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25/01/2011

les indignations intactes

Indignez-vous !

 

Stéphane Hessel

 

Editions "Indigènes", collection "Ceux qui marchent contre le vent"

 

 

J'ai rencontré Stéphane Hessel il y a un peu plus de dix ans, au Burkina Faso. C'est lui qui est venu me trouver : il avait compris, par je ne sais quel truchement, que je travaillais pour le groupe socialiste du parlement européen, et il avait envie de parler avec moi de l'Afrique, des socialistes européens, du parlement européen.

 

Un monsieur âgé, d'à peine plus de 80 ans,  charmant, à l'esprit vif,  curieux du monde, adhérent récent du Parti socialiste, après une longue carrière de diplomate.

Né allemand, et juif, en 1917, naturalisé français avant la seconde guerre mondiale, il rejoint De Gaulle à Londres dès 1941. En 1944 il est arrêté par la gestapo sur dénonciation. Déporté à Buchenwald puis à Dora.

Après la guerre, il assure le secrétariat de la commission de l'ONU qui rédige la "Déclaration universelle des droits de l'Homme".

Aujourd'hui, à 93 ans, il nous invite à partager ses indignations, au nom des principes et des valeurs de la Résistance, car "les motifs de la résistance, c'est l'indignation".

 

Indignez-vous contre "cette société où les médias sont entre les mains des nantis" et "ne proposent comme horizon que la consommation de masse, le mépris des plus faibles, l'amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous".

"Le pouvoir de l'argent, tellement combattu par la Résistance, n'a jamais été aussi grand, insolent, égoïste".

Indignez-vous contre "l'immense écart qui existe entre les très pauvres et les très riches, et qui ne cesse de s'accroître".

Indignez-vous pour "obtenir que les Etats membres de l'ONU s'engagent à respecter ces droits universels".

Indignez-vous à propos de la situation à Gaza "prison à ciel ouvert pour un million et demi de Palestiniens".

"Notre colère contre l'injustice est toujours intacte".

 

Il cite Sartre : "vous êtes responsables en tant qu'individus. "La responsabilité de l'homme ne peut s'en remettre ni à un pouvoir ni à un dieu". "Quand quelque chose vous indigne, alors on devient militant, engagé". "Pour être efficace aujourd'hui, il faut agir en réseau, profiter de tous les moyens modernes de communication".

 

Il ne faut pas confondre indignation, résistance et exaspération "déni de l'espoir", et qui donc "ne permet pas d'obtenir les résultats que peut produire l'espérance", car "l'espoir a toujours été une des forces dominantes des révolutions et des insurrections".

 

"Créer, c'est résister. Résister, c'est créer".

 

08:32 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

11/01/2011

Petits meurtres entre camarades

Petits meurtres entre camarades

Enquête secrète au cœur du PS

David Revault d’Allonnes

Editions Robert Laffont

 

« Quatre camarades, deux garçons, deux filles, une seule possibilité ». Pas étonnant donc que tous les coups soient permis entre ces quatre là. Et ce livre est le récit de tous ces « coups ».  « Quarté gagnant, quatuor sanglant ». « Le socialisme est, plus que jamais, un sport de combat ».

Et si cela n’était vrai qu’au plus haut niveau, pour la Présidence de la République…

L’auteur est le journaliste de Libération chargée de « suivre » le PS. Manifestement les protagonistes, et leurs entourages,  lui ont beaucoup parlé, surtout pour dire du mal des concurrent(e)s. Concernant Ségolène, ce sont ses ex ami(e)s et allié(e)s qui en parlent le mieux…pour en dire le pire.

L’histoire commence par l’élection,  contestée, de quelques voix, de Martine Aubry au poste de 1ere Secrétaire du parti, avec fraudes à tous les étages. « Palm Beach version Solferino ». Comme Al Gore en Floride, Ségolène perdra l’élection sur des votes douteux. Et Martine, pendant un an, menacera régulièrement de démissionner. En particulier pendant et après la désastreuse campagne des élections européennes.

 Qui sera candidat(e) pour gagner en 2012 ? « La victoire revient à celui qui tient le dernier quart d’heure » (Carl von Clausewitz).

08:37 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, ps

28/12/2010

La panier de crabes

Le panier de crabes

Véronique Vasseur

« J’ai lu » n°9377

 

« Médecin-chef à la prison de la santé » : en racontant son expérience à ce poste, devenu « best seller »,  Véronique Vasseur a acquis une petite notoriété médiatique. Séduite par le candidat Sarkozy, « angoissée » à l’égard de la candidate Ségolène (« icône sans fond »), elle accepte de mettre sa réputation progressiste au service de l’UMP (« l’ouverture »), avec l’idée de « changer les choses » (la « rupture »). Elle se retrouve candidate aux législatives, mais dans une circonscription où elle a peu de chances de gagner, puis tête de liste aux municipales. Elle fait alors un dur apprentissage de la politique. Ce livre est le récit de ses désillusions.

Première leçon : « Ne pas se méfier des adversaires du camp opposé, mais d’abord de ceux au sein de son propre camp ». Elle donne de nombreux exemples, d’ « une guerre sans merci, le couteau entre les dents, mais le sourire aux lèvres. Une guerre qui pue ».

Leçon n°2 : « En politique, il faut être docile, obéissant(e) ». « Si on se rebelle, cette rébellion doit toujours être téléguidée et menée dans l’intérêt d’un clan ». « En politique les gens vous trouvent sympathique tant que vous leur êtes utile. Après, ils vous ignorent ».

Leçon n°3 : Il faut avancer beaucoup d’argent. « Pour faire de la politique, il faut être aisé, pouvoir suspendre son activité »

Leçon n°4 : « On adore les réunions floues qui ne servent à rien et débordent de bla-bla insipides ». Et pourtant : « le temps n’est en rien extensible ».

Questions : « Dois-je renier mes principes pour gagner des voix ? »

                   Les « campagnes » électorales sont-elles efficaces ?

Conclusion : « En politique tout est possible, même, et surtout, le pire, la médiocrité et la méchanceté de certains de ceux qui grenouillent dans cet univers ». C’est « un métier de cons pour gens intelligents » (Je crois que la citation est de Michel Rocard).

« Je suis lasse de ce jeu de dupes où tricher et mentir sont les seules règles appliquées, Jeux Olympiques du mensonge aux enjeux dérisoires ». « Je ne me retrouve pas dans le spectacle pitoyable des bagarres dissidentes, des ego contrariés, du bal des faux amis, des alliances contre nature qui ont pollué et dénaturé le débat démocratique ».

Je n’ai jamais été à l’UMP, mais, malheureusement, je ne me suis pas senti en terrain totalement inconnu à la lecture de ce livre. Mais je ne peux pas partager son avis quand elle dit que la politique « humainement, c’est zéro ». Cela fait perdre quelques illusions sur la nature humaine, mais, en 45 ans de militantisme et une dizaine de candidatures à diverses élections,  j’ai trouvé intéressant d’y trouver tous ces « résumés de l’âme humaine », en magnifique…ou en moins désintéressé. Même si cela est parfois usant, on apprend, un peu à « rassurer ceux qui craquent, convaincre de revenir ceux qui veulent faire scission, ménager les susceptibilités de tous, y compris, pour certains, dans leur « soif de pouvoir honorifique ».

 

« Ne craignez jamais de vous faire des ennemis. Si vous n’en avez pas, c’est que vous n’avez rien fait » (Clémenceau)

« Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras contre toi ceux qui voulaient faire la même chose, ceux qui voulaient le contraire et l’immense majorité de ceux qui ne voulaient rien » (Confucius)

08:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

21/12/2010

la dernière campagne de Septiman 1er

Journal d'une curée de campagne

 

Gérard Laudinas

 

Editions "Au diable Vauvert"

 

 

La campagne en question est celle de Georges Frêche, Président de la Région Languedoc Roussillon, pour sa réélection.

Gérard Laudinas a suivi cette campagne pour le compte du quotidien languedocien Midi libre.

Ce petit livre est publié par les éditions "Au diable Vauvert", situées, comme son nom le laisse deviner à Vauvert, dans le Gard. Elles sont dirigées par Huguette Bouchardeau, ancienne ministre, ancienne responsable nationale du PSU, que les moins de 30 ne peuvent connaître que par les livres d'histoire contemporaine.

 

La démonstration de Laudinas est simple : l'affrontement Aubry / Frêche était un échange "gagnant / gagnant" : Aubry se donnait une image morale, et Frêche pouvait jouer les victimes du parisianisme, rejouer le midi opprimé par les nouveaux Simon de Montfort. Solidariser autour de lui tous ces Méridionaux qui n'ont rien oublié du martyr des Cathares et des Camisards. "Ce midi rouge, "terre d'honneur et de résistance".

 

Au fil des pages, on découvre quelques uns des qualificatifs attribués à Georges 1er, l'ancien maire de Montpellier, "diplômée de la faculté de l'embarras et de l'embrouille", ce "fripon anarcho-libertaire", "Septiman 1er", "Néron de feu Septimanie", Président Maximo, "tête de gondole de la politique discount, qui écrase jusqu'au prix de vertu", "au lit comme à table, un cochon", "gourou d'une secte", "parrain ayant érigé un système mafieux organisé autour du mensonge, de la menace et de l'achat de conscience", "incorrigible despote, cruel et dominateur", "belle vitrine sans rien dans le magasin", "puits de sciences sans conscience", "mégalomaniaque", "grosse Bertha de l'argot politique"

 

Laudinas, journaliste expérimenté, aurait, quand même du faire attention à quelques erreurs, par exemple :

- Ce n'était pas Fabius, mais Rocard qui était Premier ministre au moment du congrès de Rennes ;

- C'est après le congrès de Reims et non d'Arras qu'Aubry est devenue Première secrétaire du PS (je n'ai aucun souvenir d'un congrès à Arras depuis au moins 40 ans)

- Lors des dernières élections européennes la liste Sud-ouest n'était pas conduite par Gilles Savary, mais par Kader Arif.

 

Florilège de citations :

 

"On peut tout entendre, quand on est convaincu que celui que le dit n'en pense pas un traître mot"

 

"Il y a un temps pour s'écharper, puis pour se battre et gagner"

 

"En politique, il faut toujours avoir un coup d'avance, et préparer, même dans la défaite, la victoire à venir"

 

"C'est à la fin de la foire que l'on comptera les bouses"

 

 

"La provocation est une façon de remettre la réalité sur ses pieds" (Brecht)

 

"Un marxiste ne vient au monde que pour foutre le bordel" (Ernesto Che Guevarra)

 

"Si les hommes savaient ce qu'ils disent les uns des autres, il n'y aurait pas quatre amis au monde" (Blaise Pascal)

 

"Quand à moi je marche, empanaché d'indépendance et de franchise" (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac")

 

"On ne peut pas faire pousser les fleurs en leur tirant dessus" (Vaclav Havel)

 

"La morale n'est qu'une faiblesse de la cervelle" (Arthur Rimbaud)

 

"En politique, le plus important ce n'est pas l'instant, mais la trajectoire et le sens" (Jean Jaurès)

 

"Qui ferme la bouche ne montre pas les dents"

 

"Quand on se fout de la morale, le moral est ailleurs" (Albert Willemetz)

 

"En persévérant dans sa folie on devient sage" (William Blake)

 

"En politique il n'y a pas de traîtres, il n'y a que des perdants" (André Therive)

 

07:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

23/11/2010

Sarkozy et la Méditerranée

Echec du (co) Président de toute la Méditerranée

 

 

Les médias français sont très discrets sur la situation d'échec grave dans laquelle se trouve l'Union pour la Méditerranée, voulue et lancée par notre glorieux Président, à grands renforts de trompettes de la renommée, en 2008.

 

Reporté de juin à novembre, le second Sommet a été, sinon annulé, du moins "reporté sine die" et devrait se tenir "dans les prochains mois".

 

Remplaçant le "Processus de Barcelone", lancé en 1995, l'"Union pour la Méditerranée", qui voulait faire beaucoup mieux et beaucoup plus,  souffre, depuis sa naissance,  il y a deux ans, de par la volonté de l'actuel Président du G 20,  de malformations congénitales, et d'un constat désolant de carences et d'anémie.

 

Sur la rive sud, le mot "Union" ne veut pas dire grand chose, et pas seulement à cause d'Israël, même si cela joue beaucoup. Pas d'union,   ni entre pays de la rive sud, ni avec les pays de la rive nord.

 

Sur la rive nord, la question se pose naturellement de la place de l'Union européenne dans le dispositif. Le budget européen fournit la moitié du budget prévu de l'UpM.

Impossible donc de s'en tenir à la vision purement intergouvernementale et méditerranéenne prônée au démarrage. C'est ainsi que la Finlande, la Pologne, l'Irlande et les autres se trouvent membres de l'Union pour la Méditerranée.

Impossible également de s'accrocher à la coprésidence prise par Sarkozy en 2008, quand la France assurait la présidence tournante semestrielle de l'Union européenne.

Impossible de continuer à ignorer la politique extérieure de l'Union européenne prévue dans le Traité de Lisbonne, et qui, difficilement, se met en place.

 

Le resserrement des liens entre les deux rives de notre "mer commune" est indispensable, et la coopération vitale pour notre futur commun.

Il semble donc indispensable que Sarkozy cesse de se rêver en sauveur du monde, en voulant utiliser l'Union pour la Méditerranée pour jouer un rôle dans le processus de paix au Moyen-Orient.

L'Union pour la Méditerranée ne peut exister que si elle passe au dessus de ces problèmes pour réaliser des programmes concrets, plus ou moins importants,  ou limités,  en fonction des ressources mises dans le pot commun, dans des domaines moins glorieux que la guerre et la paix mais très concrets comme, par exemple,  la sauvegarde de la mer, la coopération énergétique, la protection civile, la gestion des migrations...

N'est-ce pas cette démarche très concrète qui a permis la construction de l'Union européenne ?