13/09/2013
l'amour face au désespoir
Metro Manila
De Sean Ellis
Avec Jake Macapagal, Althea Vega
Cela commence par un film militant dénonçant la spoliation de petits paysans des montagnes philippines, obligés de migrer vers Manille, la métropole, où ils se font arnaquer.
Le film continue dans l'action. Les films mettant en scène des convoyeurs de fonds sont nombreux. Celui-ci est également dans le suspens noir, avec quelques actions. Pas beaucoup pour un film de plus de deux heures...
A l'arrivée un film d'amour un peu mélodramatique, et une leçon universelle : quand on pousse les gens au désespoir, il ne faut pas s'étonner des actes désespérés !
Les acteurs sont tellement bons que l'on en vient à oublier qu'ils sont des acteurs professionnels.
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
12/09/2013
Ne pas oublier la Centrafrique
Centrafrique : le drame presque oublié
Penser "Centrafrique", c'était évoquer Bokassa se sacrant Empereur et offrant des diamants à Valéry.
Aujourd'hui, le pays revient dans l'actualité par la petite porte de quelques brèves relatant une tragédie qui se prolonge.
En mars dernier, les rebelles (armés par qui ?) ont pris le pouvoir à Bangui. Par la violence, ils se récompensent de la victoire par pillages et viols.
Les vainqueurs multiplient les exactions, viols, crimes, violences physiques, vols, pillages, y compris de l'aide médicale internationale, et autres violations des droits humains.
Les relations inter religieuses se tendent dangereusement.
Les populations civiles fuient. Un tiers a du quitter son domicile. Parfois vers des camps de réfugiés dans les pays voisins.
Un million d'enfants ne sont plus scolarisés. Certains sont enrôlés comme enfants soldats.
L'Union européenne vient de porter son aide humanitaire à 20 millions d'euros. Pas grand chose comparé aux 500 millions d'euros dépensés par l'Union européenne pour les réfugiés syriens, qui en ont bien besoin.
La situation sécuritaire a de graves répercussions sur la situation alimentaire présente et future, en mettant en péril récoltes et bétail ainsi que l'acheminement de l'aide humanitaire.
Le rapport présenté en août au Conseil de sécurité de l'ONU par trois responsables onusiens "exhorte le Conseil de sécurité d'examiner de façon urgente la demande d'appui formulée par l'Union africaine pour sa mission de maintien de la paix".
Seulement 1/3 de l'argent nécessaire au soutien du pays a été récolté.
L'Etat centrafricain n'existe plus guère et n'a pas d'argent dans ses caisses. L'ONU doit s'impliquer activement pendant la période de transition vers la démocratie, et doit mettre un terme à l'impunité des criminels, en donnant mandat à la force africaine de les désarmer pour protéger les populations civiles.
09:48 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique
11/09/2013
Travailler dans un bidonville de Bombay
Mon entreprise dans un bidonville
Maximilien Le Roy
Extrait de « Grands reporters »
Editions « Les Arènes XXI »
Dharavi, le plus grand bidonville d’Asie, au cœur de Bombay (Mumbaï). Trop bien placé pour ne pas susciter la spéculation immobilière sur les terrains qui seraient dégagés. Mais que deviendraient les milliers de travailleurs qui survivent de « petits » boulots » ?
La problématique, et celle des conditions de travail, sont posées à travers les yeux d’un petit patron artisan, spécialisé dans la récupération de bidons d’huile. Son voisin récupère les bouteilles en plastique.
Seul Bollywood permet l’évasion…
08:12 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
08/09/2013
40 ans de photo-journalisme
Génération Sygma
Editions de la Martinière
Cette semaine, à Perpignan, comme chaque année, se tient le festival du photojournalisme.
Très admiratif des reporters photographes, mais ne pouvant aller à Perpignan, je me suis consolé avec le beau livre retraçant les 40 ans de l’agence Sygma, du début des années 70 au début des années 2000, lorsque cette agence a été rachetée par Bill Gates.
Livre qui n’est pas aussi impressionnant que « l’Agence » consacré au photojournalisme de l’AFP, aux mêmes éditions, mais intéressant aussi bien par les photos que par les textes joints, qui les éclairent.
Je dois avouer que je ne connaissais pas la plupart des photos, et que j’ai trouvé utile que les textes les expliquent et les resituent dans le contexte de l’époque.
Intéressant, d’honnêtes mises au point, par exemple celle qui explique que, contrairement à la « légende » Simone Veil n’écrasait aucune larme à l’Assemblée nationale, mais se frottait les yeux de fatigue.
Intéressant, le mélange de deux métiers dissemblables, parfois pratiqué par les mêmes photographes : d’une part les photos de conflits, prises au plus près, au risque de leur vie, d’autre part les photos de « people », parfois très glamour comme Catherine Deneuve ou Stéphanie de Monaco.
Pas de nostalgie, mais des photos marquantes, généralement d’évènements qui ne l’étaient pas moins.
08:31 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : photos
07/09/2013
Quand la France aidait les Américains contre l'Angleterre
L'année du volcan
Jean-François Parot
Editions JC Lattès
1783, Paris
1783 est l'année de l'éruption d'un volcan en Islande. Pas de perturbation du trafic aérien, puisque c'est l'année du premier vol de montgolfière avec des hommes à son bord, mais le climat semble perturbé partout en Europe.
C'est également la fin de la guerre, fort couteuse, contre l'Angleterre, après la victoire des "insurgents" américains.
Nicolas enquête, jusqu'en Angleterre, sur la mort suspecte d'un proche de la reine.
A la fin, comme dans un roman d'Agatha Christie, tous les suspects seront rassemblés, et la vérité jaillira dans une implacable démonstration basée sur l'observation minutieuse et une logique sans faille.
L'enquête est l'occasion de montrer une société éclatée, mûre pour l'explosion. "La découverte permanente de la plus extrême misère avoisinant la plus grande opulence."
Le jeu est la passion du siècle. La noblesse, plus arrogante que jamais, s'y adonne, et la reine également, pour tromper son ennui. Les moins bien nantis tentent leur chance à la loterie, qui connait un vif succès.
Les libelles contre l'imprudente Marie-Antoinette se multiplient. "Marie-Antoinette n'apparaissait plus comme la reine de tous ses sujets, mais comme un pantin couronné animé par un groupe de voraces."
Les ordres religieux semblent plus intéressés par les biens matériels que spirituels.
Les bourgeois trouvent trop lourds les impôts qu'ils doivent payer pour résorber le déficit abyssal.
Les paysans pauvres affluent vers la capitale, augmentant le nombre des mendiants.
Des inquiétudes renaissent sur le prix du pain.
"Une agitation larvée couvait dans plusieurs faubourgs".
Spéculations immobilières et fabrication de fausse monnaie complètent le tableau.
"Ce siècle des lumières ne dédaignait pas de s'en remettre à un escroc alchimiste (Cagliostro) après s'être abandonné à un magnétiseur bonimenteur (Messner).
Jean-François Parot, dans la langue si particulière qui est un de ses charmes, continue de décrire un roi qui ne méritait pas le destin qui l'attend.
"Il ne faut point, vieillard que je suis, fréquenter ceux de mon âge. Ils ajoutent à nos maux en commentant les leurs et radotent en arrière au lieu de regarder le siècle en avant."
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature