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17/11/2017

Napoléon et l'aristocratie russe

Guerre et paix (1)

Léon Tolstoï

Adaptation : Frédéric Brémaud

Dessins : Thomas Campi

Couleurs : Fabio d'Auria

Le Monde et éditions Glénat

 

Guerre et paix, initialement paru en feuilleton,  a été adapté trois fois au cinéma, sans compter la version parodique de Woody Allen "Guerre et Amour" , adapté à plusieurs reprises à la télévision par la BBC, en multiples épisodes, dont une version avec Anthony Hopkins, adapté en opéra, adapté au théâtre. Le voici adapté en BD.

L'adaptation BD porte peu sur la guerre et la paix mais insiste surtout sur la vie de l'aristocratie russe de l'époque. Malheureusement la question du servage, soulevée par Tolstoï, est escamotée. Les guerres napoléoniennes, et les positions changeantes du Tsar,  servent de toile de fond.

La première partie se termine avec l'avancée des troupes napoléoniennes vers Moscou.

 

 

08:49 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire

16/11/2017

Les secrets du Palais-Bourbon

J'irai dormir à l'Assemblée

Hélène Bekmezian

éditions Grasset

 

Sous le régime de la Ve République, le Législatif a perdu beaucoup de pouvoirs face à l'exécutif. "Un exécutif pratiquement  tout puissant face à l'Assemblée". "L'exécutif aura toujours le dernier mot." En compensation, les députés se crispent sur des apparences protocolaires qui ne masquent pas l'étroitesse de leur marge de manoeuvre. 

Ayant travaillé plus de trente ans au Parlement européen, je suis choqué d'entendre que quelques députés, au petit matin, ou au milieu de la nuit, ont voté de nouvelles lois "au nom du peuple français".

Si les députés veulent être pris au sérieux par les électeurs, et par le gouvernement, ne doivent-ils pas changer radicalement leur manière de procéder ?

Je suis choqué de lire qu'au nom d'un soit disant liberté d'amendements, il est possible de bloquer la machine parlementaire en en déposant des milliers (le record est à 120 000 pour un député du Maine et Loire), puisque "tout député peut en déposer autant qu'il veut". Exerce facile avec les machines à traitement de texte. Nous avons connu ce "flibusting" au Parlement européen avec le radical italien Marco Pannella. Et, au Parlement européen, tous ces amendements doivent être traduits dans toutes les langues de travail. Les leçons en ont été tirées et la possibilité de déposer des amendements en plénière est strictement encadrée. C'est en commission que le travail doit être accompli !

Pus étonnant encore, le débat en séance plénière sur chaque amendement. "Chaque député a cinq minutes pour défendre chacun de ses amendements en séance".  Au Parlement européen quand on vote (mardi, mercredi, jeudi des séances plénières, à midi), ne votent que les présents qui sont nombreux, sous peine de sanctions financières, et il n'est alors plus question de discuter. Un temps pour le débat, un temps pour le vote.

Autre étonnement : ce n'est qu'à la demande du gouvernement qu'"est fixé à l'avance un temps de parole global et défini pour chaque groupe." C'est ainsi que Chritine Boutin a pu rester cinq heures trente à la tribune pour défendre une motion de procédure !

Au Parlement européen, toutes les sessions sont limitées dans le temps, et donc organisées en limitant le temps consacré à chaque débat. Temps de parole distribué entre les groupes politiques proportionnellement à leur importance numérique. La distribution du temps de parole au sein du groupe est de la responsabilité de celui-ci. Pas question donc de débat se poursuivant des nuits entières. A l'Assemblée "en séance, le président de commission peut parler autant qu'il veut si le texte examiné concerne sa commission."...

Curieusement, le livre n'indique pas qu'il y a deux catégories de députés : les anciens ministres, et les autres. Ce n'est par le cas au Parlement européen où foisonnent les anciens ministres, les anciens premiers ministres, et même quelques anciens présidents de républiques. Rachida Dati a fait rire l'audience en s'insurgeant de ne pas obtenir un rapport qu'elle souhaitait en déclarant "mais je suis une ancienne ministre !"

Hélène Bekmezian a suivi les travaux de l'Assemblée Nationale pour Le Monde. Elle avoue que parmi les journalistes il y a également une aristocratie, et qu'il est plus facile de représenter "le journal de référence".

 

 

09:02 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poliique

14/11/2017

Les racines de la Révolution

Le sang de la Bastille (1787/1789)

Claude Manceron

éditions Robert Laffont

 

Raconter la Révolution à travers les biographies croisées des personnages les plus importants...et de parfaits inconnus.

Projet gigantesque. Au départ Claude Manceron avait prévu cinq volumes de 1774 à 1797. Il a bien écrit cinq gros volumes mais qui ne couvrent que la période antérieure au déclenchement de la Révolution, et n'a pas eu le temps de rédiger, à partir de ses milliers de fiches, la suite de ces biographies couvrant la période révolutionnaire elle même. Et personne n'a repris la tâche titanesque.

Ce "sang de la Bastille" va du mariage de Condorcet (vingt ans de plus que la mariée) et du renvoi de Calonne ("une politique d'emprunts plus que d'impôts"),  à la prise de la Bastille, comme l'indique le titre. "Le sang de la Bastille cria dans toute la France" (Saint-Just)

"Ainsi s'est accomplie la plus grande Révolution dont l'Histoire ait conservé le souvenir." (ambassadeur britannique à Paris)

"Louis XVI souffrait d'une indécision pathologique croissante aggravée par l'imprégnation alcoolique." "Il ne détestait rien tant que d'être appelé à l'arbitrage." Et les caisses sont vides ! Et la disette fait rage, provoquant des émeutes de la faim dans plusieurs provinces.

La Fayette va obéir à "cette faim canine pour la popularité et la renommée" (Jefferson)

"Ce fut dans la poussière des archives seigneuriales que je découvris les affreux mystères des usurpations de la caste noble." (Babeuf)

Pendant ce temps, les Etats-Unis d'Amérique adoptent leur Constitution. "Pas question de faire désigner le Président au suffrage universel direct. Une péréquation compliquée permet d'éviter qu'il soit l'émanation des gros Etats par rapports aux petits." Et c'est ainsi,  qu'un jour, un Président sera élu avec presque trois millions de voix de moins que sa concurrente... mais ceci est une autre histoire !

 

 

 

 

 

16:01 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

02/11/2017

Combattre le mal et protéger les opprimés

Don Quichotte

Miguel de Cervantès

Adaptation : Philippe Chanoinat t Djian

Dessins et couleurs : David Pellet

éditions Le Monde et Glénat

 

Dans une série intitulée "les grands classiques de la littérature en Bande Dessinée", le Don Quichotte de Cervantès était obligatoire.

Dulcinée et Rossinante sont devenues des noms propres.

Inutile de rappeler la lutte contre les moulins à vent et autres aventures bien retranscrites dans la BD.

La BD reprend bien "le récit dans le récit".

 

08:38 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, littérature

30/10/2017

Défendre les valeurs de la République

Principal de collège ou imam de la République ?

Bernard Ravet

éditions Kero

 

Derrière ce titre provocateur, un ancien Principal de collège, surtout de collèges "difficiles",  raconte son expérience.

Il s'est heurté, en particulier, à la montée du prosélytisme religieux musulman. Le livre a été écrit avant le procès d'Abdelkader Merah, le frère de l'assassin. Quand ce "grand frère" déclare : "je ne reconnais que la Loi de Dieu, pas celle des hommes", il n'est pas une exception. Bernard Ravet se heurtera souvent à des déclarations de ce genre.

"Leur truc , c'est de harponner les familles par le truchement de l'aide aux devoirs."

"La politique de la ville sert à financer des associations qui ne partagent pas les valeurs de la République."

Pour contrer cette dérive il se concentre sur "la promotion de l'égalité entre garçons et filles."

"L'obscurantisme est de retour. Des enseignants de sciences de la vie doivent de nouveau s'opposer à la contestation des thèses de l'évolution de Darwin par des élèves imbibés de sornettes créationnistes." Les professeurs de lettres ont du mal à parler de Voltaire et les professeurs d'histoire de la Shoah.

"Je rêve d'enseignants vus tout autant comme producteurs de sens et comme déclencheurs de désirs."

Mais "l'adversaire c'est la pauvreté, pas le religieux."

Plus que l'étude de l'ensemble des programmes, sa première préoccupation est la gestion de l'urgence sociale dans des zones pour lesquelles il n'hésite pas à utiliser le mot d'"apartheid". Il faut alors "gérer la survie" dans les  rapports de force d'une violence latente, avec "la référence constante à la réussite matérielle que procure l'économie parallèle."

"L'école n'est que le réceptacle de souffrances produites par des situations sociales qui lui sont extérieures."

Il ne baisse pas les bras. "Rien ne m'irrite plus que les discours défaitistes sur l'école."

Il constate, dépité, qu'il a reçu plus d'aide de la police que de sa hiérarchie et des syndicats enseignants. Même si "les RG ne songent pas à prévenir l'Education nationale quand ils identifient un individu potentiellement dangereux"...surveillant au collège.

Ses propositions ? "Pas de tolérance pour les ennemis de la tolérance !" Il faudrait "fermer les écoles coraniques où les enfants apprennent que les filles sont inférieures aux garçons et que la loi de Dieu prévaut sur celle  des hommes."

Il propose également de ne plus laisser financer les lieux de culte par des puissances étrangères. Effet pervers de la Loi de 1905...et de sa non-application par l'Eglise catholique qui aujourd'hui est la seule dont les lieux de culte sont entretenus par les contribuables.

 

 

 

 

12:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)