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17/11/2010

Le Monde diplomatique en BD

Le monde diplomatique

en bande dessinée

 

 

Initiative intéressante du mensuel "le Monde diplomatique" de paraître en bande dessinée.

14 auteurs, une centaine de pages de bandes dessinées politiques essentiellement internationales.

Il y a même un "roman photos" assez réussi.

Il y a des choses que j'ai aimées, d'autres moins.

Je préfère la "ligne claire" et je n'aime pas quand de rares dessins sont noyés dans des textes quasi illisibles.

L'ensemble est assez sombre, y compris les "planches" en couleurs.

 

L'éditorial nous explique que le choix de passer à la BD se justifie parce que "c'est déprimant à la longue, toutes ces injustices, ces conflits sans issue, ce capitalisme outrancier qui semble n'offrir aucune place à des alternatives politiques".

 

De passer à la BD ne change manifestement  rien, pour l'instant, à la ligne éditoriale du Monde diplomatique, et demeure le reproche qui peut être fait à la version de ces dernières années : critiques déprimantes, parfois outrancières,  aucune alternative politique, porteuse d'espoirs,  crédible !

J'espère que la BD permettra,  au moins,  l'introduction d'un zeste d'humour. Dans ce numéro, on le trouve à dose homéopathique...

 

Conclusion : expérience intéressante qui mérite d'être suivie.

 

 

11/11/2010

Mario Vargas Llosa contre les utopies politiques en Amérique latine

Rêve et réalité de l'Amérique latine

 

 

Avant de se voir décerner le Prix Nobel de littérature, Mario Vargas Llosa a écrit,  pour la revue "Problèmes d'Amérique latine", un article dans lequel il fustige les fantasmes projetés par les Européens sur l'Amérique latine. "L'Amérique latine est une réalité fictive sur laquelle ils reportent leurs utopies frustrées".

A commencer par les rêves des "conquistadors" : "ce qui était impossible dans l'Ancien Monde devenait possible", l'El Dorado !

Fantasmes de révolution, par procuration, réveillés par Cuba,  "dictature qui a le privilège d'être la plus longue de celles qu'a connues l'Amérique latine". "Pourquoi ce qui est mauvais pour les Européens serait-il bon pour les Latino-Américains ?". "Avec "la mentalité des anciens colonisateurs pour lesquels l'Amérique latine n'était pas une réalité, mais une fiction".

 

"En matière politique, à la différence de ce qui se passe dans le monde artistique et littéraire, il convient de distinguer très clairement la réalité de la fiction." "La confusion de la réalité et de la fiction a toujours eu des conséquences tragiques pour l'humanité".

Il dénonce ces "écrivains et artistes occidentaux qui, déçus par leur propre culture, partirent à la recherche d'autres plus à même de satisfaire leurs appétits d'exotisme, de primitivisme, de magie, d'irrationalité et d'innocence, et qui firent de l'Amérique latine la cible de leurs utopies". "L'Amérique latine ne paraît avoir d'autre raison d'être que de servir de scène à leurs chimères romantiques."

Il trouve particulièrement dangereuse "la guerre des races que certains progressistes irresponsables utilisent pour faire de l'agitation et de la propagande".

"Que l'utopie se cantonne à notre littérature et à nos arts !"

Dans le domaine politique et social, "seule la vision réaliste - le pragmatisme de ce qui est possible dans un cadre où coexistent la légalité et la liberté - amène le progrès et la prospérité."

"Nous avons besoin de créer un monde où le bonheur ne s'atteint pas en niant la réalité, ni en se réfugiant dans le rêve et la fiction, mais en regardant la vie réelle en face".

 

 

Dans le même numéro de la revue "Problèmes d'Amérique latine", un article de Gilles Bataillon, directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes et Sciences Sociales, qui s'attaque au mythe de "Che" Guevara qui "incarne la figure du héros révolutionnaire", mais que l'article montre comme "au premier chef,  le théoricien du pouvoir absolu de Castro", "apologiste du pouvoir de l'égocrate".

 

08:15 Publié dans Amérique latine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

05/10/2010

Une histoire abracadabrantesque

Une histoire abracadabrantesque

 

Abécédaire de la Ve république

 

Marie-France Lavarini et Jean-Yves Lhomeau

 

Editions Calmann-Lévy

 

 

Tout le monde se souvient de cet adjectif abracadabrantesque sorti par Jacques Chirac pour se disculper d'une accusation de financement illégal de son parti.

 

Les grands hommes politiques sont des spécialistes de ces mots, ces petites phrases, éventuellement ciselées par d'autres, qui frappent, et qui passent à la postérité.

 

Les deux auteurs nous en livrent un florilège, en les replaçant dans leur contexte, depuis le "Je vous ai compris" du général De Gaulle à Alger, jusqu'à la "racaille" passée au "Karcher" de Sarkozy, en passant par la "bravitude" de Ségolène, le "mammouth" de Claude Allègre, le "big bang" de Rocard, "Responsable,  pas coupable" de Georgina, la "Rolex" de Séguéla, etc. Il y en a 300 pages comme ça !

 

Mais pourquoi avoir classé tous ces mots par ordre alphabétique, ce qui nous amène à des allers et retours constants à l'intérieur de l'histoire de la Ve république ?

J'aurais préféré un ordre chronologique, éventuellement thématique.

 

J'ai bien connu Marie-France Lavarini : elle était l'assistante de Lionel rue de Solférino de 1981 à 1988. Je sais qu'après elle a été l'assistante d'Anne Sinclair sur TF1. Elle est aujourd'hui "consultante".

Jean-Yves Lhomeau a été chef du service politique du  Monde, puis de Libération.

Ils sont tous les deux parfaitement qualifiés pour éclairer ces mots inoubliables, parfois pourtant oubliés,  et qu'ils nous rappellent.

 

 

"La peur de l'électeur est le début de la sagesse" Charles Pasqua

 

"Il y a deux bourgeoisies. La bourgeoisie d'argent, qui lit Le Figaro, et la bourgeoisie intellectuelle, qui lit Le Monde. Les deux font la paire et s'entendent pour se partager le pouvoir." Charles De Gaulle

 

"Une dictature militaire, c'est un régime où les officiers s'emparent du pouvoir avec regret, et le quittent avec plus de regrets encore" Castelo Branco, Président brésilien au général De Gaulle.

 

"Si vous tenez un discours nuancé, vous ne pesez rien" Claude Allègre

 

"On ne fait pas campagne avec un rétroviseur" Lionel Jospin

 

"Je me sens responsable de tout"  Nicolas Sarkozy

 

"Le gouvernement détermine sa politique indépendamment de la longueur des cortèges" Raymond Barre

 

"Les traités sont comme les jeunes filles, et comme les roses : ça dure ce que ça dure !" Charles De Gaulle

 

"Le plus court chemin d'un point à un autre, c'est le bonheur d'une journée"  Paul Fort

 

09:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique

26/08/2010

Parcours intellectuel et politique

Paris – Montpellier

 

PC – PSU 1945 – 1963

 

Emmanuel Le Roy Ladurie

 

Gallimard, collection « Témoins »

 

 

Emmanuel Le Roy Ladurie est professeur, d’Histoire moderne,  au Collège de France, membre de l’Institut. Son « Montaillou, village occitan » l’a fait connaître, sa publication correspondant à la nostalgie du monde rural, en plein essor dans ces années d’urbanisation intensive. Il a écrit également une « Histoire du climat » en des temps où l’on ne parlait pas encore des changements de celui-ci.

 

Ce livre autobiographique, écrit en 1982,  garde toute sa pertinence.

Loin de se dresser un piédestal, il raconte ses difficultés à intégrer l’Ecole Normale Supérieure, à obtenir sa licence d’Histoire, à décrocher l’agrégation…et ses erreurs de jugements politiques, son sectarisme parfois. « Transformé d’enfant royaliste que j’étais en petit bourgeois républicain et en professeur socialiste, avec la mutation stalinienne entre ces deux états. »

 

Plus attiré alors par le militantisme que par les études, il explique la fascination des jeunes intellectuels, en particulier catholiques,  pour le communisme d’après guerre, le culte de Staline et de Thorez, orchestrés par la direction, et relayés avec zèle par les militants dont il était.

Il explique pourquoi de fervents catholiques pouvaient être d’aussi fervents partisans du stalinisme, avec une bonne dose de puritanisme janséniste.

« La section du PCF fonctionnait à l’image des confréries de Pénitents du XVIIIème siècle. »

 

Deux évènements l’ont éloigné  du PC :

1)    Le changement dans les relations soviéto-yougoslave, en 1955 : « J’avais cru avec trop de foi les journaux du parti quand ils disaient blanc pour avaler tout cru leurs mensonges quand ils disaient noir ». Tito n’était soudain plus un « flic » à la solde des Américains » !

2)    Les évènements de Budapest, en 1956.

 

« Nous nous sommes baignés dans le mensonge ».

 

Il se cherche, mais note que les groupes gauchistes valent le PCF dans « l’obscurantisme intellectuel, existentiel, émotionnel. »

Il raconte son, bref, passage au PSU, dont il fut le secrétaire de la section de Montpellier, son score de 3% lors d’élections (j’ai connu cela également !) et son retrait définitif du militantisme partisan, à l’occasion de son retour à Paris, en 1963.

« Tout le prolétariat méridional se moquait bien de notre existence. »

 

Il témoigne également de ses rencontres avec certains de ses collègues, qui furent mes maîtres, comme Jean Bouvier et Madeleine Rébérioux, ou dont je lis les livres avec intérêt : Le Goff, Furet, Maurice Agulhon, Pierre Goubert (je ne connais pas mieux que son "initiation à l'Histoire de France"...

 

Son livre se termine par ses espoirs, et ses craintes, par rapport au communisme, qu’il croyait connaître, la gauche française se trouvant,  enfin,  au pouvoir.

« Cette union de la gauche aboutissait à dédouaner, à conférer implicitement un certificat d’honorabilité aux pratiques léninistes staliniennes dans les partis communistes ».

Les craintes n’étaient pas justifiées. Les espoirs, un peu quand même…

 

 

    « Pratique du copinage et constitution de réseaux et maffias de pouvoir qui s’intéressaient davantage aux intérêts de ses membres qu’aux grands principes ».

 

« La grande supériorité du capitalisme, c’est que personne ne l’a inventé. Il n’est pas sorti tout armé du cerveau des intellectuels. »

 

« Laisser passer une réflexion, ou une association d’idées, sans la noter, c’est se condamner à la perdre pour longtemps dans l’invraisemblable capharnaüm de la mémoire non écrite. »

 

« Cette mixture de natation fraîche et de dossiers poudreux évoque pour moi l’une des images possibles du bonheur »

 

08:46 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

25/08/2010

Roms + Europe = cauchemar ?

Zemmour, les Roms et l’Europe

 

Le-betisier-historique-deric-zemmour, tenu par le nouvelobs.com va pouvoir s’enrichir de sa chronique de ce matin sur RTL.

 

1er mensonge : l’entrée de la Roumanie dans l’Union européenne aurait été retardée parce que les dirigeants européens craignaient un « déferlement » de 9 millions de Roms.

La vérité est que dans ce pays,  500.000 Roumains se sont déclarés « Roms » afin de profiter des avantages de la discrimination positive. Les études les plus sérieuses estiment à 6% le pourcentage de Roms dans la population roumaine.

Moins qu’en Bulgarie et en Slovaquie, sans parler de la Hongrie et des Balkans.

Les migrations séculaires des Roms ont été bloquées lors de l’établissement de frontières fixes entre les Etats. Aujourd’hui, les frontières s’entrouvrent : les migrations reprennent.

Zemmour contribue à un amalgame injustifié entre Roms et Roumains.

 

2ème mensonge : « le Gouvernement roumain va non seulement recevoir 20 milliards d’euros d’aide de Bruxelles  (pour Zemmour, la Communauté européenne, c’est « Bruxelles »), mais  il profite également  de cette crise pour réclamer un peu plus d’argent ».

La vérité est que la Roumanie  -un des pays les plus pauvres de l’Union européenne-  est un contributeur net au budget européen, tout comme la Finlande, la Suède, l’Allemagne, les Pays-Bas, et contrairement à la France. C'est-à-dire qu’il donne plus d’argent au budget européen qu’il n’en reçoit. L’explication en est fort simple : l’aide européenne n’est octroyée aux Etats membres que si elle est complémentaire à des financements nationaux ou/et régionaux. La Roumanie n’ayant pas les moyens de « mettre au pot »,  ses programmes de développement régional restent à l’état de projets, et les affirmations de Zemmour au stade de fantasmes nauséeux.

Pour continuer, une affirmation digne de Le Pen : « La France attire en raison de ses structures sociales et scolaires qui conjuguent générosité et laxisme ».

En langue des Roms, ce mot signifie simplement « être humain ». Si la France peut contribuer à la scolarisation d’enfants même s’ils ne sont pas Français, faut-il y voir du laxisme ? Ou de la générosité bien comprise pour préparer l’avenir ?

 

Concernant les camps illégaux : s’ils sont illégaux, ils ne le sont pas seulement pour les Roms. Les premières déclarations de Sarkozy (nom typiquement « Rom »,  de Hongrie), pour lancer sa grande opération de diversion politicienne,  visaient des « gens du voyage »,  Français depuis plusieurs générations. Les Gitans sont présents en France depuis plus de six siècles. Il serait plus facile de faire appliquer la loi sur ces camps illégaux si la législation sur les camps légaux était appliquée.

21:04 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : roms, europe, politique