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28/01/2018

La réponse de Spielberg à Trump

Pentagone Papers

de Steven Spielberg

avec Meryl Streep, Tom Hanks

 

A Davos, qui n'est pourtant pas un repère de gauchiste, Trump s'est fait huer en s'en prenant, une nouvelle fois, à la presse.

Steven Spielberg raconte, sous forme de thriller politique un épisode important des relations entre la presse et le pouvoir politique.

Le Pentagone est le siège du ministère américain de la défense. En 1971, un ancien militaire devenu consultant fait "fuiter", en direction du New-York Times son rapport de plus de 7000 pages dans lequel il souligne que depuis 1945 le pouvoir politique américain sait qu'il ne peut gagner au Viet-Nam. Au nom de la lutte contre le communisme,  des milliers de jeunes Américains y sont tout de même envoyés pour "sauver la face", au péril de leurs vies. Bien entendu, ce rapport est classé "top secret / confidentiel défense" et le Président Nixon demande la condamnation du journal.

Le Washington Post parvient, lui aussi, à se procurer le rapport, et se trouve confronter à un dilemme. D'un côté les financiers prônent la prudence, ayant peur de perdre des annonceurs, de l'autre la rédaction veut faire son métier journalistique. La propriétaire du journal est partagée, et Meryl Streep rend parfaitement ses hésitations. Elle risque la prison, ses avocats essaient de la dissuader,  et surtout la faillite de son journal si les actionnaires se retirent. La note féministe du film est claire.

Désavouant le tribunal local, la Cour suprême considère que la Constitution des USA donne la liberté d'informer, et donc de publier le rapport.

Nixon devra mettre fin à la guerre...et sera confronté aux révélations du Post sur le Watergate !

Aujourd'hui, le rapport est consultable librement aux archives nationales.

Difficile de maintenir le suspens quand on connait la fin de l'histoire, mais c'est possible grâce aux talents du réalisateur et des acteurs.

La réflexion sur les relations entre le pouvoir politique, les journalistes et les financiers propriétaires des journaux dépasse largement le cadre des USA.

Le film est pourtant tellement américain que dans la rétrospective historique depuis 1945, la présence de la France au Vietnam jusqu'en 1954 n'est même pas mentionné...

 

 

10:38 Publié dans Film, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinéma

27/01/2018

Viceroy's House

Le dernier Vice-roi des Indes

de Gurinder Chadha

avec Hugh Bonneville, Gillian Anderson

Produit par la BBC, en VOD

 

1947, après trois siècles de colonisation britannique, Lord Mountbatten est nommé vice-roi des Indes, le dernier, afin d'organiser le passage à l'indépendance de l'Inde.

Principale difficulté : les musulmans, emmenés par Jinnah, veulent leur propre pays. Nehru est prêt à leur accorder la partition, malgré l'opposition de Gandhi. Une romance entre un Roméo hindou et une Juliette musulmane souligne les drames de cette déchirure tant les populations sont entremêlées : 14 millions de personnes déplacées dont un million de morts. Le plus vaste nettoyage ethnique du XXe siècle qui n'en manque pas.

Les Français connaissent moins bien que les Britanniques cette page sombre de l'histoire contemporaine qui garde toute son actualité.

Jinnah était loin d'être un musulman très religieux quand il a fondé le Pakistan, pays aujourd'hui peuplé de trop nombreux ultra-religieux intolérants qui imposent leurs politiques, et parfois leur terrorisme. Intolérants à l'égard de ceux qui ne sont pas musulmans, mais aussi à l'égard de ceux qui sont minoritaires au sein de l'islam. Fonder un pays sur une base mono religieuse n'est peut-être pas une bonne idée...

Et à côté l'Inde qui était toujours tellement pluraliste,  est dirigée aujourd'hui par le parti nationaliste hindou...

Actualité également de voir ces réfugiés fuyant les violences...

 

09:19 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

21/01/2018

Le cerveau d'Himler s'appelle Heydrich

HHhH

de Cédric Jimenez

avec Jason Clarke, Rosamund Pike

adapté du livre de Laurent Binet HHhH, Goncourt du premier roman

en VOD

"Himlers Hirn heisst Heydrich" : le cerveau d'Himler s'appelle Heydrich. Tel était le surnom donné par les SS à Reinhard Heydrich. Les résistants le surnommaient "le bourreau de Prague."

La première partie est centré sur Heydrich, sa femme et ses enfants. Banalité du mal : bon père de famille d'un coté, horrible assassin de l'autre. Il organise les "einsatzgruppen" qui "nettoie" ethniquement la Pologne et les pays baltes après le passage de l'armée allemande. Un million de morts entre 1940 et 43. Sa récompense sera sa nomination à la tête de la Bohème-Moravie, puisque les Allemands ne veulent pas entendre parler de la Tchécoslovaquie, née du Traité de Versailles. Il organise la "solution finale" : l'extermination des Juifs dans des camps.

La deuxième partie est centrée sur l'attentat organisée par la résistance, thèque et slovaque,  visant à l'éliminer. Tout le monde connait la fin, puisqu'elle est historique, mais le film, comme le livre, n'en reste pas moins un excellent thriller historique mis en scène par Cédric Jimenez qui réalise habituellement des films policiers comme "La French".

Sur le même thème, je signale également "Prague fatale" de Philip Kerr. Son héros habituel, Bernie Gunther, suit les "einsatzgruppen" puis est appelé à Prague par Heydrich.

Deux livres à lire, un film à voir en VOD !

 

 

10:03 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

10/01/2018

Duo Deneuve/Depardieu

Bonne Pomme

de Florence Quentin

avec Catherine Deneuve, Gérard Depardieu

Guillaume de Tonguedec, Chantal Ladesous

en VOD

 

Gérard quitte son garage parce qu'il en a assez d'être pris pour une "bonne pomme", mais là où il s'installe il se fait avoir "jusqu'au trognon" par sa nouvelle voisine, une aubergiste jouée par Catherine Deneuve.

Film sympathique, mais pas vraiment une comédie. Malgré leur talent Deneuve et Depardieu ne parviennent pas à rendre crédibles leurs personnages.

Florence Quentin était la scénariste de "la vie est une long fleuve tranquille". Malheureusement son film n'est pas de la même veine.

 

15:56 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

07/01/2018

L'échange de princesses au cinéma

L'échange de princesses

Marc Dugain

avec Anamaria Vartolomei  Juliane Lepoureau

Lambert Wilson, Olivier Gourmet

 

Très belle reconstitution en costumes d'époque, avec de bons acteurs.

Un film ne peut jamais être la reconstitution complète d'un livre, lui même inspiré par des documents d'époque (mémoires du Duc de Saint-Simon et correspondance entre les cours de France et d'Espagne).

Le seul problème est que, si Juliane Lepoureau est parfaitement dans le rôle de l'Infante destinée à Louis XV à l'âge de quatre ans,  la ravissante Anamaria Vartolomei, qui a passé les 18 ans, n'a pas l'âge de la fille du Régent, mariée à l'héritier du trône d'Espagne à l'âge de 12 ans. Dans le livre elle découvre qu'elle saigne alors qu'elle est déjà en Espagne. Personne ne lui a expliqué ce que c'était que d'avoir ses règles. Malgré l'âge supérieure de l'actrice,  le film ne présente que des scènes très sages alors que Chantal Thomas écrit : "elle est à moitié folle". La future Reine d'Espagne se met nue à la fenêtre, elle se promène très dévêtue dans le parc. Son très bigot beau-père est outrée d'apercevoir sa toison pubienne. Elle copule avec domestiques et palefreniers. Tout ça dans le livre, pas dans le film. L'intérêt de ces scènes était de montrer la dégénérescence des Bourbons. Lambert Wilson surjoue un peu le rôle de Philippe V d'Espagne pour souligner à quelle point le système monarchique est atteint.

L'avantage du cinéma est de montrer de façon très crue ce que la littérature évoque : l'omni-présence de la mort, avec la rougeole et la variole qui déciment les familles en l'absence de vaccins et d'une compétence médicale, les médecins n'ayant pas beaucoup évolué depuis Molière.

Malgré ces réserves, un bon film.

 

08:29 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma