11/03/2015
les mystères d'Henri de Toulouse-Lautrec
Toulouse-Lautrec
Scénario : Olivier Bleys
Dessin : Yomgui Dumont
Couleurs : Drac
Collection "Les Grands Peintres", éditions Glénat
Ce livre n'est pas une biographie d'Henri de Toulouse-Lautrec, mais une enquête policière (disparitions mystérieuses de jeunes femmes à Montmartre) à laquelle le peintre, qui fréquente assidument Le Moulin Rouge est mêlé.
On y voir Henri au milieu de ses amis, en particulier Oscar Wilde et la fameuse Goulue, souvent représentée dans ses toiles.
La, courte, biographie, se trouve en fin de volume. Elle n'est pas en BD.
17:18 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, peinture
07/03/2015
Un polar entre la Cisjordanie, Israël et la France
Une terre pas si sainte
Pierre Pouchairet
Jigal polar
Ancien commandant de la police nationale, chef de groupe aux stups, l'auteur nous fait vivre une enquête entre Nice et Naplouse, en passant par Jérusalem.
Les polices israéliennes, françaises et palestiniennes collaborent, plus ou moins, pour démanteler un réseau de drogues de synthèses. Et comme les polices se féminisent, certaines policières jouent un rôle prépondérant.
Terre sainte pour les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans, mais surtout terre de toutes les oppressions, de toutes les violences et de bien des trafics. Le tout raconté sur un rythme nerveux.
"Les fous de Dieu surfent sur la misère et le désespoir de certains de nos jeunes pour les enrôler et leur faire commettre des actes de barbarie qui permettent à l'Etat hébreu de jouer les victimes."
"Une société qui tient autant par l'aide internationale que par la corruption."
"Il est facile d'enrôler une jeunesse désoeuvrer et décourager et de canaliser l'énergie du désespoir".
"Des gens qui n'étaient pas des assassins préféraient laisser croire le contraire, ce qui leur conféraient un statut social de héros."
"Entrer en zone sous contrôle palestinien ne gênait personne, seules les bonnes âmes de la communauté internationale y trouvaient à redire." "Il y a des routes interdites aux Palestiniens en Palestine." "Nous sommes en Cisjordanie et c'est Israël qui tient la frontière."
"Il n'y a plus de permis de travail pour les Palestiniens, remplacés par des Africains qui font l'affaire."
"Les jeunes Palestiniens, sans espoir et acculés sur leur terre , étaient une menace pour Israël qui ne ferait qu'empirer tant qu'une solution durable ne serait pas trouvée. La force, dans le long terme, avait peu de chance de l'emporter et il n'était pas certain qu'une jeunesse israélienne, embourgeoisée, manie le bâton avec autant de virulence que ses parents, même si la violence avec laquelle Gaza avait été réprimée indiquait qu'il y avait de beaux restes chez certains."
"Il avait vécu dans la clandestinité, combattu et tué pendant deux décennies pour la liberté de son peuple et l'établissement d'une société démocratique. Au final, le Fatah était aujourd'hui corrompu jusqu'à la moelle et détenait un pouvoir illusoire sur une parcelle de terre grignotée jour après jour par de nouvelles colonies . La confiance de la population s'était détournée des politiques au profit des imams.
19:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar
05/03/2015
sic transit gloria mundi
Pompée, l'anti-César
Eric Teyssier
Eric Teyssier est Maître de Conférences à l'université de Nîmes, ville romaine s'il en est. Chaque semaine, dans "La Gazette de Nîmes", et sur les ondes de Radio France Gard, il propose une "minute romaine" qui permet de mieux connaître la Rome antique.
De Pompée on retient sa défaite ultime contre César, alors qu'il disposait de troupes plus importantes. Une défaite après des triomphes remarquables pour celui qui fut, à 23 ans le plus jeune général romain, surnommé "le Grand" à 25.
Pompée est une des derniers grands défenseurs de la République agonisante. "Un système oligarchique injuste, brutal et très fragile." "L'antique république n'est plus adaptée à la puissance impériale que les Romains ont forgée en quatre générations."
Jules César est un politique sans scrupule : issu de l'aristocratie, il devient le leader de la plèbe et, fort de ses victoires en Gaules, d'où il a ramené un million d'esclaves dont al vente remplisse ses caisses, il appuie son pouvoir sur le peuple de Rome.
Issu de la classe intermédiaire des "chevaliers", Pompée est méprisé par l'aristocratie, malgré plusieurs mariages successifs avec des filles de grandes familles (dont Julia, la fille de Jules César). Les sénateurs sont arc-boutés sur leurs privilèges de caste. "Les meilleures places et les premiers rôles sont réservés à une poignée de praticiens." "L'élite du Sénat s'enrichit énormément en dirigeant les provinces conquises." "Cette caste privilégiée confond la défense du système avec ses intérêts propres."
Pompée consul redonne au tribuns de la plèbe leur droit de véto et ils peuvent postuler de nouveau aux magistratures du cursus honorum. Mais Pompée est impuissant face à la démagogie violente des tribuns du peuple. Entre César et lui, représentant d'une aristocratie qui ne le considère pas comme l'un des siens, le peuple choisit César. Les deux rivalisent de dépenses pour offrir "du pain et des jeux", "ces deux substituts de la démocratie."
18:54 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
04/03/2015
du côté d'Anvers
Au bout de la Flandre
Jeroen Janssen
Grands reporters, Les Arènes XXI
Doel : un moulin classé monument historique, dominé par la tour de refroidissement d'une centrale nucléaire. La beauté tranquille des polders, à perte de vue, des digues, sur fond de hauts pylônes électriques, de docks et de raffineries. Le "plat pays" qui est le leur et des montagnes de conteneurs. Des grues, une usine pétrochimique.
Le port d'Anvers, le deuxième d'Europe, a besoin de s'agrandir. Personne n'a été exproprié, mais une société rachète tous les terrains qui pourront être utiles à l'extension de la zone portuaire. Les gens sont indemnisés et partent de leur plein gré. Les touriste viennent voir Doel en train de mourir.
21:54 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
27/02/2015
les tondues de la Libération
Et ils oublieront la colère
Elsa Marpeau
"Série noire" Gallimard
Un jeune prof d'histoire est assassiné. Il se passionnait (un peu trop ?) pour le sort des "tondues" de la Libération. "Entre 43 et 46, elles ont été à peu près vingt mille en France". Avec un exemple concret dans le village où il a été tué.
La gendarme chargée de l'enquête fait le lien entre le meurtre et les évènements de l'été 44.
Une enquête qui nous mène de surprises en revirements, mais en gardant en perspective la problématique des sentiments exacerbés dans ce moment historique fort, avec "le plaisir entier, intact, de blesser, de meurtrir, d'humilier". "A la mémoire collective de tous les boucs émissaires qui permettent aux autres de se croire plus forts." "Ressouder la communauté derrière un bouc émissaire. Créer un spectacle. Redevenir des vainqueurs après des années d'humiliation." "plus tard encore, la plupart d'entre eux désirent plus que tout oublier."
"Toutes les religions, musulmane, juive ou catholique, s'en sont prises à la chevelure féminine. Dès le premier Epître de saint Paul aux Corinthiens."
"J'aurais dû prendre un peu parti pour sa toison
J'aurais dû dire un mot pour sauver son chignon" (Georges Brassens, La Tondue)
"Comprenne qui voudra
Moi mon remords ce fut
La victime raisonnable
Au regard d'enfant perdue" (Paul Eluard)
"Il n'est pas interdit d'espérer qu'un gamin, parfois, ne hurle pas avec la meute et refuse de participer au massacre collectif." (à propos du harcèlement à l'école)
Mais tout est relatif : "pensez à d'autres pays où on se venge des crimes imputés aux femmes en les lapidant à mort."
18:01 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar