24/07/2010
Katiba
Katiba
Jean-Christophe Ruffin
Flammarion
Katiba pourrait être un joli prénom féminin.
Une « Katiba » est un camp d’entraînement pour jihadistes des groupes d’ « Al Quaida au Maghreb Islamique ».
Ces camps sont généralement situés dans cette zone désertique du Nord de la Mauritanie, du Mali, du Niger, du Tchad, du sud de l’Algérie, pays d’où vient la dénomination.
L’actualité vient de nous rappeler l’existence de ces groupes armés, puisque l’armée mauritanienne vient de détruire une de ces bases, avec l’aide logistique de l’armée française, et selon des renseignements fournis par les Américains. On connaît mal le rôle que les Algériens ont joué dans l’opération.
Dans le roman, c’est l’armée algérienne qui lance ses commandos, en collaboration avec une officine privée de « sécurité ».
C’est le reproche qu’il est possible de faire à se roman, par ailleurs facile à lire : il glorifie un peu trop, à mon goût, les services spéciaux algériens, et la privatisation du « renseignement », l’un comme l’autre ne méritant peut-être pas autant d’honneurs…
L’auteur, qui n’avait pas encore été viré de son poste d’ambassadeur au Sénégal (« Comme un con, j’ai cru le Président quand il a dit qu’il allait mettre fin à la Françafrique »), défend la politique de « Sarko l’Américain » : « Les Français ont compris qu’ils devaient compter sur les Américains pour leur sécurité ».
Il y a de l’action, des rebondissements, du suspens jusqu’à la fin, des agents doubles, des histoires d’amour : tout pour faire un bon film !
« Bruxelles est une ville où rien n’apparaît suspect, dans ce mélange de rues cossues et de faune cosmopolite ».
« Lui aussi avait l’air belge, à supposer que ces mots aient un sens »
« On ne fait pas pousser une plante en tirant sur les feuilles »
15:33 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
22/07/2010
25 ans dans les services secrets
25 ans dans les services secrets
Pierre Siramy avec Laurent Léger
Flammarion
L’auteur a été mis en examen pour avoir brisé le « secret défense ». Cela pourrait en faire un gage d’intérêt, pour ce livre qui se veut croustillant.
L’impression majeure que j’ai retirée de la lecture, rapidement ennuyeuse, de ce témoignage est d’avoir à faire tout d’abord à une organisation terriblement bureaucratique, hiérarchisée et cloisonnée, vraiment « loin du mythe de James Bond », même si « la DGSE reste la seule administration à pouvoir s’exonérer de la loi ».
L’éditeur nous appâte en nous faisant miroiter les « dessous » des affaires comme « Rainbow Warrior » et l’assassinat des moines de Tibéhirine, des révélations sur Hernu, Dumas et Rondot. En fait les services sont tellement cloisonnés que cet ancien de la DGSE, malgré des responsabilités assez élevées ne sait rien du fin mot des affaires qu’il traite, « avec l’humilité de l’accepter ».
Il n’est pas surprenant que « l’Etat n’assume jamais l’action de ses services secrets », même si « son haut commandement dépend strictement des intentions, nobles ou pas, des politiques ». Je n’ai, malheureusement, pas été surpris non plus de lire que ses collègues sont « nombreux à ne pas masquer leur idéal d’extrême droite : racisme larvé, antisémitisme affirmé, obsessions antimaçonnique, homophobie déclarée ». Pourquoi cette administration serait-elle épargnée par les luttes d’influences, par le carriérisme, par les oppositions entre services ? De là à en faire l’essentiel d’un livre…
Les seules vraies « révélations » nous apprennent que « le service de contre-espionnage ne disposait que de deux germanophones » avant la chute de mur de Berlin, ce qui ne devait pas aider à comprendre ce qui se passait à l’Est. D’autant plus inquiétant que « les compétences linguistiques ne font pas partie des critères essentiels, et rares sont ceux qui parlent la langue du pays dans lequel ils sont nommés »…
Autres faits inquiétants dans un service qui se veut fondamentalement gaulliste : « on a une fâcheuse habitude : attendre que les Américains nous donnent la réponse à nos questions », et la propension des jeunes fonctionnaires à quitter le service, une fois formés, pour aller travailler, de façon beaucoup plus rémunératrice, dans les sociétés privées d’intelligence économique.
En conclusion la DGSE vit « sous un double tropisme : l’Afrique et la lutte contre le terrorisme ».
08:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
21/07/2010
à propos de la Burqua
Burqua fashionista
Peter de Wit
Editions "presses de la cité"
La burqua a beaucoup fait parler d'elle. Au point d'amener le gouvernement et le parlement à légiférer. Et-il possible de conduire avec une burqua ? Et de faire du vélo ?
Le dessinateur néerlandais Peter de Wit, venant d'un pays où l'intégration des immigrés est également en débat, au point de provoquer une forte montée de xénophobie, a choisi de traiter la question par l'humour.
La couverture, représentant une burqua "Burberry", est irrésistible.
L'obscurantisme, le machisme sont les cibles privilégiées.
Sous la burqua, l'éternel féminin se retrouve vite, et l'humour aussi...
08:09 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
17/07/2010
$ave more
$avemore
Sean Doolittle
Rivages / Noir
$avemore (économisez plus) est le nom d'un hypermarché d'Ohama, petite ville américaine, à la limite de l'Iowa, pas très loin de Chicago.
C'est là que se retrouvent une jolie caissière et un flic mis au rencart par sa hiérarchie, pour raisons disciplinaires.
Leur vie bascule le jour où la jolie caissière, lasse d'être frappée par son amant, tue celui-ci, et le flic, antihéros, décide de jouer le "nettoyeur" pour effacer les traces.
Ce n'est donc pas un roman policier dans lequel on se demande "qui a tué ?", mais le lecteur se demande si le gentil va s'en sortir ("Comment connaître le nombre de variables en jeu ?"). Car les péripéties s'enchaînent à une cadence accélérée, qui tient en haleine, et donnerait un excellent scénario de film.
08:31 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
14/07/2010
Gloria, femme moderne
Gloria va à l'essentiel
Marianne Maury Kaufman
Editions Delcourt
Si, le dimanche, vous lisez le journal, à Paris "Le journal du dimanche", en province votre quotidien habituel, vous avez droit au supplément "Fémina" que vous lisez certainement, même si vous êtes un homme. Et dans ce supplément, en page 2, une petite bande dessinée qui met en scène une jeune femme de 40 ans, hyper speedée, élevant, seule, un ado.
Gloria va à l'essentiel, et l'essentiel, c'est l'amour, donc les mecs et les copines, l'eau fraîche, et donc un peu "la fraîche", donc l'argent. Et puis, il faut bien penser un peu à soi, et donc à ce que l'on va se mettre pour sortir.
Il y a le chocolat, internet, le coiffeur, l'horoscope, les courses, la télé, le psy, le repassage...et le fils adolescent !
C'est drôle, ironique et tendre, éternel dans les problèmes et contemporain dans les situations.
08:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd