06/09/2013
les dangers du nucléaire, et de l'amour
Grand central
De Rebecca Zlotowski
Avec Léa Seydoux, Tahar Rahim
Olivier Gourmet, Denis Menochet
Le film est basé sur le parallèle entre les irradiations nucléaires, et celles de l'amour, avec tous les dangers, y compris mortels, que cela peut représenter.
Le jeune héros se trouve confronté aux deux, Léa Seydoux ne représentant pas le danger le plus facile à éviter.
La problématique étant posée, reste la question de savoir comment tout cela va se terminer. Il y a un peu de suspense et quelques rebondissements.
Le couple "maudit" est composé par Léa Seydoux, un César pour "Les adieux à la reine", et Tahar Rahim, un César pour "Le prophète". Olivier Gourmet est excellent, comme d'habitude, tout comme Denis Menochet, moins connu.
Le film peut s'inscrire dans le débat sur le nucléaire et ses dangers. Dans ce cas pour ceux qui y travaillent. Risquent-ils plus que les mineurs victimes du grisou et de la silicose ? Quant aux dangers de l'amour...
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
05/09/2013
Pour mieux comprendre l'Afrique
Congo
Une histoire
David Van Reybrouck
Prix Médicis "essai"
Editions "Actes Sud"
Ouvrage hybride.
En partie livre d'histoire, puisqu'il retrace l'histoire du Congo ex belge depuis la préhistoire. Mais pas un livre d'historien, puisqu'il se base essentiellement sur des témoignages oraux, dont les historiens connaissent les faiblesses, et même les contradictions.
En partie livre de journaliste d'investigation, carnet et stylo à la main.
En partie livre d'"écrivain-voyageur" qui consigne ses souvenirs de voyage.
Au final, un livre utile qui rappelle la "traite" des esclaves, "l'immonde saloperie" de la politique coloniale de Léopold II, la honte de l'assassinat de Lumumba par les Belges, avec l'aide de la CIA, la complaisance des mêmes à l'égard de Mobutu, pour cause de "guerre froide", la lutte sans pitié, et sans guère d'espoir, après la chute du dictateur, les vains efforts de l'Union européenne pour éviter de nouveaux massacres.
"Officiellement le but de Léopold était de mettre un terme à la traite afro-arabe des esclaves et de faire progresser les sciences."
"Tout comme l'arbre à caoutchouc était arrivé juste à temps pour remplacer le commerce de l'ivoire, l'exploitation minière du cuivre arriva juste à temps pour prendre la relève."
"Des gains fabuleux qui furent engrangés, la majorité de la population n'en a pas reçu une miette"
"Le jour de l'indépendance, le pays comptait seize diplômés de l'université, pas un seul officier noir, pas un seul médecin indigène, pas un seul ingénieur, pas un seul juriste, agronome ou économiste."
"L'Etat ne devient l'Etat qu'à mesure qu'il parvient à monopoliser la violence sociale, tribale, territoriale."
"Le Zaïre, l'un des pays les plus fertiles au monde devint extrêmement dépendant de coûteux produits alimentaires importés."
"Au Zaïre, l'esprit humain s'est avéré particulièrement inventif pour concevoir les tortures."
"De grandes parties du Congo sont gérées depuis la guerre par des organismes caritatifs internationaux".
"Le post matérialisme est un luxe de riches. Le pauvre respecte le frimeur."
07:46 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique
04/09/2013
Cuba : changement de génération
Cuba, père et fils
Jacques et Pierre Ferrandez
Extrait de « Grands reporters »
Editions « Les Arènes XXI »
Il y a un demi-siècle l’épopée de Fidel et du Che a bercé toute une génération.
Que pensent aujourd’hui les Cubains, en particulier la jeune génération qui veut vivre sans entendre parler ad libidum des idéaux de la Révolution ? Expliquer que tout est de la faute des Yankees ne passe plus.
Cette problématique est traitée à travers les relations entre un père castriste combattant, mais mis au rencart par des bureaucrates, et son fils qui rêve d’ailleurs.
Les touristes occidentaux qui ont de l’argent, les vieilles voitures américaines rafistolées, les difficultés pour survivre au quotidien, tout est traité avec sensibilité.
07:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
03/09/2013
l'Union europénne et la Syrie
Syrie : grandeurs et limites de l'action de l'Union Européenne
Tous les chiffres concordent : le nombre de Syriens réfugiés dans les pays voisins a dépassé les deux millions, dont plus d'un million d'enfants.
Donner une réponse à cette catastrophe humanitaire ne peut être laissé aux seuls pays voisins.
L'Union européenne peut et doit jouer un rôle de coordination de son aide propre et de celles de ses pays membres.
Bien sûr, il est possible de regretter que l'Union européenne n'ait pas une politique étrangère commune dépassant un peu le jeu des "déclarations" communes.
Son rôle dans l'aide humanitaire sauve, sa dignité morale, face à son impuissance à influencer ce qui se passe dans le pays.
15:38 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie
31/08/2013
La suite du "don du roi"
L'ami du roi
Rose Tremain
Editions JC Lattès
1683 - 1685, Angleterre, France, Suisse
La prolixe romancière Lady Rose Tremain, anoblie par Sa majesté la Reine, a connu, il y a vingt ans, un succès certain avec "Le don du Roi", porté à l'écran.
J'ai revu le DVD pour me remémorer l'histoire. Le "don" du roi, à l'égard du Dr Merivel, médecin doué mais désargenté, courtisan, est celui d'un titre de noblesse, d'un manoir, contre un mariage fictif avec la favorite du moment. Une seule interdiction : ne pas tomber amoureux de son épouse, maîtresse du roi. Bien entendu, comme dans l'histoire d'Adam et Eve, il sera chassé du paradis. "Peu importe combien nous travaillons et luttons, nous ne pouvons jamais savoir quand une chose nous sera donnée ni à quel moment elle nous sera reprise."
Le roi, c'est Charles II d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande, arrière petit fils de Marie Stuart, décapitée par sa cousine Elisabeth 1ère, fils de Charles 1er, décapité par Cromwell. Après la période de puritanisme de celui-ci, la Restauration est un temps de plaisir, au moins pour les riches.
C'est le temps aussi de la "Société pour l'amélioration de la connaissance naturelle par l'expérimentation", encouragée par le Roi. Amélioration dont la médecine de l'époque aurait bien eu besoin.
Dans cette suite, Charles et Merivel, l'ami du roi, sont vieillissant.
Merivel ne tient pas en place très longtemps dans sa propriété restituée par le roi, dont il dépend pour sa survie financière, n'étant médecin qu'à temps très partiel.
Le voilà parti pour Versailles, avec une lettre de recommandation du roi pour son cousin Louis, ce qui nous offre une description de la vie à la Cour, difficile pour les nombreux solliciteurs.
Il y rencontre la ravissante épouse d'un colonel de la garde suisse. Il ira la rejoindre quelques temps dans les environs de Neufchâtel. Les voyages sont longs et plein d'imprévus.
"Montaigne insiste sur le fait que le bonheur d'un homme est déterminé par sa connaissance, acquise petit à petit, de ses propres capacités".
"Selon Montaigne, la fin de l'illusion pourrait bien annoncer la fin de la joie".
"L'on ne peut connaître à l'avance le nombre infini de choses que l'on ignore."
"Les monarques et la mort sont tous deux chargés du fardeau de la terreur qu'ils inspirent."
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature