09/03/2018
Douleur de la séparation, douleur de l'attente
La douleur
Emmanuel Finkiel
d'après l'oeuvre de Marguerite Duras
avec Mélanie Thierry, Benoît Magimel, Benjamin Biolay
1944 : l'Allemagne est en train de perdre la guerre. La lutte contre la Résistance se fait féroce. Robert Antelme, résistant et mari de Marguerite Duras est arrêté.
Marguerite contacte un policier français qui travaille pour la Gestapo afin d'avoir des nouvelles de son mari, et lui faire passer quelques affaires. Ebauche de séduction de part et d'autre. Jusqu'au refus par Marguerite du deal proposé : le policier français promet de faire son possible pour que Robert ne soit pas déporté si Marguerite lui "donne" le chef du réseau de son mari, un dénommé Morland (François Mitterrand).
1945 : la guerre est gagnée, les camps sont libérés et les prisonniers commencent à rentrer en France. Trop lentement pour les familles qui attendent sans toujours savoir si l'être cher est toujours vivant. Douleur de l'attente pour Marguerite. Mitterrand envoie une équipe pour récupérer Robert qui git parmi les mourants, interdits de sortie en raison de l'épidémie de typhus dont tout le monde craint la propagation.
Marguerite ne veut pas voir Robert tant elle est effrayée par l'état physique dans lequel il se trouve.
Quelques mois plus tard elle demandera le divorce.
Mélanie Thierry est remarquable et nous fait sentir tous les sentiments par lesquels passe Marguerite.
Benoît Magimel, très "Français moyen" nous montre ainsi que les salauds pouvaient être des gens ordinaires, aimant la littérature.
Benjamin Biolay, plus connu comme chanteur, est également très bon.
08:27 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
03/03/2018
Jeanne Balibar incarne Barbara
Barbara
de Mathieu Amalric
avec Jeanne Balibar, César de la meilleure actrice
Prix Louis Delluc
Prix Jean Vigo
Prix "poésie du cinéma", "un certain regard", Cannes 2017
en VOD
Mathieu Amalric joue un cinéaste qui fait un film sur Barbara, vingt ans après la mort de celle-ci.
Jeanne Balibar est l'actrice vedette de ce film. Elle est prodigieuse, ne cherche jamais à imiter.
Elle nous montre la femme, avec toute sa sensualité, et son travail : composer, répéter, voyager...
10:39 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
22/02/2018
Confident Royal
Confident Royal
de Stephen Frears
avec Judi Dench, Ali Fazal
en VOD
En fin de vie, la reine Victoria, qui n'en peut plus de son veuvage et des charges de l'étiquette, se lie d'amitié avec un serviteur indien, qui plus est musulman.
Stephen Frears, 62 films en 51 ans de carrière, récompensés d'Oscars et de Césars, entre autres pour "Les liaisons dangereuses" et "The Queen" avec Helen Miren dans le rôle d'Elizabeth II, souligne, derrière l'histoire "fleur bleue", l'arrogance britannique. Arrogance sociale de la Cour qui ne peut accepter cette complicité entre la Reine et un serviteur. Racisme double envers un Indien musulman. Le futur Edouard VII n'est pas montré à son avantage.
Comme toujours le racisme et l'arrogance sont basés sur une méconnaissance profonde.
Judi Dench est remarquable.
11:43 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
28/01/2018
La réponse de Spielberg à Trump
Pentagone Papers
de Steven Spielberg
avec Meryl Streep, Tom Hanks
A Davos, qui n'est pourtant pas un repère de gauchiste, Trump s'est fait huer en s'en prenant, une nouvelle fois, à la presse.
Steven Spielberg raconte, sous forme de thriller politique un épisode important des relations entre la presse et le pouvoir politique.
Le Pentagone est le siège du ministère américain de la défense. En 1971, un ancien militaire devenu consultant fait "fuiter", en direction du New-York Times son rapport de plus de 7000 pages dans lequel il souligne que depuis 1945 le pouvoir politique américain sait qu'il ne peut gagner au Viet-Nam. Au nom de la lutte contre le communisme, des milliers de jeunes Américains y sont tout de même envoyés pour "sauver la face", au péril de leurs vies. Bien entendu, ce rapport est classé "top secret / confidentiel défense" et le Président Nixon demande la condamnation du journal.
Le Washington Post parvient, lui aussi, à se procurer le rapport, et se trouve confronter à un dilemme. D'un côté les financiers prônent la prudence, ayant peur de perdre des annonceurs, de l'autre la rédaction veut faire son métier journalistique. La propriétaire du journal est partagée, et Meryl Streep rend parfaitement ses hésitations. Elle risque la prison, ses avocats essaient de la dissuader, et surtout la faillite de son journal si les actionnaires se retirent. La note féministe du film est claire.
Désavouant le tribunal local, la Cour suprême considère que la Constitution des USA donne la liberté d'informer, et donc de publier le rapport.
Nixon devra mettre fin à la guerre...et sera confronté aux révélations du Post sur le Watergate !
Aujourd'hui, le rapport est consultable librement aux archives nationales.
Difficile de maintenir le suspens quand on connait la fin de l'histoire, mais c'est possible grâce aux talents du réalisateur et des acteurs.
La réflexion sur les relations entre le pouvoir politique, les journalistes et les financiers propriétaires des journaux dépasse largement le cadre des USA.
Le film est pourtant tellement américain que dans la rétrospective historique depuis 1945, la présence de la France au Vietnam jusqu'en 1954 n'est même pas mentionné...
10:38 Publié dans Film, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinéma
La réponse de Spielberg à Trump
Pentagone Papers
de Steven Spielberg
avec Meryl Streep, Tom Hanks
A Davos, qui n'est pourtant pas un repère de gauchiste, Trump s'est fait huer en s'en prenant, une nouvelle fois, à la presse.
Steven Spielberg raconte, sous forme de thriller politique un épisode important des relations entre la presse et le pouvoir politique.
Le Pentagone est le siège du ministère américain de la défense. En 1971, un ancien militaire devenu consultant fait "fuiter", en direction du New-York Times son rapport de plus de 7000 pages dans lequel il souligne que depuis 1945 le pouvoir politique américain sait qu'il ne peut gagner au Viet-Nam. Au nom de la lutte contre le communisme, des milliers de jeunes Américains y sont tout de même envoyés pour "sauver la face", au péril de leurs vies. Bien entendu, ce rapport est classé "top secret / confidentiel défense" et le Président Nixon demande la condamnation du journal.
Le Washington Post parvient, lui aussi, à se procurer le rapport, et se trouve confronter à un dilemme. D'un côté les financiers prônent la prudence, ayant peur de perdre des annonceurs, de l'autre la rédaction veut faire son métier journalistique. La propriétaire du journal est partagée, et Meryl Streep rend parfaitement ses hésitations. Elle risque la prison, ses avocats essaient de la dissuader, et surtout la faillite de son journal si les actionnaires se retirent. La note féministe du film est claire.
Désavouant le tribunal local, la Cour suprême considère que la Constitution des USA donne la liberté d'informer, et donc de publier le rapport.
Nixon devra mettre fin à la guerre...et sera confronté aux révélations du Post sur le Watergate !
Aujourd'hui, le rapport est consultable librement aux archives nationales.
Difficile de maintenir le suspens quand on connait la fin de l'histoire, mais c'est possible grâce aux talents du réalisateur et des acteurs.
La réflexion sur les relations entre le pouvoir politique, les journalistes et les financiers propriétaires des journaux dépasse largement le cadre des USA.
Le film est pourtant tellement américain que dans la rétrospective historique depuis 1945, la présence de la France au Vietnam jusqu'en 1954 n'est même pas mentionné...
10:38 Publié dans Film, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinéma