21/07/2010
à propos de la Burqua
Burqua fashionista
Peter de Wit
Editions "presses de la cité"
La burqua a beaucoup fait parler d'elle. Au point d'amener le gouvernement et le parlement à légiférer. Et-il possible de conduire avec une burqua ? Et de faire du vélo ?
Le dessinateur néerlandais Peter de Wit, venant d'un pays où l'intégration des immigrés est également en débat, au point de provoquer une forte montée de xénophobie, a choisi de traiter la question par l'humour.
La couverture, représentant une burqua "Burberry", est irrésistible.
L'obscurantisme, le machisme sont les cibles privilégiées.
Sous la burqua, l'éternel féminin se retrouve vite, et l'humour aussi...
08:09 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
17/07/2010
$ave more
$avemore
Sean Doolittle
Rivages / Noir
$avemore (économisez plus) est le nom d'un hypermarché d'Ohama, petite ville américaine, à la limite de l'Iowa, pas très loin de Chicago.
C'est là que se retrouvent une jolie caissière et un flic mis au rencart par sa hiérarchie, pour raisons disciplinaires.
Leur vie bascule le jour où la jolie caissière, lasse d'être frappée par son amant, tue celui-ci, et le flic, antihéros, décide de jouer le "nettoyeur" pour effacer les traces.
Ce n'est donc pas un roman policier dans lequel on se demande "qui a tué ?", mais le lecteur se demande si le gentil va s'en sortir ("Comment connaître le nombre de variables en jeu ?"). Car les péripéties s'enchaînent à une cadence accélérée, qui tient en haleine, et donnerait un excellent scénario de film.
08:31 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
14/07/2010
Gloria, femme moderne
Gloria va à l'essentiel
Marianne Maury Kaufman
Editions Delcourt
Si, le dimanche, vous lisez le journal, à Paris "Le journal du dimanche", en province votre quotidien habituel, vous avez droit au supplément "Fémina" que vous lisez certainement, même si vous êtes un homme. Et dans ce supplément, en page 2, une petite bande dessinée qui met en scène une jeune femme de 40 ans, hyper speedée, élevant, seule, un ado.
Gloria va à l'essentiel, et l'essentiel, c'est l'amour, donc les mecs et les copines, l'eau fraîche, et donc un peu "la fraîche", donc l'argent. Et puis, il faut bien penser un peu à soi, et donc à ce que l'on va se mettre pour sortir.
Il y a le chocolat, internet, le coiffeur, l'horoscope, les courses, la télé, le psy, le repassage...et le fils adolescent !
C'est drôle, ironique et tendre, éternel dans les problèmes et contemporain dans les situations.
08:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
10/07/2010
Fakirs
Fakirs
Antonin Varenne
Editions Viviane Hamy
Deux personnages très forts, qui finissent par se rencontrer, puisque le hasard n’existe pas :
- Un officier de police, ancien major de sa promotion, à la limite de la folie et, relégué par la hiérarchie au service des suicides. S’il découvre que le suicide n’en est pas un, l’affaire lui est retirée.
- Un fils de soixante nuitards, auteur d’une thèse de psychologie comportementale, et revenu, avec arc et flèches, dans un typee, dans le lot, où ses parents avaient tenté de créer une communauté.
Personnages décalés et sympathiques qui affrontent les dures réalités de la vie et de la mort. En particulier celle d’un « fakir », drogué et suicidaire, rescapé de la guerre du Golfe, se produisant dans une boîte pour voyeurs aimant voir le sang coulé (« le commanditaire, le vrai tueur, c’est toujours le public »).
Super bien écrit, d’une grande humanité, très critique à l’égard des pratiques sado-maso, mais d’un pessimisme morbide, donc à éviter si vous avez le moral dans les chaussettes.
« Pour les humbles, l’humiliation est un premier pas vers la reconnaissance ».
« C’est quoi l’accent de ces mecs, d’où ils viennent ? - De la banlieue, ce n’est pas vraiment un pays ! »
« Donner des ordres, c’est être le dernier à pouvoir y désobéir. Ce n’est pas une responsabilité de grand homme, c’est une pathétique illusion de pouvoir. »
08:56 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
03/07/2010
Galadio
Galadio
Didier Daeninckx
Editions nrf Gallimard
Daeninckx de la série noire à la « blanche » de Gallimard, pour raconter l’histoire d’un métis.
Nous avons tous appris au lycée qu’entre les deux guerres mondiales, l’armée française avait occupé la Ruhr, en réaction à l’absence de paiement des dédommagements prévus par le Traité de Versailles.
Galadio nous raconte que, qui dit armée française, dit soldats « coloniaux » (les fameux « tirailleurs sénégalais », qui, bien évidemment, n’étaient pas tous Sénégalais). Tout naturellement, il y a eu des histoires d’amour entre les soldats, même noirs, de l’armée d’occupation et de jeunes femmes du pays. Tondues au départ des troupes étrangères, comme il se doit dans un monde de salauds. Des enfants sont nés, comme Galadio. Après la prise du pouvoir par les nazis, ces enfants, symboles de « l’avilissement du sang aryen » ont subi un sort guère plus enviable que celui des juifs.
Le voyage initiatique de Galadio/Ulrich nous conduit dans l’Allemagne hitlérienne, en Afrique coloniale, puis dans l’Allemagne « libérée » du joug nazi, mais détruite.
Un petit livre par le nombre de pages, mais grand par les idées qui le sou tendent. A la fois sensible, émouvant, intéressant pour l’arrière plan historique : excellent !
Juste une toute petite remarque : la Tanzanie n’a existé qu’au moment de l’indépendance, par l’union du Tanganyika, colonie allemande et de Zanzibar.
«L ‘habit ne fait pas le blanc »
11:14 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature