26/02/2015
Promenade en Equateur
Les vertiges de Quito
Didier Tronchet
"Grands reporters" , éditions Les Arènes XXI
L'Equateur n'est pas seulement une indication géographique, c'est également un petit pays andin, coincé entre le Brésil, la Colombie et le Pérou.
Sa capitale, Quito, est à 2.850 mètres d'altitude , accrochée aux flans d'un volcan...qui se réveille parfois, et qui tremble d'autres fois. Pas facile pour les avions de se poser ou de partir sur un terrain ainsi accidenté. Une ville très différente des autres capitales latino-américaines construites par les conquistadors selon des plans à damiers, impossible dans ce cas.
Je suis allé en Equateur, mais pas à Quito qui n'est pas la ville la plus importante du pays. C'est Guayalquil, un port important sur le Pacifique. Je suis également allé à Cuenca, vieille capitale inca, où j'ai visité une des dernières fabrique de "Panama". Car, peu de gens le savent, les vrais "panamas" ne sont pas fabriqués au Panama mais en Equateur... C'est également à Cuenca que je me suis fait agresser par un homme armé d'un couteau qui voulait que je lui remette mon portefeuille. Ce que je n'ai pas fait, utilisant quelques reliquats de mes années de karaté et de Tae Kwon do. Dans la BD, il arrive une aventure de ce genre à une de nos compatriotes. Elle a eu moins de chance que moi, puisque son agresseur, devant son refus, n'a pas hésité à lui tirer dessus. Elle est morte à l'hôpital , faute d'avoir encore sa carte de crédit sur elle...
Le dessinateur Didier Troncher vient du Pas-de-Calais, et je comprends qu'il ait été dépaysé, et fasciné, par ce pays, malgré la violence de la nature et des hommes.
16:21 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
21/02/2015
Deon Meyer au top de son art
Kobra
Deon Meyer
Policiers Seuil
Deon Meyer maîtrise l'art de l'action et du suspens. Le livre est haletant et ferait un très bon film. De la même veine que "13 heures".
Le plus qu'apporte Deon Meyer est, en toile de fond, l'Afrique du Sud post-apartheid, plus que jamais "arc en ciel", comme l'équipe de ses collègues ("Avec cette amabilité qui va de pair avec la culpabilité d'être blanc") Un pays menacé par la violence et la corruption, mais où les gens intègres, intelligents et dévoués sont majoritaires, où "il n'y a pratiquement pas de crimes contre les touristes.
Le scénario : un mathématicien a disparu, et avec lui une carte mémoire contenant un algorithme permettant de détecter, dans les millions d'échanges bancaires, les anomalies liées au blanchiment d'argent et au terrorisme...tout en préservant le respect de la vie privée des citoyens ordinaires. Un système trop performant qui révèle la puissance des groupes de pression, y compris sur les médias. Sans parler de la transparence des comptes publics..."Des preuves accablantes prouvant que le système bancaire a les mains sales" (et c'était avant HSBC) L'enjeu est de taille !
Un des livres que j'ai lu avec le plus de plaisir depuis plusieurs mois.
"Les flics ne grattent pas là où ça ne démange pas".
11:44 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar
15/02/2015
trafics au coeur de Paris
Sombre sentier
Dominique Manotti
Points, roman noir, P266
J'aime les livres de Dominique Manotti, agrégée d'histoire clairement engagée à gauche. Ses romans policiers, au style tranchant, parlent toujours des droits humains.
Celui-ci dénonce les trafics d'êtres humains, pour les faire travailler ou les prostituer. Mêmes filières que le trafic de drogue et d'armes, et de contrefaçon.
L'action se passe dans le quartier du "Sentier", dépassant les limites du IIe arrondissement sur le IIIe et le Xe.
"Une partie de la solution du problème est dans les pays d'origine. Il faut comprendre ce qui s'y passe si l'on veut arrêter les trafiquants ici."
"Quand on sait ce qu'on cherche, on court à l'erreur judiciaire"
"La classe ouvrière existe par sa solidarité collective, pas par ses martyrs."
"Une grosse affaire de drogue signifie beaucoup d'argent. Et beaucoup d'argent ça veut dire meurtres."
18:37 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar
11/02/2015
Venger Jaurès
La vengeance de Jaurès
Scénario : Fred Duval et Jean-Pierre Pécau
Dessin et couleur : Gaël Séjourné
éditions Delcourt
Ce que l'on sait : 1919 : l'assassin de Jaurès, Raoul Vilain est acquitté. Il trouve la mort quelques années plus tard, victime de tirs républicains. Cible ou victime accidentelle ?
Ce que l'on sait moins : le 7 avril 1919 la fédération socialiste de Corse vote une motion qui appelle "à rechercher et à punir les auteurs de la mort de Jaurès", et à constituer à cet effet un groupement opérationnel : "les Vengeurs de Jaurès."
La direction nationale de la SFIO ne donna pas suite à cette motion, mais elle constitue le point de départ de cette fiction : la SFIO fait assassiner Raoul Vilain, en Espagne, par un tueur corse. Bien entendu contre l'avis de Léon Blum.
"La politique consiste à choisir entre le désastreux et le désagréable" (Georges Mandel)
"Il faut savoir ce que l'on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de la dire. Quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire" (Georges Clémenceau)
21:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire
08/02/2015
Allemagne, 1926
Des hommes de tête
Richard Birkefeld & Göran HachmeisterLivre de poche policier n°33396
Un roman policier écrit par deux historiens allemands qui racontent l'entre deux guerres en Allemagne. J'ai adoré la "Trilogie berlinoise" de Philip Kerr, et tous les romans qui ont suivi, mais Kerr est écossais.
Deux champions de moto et concurrence pour le prix d'Allemagne de 1926. En concurrence également pour séduire la belle Théa von Bock. L'un est un hobereau, l'autre un ouvrier qui a fait toute la guerre de 14/18 ("Pas question de justifier toutes les bassesses et toutes les violences an nom du drapeau de l'honneur national.").
A chaque étape du championnat la police retrouve un cadavre décapité. La guerre a brouillé le sens de la valeur des vies humaines, "dans un monde où règnent les gros profiteurs de guerre et les lâches petits donneurs de leçons"..
Au delà de l'enquête, les auteurs nous font sentir la montée du fascisme et de la question raciale (la "pureté de la race" ; "La libération du droit à l'extermination des vies inutiles", pour reprendre le titre d'un livre paru en 1920). Le "honteux" Traité de Versailles et "les scélérats" qui l'ont signé sont vilipendés, et même assassiné comme Rathenau en 1922 . L'armée allemande ne saurait avoir été vaincue ! Elle a été victime du "coup de poignard des agitateurs judéo-bolchéviques". Tout est de la faute de la République...
"Comme au front. Soûl avant l'assaut, soûl pendant l'assaut, soûl après l'assaut. L'alcool aidait avant tout à vaincre la peur, puis la lâcheté, et, au bout du compte, il banalisait cette joie effrénée d'avoir survécu."
18:18 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature