23/09/2015
Crime à la thalasso
Thalasso-crime
Janine Teisson
éditions "chèvre-feuille étoilée"
Crime à l'institut de thalassothérapie de la Grande Motte. La fille de la victime est à son tour égorgée. Enfin, une employée de l'institut est tuée sauvagement sur la plage de Carnon.
Chacun sait qu'"un train peut en cacher un autre". Pareil pour les assassins ? Tueur en série ? Djihadiste ? Victime d'un pédophile ?
Les flics sont sympas et travaillent en équipe. Mais à la fin l'écheveau est démêlé par une femme qui a écrit de nombreux livres pour la jeunesse, avant de se lancer dans l'écriture de polars. Comme l'auteur !
17:08 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar
14/09/2015
Le sang des Hauteville -3
Les jardins de Palerme
L'épopée des Normands de Sicile (1130/1166)
Michel Subiela
J'ai lu 9121
Les descendants du petit seigneur normand d'Hauteville sont à présent bien installés en Sicile, Calabre et Pouilles.
Le royaume est prospère. Les tenants des différentes religions vivent en harmonie. Les musulmans n'ont pas seulement le droit de pratiquer leur religion, ils ont d'importantes responsabilités dans l'administration, tout comme les chrétiens orthodoxes, généralement grecs. Le roi peut compter sur sa garde africaine.
Malheureusement, l'intolérance religieuse progresse, aussi bien chez les chrétiens, avec Bernard de Clairvaux qui prêche les croisades contre les infidèles, "ces infidèles qui ont transcrit, pour nous les conserver, les écrits des philosophes et des poètes de l'Antiquité, que de l'autre côté de la Méditerranée, avec la montée en puissance des Almohades qui interdisent la traduction et l'étude des philosophes grecs. "La passion l'emporte sur la raison.", de part et d'autre. "Un homme de foi a-t-il besoin de lire autre chose que la parole de Dieu, qui ne se discute pas ?"
Les Normands ont renoncé à leur rêve de s'installer sur le trône de Constantinople, mais les relations restent difficiles.
Avec les papes, les relations fluctuent au fil des titulaires du poste, et dépendent beaucoup des rapports de forces, surtout quand le pape est appuyé par l'Empereur germanique.
Le livre est consacré au règne de Roger II, puis du plus jeune de ses fils, Guillaume 1er, après le décès de ses trois aînés.
Guillaume 1er, surnommé "le mauvais", par contraste avec son fils, Guillaume II, surnommé "le bon".
De retour de croisade, passent par la Sicile, le Roi Louis VII ( "un faible et un jaloux"), et son épouse Aliénor d'Aquitaine ("bien plus intelligente").
Comme dans tout épopée, il y a de l'amour, même si "le mariage est d'abord affaire d'alliance et de devoir" (comme dans toutes les monarchies d'Europe) des trahisons et des fidélités éternelles dans la lutte pour le pouvoir.
"On ne règne que par le verbe"
"Bienheureux l'homme qui, vivant, connaît déjà le reflet du paradis."
09:12 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
13/09/2015
Son seul amant est son royaume
Elisabeth Tudor
Nicolas Juncker
éditions Glénat, collection 13étrange
Bâtarde, fille d'Anne Boleyn, deuxième épouse d'Henri VIII qui l'a fait décapiter pour adultère.
Après la disparition de son demi-frère Edouard VI, et de sa demi-soeur Marie "la sanglante" qui ont régné avant elle, elle est la dernière des Tudor à pouvoir monter sur le trône. A part sa cousine Marie Stuart qui descend, elle aussi, d'Henri VII, dont la fille Marguerite s'est mariée avec le roi d'Ecosse.
"C'est par la Providence que cette couronne est venue sur ma tête. C'est par ma volonté qu'elle y restera."
L'opposition avec Marie Stuart se fait sur fond de guerre de religions : papistes, soutenus par l'Espagne et la France, contre anglicans.
"Plusieurs fois Marie Tudor, sa demi-soeur, proposa à Elisabeth de se marier à quelque prince étranger...en échange de sa liberté."
Comme à Marie Stuart, on lui reprochera de rester sans mari.
Avec le livre sur Marie Stuart, un diptyque en miroir croisé.
Avec la même conclusion historique : Elisabeth élimine Marie, mais c'est le fils de celle-ci qui montera sur le trône...
08:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire
28/08/2015
Un million de gouttes
Toutes les vagues de l'océan
Victor del Arbol
Actes noirs / Actes Sud
"La première goutte qui tombe est celle qui commence à briser la pierre.
La première goutte qui tombe est celle qui commence à être océan."
Ce poème russe revient à plusieurs reprises. Il éclaire le titre français, et plus encore le titre original espagnol : "un million de gouttes."
Un roman âpre qui, parfois, fait désespérer de la nature humaine. Tout le monde n'a pas la force d'être la première goutte qui commence à briser le totalitarisme.
Le livre commence par l'assassinat d'un enfant. Par noyade. D'autres exemples d'enfants martyrisés, violés, suivront.
Un flash-back nous amène dans la Russie stalinienne. La description de la déportation en Sibérie est souvent insoutenable.
Les camps français d'internement des républicains espagnols vaincus, en 1938, ne sont pas à la gloire de la France, même si ce n'était pas le goulag sibérien.
"Ils s'attendaient à être accueillis comme des héros proches du gouvernement du Front populaire, et au lieu de cela ils avaient trouvé une porcherie , des regards torves, la méfiance, les mauvais traitements et la pénurie."
"La force qui importait en ces lieux, celle de la peur. Celui qui parvenait à l'inspirer tenait les rênes."
Au fil de l'intrigue, les personnages se mettent en place, et les liens, parfois de haine, qui les réunissent. Jusqu'aux révélations finales.
Un vrai roman "noir", l'inverse d'un roman "à l'eau de rose".
"Les riches, en général, ne sont pas très attirants. Voilà pourquoi ils s'achètent de grosses voitures et de grosses maisons. pour qu'on regarde ce qu'ils possèdent, pas ce qu'ils sont."
"Les vieux ont le défaut de ne pas vouloir mourir quand ils prennent leur retraite."
"C'est sans doute cela devenir vieux : le corps qui devient l'ennemi, geignard, brisé, inutilisable."
"Ce ne sont pas les idées qui nous trahissent, mais les hommes qui les mettent en pratique."
"La mémoire est un paysage que chacun choisit de rêver ou de détester."
"Regretter le passé c'est courir après le vent."
"Le don de contempler est à la portée de tous, pas celui de créer."
18:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar
25/08/2015
Le plaisir malgré l'Eglise
Le plaisir au Moyen Âge
Jean Verdon
éditions Perrin
Le plaisir, au Moyen Âge comme à de bien d'autres époques, semble d'abord sexuel. La particularité du Moyen Âge est l'emprise de l'Eglise sur la vie des gens. Et, pour l'Eglise, la seule justification de la sexualité est la reproduction. Tout le reste est "adultère". "Les hommes d'Eglise du Moyen Âge mettent ce aspect au centre de leurs préoccupations." "La religion et son omniprésence ne peuvent que condamner comme péché, le plaisir, l'amour." "Le grand phénomène du Moyen Âge est l'omnipotence religieuse. Sa grande nouveauté est l'association du péché et de la chair."
Dans l'amour courtois, le soupirant est l'homme lige de la Dame, à l'instar du système féodal." "Ils se donnent tous les plaisirs, sauf celui de l'acte proprement dit." "Dans quelle mesure la littérature, reflet de l'imaginaire, correspond à une réalité ?"
L'Eglise interdit les rapports avec une femme enceinte, ou pendant ses règles, puisqu'il ne saurait être question de reproduction.
Ce n'est qu'à la Renaissance que Fallope mettra en évidence le lien entre le clitoris et un plaisir spécifique du sexe féminin."
"Dans les pénitentiels du Haut Moyen Âge, la masturbation ne semble pas tenue pour un très grave péché. Mais à partir du XIIIe siècle, les théologiens considèrent qu'il s'agit d'un vice contre nature, donc d'un crime." "Il faut s'en confesser expressément sous peine de damnation."
"Jusqu'au XIIIe siècle, l'homosexualité a tenu une large place dans l'Occident chrétien et n'a pas fait l'objet de virulentes condamnations." Au XIIIe siècle, "l'école de droit d'Orléans publie un code qui ordonne la castration à la première faute."
"Beaucoup d'homme souhaitent le coït pour éprouver du plaisir, et fort peu pour engendre des fils." Au XIe siècle, "la jouissance permet de vaincre le dégoût éprouvé par l'utilisation d'organes honteux."
Les plaisirs de la table arrivent, dans la condamnation, tout de suite après la sexualité. D'où les périodes de jeûne. Moins nombreuses, quand même, que les périodes d'abstinence.
"Les plaisirs issus des sens nobles, la vue, l'ouïe, peuvent être rapportées à Dieu." Mais pour "gagner la vie éternelle", "la souffrance signifie la rédemption."
"L'oeil est le miroir du coeur."
"Le plaisir ne rend esclaves que ceux qui le considèrent comme une fin en soi."
07:55 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire