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13/08/2010

méthodes de voyou

Voyou ?

 

Petite polémique estivale : l’hebdomadaire Marianne a-t-il le droit le traiter le Président de la République de « voyou », après l’avoir traité de menteur ?

 

JF Kahn explique benoîtement que Marianne a voulu stigmatiser les méthodes de voyou de Nicolas Sarkozy. Méthodes qui consistent à stigmatiser, cyniquement,  une partie de la population,  pour en faire un bouc émissaire, à des fins purement électoralistes.

C’est la même méthode qui vient d’être utilisée à propos des lieux où les drogués peuvent se « shooter » dans un cadre médical.

Qu’importe si la méthode fait ses preuves dans huit ou neuf autres pays européens, elle est jugée uniquement à l’aune de ses répercussions électorales, dont le ministre de l’intérieur est le fidèle gardien.

 

La méthode provocatrice de Marianne est probablement payante sur le plan commercial. La répercussion politique n’est pas de la responsabilité des journalistes.

Ce qui m’ennuie, c’est que je suis persuadé que cette attaque est, politiquement,  contre productive. Elle fait de Sarkozy une victime et mobilise ses partisans plus que ses adversaires.

 

 

03/08/2010

escalade

L’inévitable surenchère verbale

 

Nicolas Sarkozy est avocat de formation. Il a longtemps été député, donc « faiseur » de lois. Il connaît parfaitement le Droit. D’autant plus que son fils Jean fait de « brillantes » études dans ce domaine.

Etait-il possible de croire, en toute bonne foi, à un malheureux « dérapage » de sa part quand il a commencé à stigmatiser une partie de la population française ?

Il a vite été clair qu’il s’agissait d’une opération politique de grande ampleur, avec, en perspective,  l’élection présidentielle.

 

Electoralement, la Droite sait bien qu’elle a tout à gagner à taper sur ce clou. Sarkozy a été l’élève de Chirac, maître à sentir l’air du temps. Et TF1 a toujours parfaitement joué le jeu.

 

Pourquoi cette escalade verbale ?

Pour masquer l’ampleur de l’échec de la politique menée : l’affaiblissement de la politique de prévention, la suppression de milliers de postes d’éducateurs, de gendarmes, de policiers, en particulier de proximité, a porté ses fruits : l’augmentation de la délinquance.

 

Bafouer les droits de l’Homme n’est pas un problème : la majorité de son électorat, et plus largement une bonne partie de l’électorat populaire ne s’en soucie guère.

Malheureusement, de tout temps, la stigmatisation d’une partie de la population, surtout si elle est réputée « étrangère », ou quasi, a été payant. Hier les Juifs et les Francs-Maçons, aujourd’hui tout ce qui ne ressemble pas à la majorité des électeurs. Le discours démagogique serait encore plus facile si les Roms et les Gitans étaient musulmans…

 

La seule vraie question est de savoir si les électeurs vont se laisser tromper par ces discours, ou s’ils vont montrer qu’ils ne supportent plus le gouffre entre les déclarations et la réalité vécue.

30/07/2010

Liliane : le feuilleton de l'été

Liliane, t’as pas 100 briques ?

 

 

Quelques réflexions à propos du feuilleton de l’été :

 

1)    Dans notre galaxie, il existe une planète de super riches, capables de donner un milliard d’euros, comme j’en donne 50 (euros, pas milliards…) à mes petits fils.

2)    Sur cette planète, certains doivent leur fortune à leur talent, à leur esprit inventif, à leur sens du commerce ou de la spéculation. Liliane B n’est pas Bill Gates : son seul succès a été de se marier avec André. Elle ne fait rien d’autre de ses dix doigts que d’y mettre des bagues à 500 000 euros. Même les chèques ou les enveloppes, elle n’y touche pas : il y a du petit personnel pour cela.

3)    Le « personnel » politique fait partie du personnel. On peut dauber sur le salaire des ministres et des députés : ce sont des « gagne petit » qui, quand ils fréquentent  les super riches le font pour solliciter une enveloppe, un emploi, le prêt d’un yacht pour quelques jours…

4)    L’argent liquide permet de détourner, illégalement,  la législation sur le financement des partis politiques, la multiplication des « micro-partis » permet d’arroser plus largement, et légalement. Cela constitue tout de même un détournement de l’esprit de la loi. Une évidence : il faut revoir cette législation !

08:08 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique

04/07/2010

un conseil très municipal

Un conseil très municipal

Théâtre Mélo d’Amélie

De Christian Dob

Mise en scène de Xavier Letourneur (qui joue également le rôle du maire)

 

Nostalgie de mes 19 années de conseils municipaux ? Je mes suis décidé à aller au « café théâtre » voir cette pièce qui date de 1985, manifestement réactualisée.

Très drôle ! Le public est mis à contribution. Pas toujours crédible dans les procédures. Le personnage halluciné du secrétaire de mairie (on dit aujourd’hui « directeur général des services ») appartient à  un autre univers que ceux que j’ai connus.

Mais il y a des situations que j’ai bien reconnues :

-      Les relations entre le maire est son premier adjoint, liés par nécessité mais rêvant de leur disparition réciproque ;

-      Les relations entre le maire et l’opposition : cause toujours, j’ai la majorité, et même les procurations des absents en cas de besoin ;

-      L’opposition accusée de dénigrer les belles traditions locales (dans la pièce la « fête du boudin », avec défilé de chars et de majorettes ; toute ressemblance avec la « fête de l’andouille » ne pouvant être que fortuite) ;

-      Les sigles incompréhensibles pour tout ce qui touche à l’urbanisme, mais parfaitement maîtrisés par ceux qui veulent rendre constructibles des terrains inondables ;

-      La défense, par certains élus,  mandatés pour cela, des intérêts des commerçants du centre ville ;

-      Les hommages rendus à l’ancien maire, inattaquable puisque décédé ;

-      La droite qui refuse toutes politiques sociales ou culturelles, avec les pires arguments réactionnaires.

Ceci étant la démagogie n’est pas toujours là où on le croit : pour la quasi-totalité  des élus municipaux l’accomplissement de leur mandat coûte bien plus qu’il ne rapporte, et le nombre de « mis en examen » est infinitésimal.

11:53 Publié dans Téâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, théâtre

30/06/2010

Diversité

Les politiques de la diversité

 Expériences anglaises et américaines

 Sous la direction d'Emmanuelle Le Texier

 Presses de Sciences Po.

 La France n'est pas le seul pays à connaître des problèmes d'intégration d'immigrés, ou de leurs enfants, venant de cultures différentes, et les problèmes d'intolérances xénophobes, ouvertement utilisées politiquement,  qui s'en suivent. Surtout quand l'expansion économique continue est terminée.

 Sous la direction de mon amie Emmanuelle Le Texier, dix études menées dans différentes villes des Etats-Unis et d'Angleterre.

 Avec une constatation pessimiste : les politiques publiques, pleines de bonne volonté, ont souvent renforcé le communautarisme, donc le repli de chaque communauté sur elle même.

"West Side Story" nous racontait déjà, il y a un demi siècle les "frictions" entre New-Yorkais d'origines différentes. Aujourd'hui, aux Etats-Unis comme en Angleterre, ce sont parfois de véritables affrontements qui se déroulent entre communautés, tournant quelques fois aux émeutes.

Nous avons vu cela aussi à Bruxelles, avec des affrontements "musclés" entre Turcs contre Kurdes, transposant les tensions nationales, ou Turcs contre Marocains.

 Pour sortir de ce cercle infernal, la seule solution est l'éducation et les formations conduisant aux emplois.

 De ce point de vue, l'étude menée dans le quartier londonien de King's Cross est simplement hallucinante, du moins pour un laïc français : du fait de l'autonomie des établissements scolaires, surtout les confessionnels, certains établissements scolaires délaissés ont 90% d'élèves issus de l'immigration, avec les problèmes linguistiques, des problèmes pour faire suivre les cours d'éducation physique, ou pire encore de natation aux filles, les cours de musique (interdite par certaines branches de l'Islam),  les problèmes à la cantine...

 En France, nous avons la "carte scolaire", théoriquement juste : chacun va dans l'école de son quartier ! Grande égalité des chances : si vous habitez dans le Ve ou le VIe arrondissements de Paris, vos enfants iront automatiquement dans les grands lycées...

Pour casser ces ghettos scolaires reflets des ghettos urbains, les Démocrates, aux USA,  ont imposé le "busing" qui amène, par bus, les enfants des "quartiers" dans les établissements réputés, mais pas inversement, il ne faut pas exagérer...Parce qu'ajouter 20 élèves noirs aux 7.000 enfants blancs des écoles de Needham (ville proche de Boston), a provoqué une levée de boucliers des parents d'élèves, furieux.

Ces études montrent également que la valeur des biens immobiliers dépend en bonne partie de la réputation des établissements scolaires de la zone.

 A partir du moment où il a été clair que ces immigrés ne retourneraient pas chez eux, et que d'autres continueraient à arriver, légalement ou non, les Etats, et les pouvoirs locaux ont mis en place des politiques spécifiques et diverses.

 Comment gérer les diversités ? Quelles places donner aux identités culturelles et religieuses ? Comment lutter contre les discriminations ? Comment assurer une -presque- égalité des chances ?

 Ces études ne donnent pas de réponses toutes faites, mais nous incitent à réfléchir, ce qui n'est déjà pas si mal...

 

08:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique