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20/01/2015

Sur les routes d'Iran

Un thé en Iran

Olivier Kugler

Grands reporters, Récits graphiques

éditions Les Arènes XXI

 

Olivier Kugler a accompagné, dans sa cabine, un chauffeur routier iranien. Que boit, à longueur de journées,  un chauffeur routier iranien ? Du thé ! Très sucré et par litres.

Le récit, qui montre une réalité de l'Iran dans ses profondeurs, est présenté sous forme de croquis coloriés par zones.

Volontairement, pour ne pas mettre son hôte en danger, Olivier Kugler n'est pas rentré dans les questions politiques, ni géopolitiques.

 

08:41 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

18/01/2015

Déclin et chute de la double monarchie austro-hongroise

La marche de Radetzky

Joseph Roth

Points P8

 

Je voulais parler de ce livre l'année dernière, à l'occasion de la commémoration de 1914. Je suis en retard. Mais le livre est toujours là, depuis 1932, considéré, avec quelques raisons, comme un chef d'œuvre de la littérature européenne du XXe siècle.

La "marche de Radetzsky" est une musique de Johan Strauss père, composée afin de fêter l'écrasement de l'insurrection italienne par le maréchal Radetzky. C'était en 1848. Cette année là un jeune homme montait sur le trône du Saint Empire Romain Germanique, un tout jeune homme : François-Joseph.

Joseph Roth a donné à son livre ce titre parce qu'il considérait cette marche comme "la Marseillaise du conservatisme." "Mourir au son de la marche de Radetzky était la plus facile des morts."

Le livre s'ouvre sur la bataille de Solferino, victoire pour les Français, mais défaite pour les Autrichiens, pendant laquelle le grand-père Trotta, d'origine paysanne et slovène,  devenu capitaine, a le réflexe de sauver la vie du jeune empereur. Il est élevé au rang de baron et devient la référence familiale. Il ne veut pas que son fils devienne militaire, celui-ci devient donc préfet, avec un esprit militaire, y compris dans l'éducation de son fils. Le petit-fils, personnage central du roman devient officier sans en avoir le goût.

Comme la majorité des officiers il s'ennuie et, comme beaucoup d'autres, il sombre dans l'alcool et le jeu,  donc les dettes, "dans la candide médiocrité à laquelle les avait préparés l'école militaire et la discipline traditionnelle". "Cette soif de l'alcoolique qui est une soif de l'âme et du corps."

A sa demande, il est nommé à la frontière russe (aujourd'hui l'ouest de l'Ukraine), où certains font le trafic d'immigrés clandestins russes.

Quand la guerre commence l'armée autrichienne bat rapidement la retraite devant les cosaques. Tous les Ukrainiens de l'Empire sont suspects d'être des traites. "La guerre de l'armée autrichienne commençait par des tribunaux militaires, pour faire peur aux vivants. Mais les vivants de toute la région avait pris la fuite."

Le roman montre les forces centrifuges : les peuples veulent devenir Nations. Les Hongrois, que l'archiduc François-Ferdinand, se réjouissent ouvertement de l'assassinat de celui-ci à Sarajevo. Et les Croates ne supportent plus de vivre sous la domination des Hongrois. Les Tchèques sont nationalistes.

"Notre monarchie est fondée sur la piété ; sur la croyance que Dieu a choisi les Habsbourg."

"L'Empereur François-Joseph était présent parmi ses sujets comme Dieu dans le monde, enfermé dans sa sénilité glacée, éternelle et effrayante."

Les forces centrifuges sont également sociales. Les ouvriers se permettent de faire grève, chose inimaginable. "La social-démocratie était évidemment un danger, mais aussi un contrepoids." "Les jeunes officiers s'imaginaient que le "peuple", c'est à dire la couche inférieure de la population civile, revendiquait son égalité de droits avec les fonctionnaires, les nobles et les négociants. On ne pouvait, en aucun cas, la lui accorder si l'on voulait éviter une révolution."

 

"Ce Midi,  qui avait été jusqu'à présent une expression géographique, brillait de toutes les ensorcelantes couleurs d'un paradis inconnu."

"Elle souriait des lèvres, des yeux, des seins."

"L'âge approchait, à pas cruels et silencieux"

"La maladie n'était qu'une tentative de la nature pour habituer l'homme à mourir."

 

 

17:54 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

14/01/2015

Literary Life

Scènes de la vie littéraire

Posy Simmonds

éditions Denoël Graphic

 

Posy Simmonds est la dessinatrice du Guardian, célèbre quotidien anglais. Elle est l'auteure de Tamara Drewe, porté à l'écran par Stephen Frears, et Gemma Bovery, adapté par Anne Fontaine, avec Gemma Arterton et Fabrice Lucchini.

Cet album décrit avec humour et tendresse le monde littéraire, les écrivains, les éditeurs, les libraires...et les lecteurs !

 

08:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

13/01/2015

la rétrospective de Stéphane Guillon

Tout est normal

Stéphane Guillon

éditions du cherche midi

 

Sélection de chroniques écrites par Stéphane Guillon dans Libération ces derniers mois.

Il tape dur, avec humour, surtout sur Copé qui l'a bien mérité. Sans parler de la famille Le Pen. Il n'oublie personne, même Jean-Luc Mélanchon...

Tout est normal. Même le Président.

 

08:38 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

10/01/2015

Triste Mexique

Triple crossing

Sébastian Rotella

éditions Liana Levi et Points policiers

 

L'affaire récente des étudiants méxicains disparus, probablement assassinés, a mis un coup de projecteur sur les problèmes du système mexicain, gangréné par l'argent de la drogue. Comme en Europe ce sont les même filières, les mêmes cartels qui organisent le passage vers les Etats-Unis de la drogue et des immigrés clandestins qui se voudraient "travailleurs internationaux". Mais, contrairement à l'Europe, il n'y a pas de mer pour faire obstacle à l'immigration, tout au plus un fleuve, "une eau noire, polluée par les égouts et les rejets toxiques, venue tout droit des montagnes d'ordures des bidonvilles".

Il y a les bons, les méchants, les infiltrés, les vendus, et surtout ces énormes problèmes que sont la drogue et la demande migratoire vers une vie meilleure.

L'action ne se déroule pas à Ciudad Juarez, comme de nombreux films et romans, mais à Tijuana, comme dans "Tijuana Straits" de Kem Nunn (10/18), dont j'ai parlé et qui soulignait, lui aussi, l'écart de développement entre les Californies, de chaque coté de la frontière.

Le titre fait référence à la fameuse région des "trois frontières", zone de non droit et de tous les trafics, , où se rejoignent le Paraguay, le Brésil et l'Argentine. "Les Nations-Unies du crime organisé". En particulier toutes les contrefaçons, y compris de cartes de crédit. Revenus : plus de 20 milliards de $ par an ! De quoi corrompre quelques policiers et juges mal payés..."Même la loi est à vendre".

Sebastian Rotella est journaliste et, manifestement, sait de quoi il parle, sous forme de roman. Ce qui est inquiétant pour la démocratie méxicaine. "Les parrains de la drogue vont et viennent, mais ce sont toujours les mêmes élites qui restent au pouvoir."

"Nous faisons la chasse aux policiers honnêtes, pour les aider. Comme ils sont rares, nous arrêtons autant de malhonnêtes que possible". "Faire respecter la loi est devenu un acte de subversion."

Au total, un livre prenant.

 

08:33 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature