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24/04/2010

voyage, littéraire, en Islande

Hypothermie

 

Arnaldur Indridason

 

Editions Métailié noir

 

 

Un volcan qui entre en éruption, et dont les cendres paralysent le trafic aérien du monde entier. Cela pourrait être le début d'une (science) fiction. Ce n'est qu'un prétexte pour retrouver le très islandais commissaire Erlendur, son rythme tranquille et ses enfants à problèmes.

 

J'avais beaucoup aimé "La voix", grand prix de la littérature policière en 2007, et "L'homme du lac", "prix du roman policier" en 2008.

J'ai été déçu.

Les histoires de revenants ne sont généralement que des histoires à dormir debout qui ne sont prétextes qu'à l'invraisemblance.

Le thème des personnes qui disparaissent sans laisser de traces méritait mieux que d'être connexe à l'enquête principale.

 

08:11 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

22/04/2010

"pas très catholique", florilège d'expressions françaises

Trêve de balivernes

 

Pour en finir avec l'hypocrisie

Un discours pas très catholique

 

Georges Frêche

 

Editions Héloïse d'Ormesson

 

 

"Un vrai projet pour décomplexer la gauche et lui apporter du sang neuf".

Des complexes, Georges Frêche ne semble pas en avoir.

Ce livre, d'une centaine de pages, sent plus le dictaphone que la plume sergent major.

Lancé pendant la campagne des élections régionales, il obtient, parait-il,  un succès trois fois supérieur au livre de François Hollande, même en dehors du Languedoc-Roussillon.

 

Frêche donne une leçon de réalisme, pour ne pas dire de cynisme, politique : les principes du judo appliqués à la médiatisation : il profite,  sans état d'âme,  des décisions prises, à contre temps,  à son encontre par les dirigeants du PS, ce qui lui permet de se donner une posture de héros de la province contre les élites parisiennes.

Lui, le professeur agrégé de Droit, revendique sa "beaufitude". Et ça marche !

"Qu'est ce qu'une idée si on n'a pas le pouvoir de la réaliser ?"

 

Sa  proposition politique est simple (simpliste ?) et peut trouver un écho au lendemain des élections régionales. Il dit au PS : au lieu de "penser global, agir local", inversons la logique : réfléchissons à ce qui marche localement, régionalement, pour en tirer des conséquences pratiques pour élaborer nos propositions nationales.

Un peu dans la ligne d'une autre Présidente socialiste de Région.

 

Sa proposition économique est tout aussi simple (simpliste ?) : "Le vrai pouvoir économique de demain, ce sera la matière grise. Après la révolution industrielle est venu le temps de la révolution intellectuelle. C'est le seul moyen de garder le cap sur l'égalité des chances".

 

 

"Je hais l'injustice. Je n'accepte pas l'ordre des choses. C'est pour cela que je suis profondément de gauche".

 

"André Malraux a dit qu'un homme était la somme de ses actes. Aujourd'hui, il semble qu'il ne soit plus que le produit de son image".

"La société du spectacle, pour moi, c'est trois mots : émotionnel, instinctuel, volatile".

 

"Pour pouvoir faire de la politique en homme libre, il faut gagner sa vie par ailleurs."

 

"Le monde de la politique est sanglant. Il s'y passe de drôle de choses. Des chausse-trappes, des croche-pieds, des faux-semblants, des sous-entendus, des insinuations, des interpellations, des calomnies, des injures, des coups bas, des lynchages, des mises à mort, et même des traversées du désert. Si vous avez décidé de faire carrière sous les feux de cette rampe là, vous passerez à la casserole tôt ou tard".

 

08:12 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

17/04/2010

Paris blues

Paris blues

Maurice Attia

Editions « Babel noir »

 

Les années 69/70 comme vous y étiez, et, presque, comme nous aurions pu les vivre, entre l’université de Paris VIII, construite en quelques mois dans le bois de Vincennes, que j’ai bien connue,  et le quartier des Halles, que je connais bien aujourd’hui, qui,  alors,  risquait de mourir du départ des pavillons Baltard.

 Promenade littéraire et policière,  entre la « Gauche prolétarienne » et les relents de l’OAS, entre la naissance des sex-shops et des films pornos et les tendances de la nouvelle psychiatrie alternative.

Nous connaîtrons,  à la 500e page,  qui a assassiné le projectionniste du département « cinéma » de la fac, mais ça fait longtemps que l’on s’en fout un peu, emmenés sur de multiples chemins de traverse, ayant compris que là n’était pas l’essentiel.

Un polar politique et intello, qui cite Camus, Céline et quelques autres, et, bien entendu un certain nombre de cinéastes, à commencer par Godard. Bref, un polar sur mesure pour moi !

Les petits bémols :

1) Tout le monde sait maintenant que le ministère de l’intérieur n’avait pas besoin d’un flic du commissariat de Vincennes pour infiltrer la « Gauche prolétarienne », et l’utiliser contre la gauche parlementaire, en utilisant ses infiltrés comme provocateurs, justifiant ainsi les mesures répressives et parfois un peu liberticides.

2) Le cliché selon lequel les étudiants de Vincennes s’auto-attribuaient leurs diplômes est peut-être vrai pour le département cinéma, pas pour les départements habilités à délivrer des « licences d’enseignement », comme l’Histoire, la géographie, les lettres…

Jacques Marseille, qui vient de décéder,  ne bradait,  pas plus que les autres,  ses « unités de valeur » d’’histoire économique. Ce qui est vrai c’est que pour nous, les étudiants salariés, il y avait des cours jusqu’à 21 heures, et également le samedi.

La « GP » n’était qu’un des groupuscules gauchistes parmi d’autres, et le PC était assez puissant. Le PS n’existait pas encore, et j’avais autre chose à faire qu’à militer à la fac…

Mon seul regret, puisque nous avions l’obligation de sortir un peu de notre spécialité,  est de ne pas avoir pris quelques « unités de valeur » justement en cinéma, en informatique, en urbanisme, non pas pour avoir plus facilement mon diplôme, mais pour élargir mon horizon trop littéraire. Dans une autre vie ?

« N’était-ce pas légitime de rêver à 89 quitte à finir en 69 ? »

« Mes tripes se sont réchauffées à la mode de « quand ? »

« Les femmes allaient plus facilement vers les chefs, qu’ils soient gauchos ou fachos »

« Les femmes adorent les hommes fragiles, surtout s’ils ont l’air forts »

« Débandade du matin, chagrin »

« L’Histoire parle plus souvent des hommes politiques et des soldats que des gens »

 

« La révolution est un drame passionnel » (Mao)

« Est-ce que vous vous êtes aperçu à quel point il est rare qu’un amour échoue sur les qualités ou les défauts réels de la personne aimée ? » (Lacan)

« Parce que la vie n’a pas de sens, il faut lui en donner un » (Camus)

« Tout a été dit, mais il est important de répéter, car tout le monde a oublié » (Gide)

« La guerre n’est pas une aventure, la guerre est une maladie, comme le typhus » (Saint-Exupéry)

« Ne vaut-il pas mieux tomber entre les mains d’un meurtrier que dans les rêves d’une femme en rut ? » (Nietzsche)

08:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

14/04/2010

Lulu, femme nue

Lulu

Femme nue

Etienne Davodeau

Le récit complet en deux volumes

Prix du public à Angoulême

Editions Futuropolis

 

Pas de femme(s) nue(s) dans cet album, mais une femme, mère de famille, la quarantaine, qui a besoin de respirer et qui part. Pas par haine ni par colère : elle sait qu’elle reviendra, vers son mari, et surtout vers ses enfants, mais elle a  besoin de vacance(s).

Surprise par sa propre audace, elle fait de drôles de rencontres qui lui donnent une autre vision de son monde et de sa vie. Expérience qu’elle voudrait transmettre.

Le scénario est original, le dessin classique, les couleurs tendres, comme Lulu.

Un cadeau parfait pour la « fête des mères », pour les mères qui aiment les BD…

 

08:28 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd

10/04/2010

un polar sud-africain

Lemmer l’invisible

Deon Meyer

Points policiers P2290

Sélection 2010 « Prix du meilleur polar des lecteurs de Points »

 

L’actualité récente rappelle que la violence héritée du temps de l’apartheid (« le développement séparé ») est encore très présente.

La Coupe du Monde de foot approche : bon prétexte pour se plonger dans l’ambiance sud-africaine, avec cet excellent « polar ».

Lemmer (c’est son nom) est garde du corps. Il y en a de deux catégories : les dissuasifs, massifs, et les « invisibles » spécialisés dans l’observation,  afin de prévenir les dangers.  Garde du corps, pas détective, mais il voudra remonter à la source de la souricière qu’il n’a pu éviter à sa cliente.

Une évocation crédible : l’implication de services spéciaux sud-africains dans « l’accident » d’avion ayant coûté la vie au premier Président du Mozambique indépendant : Samora Machel. Nous n’allions quand même pas imaginé que Nelson Mandela, alors en prison, a fait assassiner le mari pour pouvoir épouser la veuve…

 

« La première chose qu’achète un riche Afrikaner, c’est de plus gros nichons pour sa femme. La deuxième chose, une paire de lunettes de soleil hors de prix (avec le nom de la marque bien en vue) qu’il n’enlève que quand il fait totalement nuit. Cela lui sert à instaurer une première barrière entre les pauvres et lui ».

« Les hommes riches commettent tous la même erreur : ils pensent qu’on les respecte pour eux-mêmes »

« Celui qui éprouve le besoin de dire : « je ne suis pas raciste mais… » en est un. »

« Quand est-ce qu’on aura enfin oublié la race ou la couleur pour s’occuper simplement de ce qui est bien ou mal ? »

« Le tourisme est devenu l moteur de notre pays, une industrie plus importante que nos mines d’or. »

« Je caressais son corps centimètre par centimètre, jusqu’à ce que le désir l’embrase, telle une oursonne achevant son hibernation »

« On ne peut être humain qu’à travers les autres. Voilà ce que doit chercher l’homme blanc en Afrique. S’il ne trouve pas, il restera pour toujours un étranger »

« Les assassins de l’Histoire étaient tous de petits hommes agités »

08:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature