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03/07/2010

Galadio

Galadio

Didier Daeninckx

Editions nrf Gallimard

 

Daeninckx de la série noire à la « blanche » de Gallimard, pour raconter l’histoire d’un métis.

Nous avons tous appris au lycée qu’entre les deux guerres mondiales, l’armée française avait occupé la Ruhr, en réaction à l’absence de paiement des dédommagements prévus par le Traité de Versailles.

Galadio nous raconte que, qui dit armée française, dit soldats « coloniaux » (les fameux « tirailleurs sénégalais », qui,  bien évidemment,  n’étaient pas tous Sénégalais). Tout naturellement, il y a eu des histoires d’amour entre les soldats, même noirs, de l’armée d’occupation et de jeunes femmes du pays. Tondues au départ des troupes étrangères, comme il se doit dans un monde de salauds. Des enfants sont nés, comme Galadio. Après la prise du pouvoir par les nazis, ces enfants,  symboles de « l’avilissement du sang aryen » ont subi un sort guère plus enviable que celui des juifs.

Le voyage initiatique de Galadio/Ulrich nous conduit dans l’Allemagne hitlérienne, en Afrique coloniale, puis dans l’Allemagne « libérée » du joug nazi, mais détruite.

Un petit livre par le nombre de pages, mais grand par les idées qui le sou tendent. A la fois sensible, émouvant, intéressant pour l’arrière plan historique : excellent !

Juste une toute petite remarque : la Tanzanie n’a existé qu’au moment de l’indépendance, par l’union du Tanganyika, colonie allemande et de Zanzibar.

 

«L ‘habit ne fait pas le blanc »

 

11:14 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

30/06/2010

Diversité

Les politiques de la diversité

 Expériences anglaises et américaines

 Sous la direction d'Emmanuelle Le Texier

 Presses de Sciences Po.

 La France n'est pas le seul pays à connaître des problèmes d'intégration d'immigrés, ou de leurs enfants, venant de cultures différentes, et les problèmes d'intolérances xénophobes, ouvertement utilisées politiquement,  qui s'en suivent. Surtout quand l'expansion économique continue est terminée.

 Sous la direction de mon amie Emmanuelle Le Texier, dix études menées dans différentes villes des Etats-Unis et d'Angleterre.

 Avec une constatation pessimiste : les politiques publiques, pleines de bonne volonté, ont souvent renforcé le communautarisme, donc le repli de chaque communauté sur elle même.

"West Side Story" nous racontait déjà, il y a un demi siècle les "frictions" entre New-Yorkais d'origines différentes. Aujourd'hui, aux Etats-Unis comme en Angleterre, ce sont parfois de véritables affrontements qui se déroulent entre communautés, tournant quelques fois aux émeutes.

Nous avons vu cela aussi à Bruxelles, avec des affrontements "musclés" entre Turcs contre Kurdes, transposant les tensions nationales, ou Turcs contre Marocains.

 Pour sortir de ce cercle infernal, la seule solution est l'éducation et les formations conduisant aux emplois.

 De ce point de vue, l'étude menée dans le quartier londonien de King's Cross est simplement hallucinante, du moins pour un laïc français : du fait de l'autonomie des établissements scolaires, surtout les confessionnels, certains établissements scolaires délaissés ont 90% d'élèves issus de l'immigration, avec les problèmes linguistiques, des problèmes pour faire suivre les cours d'éducation physique, ou pire encore de natation aux filles, les cours de musique (interdite par certaines branches de l'Islam),  les problèmes à la cantine...

 En France, nous avons la "carte scolaire", théoriquement juste : chacun va dans l'école de son quartier ! Grande égalité des chances : si vous habitez dans le Ve ou le VIe arrondissements de Paris, vos enfants iront automatiquement dans les grands lycées...

Pour casser ces ghettos scolaires reflets des ghettos urbains, les Démocrates, aux USA,  ont imposé le "busing" qui amène, par bus, les enfants des "quartiers" dans les établissements réputés, mais pas inversement, il ne faut pas exagérer...Parce qu'ajouter 20 élèves noirs aux 7.000 enfants blancs des écoles de Needham (ville proche de Boston), a provoqué une levée de boucliers des parents d'élèves, furieux.

Ces études montrent également que la valeur des biens immobiliers dépend en bonne partie de la réputation des établissements scolaires de la zone.

 A partir du moment où il a été clair que ces immigrés ne retourneraient pas chez eux, et que d'autres continueraient à arriver, légalement ou non, les Etats, et les pouvoirs locaux ont mis en place des politiques spécifiques et diverses.

 Comment gérer les diversités ? Quelles places donner aux identités culturelles et religieuses ? Comment lutter contre les discriminations ? Comment assurer une -presque- égalité des chances ?

 Ces études ne donnent pas de réponses toutes faites, mais nous incitent à réfléchir, ce qui n'est déjà pas si mal...

 

08:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

26/06/2010

vouloir être heureux

L'homme qui voulait être heureux

 Laurent Gounelle

"Pocket" 13841

 

Un des succès de librairie du moment, mais pas vraiment un roman puisqu'il n'y a pas vraiment d'histoire, sinon celle d'un occidental qui rencontre,  à Bali, île où la "religion" majoritaire est le bouddhisme (qui ne se veut pas une religion car  "Nous sommes ce que nous pensons"),   un "gourou" qui va l'aider à savoir ce qu'il veut vraiment...et à se passer d'un "gourou".

 Des rappels intéressants :

- "L'effet placebo" qui n'est pas sans rappeler la méthode "Coué" de l'autosuggestion : le % élevé de gens (jusqu'à 54%) qui éprouvent les effets, y compris négatifs,  de médicaments qui ne sont en fait que des "placebos" ("Ce que l'on croit devient réalité") ;

- "Les autres ont tendance à nous voir comme l'on se voit soi même"... et réciproquement : "les gens ont tendance à se comporter selon la façon dont on les voit" ;

- L'influence des parents et des enseignants sur le développement et la réussite des enfants ;

-  "On a fait un grand pas dans la vie quand on cesse de généraliser ce qui concerne les autres" ;

- "On en peut juger une croyance, seulement ses effets" ;

- "Ne laisse jamais personne te dire ce dont tu n'es pas capable".

 

 

08:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

23/06/2010

Nietzsche

Nietzsche

Se créer liberté

D’après « L’innocence du devenir, la vie de Frédéric Nietzsche » de

Michel Onfray, dessins de Maximilien Le Roy

Editions « Le Lombard » et Dargaud

 

Superbe réussite que cette histoire de la vie de Nietzsche et de ses principales idées : on retrouve le talent pédagogique de Michel Onfray, célèbre pour son « Anti-manuel de Philosophie ».

Les dessins sont généralement sombres, à l’image du personnage.

 

« On devrait croire un philosophe quand sa vie témoigne de ce qu’il dit »

« On adore aujourd’hui la sécurité comme la divinité suprême »

« Quelle dose de vérité l’homme peut-il supporter ? »

« La vérité est une histoire de métaphysique, le bonheur une affaire de morale »

« C’est l’espoir qui est à l’origine de toutes nos déceptions, le désir ne tient jamais ses promesses »

« Il faut aimer ce qui advient : « aime ton destin », c’est la formule du bonheur »

« Je ne croirais qu’en un Dieu qui sache danser »

07:55 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, philosophie

19/06/2010

Au coeur de l'Afrique du Sud

A cœur de ce pays

J.M. Coetzee

Points P 1846

 

L’Afrique du Sud est un des rares pays à compter deux prix Nobel de littérature : Nadine Gordimer, Nobel en 1991 et J.M. Coetzee en 2003.

Nadine Gordimer, tout en refusant l’étiquette d’écrivain « engagé » n’a cessé de dénoncer les injustices du régime de l’apartheid, malgré la censure et les menaces.

Coetzee avait reçu deux fois le « Booker Prize », et une fois le « Fémina », entre autres,  avant de recevoir le Nobel.

Dans « Disgrâce », il avait déjà évoqué le thème de la solitude dans le « Veld ».

« Au cœur de ce pays », l’’Afrique du Sud, il y a donc le « Veld » où les colons anglais victorieux ont refoulé les « Boers  afrikaners», « cette île coupée de l’espace et du temps ». « On peut aussi bien être prisonnier d’un grand espace que d’un petit ».

Un désert de solitude où « la vieille mademoiselle » perd sa vie et la raison, au fil de journées « vertigineusement vides de tout dessein »,  avec des rêves de meurtres et de viols « seules les pierres ne désirent rien » : « Nos vies sont vides, aussi vides que le désert que nous habitons ».

Un auteur, homme, peut-il se mettre dans la peau d’une femme pour écrire à la première personne ?

Très littéraire, bien loin de la « planète foot », c’est aussi cela l’Afrique du Sud…

 

« Je sens sur ma peau les baumes d’un corps amoureux »

« Je voudrais être comme les autres femmes que la vie submerge comme un fleuve paisible »

« A l’aiguillon du désir, nous n’avons qu’une réponse : capturer, enclore, tenir »

« L’esclave perd tout dans ses chaînes, même le désir de leur échapper »

11:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)