02/04/2012
Jacques Delors pour une renaissance de l'Union européenne
L'ancien président de la Commission européenne Jacques Delors a apporté son soutien à l'appel "Pour une alternative socialiste européenne", lancé par les sociaux-démocrates européens, pour sortir de la crise.
Jacques Delors était invité au Parlement européen, à débattre des solutions à la crise en Europe, en présence également du ministre belge, Paul Magnette, chargé des entreprises publiques, de la politique scientifique et de la coopération au développement.
"Je soutiens sans réserve l'appel des camarades sociaux-démocrates pour un renouveau de l'Europe", a lancé d'emblée Jacques Delors.
"Les signataires de l'appel ont emprunté un chemin qui doit nous donner plein d'espoir pour une renaissance de l'Europe", a-t-il ajouté.
"Cette initiative a pour but de faire avancer une approche commune de la gauche européenne face à la crise", a expliqué Harlem Désir, à l'origine de cet appel.
"Les gouvernements conservateurs ont échoué pour répondre à la crise financière, sociale et démocratique mais il reste aux socialistes à affirmer leur capacité à relancer ensemble le projet européen", a-t-il ajouté.
"Nous voulons montrer que l'Europe n'est pas bloquée mais qu'elle est sur le point de rebondir grâce aux propositions progressistes", a conclu Harlem Désir.
Pour sortir de la crise, "nous avons besoin de plus d'Europe et pas moins d'Europe", a renchéri Hannes Swoboda, nouveau Président du groupe socialiste européen. Il a par ailleurs dénoncé "la tentation très forte des gouvernements conservateurs à vouloir renationaliser les politiques communes", ce qui "porterait un coup d'arrêt à 60 ans d'intégration européenne".
"Avec l’arrivée au pouvoir de la droite en Europe à partir de 2004, nous sommes entrés dans une période d’abandon de l’Europe", a regretté Paul Magnette.
Paul Magnette a appelé la gauche européenne "à politiser l’Europe afin de combattre les technocrates et les populistes qui se renforcent l’un l’autre".
"La gauche doit renouer avec une ambition fédérale tout en assumant la subsidiarité. L’Europe fixe le cap, pas les moyens !" a souligné le socialiste belge.
Jacques Delors est par la suite longuement revenu sur les causes de la crise en Europe. Il a vivement critiqué le traité de stabilité budgétaire. Il l'a qualifié "d'usine à gaz qui n'apportera pas de progrès car il est trop compliqué à mettre en œuvre". "Il lui manque un volet essentiel celui de la croissance" a regretté Jacques Delors.
Pour en savoir plus sur l'Appel Pour une alternative socialiste européenne: http://europeansocialistalternative.blogspot.com/
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26/03/2012
L'Union européenne doit éviter de nouvelles affaires "Mediator"
AFFAIRE DU MEDIATOR: IL FAUT CHANGER LE SYSTEME DE SECURITE
DES MEDICAMENTS DANS L'UE
Il faut accélérer les discussions sur la sécurité des médicaments (révision de la pharmacovigilance), afin de s'assurer que tous les changements nécessaires soient inclus au moment de l'entrée en vigueur de la nouvelle législation prévue cet été.
Le cas du Médiator* a montré que des mesures plus strictes sont nécessaires pour garantir la sécurité des patients dans l'UE.
La Commission européenne a mené des tests de résistance sur le système de pharmacovigilance tel qu'il devrait être appliqué après la révision de 2010 et s'est aperçu qu'il restait encore des zones d'ombre .
Nous devons nous assurer que le cas du Mediator ne se reproduise plus jamais. Il aura fallu plus de dix ans pour retirer le médicament du marché après la constatation des premiers effets indésirables. Il n'existe pas de données précises mais on estime que 500 à 2000 vies auraient pu être sauvées.
Nous ne devrions pas rouvrir le débat sur les énormes progrès réalisés par la révision de 2010 comme le droit des patients de notifier les effets indésirables et la création d'un comité pour l'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance mais introduire des mesures spécifiques à partir des récents événements. .
Les entreprises pharmaceutiques doivent être contraintes d'indiquer clairement les raisons pour lesquelles elles retirent un médicament du marché, afin que les autorités publiques puissent enquêter si nécessaire.
Lorsqu'une société pharmaceutique retire volontairement un médicament ou ne renouvelle pas son autorisation comme ce fut le cas pour le médiator, elles doivent spécifier si cela est lié à des problèmes de santé.
Si cette règle avait été appliquée, le cas du Mediator, aurait pu être découvert bien plus tôt. Servier a retiré le Mediator en Italie et en Espagne en 2003 - 2004 mais cela n'a pas déclenché de procédure d'alerte.
Nous devons, enfin, revoir les mécanismes pour nous assurer que les études demandées par les autorités de surveillance soient menées à temps par les entreprises pharmaceutiques. Les autorités avaient demandé une étude sur un an lorsque le problème du Mediator est apparu mais il a fallu presque dix ans pour qu'elle arrive à terme, mettant en danger la santé des patients.
* Le Mediator est un médicament de la société française SERVIER distribué, par une procédure décentralisée, dans plusieurs pays de l'UE (France, Portugal,Luxembourg, Grèce, Italie et Espagne), pour le traitement des diabètes de type 2. Dès 1998, de premières contre-indications sont apparues faisant état de possibles problèmes de dysfonctionnement des valves cardiaques. Malgrè cela, le Mediator a continué à être largement prescrit en Europe, et en France en particulier. En 2009, quand le médicament a finalement été retiré du marché, on a estimé que le médicament avait été prescrit à quelques 5 millions de personnes.
08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
19/03/2012
le modèle social européen fait partie de notre identité européenne
LE MODELE SOCIAL EUROPEEN N'EST PAS MORT.
NOUS DEVONS NOUS BATTRE POUR LE CONSERVER COMME FAISANT PARTIE DE NOTRE IDENTITE EUROPEENNE.
La décision du Conseil européen de ne pas élargir l'espace Schengen à la Roumanie et à la Bulgarie est éminemment politique. Elle s'inscrit en cela dans la regrettable approche de Nicolas Sarkozy qui demande une révision des accords de Schengen. Ses déclarations sont purement anti-européennes et nationalistes, et inacceptables dans l'Europe dans laquelle nous vivons.
Sarkozy souhaite-t-il réellement réintroduire les contrôles de passeports pour voyager en Europe? Ce n'est pas ce pourquoi nous nous battons. Notre vision de l'Europe est celle d'une Europe qui avance et non qui recule.
Lutter contre le chômage des jeunes et la crise financière
Face à la vision sarkozienne, nous voulons une Europe plus juste et plus responsable au plan social, conformément à l'appel des Socialistes et Démocrates européens à s'attaquer au taux grandissant de chômage des jeunes. Il faut souligner le manque d'initiative, lors du dernier sommet Européen, pour fournir des solutions pratiques à la crise et aux taux de chômage élevés. Il faut également insister sur la nécessité d'aide aux catégories les plus vulnérables.
Nous ne sommes pas sur la bonne voie. Se focaliser sur l'austérité nous conduit précisément à l'inverse de ce dont nous avons besoin: au lieu de générer plus de croissance et d'emploi, nous en avons moins, ce qui se traduit également par moins de taxes et revenus. Il nous faut changer cela et nous concentrer sur une politique qui soutienne la demande.
Les jeunes, qui vivent souvent avec moins de 1000 euros par mois, n'ont aucune chance en Europe aujourd'hui. Nos jeunes Européens émigrent au Brésil ou en Argentine pour trouver des emplois et nous devrions avoir honte de ne pas pouvoir, aujourd'hui, en Europe, résoudre ces problèmes.
Il nous faut ici une garantie d'éducation et d'emploi. Les institutions européennes devraient prendre en considération tout aussi sérieusement l'échec à agir sur l'emploi des jeunes que n'importe quel autre manquement à se conformer à la discipline budgétaire.
D'autre part, il n'est que temps de s'attaquer à l'évasion et autres niches fiscales.
08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
12/03/2012
Schengen
Pitoyable
Il a fallu plus de trente ans pour passer d'une Europe de la libre circulation des marchandises (avec toutes les réglementations pour trouver des "normes européennes")- Traité de Rome, à une Europe de la libre circulation des personnes- Traité de Schengen. Et encore, avec bien des règlements et des restrictions. S'il n'y a plus de postes de contrôles aux frontières, il y a des contrôles partout et à tout moment sur le reste du territoire (voir le film de Dany Boon).
Contrairement à ce que j'ai lu et entendu aujourd'hui, il ne s'agit pas d'un nouveau virage de la campagne du candidat sortant, mais de la poursuite de la même ligne nauséabonde pour tenter d'arriver en tête au premier tour en détournant quelques électeurs d'extrême droite.
L'Europe n'est pas populaire, voir Le Monde de samedi : il faut donc taper sur l'Europe le dimanche, et mieux encore sur les "technocrates" qui décideraient des flux migratoires (sic !).
Avec l'Europe l'autre ennemi, encore et toujours, c'est l'étranger, le bouc émissaire des problèmes. Chacun sait qu'en période de crise, depuis l'Antiquité, la xénophobie rencontre toujours un grand succès.
16:56 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : schengen
06/03/2012
Syrie : désastre et impuissance
Syrie : l'impuissance de l'Union européenne est à la mesure du désastre
La Politique étrangère et de sécurité commune a vu le jour, il y a vingt ans, en réaction au drame du déchirement yougoslave.
Il faut, la rage au cœur, constater que peu de progrès ont été faits depuis.
L'Union européenne est totalement incapable de peser, de quelque manière que ce soit.
Elle fait, plutôt bien, la seule chose qu'elle puisse faire : de l'aide humanitaire. Sa vocation internationale semble être de payer pour adoucir les drames causés par d'autres.
Est-il possible de mettre sur pied une force d'interposition ?
Des Chinois font partie des casques bleus au Soudan.
Malheureusement, les casques bleus n'ont pu empêcher les massacres ni en Bosnie, ni au Rwanda.
Pouvons-nous, devons-nous, fournir des armes aux insurgés ? Notre non-intervention rappelle douloureusement celle observée pendant la guerre civile espagnole : une population civile quasiment désarmée fait face à une armée équipée.
De plus, après l'expérience libyenne, la crainte existe que ces armes finissent dans les mains de groupes terroristes incontrôlés.
16:10 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : europe