18/07/2020
Holodomor
L'ombre de Staline
d'Agnieszka Holland
avec James Norton et Vanessa Kinby
1933 : Gareth Jones, conseiller diplomatique du Premier ministre Lloyd George, devient célèbre par un entretien avec Hitler, réalisé par l'entremise de son patron. Il voudrait récidiver en allant à Moscou rencontrer Staline en personne. Il a des questions à lui poser parce que les chiffres donnés par la propagande soviétique ne peuvent pas être réels.
Bien entendu, les journalistes occidentaux doivent s'en tenir à la version officielle : la merveilleuse réussite du communisme sous la conduite de Staline.
Il décide de s'échapper pour découvrir la réalité ukrainienne. Et il découvre l'horreur. L'Holodomor, c'est 4 millions de morts en Ukraine, de faim et de froid, de 31 à 33. La météo n'y est pour rien. La faute repose sur la collectivisation à marche forcée, au détriment des paysans. Aujourd'hui, on parlerait de "crime contre l'humanité".
Ce film, monté comme un "thriller", est une leçon d'histoire sur le totalitarisme.
En second plan se trouve également le débat sur le rôle des journalistes face à la propagande. Ont-ils le droit de taire la réalité, par lâcheté, face à la propagande que certains appellent aujourd'hui les "réalités alternatives" ou les "fake news" ?
Le héros est un lanceur d'alerte avant l'heure. Mais qui se soucie du sort de l'Ukraine quand le danger nazi est à nos portes ? Gareth Jones sera assassiné deux ans plus tard...
19:07 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
15/07/2020
Mientras dure la guerra
Lettre à Franco
de Alejandro Amenabar
avec Karra Elejade
en VOD
Le film est sorti en France en mars de cette année. Aucune chance en salles, en raison du Covid 19 ! La VOD nous donne la possibilité de le voir dès à présent.
L'action se passe pendant l'été 36. Le célèbre écrivain Miguel de Unamuno est recteur de l'université de Salamanque. Républicain, il supporte mal l'instabilité de la IIe République espagnole et soutient la rébellion militaire, avec la conviction que celle-ci va rétablir l'ordre. La République le destitue de son poste de recteur. Il devient, malgré lui, une "prise de guerre" des insurgés qui lui restitue son poste de recteur de l'université.
Il est déstabilisé quand Franco devient monarchiste et ultra catholique. Comme d'autres sont tout autant perturbés au sein de la junte militaire. C'est que Franco a besoin d'alliés pour s'imposer comme chef de la junte, comme "caudillo", sur le modèle allemand. Des Allemands qui organisent un pont aérien pour amener sur le sol espagnol les troupes marocaines de Franco.
Quand ses amis les plus proches sont arrêtés, et éliminés, il est en plein désarroi face à la barbarie, en plein conflit intérieur. Il se rend compte qu'il est impossible d'opposer la force de l'esprit à la la force brute.
Il tente de démontrer aux fascistes le paradoxe de leur slogan "Viva la muerte" qui signifie en fait "mort à la vie", pour conclure, sous les huées : "vous vaincrez, mais vous ne convaincrez pas".
08:04 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
08/07/2020
Une femme d'exception, vibrante et passsionnée
Radioactive
de Marjane Satrapi
avec Rosamund Pike
Une femme de sciences, deux fois prix Nobel (physique et chimie), mais une femme amoureuse de son mari. Elle ne veut pas être sienne, mais veut partager sa vie avec lui. Jusqu'à l'accident qui sera fatal à Pierre Curie.
Un film féministe, mais sans excès.
Une femme de laboratoires mais qui mettra ses découvertes au service des blessés de la Première guerre mondiale, avec des voiturettes capables d'utiliser les rayons X. Et Marie Curie présente au Front.
Je suis plus interrogatif concernant les avancées vers le futur : Hiroshima et Tchernobyl. Marie Curie est-elle responsable de ces drames ?
Au total, un film qui se regarde avec plaisir. Sorti le 11 mars, mauvaise date, juste avant le confinement. Le cinéma de Sommières a eu la bonne idée de le reprogrammer.
11:53 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
16/05/2020
Une campagne électorale nouveau genre
Brexit, la guerre incivile
de Toby Haynes
avec Bénédict Cumberbatch, Rory Kianear
Ce film est passé totalement inaperçu en France. Il donne pourtant matière à réflexions.
Il relate la campagne "Leave" au référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, en 2016.
Et oui, déjà quatre ans, et ni les Britanniques, ni les Européens ne savent quelles seront leurs relations demain. En particulier dans le domaine commercial.
Pour vendre leurs produits dans ce grand marché continental les Britanniques devaient, et doivent toujours, respecter les normes européennes. C'est parce qu'ils voulaient avoir leur mot à dire dans l'établissement des normes européennes que les Britanniques ont adhéré, en refusant toujours une Europe plus intégrée. Etaient-ils vraiment dans l'Union européenne ? Pour eux pas d'Euro, pas de Schengen. Contrairement aux Norvégiens et aux Suisses.
Le film est un mixte entre images d'actualités et scènes jouées par des acteurs. Il montre les mensonges éhontés et assumés, totalement démagogiques des partisans du Leave.
Le plus flagrant est ce bus qui a circulé pendant toute la campagne avec écrit dessus : "Nous versons 350 millions de £ chaque semaine à Bruxelles, sortons et nous les verserons à notre système de santé". Bien entendu le chiffre n'avait rien à voir avec la réalité, et le NHS n'a pas reçu un penny supplémentaire depuis le référendum.
La campagne du Leave a joué sans scrupule sur la xénophobie. Elle osait affirmer : "70 millions de Turcs vont déferler sur l'Europe, et Bruxelles les encouragera". Nous avons eu droit au même type d'argument pendant notre référendum sur le projet de Traité constitutionnel. Pas une réunion publique sans que l'on me pose la question de la Turquie, alors que ce n'était pas la question posée...
Mais ce qui est le plus novateur dans ce film, est de montrer comment la campagne a utilisé,grâce à l'intelligence artificielle, par des algorythmes de la firme "Cambridge analytica" tous ce que nous postons sur Facebook, nos tweet, nos blogs. Pas besoin de chercher à convaincre les 2/3 d'électeurs convaincus, dans un sens ou dans l'autre, mais un ciblage pointu des électeurs indécis, et l'envoi de messages tout aussi ciblés pour les pousser à voter Leave. Pas de messages globaux. Encore moins de messages faisant appel à l'intelligence. Vous avez l'impression de ne plus avoir de contrôle sur votre vie dans ce monde globalisé ? C'est la faute de l'Europe ! Votez Leave ! et comment ensuite vous pourrez de nouveau avoir ce contrôle ? Ce n'est pas dit, bien entendu, mais le message démagogique est bien passé, même si ce n'était qu'à une petite majorité.
Cette campagne a servi de banc d'essai à la campagne présidentielle de Donald Trump, qui a utilisé les mêmes méthodes, avec une victoire marginale (avec presque trois millions de voix de moins que sa concurrente).
La prochaine fois chez nous ?
18:06 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, politique, brexit
11/04/2020
de Rostand à Cyrano
Edmond
d'Alexis Michalik
avec Thomas Solivérès, Olivier Gourmet, Mathilde Seigner, Tom Leeb
en VOD
Puisque les cinémas sont fermés, pourquoi ne pas voir en VOD des films récents ?
Edmond, c'est Rostand et le film, adaptation de la pièce de théâtre qui a obtenu cinq "Molière" en 2017 est un formidable "making of" de "Cyrano de Bergerac".
En raison du confinement et de la prescription de la prof de français de mon petit fils, j'ai revu, avec grand plaisir, le Cyrano joué par Depardieu. Dans la foulée, j'ai vu, avec non moins de plaisir, ce film centré sur Edmond Rostand qui avait moins de 30 ans quand il a écrit cette comédie/tragédie.
Olivier Gourmet est un formidable Cyrano, même s'il vampirise un peu le jeune Thomas Solivérès.
17:02 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma