28/03/2013
Ne jamais accepter la prise du pouvoir par la force
République Centrafricaine
Quelques réflexions :
1) Après une période d'accalmie, voici le retour des prises du pouvoir par la force en Afrique ;
2) Au Mali la CEDEAO a fortement contribué à obliger les putschistes à quitter le pouvoir. Il n'est pas certain de la Communauté des Etats d'Afrique Centrale ait la moindre influence sur les rebelles victorieux par les armes ;
3) Quand il y a une rébellion armée, je pose toujours la question : qui paie ? Dans ce cas, je n'ai pas la réponse ;
4) Tous les mécanismes de prévention de l'Union africaine n'ont servi à rien, mais l'Union africaine a immédiatement décidé des sanctions contre les leaders qui ont pris le pouvoir (interdiction de voyages et gel de leurs avoirs). Il serait bon que l'Union européenne, et les Etats-Unis, fassent très rapidement la même chose ;
5) Ces sanctions doivent être renforcées par les menaces de l'ONU de déférer devant la Cour Pénale Internationale les responsables de violences qui ont eu lieu contre les civils, et de l'utilisation d'enfants soldats ;
6) La RCA se trouve au 179e rang à l'indice de développement humain, malgré la richesse de son sous-sol ;
7) Les élections législatives devaient se dérouler dans un délai de 12 mois, le nouveau maître du pays entend gouvernement sans Parlement pendant trois ans. N'en déplaise aux populistes, la démocratie vaut mieux que la dictature, et son premier pilier est un parlement élu de manière libre et juste.
11:31 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : république centrafricaine
26/03/2013
Dernière année sur le trône
Tombeau de Nicolas 1er
Et avènement de François IV
Patrick Rambaud
Editions Grasset
Pour moi, Patrick Rambaud est d'abord l'auteur de "La Bataille", livre couronné par l'Académie française. Il y raconte le "début de la fin" de l'épopée napoléonienne.
Je n'avais lu aucune de ses "Chroniques du règne de Nicolas 1er".
J'ai eu beaucoup de plaisir à lire les péripéties de cette "dernière année sur le trône". A l'heure où François IV est très critiqué, il n'est pas mauvais de se souvenir de "Notre affligeante Majesté".
Le temps où "Notre clinquant Leader inventait des Lois en lisant les faits divers des gazettes" et où il "privilégiait les privilégiés". "Le régime du paraître était obligatoire".
Je n'ai pas compté le nombre d'adjectifs dont l'auteur qualifie notre ancien Souverain, mais il ne doit pas être loin des quatre-vingt dix neuf noms de Dieu.
Bilan dressé par la Cour des Comptes : dette publique de 20 milliards d'euros, aggravée de 600 millions pendant le quinquennat de notre "Déchu Leader" et autres donneurs de leçons. 450.000 emplois industriels perdus.
La fin est particulièrement d'actualité : "Le 15 juin à minuit, l'ancien occupant du Château perdit son immunité pénale. Les juges allaient pouvoir l'entendre et le confondre. De vieilles affaires reprenaient jeunesse."
"Acharnement ! Criaient les impériaux, mais ils ouvraient leur gazette pour vérifier que le règne de Nicolas 1er ne se prolongeât point dans la rubrique judiciaire".
"Ah! Que c'est dur de n'être plus rien quand on s'est cru presque tout."
08:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, sarkozy, hollande
25/03/2013
Mélanchon, Moscovici, et Chypre
Salopard ?
Jean-Luc Mélanchon, que je connais depuis plus de trente ans, a bien des défauts. Mais jamais il n'a pu être soupçonné d'antisémitisme.
Originaire de la région de Murcie, Mélanchon se veut plus Français que les autres, sans être jamais xénophobe.
En accusant Moscovici de ne pas être assez Français, il a touché une corde sensible puisqu'en effet, aucun des quatre grands-parents de Moscovici n'étaient Français.
Pour la même raison que Mélanchon, Moscovici ne supporte pas d'être considéré comme moins attaché que les autres à la défense des intérêts des Français.
Moscovici, et ses collègues ministres des finances de la zone "euro" sont-ils des salopards ?
Ils ont eu le grand tord d'accepter, pour sauver Chypre, un accord qui n'était pas viable.
Fallait-il pour autant verser aux banques chypriotes 10 milliards, payés par les contribuables européens, sans contrepartie ?
Moscovici n'a-t-il pas eu raison de dénoncer "l'économie de casino" de Chypre.
Comme je l'écrivais il y a une semaine : oui à la taxe sur les dépôts de plus de 100.000 euros, non pour les sommes inférieures.
Mettre fin au système de blanchiment d'argent. Mettre fin au dumping fiscal sur les capitaux et les entreprises (la plus faible taxe sur les entreprises de l'Union européenne !).
L'exemple chypriote montre, une fois de plus, que l'Union européenne a besoin de plus de cohérence fiscale. Et que cette cohérence fiscale ne se fasse pas au détriment du travail, mais du capital.
14:56 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, chypre, mélanchon, moscovici
23/03/2013
Prix du Quai des Orfèvres 2013
Des clous dans le cœur
Danielle Thiéry
Prix du Quai des Orfèvres 2013
Editions Fayard
Le prix du Quai des Orfèvres, remis chaque année par Mr le Préfet de police de Paris, après délibération d'un jury présidé par Mr le Directeur de la Police judiciaire, est généralement à l'avantage de cette institution.
Celui de cette année a été écrit par une ancienne de la Maison, déjà auteure d'une bonne douzaine de romans policiers.
A la fin, les policiers ont découvert les coupables, même d'affaires anciennes, les méchants sont punis, les gentils se marient, et auront probablement des enfants.
Mais c'est un roman plus noir que rose, car, ce que je retiens du prix de cette année, au delà de l'intrigue bien ficelée, est que les conditions de travail, et donc de vie, des policiers nuisent gravement à la vie conjugale, ainsi qu'à la santé, puisque le tabac et l'alcool semblent être prépondérants.
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
22/03/2013
le paumé et le charlatan
The Master
De Paul Thomas Anderson (Prix de la mise en scène, Mostra de Venise)
Avec Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman (Prix commun d'interprétation masculine à la Mostra de Venise ; Prix du meilleur acteur à J. Phoenix à Los Angeles)
Scientologie, ou pas ?
Aucune importance car le film montre peu le mécanisme sectaire. Et cela a constitué ma principale déception.
L'action se passe après la guerre. Un marin alcoolique et violent est "adopté" par un gourou entouré de quelques fidèles, dont quelques riches.
Tout est dans la psychologie de la relation bizarre entre ces deux hommes, le paumé et le charlatan.
Les critiques sont généralement élogieuses. Les acteurs ont été récompensés, surtout Joaquin Phoenix que j'ai pourtant trouvé horripilant, tellement il en rajoute tout au long de ce film de plus de deux heures, que j'ai trouvé interminable.
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma