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20/10/2012

peintre polisson ?

Fragonard

 

L'invention du bonheur

 

Sophie Chauveau

 

Editions Télémaque

 

 

J'ai découvert les livres de Sophie Chauveau en lisant ses excellentes biographies de trois peintres de la Renaissance florentine : Lippi, Botticelli et da Vinci.

 

Pour le "Siècle des Lumières", elle a commencé non pas avec un peintre mais avec Diderot. Elle revient à la peinture avec cette biographie de Fragonard. "Il a commencé à peindre en Marivaux des couleurs, il a fini en La Fontaine cynique après avoir été toute sa vie un Diderot du pinceau. C'est dire s'il a épousé son siècle."

 

 

"Le Progrès est l'idée neuve du règne de Louis XV"

 

"Le règne de la Pompadour a ouvert une ère de modernité et d'intelligence dans les arts."

 

"Il ne voit plus les choses qu'à travers du tableau qu'il pourrait en tirer"

 

"Très froissés mais toujours vides, les lits racontent à l'imaginaire des amours comblées."

 

 

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture

17/10/2012

Khadra adapté en BD

L'attentat

 

Scénario de Loïc Dauvillier, d'après le roman de Yasmina Khadra

 

Dessin et couleur de Glen Chapron

 

Editions Glénat, en partenariat avec "Courrier international"

 

 

Après Khadra adapté au cinéma, Khadra adapté dans une  BD particulièrement réussie.

 

L'histoire est poignante, mais sans pleurnicheries : un arabe israélien, chirurgien, opère en urgence les victimes d'un attentat suicide. Il apprend alors que la kamikaze n'était autre que son épouse. "Pourquoi une femme belle et intelligente, adulée par ses amies majoritairement juives, a pu tout remettre en question ?"

 

Il cherche alors à comprendre, se rend compte qu'il connaissait mal celle qui partageait sa vie, se rend compte également de toute l'ambigüité de sa situation de Palestinien si bien intégré dans la société israélienne.

"On ne survit jamais tout à fait aux affronts. Il n'y a pas pire cataclysme que l'humiliation.  J'ai voulu que tu comprennes pourquoi nous avons pris les armes, pourquoi les gosses se jettent sur les chars, pourquoi je veux mourir les armes à la main."

A la recherche de la cause de la décision de son épouse, il se retrouve en fait à la découverte de lui même.

 

 

"Il faut savoir regarder la mer, c'est un miroir qui ne sait pas mentir. Laisse la rumeur des flots absorber celle qui chahute ton intérieur".

 

"Et si on commençait à rendre sa liberté au Bon Dieu ? Depuis le temps qu'il est l'otage des bigoteries"

 

 

08:03 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

16/10/2012

Scandaleuse fédération PS du Pas-de-Calais ?

La Fédé

 

Comment les socialistes ont perdu le Nord

 

Nord-Pas-de-Calais : la longue histoire d'un scandale

 

Benoît Collombat et David Servenay

 

Editions du Seuil

 

 

L'exemple même du livre qui ne tient pas la promesse de ses sous-titres racoleurs.

D'abord, jusqu'à preuve du contraire, les socialistes n'ont pas perdu le nord. Ils n'ont pas perdu non plus le Pas-de-Calais, et c'est de la "fédé" de ce département dont il est question.

Faire l'amalgame entre Dalongeville, maire, heureusement éphémère et malheureusement socialiste,  d'Hénin-Beaumont, et les péripéties du grand stade de Lille est tout simplement malhonnête,  intellectuellement.

Voir une organisation quasiment mafieuse derrière nos petites fêtes des "Amis de la Rose" est tout simplement grotesque. Illégal ? Interdit de l'utiliser pour des campagnes électorales ? C'est ce que j'ai découvert. L'argent que nous avions mis de côté a été intégralement versé au "Secours populaire", qui en a été bien content.

 

A tout seigneur, tout honneur, le livre commence par un chapitre sur Daniel Percheron, longtemps le "patron" de la fédé. Chapitre qui finit par reconnaître qu'en cinquante ans de vie politique, il ne peut être reproché à Percheron aucun enrichissement personnel. "L'homme n'est pas attiré par les signes extérieurs de richesse".  J'ai connu Daniel il y a plus de trente ans. C'est un homme cultivé, drôle, généreux, toujours prêt à aider, ayant une connaissance approfondie, géographique et historique de "son" terroir. Ayant pour obsession la défense des intérêts du Parti...et du Pas-de-Calais ! C'est peu dire que ses successeurs n'ont pas été à la hauteur de l'héritage.

Il est reproché au Président de la Région d'employer des amis politiques. Un des exemples repris à plusieurs reprises est celui de Bruno Magnier, maire de Saint-Omer, présenté comme un "recalé du suffrage universel". Bruno n'a été candidat qu'une fois, c'était à la mairie de Saint-Omer, et il a gagné. Bruno avait un métier, difficilement compatible avec ses responsabilités d'élu. En France les maires reçoivent une indemnité, pour les indemniser de leurs dépenses, mais pas de salaire. Tous les cadres de la mairie touchent bien plus que lui. C'est pour cela qu'il y a tant de retraités parmi les maires de France. Le Conseil régional rétribue les compétences de Bruno Magnier, probablement avec un horaire aménagé. Je ne trouve pas cela scandaleux.

 

Le livre s'étend longuement sur le cas de Jean-Pierre Kucheida, maire de Liévin. Il aime trop les bons restaurants. Il a eu le tort d'utiliser une carte de crédit d'un organisme de logement social. Même s'il a tout remboursé, les électeurs ne lui ont pas pardonné. Il a été puni par le suffrage universel. Du côté de la justice, Kucheida a bénéficié d'un "non lieu", et les journalistes auteurs du livre ont été condamnés pour diffamation.

 

La "fédé" du Pas-de-Calais, malgré l'autorité de Percheron, qui n'a jamais été de l'autoritarisme, n'a jamais été d'un seul bloc. Le livre parle surtout de l'ex bassin minier. Mais les "bagarres" entre Lens et Liévin ont toujours été homériques. Et les "gens de la côte" ne sont pas ceux du bassin minier, comme ceux de l'Arrageois ne sont pas ceux de l'Audomarois. Alain Richard, que je connais bien, parle de transformation de la "fédé" en "willayas". C'est vrai, et cela est du au Premier secrétaire fédéral de transition,  Serge Janquin,  qui considérait que "charbonnier est maître chez lui", et que chaque député était libre d'interpréter à sa façon les décisions du parti.

J'ai appris à mes dépends que, contrairement à Daniel Percheron, il n'était pas de parole.

 

J'ai été surpris de lire qu'une militante aurait été victime de discriminations parce qu'elle faisait campagne pour le "non" au référendum sur le Traité constitutionnel européen. Je connais l'exemple d'un contractuel du Conseil général ayant reçu un "rappel à l'ordre" pour "manquement au devoir de réserve" pour avoir fait campagne pour le "oui". Après 17 ans de loyaux services, son contrat n'a pas été renouvelé l'année suivante.

Les cadres de la "fédé" et des sections sont souvent des salariés de collectivités territoriales, dont les élus n'ont pas une position monolithique. 

 

Il est beaucoup question de fausses cartes qui seraient payées par les élus. Si ce phénomène existe, ce n'est pas l'essentiel. Effectivement, à comparer le nombre d'adhérents dans chaque commune, il est facile de voir celles qui ont un maire socialiste et les autres. Mais, dans la commune de l'Essonne où j'étais élu dans les années 80, j'ai vu la section du parti communiste divisée par dix en quelques années après la perte de la ville par ce parti. Cela s'appelle le clientélisme, et n'est propre ni au PS, ni au Pas-de-Calais.

 

Des élus socialistes du Pas-de-Calais ont été victimes des emprunts que l'on qualifie aujourd'hui de "toxiques", proposés par les banques, en particulier Dexia. S'ils étaient seuls dans ce cas, Dexia n'aurait pas fait faillite !

 

Les auteurs cherchent à démontrer que le Front National fait sa pelote des faiblesses du PS. Cela est peut-être partiellement vrai, mais ce que le livre ignore totalement, c'est la lutte politique menée, à partir des années 70, par Percheron et sa "bande" pour reprendre, une à une, par le quadrillage du territoire,  toutes les places fortes du PC, en particulier dans le bassin minier, et que l'électorat protestataire communiste est souvent passé directement à l'extrême droite.

Et comment analyser la quasi disparition de l'UMP ?

 

09:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

13/10/2012

Nicolas Le Floch enquête dans le monde diplomatique

L'enquête russe

 

Jean-François Parot

 

Editions JC Lattès

 

 

Paris, 1782

 

Un peu plus de dix ans que Jean-François Parot nous raconte les enquêtes du "commissaire au Châtelet" Nicolas Le Floch, de plus en plus Marquis de Ranreuil (premier ouvrage : "L'énigme des Blancs-Manteaux",  en 2000).

 

Ses aventures se déroulent sur plus de 20 ans, et contrairement à des héros qui ne vieillissent pas, comme San Antonio ou Astérix, Nicolas prend de l'âge,  et son fils arrive à l'âge adulte. Seule son "amoureuse", Aimée de d'Arranet semble demeurer en sa prime jeunesse.

 

Le commissaire sème les morts sur sa route, comme d'habitude, et ceux-ci sont liés à la visite à Paris, dans un incognito très relatif, du futur Tsar Paul 1er, fils de la "grande" Catherine II. Le tsarévitch craint pour sa vie. Il sait que sa mère a fait assassiner son père. Il mourra étranglé, mais pas à Paris, et pas par la volonté de sa mère,  disparue cinq ans avant lui.

 

Jean-François Parot, diplomate aujourd'hui à la retraite nous explique le jeu des alliances et des manœuvres : la France qui soutient les "Insurgents" américains contre l'Angleterre,  les Américains qui cherchent à acheter des armes à la Russie, la Russie qui tente d'entrer dans le jeu en se posant comme médiatrice entre l'Angleterre et ses colonies qui réclament l'indépendance. Tout cela se terminera l'année suivante, 1783, par un Traité d'indépendance des 13 colonies américaines fédérées, signé à Versailles.

Parot nous décrit Vergennes, ministre des affaires étrangères, en pleine action avec les ambassadeurs à Paris de la Russie ("Il tentait de recruter des familles des Cévennes et du Languedoc afin d'établir des plantations de mûriers à vers à soie dans les parties méridionales de la Russie !),  et du Congrès américain, Benjamin Franklin, pour qui l'auteur semble avoir peu de sympathie.

"Dans le concert des puissances, nulle n'est amie d'une autre ; il n'y a que les intérêts qui priment".

 

Les espions sont également à l'œuvre, au risque de quelques meurtres. Au point qu'à la fin je ne savais plus très bien qui a tué qui et pourquoi. Mais cela n'a guère d'importance, car tout cela est raconté dans la langue patinée de Parot, qui doit semblée être une langue étrangère à nombre de nos jeunes contemporains, et qui nécessite d'avoir le dictionnaire à portée de la main ("il me prodiguera un apozème et débitera des apophtegmes").

 

1782, l'année de la parution des "Liaisons dangereuses" de Choderlos de Laclos. Sent-on venir la Révolution ? "Notre société, même si elle a atteint un niveau de progrès et de lumières inégalé, reste incertaine, instable, mouvante, hantée d'espoirs et de craintes. Aucune position n'est assurée. Les réformes pour renflouer la vieille machine de l'Etat monarchique échouent les unes après les autres."  

 

A quel moment se déroulera la prochaine enquête ? 1785 ? Le commissaire sera-t-il chargé d'éclaircir la trop fameuse affaire du "collier de la Reine" ?  Une reine pour qui il semble prêt à mourir. Que fera le marquis de Ranreuil après 1789 ?

 

 

"Existe-t-il de plus grande disgrâce que celle de n'être point satisfait de sa vie ?"

 

"La vérité n'est pas courtisane"

08:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature

10/10/2012

De la Bastille à Bagdad en BD

Petite histoire du monde moderne (2)

 

De la Bastille à Bagdad

 

Larry Gonick

 

Editions "Vertige graphic"

 

 

Pas de "vertige graphique", mais des petits dessins en noir et blanc.

 

Comme avec le premier volume, cette vision de l'Histoire nous sort du nombrilisme français et même européen. L'Histoire du monde se déroule autour du globe, en particulier en Asie, où les relations conflictuelles entre le Japon et la Chine sont toujours d'actualité.

L'Afrique n'a droit qu'à quelques pages, mais elles dénoncent bien le système colonial.

Les inventions scientifiques ont également droit à leur chapitre.

 

Trois siècles en 250 pages de quelques cases, la vision est forcément réductrice. Parfois trop, comme l'analyse de la Révolution française, qui touche à la caricature.

L'auteur est plus à l'aise pour parler du libre-échangisme commercial et de ses effets, par exemple la "traite" des esclaves.

J'ai bien aimé également l'histoire de l'indépendance d'Haïti, et la lutte de Miranda pour les indépendances sud-américaines, avant San Martin et Bolivar.

Le livre se termine par le 11 septembre et la guerre d'Afghanistan.

 

L'ironie est toujours présente, ainsi que la volonté d'être humoristique.

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd