02/05/2021
Espionnes
Les espionnes racontent
Texte : Chloé Aeberhardt
Dessin : Aurélie Pollet
arte éditions
J'ai déjà parlé dans ce blog du livre de Chloé Aeberhardt, journaliste au Monde. Elle a fait parler six femmes plongées dans un monde très masculin, celui de l'espionnage. Rien à voir avec Mata Hari. Dans les grandes agences de renseignements "les professionnels de terrain sont minoritaires par rapport aux analystes." Et les femmes sont au moins aussi capables que les hommes de faire des analyses !
"Jusque là, à la DST, les femmes ne faisaient guère plus que le café, taper à la machine et assister les nouveaux arrivants dans leur recherche de logement." Geneviève est la première femme à ouvrir la voie de l'analyse, et du terrain aux femmes.
"Martha devint officier traitant, ces espions chargés de recruter et de manipuler des sources en jouant sur les quatre mobiles du MICE : Money, Ideology, Chantage, Ego. Sa plus belle prise sera la maîtresse de Noriega, dictateur du Panama et trafiquant de drogue. En manipulant la maîtresse, elle permettra l'arrestation de Noriega.
"Jonna est la plus hollywoodienne des espionnes, comparable à Q, l'as des gadgets dans les films de James Bond." Elle deviendra chef du "Disguise Department", chargé de rendre méconnaissables les agents de terrain. Sa plus belle opération sera l'exfiltration du général Leonov, cadre du KGB, et son épouse.
Gabriele est une Allemande de l'Ouest, agent double travaillant pour la STASI est-allemande. Au moment de la chute du Mur, elle est dénoncée par un ancien collègue. Elle est condamnée à six ans de prison.
Ludmila travaille pour le KGB en Argentine, avec son mari, sous de fausses identités. Serrés de près par le FBI, ils trouvent refuge à l'ambassade russe. Quinze ans plus tard ils découvrent qu'ils ont été trahis par un ancien colonel du KGB passé à l'Ouest.
Yola est une ancienne du Mossad, le service de renseignements israélien, considéré comme le meilleur du monde. "Le service dispose même d'une unité d'assassinat officielle." Sous couvert d'un hôtel au bord de la mer au Soudan, Yola organise le départ pour Israël des "Falashas", ces Juifs éthiopiens.
Que d'aventures vécues par ces femmes courageuses !
08:52 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, espionnage
30/04/2021
Quand la réalité et la fiction se rencontrent
La Chasse
Bernard Minier
XO éditions
"Les statistiques étaient sans ambiguïté : les trafics explosaient, le taux d'homicides était le plus élevé d'Europe."
"45% des vols avec violence et un tiers des cambriolages étaient commis par des mineurs. Il y avait longtemps que l'ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs n'était plus adaptée à la délinquance et à la violence actuelles."
"Plus personne ne voulait être flic désormais. Ce métier était devenu le bouc émissaire de toutes les frustrations et de toutes les rancoeurs."
"Une architecture quasi concentrationnaire dans sa nature et criminogène dans ses résultats."
"Demander à la social-démocratie suédoise de produire de vrais soldats c'était comme demander à des antilopes de se transformer en lions."
Devant ce constat, un général à la retraite forme un groupe d'anciens militaires (et policiers). Ils sont persuadés que la population les suivra pour renverser le système démocratique.
Là s'arrête la réalité et commence la fiction. Ils décident donc de rendre eux mêmes la justice puisqu'il est bien connu que la justice républicaine est beaucoup trop laxiste. Et pour punir les délinquants trop facilement relâchés, ils organisent des chasses, au sens propre du terme. S'il se trouve qu'un des chassés est innocent, cela est considéré comme perte colatérale inévitable.
Les militaires signataires de la lettre ouverte ont-ils lu le livre de Bernard Minier, ou celui-ci a-t-il eu la prémonition que certains militaires, y compris généraux étaient prêts à abandonner l'idéal républicain ?
18:49 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : thriller, militaires
26/04/2021
Une meute ne lâche jamais sa proie
Le gibier
Nicolas Lebel
éditions du Masque
Le commissaire Startski (avec un i !) vit les problèmes de bien des policiers, au moins dans les romans : sa femme ne supporte plus la priorité donnée à son travail. Elle ne veut plus le voir et demande le divorce. Pour aggraver la situation son chien est à l'agonie et il n'a pas la force de l'annoncer à ses filles.
Au milieu de ses problèmes personnels, il est chargé de l'enquête sur un double meurtre. Les indices semblent prouver la culpabilité d'une superbe femme...qui n'est autre que son grand Amour de jeunesse. Il fait tout pour l'innocenter.
Et l'enquête se déroule de rebondissements en coups de théâtre, ce qui donne au lecteur une furieuse envie de tourner les pages.
Qui est le gibier visé par les tueurs ? Les meurtres se multiplient. Qui sont les tueurs ? Quel est leur mobile ?
Au deux tiers du livre, j'ai eu l'intuition du dénouement, et je me suis dépêché d'y arriver pour confirmer mon hypothèse.
"La montre, comme son nom l'indique, sert à montrer , outre le temps qui passe, le statut d'un homme, son pouvoir acquis sur le monde . Qui maîtrise son temps maîtrise son argent, et le montre...par sa montre."
"Les prochaines armes chimiques seront génétiques et virales."
17:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar
24/04/2021
Mondialisation : vers la saison 3
La folle histoire de la mondialisation
Dessin : Enzo (journaliste à Alternatives économiques)
Scénario : Isabelle Bensidoun et Sébastien Jean (chercheurs en économie)
Couleur : Sandrine Bonini et Elise Follin
éditions Les Arènes
Nous sommes devenus très dépendants les uns des autres. Le "made in France" est généralement un assemblage de composants venant de plusieurs pays. "Notre" industrie automobile peut être bloquée par le manque de semi-conducteurs. La marinière d'Arnaud Montebourg n'est française qu'à 40%.
"C'est le principe de la spécialisation selon les avantages comparatifs."
"Ils conçoivent leurs produits, déterminent leurs spécification...mais les font entièrement fabriquer par des sous-traitants !"
"En dépit de la réduction spectaculaire qu'elle a permise, la mondialisation est sur la sellette. Destructions d'emplois, excès de la finance, pollution." "Entre 1990 et 2015 le taux d'extrême pauvreté est passé de 36% à 10%"." Il n'existe pas de pays riches fermés, aujourd'hui." "La part des importations dans la consommation hexagonale a triplée entre 1994 et 2014."
"Les travailleurs les moins qualifiés sont ceux qui souffrent le plus parce que l'économie est de plus plus centrée sur la haute technologie et a de moins en moins besoin de leurs services."
"Ce sont les prix qui structurent les flux de commerciaux, pas les degrés de pollution." "La croissance des échanges mondiaux suit à peu près celles des revenus mesurés par le PIB."
"Là dessus, la pandémie de Covid 19 a pointé nos vulnérabilités, avec des ruptures d'approvisionnement de produits essentiels comme les médicaments, les masques ou les respirateurs."
"La mondialisation produit le pire comme le meilleur." "Il faut promouvoir un modèle qui repose davantage sur la rémunération du travail et moins sur les profits et l'endettement.""Un modèle qui ne serait pas fixé sur les intérêts des actionnaires mais rééquilibré en faveur des salariés."
"Puisqu'on vit avec la mondialisation, mieux vaut la comprendre avant d'en débattre."
17:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, mondialisation
22/04/2021
Le Paris des "années folles"
Les nids de l'hirondelle
Claude Izner
10/18
Claude Izner est le nom de plume de deux soeurs spécialisées dans les enquêtes policières se déroulant "à l'aube du XXe siècle."
L'action du roman est centrée autour de la rue de l'hirondelle, en bas du boulevard Saint-Michel.
La propriétaire de l'immeuble disparait. Tous ses locataires ont de bonnes raisons de lui en vouloir. Au point de la tuer ?
Si vous suivez l'actualité, vous avez sans doute entendu parler de l'affaire, récente, de Bédarieux. Une femme disparue retrouvée sous une chape de ciment dans la cave. Mais cela ne dit pas qui l'a tuée et mise à cet endroit. Pareil dans le roman se déroulant en 1925.
L'enquête, dans le roman, est menée par un jeune pianiste de jazz américain. Mais que fait la police ?
Bien entendu, il découvrira le coupable, totalement inattendu.
Au delà de l'enquête le livre nous parle du Paris de l'entre deux guerres. Le jazz qui fait son apparition, mais aussi les compositeurs contemporains. Il y a également les peintres avec l'émergence du cubisme, et l'exposition des "Arts décoratifs".
08:11 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman policier