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15/06/2010

les "secrets" d'un présidentiable

DSK

 

Les secrets d'un présidentiable

 

Cassandre

 

Editions Plon

 

 

Je n'aime pas les livres anonymes, passe encore pour les romanciers, mais surtout  pas quand ils parlent de femmes et d'hommes publics.

Cassandre se présente comme membre du premier cercle des ami(e)s de DSK, "lassée de tout ce cynisme", journaliste un peu informé(e), car de secrets, il n'y en a guère ?

Un(e) membre de l'équipe de Stéphane Fouks, à qui ce livre est dédié ?

 

La seule chose que je ne savais pas, mais qui ne doit pas être un secret d'Etat, est que le petit Dominique a vécu le tremblement de terre d'Agadir, qu'il aurait pu mourir dans l'effondrement de l'immeuble où il vivait avec ses parents, si toute la famille n'avait pas été opportunément invitée à l'extérieur ce soir là. D'où la réaction rapide et forte du FMI après le tremblement de terre en Haïti.

 

Tout ce qui est dit sur les relations de DSK avec les femmes, et la façon dont les spécialistes de communication ont géré la crise après la révélation de son aventure extra conjugale avec la directrice Afrique du FMI avait déjà été raconté.

 

Ce qui me laisse interrogateur sur le sérieux de ce livre, c'est quand j'y lis que Percheron est Sénateur du Nord, et Serge Janquin Président du Conseil régional (je crois bien qu'il n'en a même jamais été membre), qu'il est le "patron" de la fédération du Pas-de-Calais, (ce qui n'est plus vrai depuis le dernier congrès, justement parce qu'il n'était pas le "patron"), et qu'il n'a "aucun atome crochu avec Dominique" alors que je sais qu'ils déjeunaient régulièrement ensemble.

 

Reste la grande question, qui est la raison d'être de ce livre : sera-t-il candidat ? "Plus que des analyses, les journalistes adorent les supputations filandreuses".  Quand on est le patron du FMI, très bien payé, même si Dominique n'a pas de problème d'argent, que l'on rencontre les Présidents et Premiers ministres du monde entier, à leur demande, quand, depuis son enfance, on  sillonne l'Europe, l'Afrique, les Amériques, et que l'on aime cela, a-t-on envie de laisser tout cela pour une entreprise aléatoire ?

Il faudrait que les sondages ne laissent aucun doute sur le résultat.

"Il en rêve mais son pire cauchemar serait de se planter"

Il "a fait tout ce qu'il aime : voyager, réfléchir...et surtout séduire".

"Sans ambition, pas d'élection", comme disait Jospin".

 

 

"DSK a toutes les qualités d'un homme d'Etat : ambitieux, manipulateur, menteur pathologique et coureur de jupons. Il est supérieurement intelligent"

 

"Un blog assaisonné à la langue de bois est un blog mort"

 

"Son pouvoir de séduction prouve sa puissance, son audace, et son sens de l'opportunité"

 

"Tout l'art de la communication politique est de monter en épingle une info en gommant habilement les autres."

 

08:22 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, dsk

09/06/2010

chroniques diplomatiques

Quai d’Orsay

Chroniques diplomatiques

Blain et Lanzac

Dargaud

 

La BD qui fait le « buzz » en ce moment. Et c’est justifié, tant elle sort de l’ordinaire. Pas tant par le graphisme, classique, que par le scénario rédigé par un ancien membre du cabinet d’un ministre des affaires étrangères. Pas difficile de reconnaître  de Galopin de Ville quelque chose dans le personnage d’Alexandre Taillard de Vorms.

Je suis un malade du « stabilo », et je ne sais pas lire sans en avoir un dans les mains, ne serait-ce que pour préparer mes notes pour ce blog. Et mon « stabilo » m’est tombé des mains quand j’ai vu Mr le Ministre,  et ses crises, à propos du sien. « Là, j’ai tout stabilosé, ça, c’est un bon livre ! »

Nous avons droit à l’écriture, à plusieurs mains,  d’un discours mémorable…qui fera un « flop » mémorable à Genève. « L’écriture c’est du montage. C’est comme une abeille qui butine plusieurs fleurs ». Puis un discours réussi au Bundestag.

Nous avons droit aux relations à l’intérieur du cabinet et avec les chefs de l’administration, aussi tristes que nous pouvons observer la nature humaine dans nos bureaux, ou ailleurs. On se tutoie, on s’appelle par son prénom, mais on ne se fait pas de cadeau. Sans parler des amis et de la famille du ministre qui viennent donner des conseils.

Nous avons droit à la gestion, en direct, de deux crises mondiales, dont une en Afrique,  fortement inspirée de la Côte d’Ivoire, ainsi qu’à une « guerre de l’anchois » entre pêcheurs français et espagnols.

Et la gestion du calendrier du ministre, qui préfère déjeuner avec une prix Nobel de littérature, qu’il ne laisse pas parler, plutôt que d’aller à une réunion de l’OTAN : « L’ennemi en littérature comme en politique, c’est la peur ».

Pendant ce temps,  le ministre fait glisser son « stabilo » sur Héraclite (Vie siècle avant J.C.) : « tout est là dedans ! »    

Une suite est annoncée : pourvu qu’elle soit à la hauteur de ce premier tome…

 

« A l’heure où nous parlons, les néoconservateurs redéfinissent une doctrine stratégique autour de la sécurité. C’est la doctrine de la guerre préventive. Aujourd’hui c’est l’Amérique, demain d’autres puissances vont frapper où et quand ça les arrange. L’Amérique s’isole, et c’est parce qu’elle s’isole qu’elle court le risque de s’aveugler » Difficile de ne pas penser à Israël…

08:29 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd, politique

08/06/2010

François de Grossouvre et François Mitterrand

Le dernier mort de Mitterrand

 

Raphaëlle Bacqué

 

Grasset et Albin Michel

 

 

Mitterrand fait vendre, même plus de dix ans après sa mort.

Les éditeurs avaient fait parlé même son labrador (deux tomes), il fallait aussi faire parler le cadavre de François de Grossouvre, retrouvé suicidé dans son bureau de l'Elysée.

 

François Mitterrand était un personnage romanesque. François de Grossouvre aussi, bien avant son suicide. "Avec Grossouvre, le romanesque est entré dans l'aile ouest de l'Elysée" (Erik Orsenna).

 

De Grossouvre (dont les ancêtres s'appelaient Durand),  avait beaucoup d'argent, surtout du fait de son mariage. Il s'ennuyait. Fasciné par Mitterrand, il n'a pas hésité à mettre de l'argent dans les campagnes électorales de son ami, à qui il a fournit également une cachette (son manoir) puis une autre (Gordes),  pour sa liaison avec Anne Pingeot. "Le sel de notre vie, ce sont nos secrets" (FM).

 

Compagnon des mauvais jours, il veut, à partir de 81, sa part, non pas d'argent, mais de responsabilités, sa place dans l'ombre du Président, avec un tempérament jaloux qui va le perdre. Il sera "le ministre de la vie privée", veillant sur Mazarine, sa filleule.

François Mitterrand ne pourra pas lui pardonner de la mettre en danger par des déclarations ou des invitations intempestives, chez lui, juste à côté de chez Anne et Mazarine de "tout ce que la presse compte d'enquêteurs", et tout cela pour dire du mal du Président. "Lorsqu'il n'en peut plus de sa solitude, il appelle les journalistes. Ceux qu'il sait opposés à François Mitterrand". Fondateur d'"Urba", alors pompe à finances du PS, il se fera un plaisir d'expliquer au juge Thierry Jean-Pierre, ami du vicomte De Villiers, tout le mécanisme du financement et des commissions.

 

C'est dès 1985 qu'il cesse d'être conseiller du Président, même s'il garde un bureau au palais, et que le vide se fait autour de lui. Raphaëlle Bacqué parle d'"effondrement moral".

 

Ce qui est important dans le suicide de Grossouvre, c'est sa date : un an après celui de Bérégovoy, un an avant la fin du second mandat de Mitterrand. Il parait que beaucoup de suicides ont lieu par peur de la mort. De Grossouvre savait qu'il allait devoir quitter son bureau de l'Elysée, qu'il ne serait plus le grand maître des chasses présidentielles, qu'il allait devoir quitter Paris,  et n'aurait plus de prétexte à sa double vie.

  "C'est la seule façon qu'il ait trouvée pour continuer à exister dans l'histoire de ce président aimé follement".

 

 

"Je sais où commence la flatterie. Elle ne finit nulle part" (François Mitterrand)

08:39 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique

13/05/2010

médias et politique

Journalistes à la niche ?

Bruno Masure

Chronique des liaisons dangereuses entre médias et politiques

De Pompidou à Sarkozy

 

Le sous-titre est un peu exagéré. Il s’agit, comme le dit l’auteur dans sa postface, d’un « kaléidoscope de souvenirs », de 1973 à 2008.

A travers ce kaléidoscope, on constate, en effet, que les « grands » politiques et les « grands » journalistes sont « dans la même bulle, sortent des mêmes écoles, fréquentent les mêmes restaurants, partagent quelquefois les mêmes lits », bref, forment « la même caste ». Le tutoiement, « caricature de la connivence » est généralisé. Mais Bruno Masure ne donne,  au jeu du « kibaiseki »,  que ce qui est depuis longtemps sur la place publique, ou même sacralisé par les liens du mariage.

Les journalistes français sont « entre révérence et connivence ». Pas question d’égratigner le pouvoir quand le média, écrit ou audiovisuel, appartient à des entreprises qui dépendent de la commande publique, surtout si elles ont à leur tête des amis du Chef de l’Etat.

Comme le disait un humoriste : « Sarkozy est plus fort que Berlusconi : il n’a pas besoin d’être le propriétaire des télés et des journaux… »

Oui, tous les politiques de tous bords cherchent à « intégrer les journalistes dans leurs plans de communication » ! Mais c’est plus facile pour certains que pour d’autres…

Bruno Masure était présent pour la visite de Giscard à Aire-sur-la-Lys, qu’il ose qualifier de « petite bourgade du Nord », ce qui prouve que sa rigueur journalistique peut être prise en défaut !

 

« J’ai parfois – trop souvent ?- apprécié les caresses et les su-sucres »

« J’ai entendu trop de mensonges, vu trop de coups bas, discerné tant de calculs médiocres… La petite politique partisane, parfois, c’est à vomir »

« Une règle d’or dans cet univers sans pitié : ne rien laisser passer à l’adversaire. Rien, jamais ! »

« La cruauté du monde de la politique est parfois difficile à imaginer » ; « Les couloirs de nos rédactions sont presque un Eden comparés aux antichambres des Princes qui nous gouvernent »

« La première qualité des politiques serait-elles l’aveuglement narcissique ? »

« Le combat politique est une drogue (dure) et sans doute un aphrodisiaque puissant »

« Je pense qu’il faut choisir son camp lorsqu’on prétend faire de la politique. Serais-je un intolérant primaire ou un incurable naïf ? »

« Ceux qui recherchent le pouvoir le plus avidement sont souvent les moins aptes à l’exercer sereinement »

 

« Quand je suis fatigué je fais comme tout le monde : j’engueule ma secrétaire » (François Mitterrand)

« Plaider, c’est bander. Convaincre, c’est jouir ! » (Robert Badinter)

« La gauche a des convictions, la droite n’a que des intérêts » (Raymond Barre)

08:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

22/04/2010

"pas très catholique", florilège d'expressions françaises

Trêve de balivernes

 

Pour en finir avec l'hypocrisie

Un discours pas très catholique

 

Georges Frêche

 

Editions Héloïse d'Ormesson

 

 

"Un vrai projet pour décomplexer la gauche et lui apporter du sang neuf".

Des complexes, Georges Frêche ne semble pas en avoir.

Ce livre, d'une centaine de pages, sent plus le dictaphone que la plume sergent major.

Lancé pendant la campagne des élections régionales, il obtient, parait-il,  un succès trois fois supérieur au livre de François Hollande, même en dehors du Languedoc-Roussillon.

 

Frêche donne une leçon de réalisme, pour ne pas dire de cynisme, politique : les principes du judo appliqués à la médiatisation : il profite,  sans état d'âme,  des décisions prises, à contre temps,  à son encontre par les dirigeants du PS, ce qui lui permet de se donner une posture de héros de la province contre les élites parisiennes.

Lui, le professeur agrégé de Droit, revendique sa "beaufitude". Et ça marche !

"Qu'est ce qu'une idée si on n'a pas le pouvoir de la réaliser ?"

 

Sa  proposition politique est simple (simpliste ?) et peut trouver un écho au lendemain des élections régionales. Il dit au PS : au lieu de "penser global, agir local", inversons la logique : réfléchissons à ce qui marche localement, régionalement, pour en tirer des conséquences pratiques pour élaborer nos propositions nationales.

Un peu dans la ligne d'une autre Présidente socialiste de Région.

 

Sa proposition économique est tout aussi simple (simpliste ?) : "Le vrai pouvoir économique de demain, ce sera la matière grise. Après la révolution industrielle est venu le temps de la révolution intellectuelle. C'est le seul moyen de garder le cap sur l'égalité des chances".

 

 

"Je hais l'injustice. Je n'accepte pas l'ordre des choses. C'est pour cela que je suis profondément de gauche".

 

"André Malraux a dit qu'un homme était la somme de ses actes. Aujourd'hui, il semble qu'il ne soit plus que le produit de son image".

"La société du spectacle, pour moi, c'est trois mots : émotionnel, instinctuel, volatile".

 

"Pour pouvoir faire de la politique en homme libre, il faut gagner sa vie par ailleurs."

 

"Le monde de la politique est sanglant. Il s'y passe de drôle de choses. Des chausse-trappes, des croche-pieds, des faux-semblants, des sous-entendus, des insinuations, des interpellations, des calomnies, des injures, des coups bas, des lynchages, des mises à mort, et même des traversées du désert. Si vous avez décidé de faire carrière sous les feux de cette rampe là, vous passerez à la casserole tôt ou tard".

 

08:12 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique