kerr nous présente au contraire deux hommes en concurrence auprès d’Hitler. L’Histoire raconte qu’Heydrich se remettait assez bien de l’attentat dont il avait été victime, quand une infection soudaine l’emporta. Kerr laisse entendre qu’Himmler l’aurait fait empoisonner (« Heydrich soupçonnait Himmler de chercher à l’assassiner »). Pour cette raison, l’épouse d’Heydrich, pourtant nazie fervente,  refusa d’assister aux obsèques nationales de son mari.

 

« Ce sont les rouages qui grincent le plus qui reçoivent le plus d’huile »

« Il n’y a pas pire imbécile qu’un imbécile amoureux »

 

12:32 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature