10/12/2014
Blake et Mortimer en Egypte
Le mystère de la grande pyramide
Edgar P. Jacobs
En deux tomes ; éditions Dragon
La "grande pyramide" est, bien entendu, celle de Kéops. Et il s'agit de découvrir "la chambre d'Horus" (titre du tome 2), grâce à un morceau de papyrus retrouvé de l'historien Manethon (titre du tome 1).
Horus est le fil et successeur d'Osiris, tué par son frère Seth. Sa mère est Isis.
Manethon est un historien cité encore aujourd'hui par les historiens. Il a écrit, environ trois mille ans après Kéops, une histoire de l'Egypte antique à la demande de Ptolémée 1er, général d'Alexandre le Grand. Ptolémée était plus grec qu'égyptien et cherchait donc à se donner une légitimité historique.
Il est beaucoup question d'Akhénaton qui n'est pas seulement le nom d'un rappeur qui vient de sortir un nouvel album, mais le nom que s'était donné le pharaon Amenophis IV qui abandonna le culte d'Amon pour celui d'Aton, le disque solaire. Il est considéré comme le précurseur de la croyance en un Dieu unique. Renié par son successeur Toutankhamon (qui s'est d'abord appelé ToutankATON), et les suivants, considéré comme hérétique, son nom sera effacé des stèles, sa momie déplacée, et le trésor de sa chambre funéraire pillé.
Deux mille ans se sont passés entre Kéops et Akhénaton, mais pourquoi ne pas faire le rapprochement ?
Les égyptologues, amateurs ou scientifiques, voudraient retrouver la chambre d'Horus, au coeur de la grande pyramide. Les malfaiteurs également, avec un but moins noble.
Publiés pour la première fois en 1954 (je suis certain de ne pas les avoir lus à ce moment là...), ils ont été réédités cette année. Merci à Frédéric Dubuisson de m'en avoir recommandé la lecture.
La première image est celle d'un superbe avion à hélices qui nous replonge dans les années 50, comme les automobiles et les vêtements....et un graphisme clair superbement colorié. Une "ligne claire" qui fit la gloire de la BD belge.
Le professeur Mortimer, dont je ne sais plus s'il vient d'Oxford ou de Cambridge, et le capitaine Blake, des services secrets britanniques, affrontent les méchants prêts à toutes les ruses et toutes les violences, et qui bénéficient, en plus, de l'aide de traîtres.
Après bien des rebondissements...
08:51 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bd, histoire
02/12/2014
Un 2ème jour au musée avec les Bidochon
Christian Binet
Editions Fluide Glacial
Les Bidochon vont piqueniquer au musée. Par le miracle de l'édition, ils se retrouvent devant des œuvres des musées des Beaux Arts de Lyon et de Caen, comme la première fois.
Une vingtaine de toiles nous sont présentées et commentées, par les responsables de ces deux musées...et par les Bidochon, avec leur verve habituelle !
S'instruire tout en se divertissant est possible en associant, avec humour, la BD à des informations sur les œuvres.
Un cadeau sympa, par exemple pour Noël...
08:31 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, beaux-arts
29/11/2014
Avant Erlendur
Le duel
Arnaldur Indridason
Métaillé noir
Arnaldur Indridason délaisse une nouvelle fois son héros, le sympathique et tourmenté commissaire Erlendur pour mettre en avant Marion Briem, mentor d'Erlendur, personnage qui apparaît dans un certain nombre de romans antérieurs.
Comme avec Erlendur, Indridason fouille son personnage en remontant dans son enfance difficile, en l'occurrence la tuberculose qui faisait des ravages jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale, particulièrement en Islande.
L'action se passe en 1972 à Reykjavik. Un jeune homme est poignardé en plein cœur pendant une séance de cinéma, apparemment sans raison.
Au même moment se déroule le fameux affrontement entre les deux grands champions d'échecs Fischer et Spassky, l'Américain et le Russe, alors en pleine guerre froide. Tous les coups sont permis dans cette guerre psychologique que sont les échecs.
Dans la même période les Islandais sont au bord de la "guerre de la morue" pour empêcher les pêcheurs britanniques de s'approcher de leurs côtes poissonneuses. (Une des raisons de la non-adhésion de l'Islande à l'Union européenne : ne pas laisser les bateaux de pêche étrangers venir travailler dans leurs eaux territoriales)
Malheureusement, n'est pas John Le Carré qui veut, et le récit d'Arnaldur Indridason n'est pas toujours crédible.
"Nos compatriotes aiment les westerns, ces films leur rappellent les sagas islandaises."
08:21 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
26/11/2014
Retour en France
Moi René Tardi
Prisonnier de guerre au
Stalag IIB
Mon retour en France
Tardi
Casterman
Tardi a une œuvre prolifique. J'avais été particulièrement captivé par ses adaptations en BD de livres de Louis-Ferdinand Céline, "Voyage au bout de la nuit" et "Mort à crédit".
Avant que ne commencent les commémorations du déclanchement de la première guerre mondiale, il avait sorti deux albums choc intitulés "Putain de guerre".
A partir des carnet de son père, prisonnier de guerre au stalag IIB, au fin fond de la Poméranie, il a eu la bonne idée de raconter cette guerre vécue "à hauteur d'homme".
Ce deuxième tome est particulièrement prenant. Quatre mois de marche forcée avant de pouvoir se rapprocher de la France grâce aux camions américains, puis de trains en trains. Des convois de "clodos" épuisés et affamés, vivant sur le dos des habitants. "Le contact avec nos sauveurs a été assez froid et méprisant. Nous n'étions que des vaincus." Aux milliers de prisonniers de guerre, de toutes nationalités, se mêlaient, dans un chaos absolu, des dizaines de milliers de réfugiés fuyant l'avancée de l'armée russe.Afin de bien comprendre le contexte, généralement inconnu de ces prisonniers de guerre, l'agonie du régime nazi est racontée, avec toutes ses atrocités, malheureusement pas uniquement du côté de ceux qui vont, enfin, être vaincus. La destruction des villes allemandes, et donc les victimes civiles, les horreurs commises en particulier à l'égard des femmes, sont évoquées, même si les prisonniers de guerre éprouvent plus de haine que de compassion.
Avec parfois des retours en arrière, par exemple pour expliquer les Einsatzgruppen, dont j'ai déjà parlé dans ce blog.
Deux millions de personnes sont revenues en France au même moment, accueillies par la Croix Rouge...et des représentants de toutes les polices militaires d'Europe, y compris russe voulant "récupérer" les siens pour les envoyer au goulag.
Un remarquable travail de mémoire, une excellente BD.
16:33 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
22/11/2014
Ramses
Le fils de la lumière
Christian Jacq
éditions Robert Laffont
Afin de mieux connaître l'Egypte ancienne (voir ma note de jeudi), à côté du livre savant de Nicolas Grimal, je me suis plongé dans l'oeuvre du romancier le plus connu pour cette période.
Ce tome raconte le parcours de Ramsès vers l'intronisation, à partir de ses 14 ans, son père Séthi, qu'il rencontre pour la première fois, l'initiant aux mystères religieux et à l'exercice du pouvoir, tandis que son frère aîné conspire, considérant que le pouvoir doit lui revenir de droit.
Pas vraiment de suspens, puisque le lecteur sait que Ramsès va l'emporter, à 23 ans, et pour 67 ans.
Pas de roman, même historique, sans amour. Ramsès, initié au plaisir par la belle Iset, qui lui donnera un fils, et qu'il continuera à aimer, préfère comme "Grande épouse royale" la très sérieuse, et plus intelligente Néfertari.
Parmi les amis du jeune prince : un scribe dévoué, un charmeur de serpents...et Moïse !
"Le raffinement n'était-il pas la caractéristique d'une civilisation qui attachait le plus grand prix à l'hygiène, aux soins du corps et à son embellissement ?"
"Un puissant obélisque dont la pointe couverte d'or perce le ciel afin d'y dissiper les influences nocives."
"Construire le temple est le premier devoir de Pharaon ; c'est par lui qu'il bâtira son peuple." "Nulle vérité absolue n'était enseignée dans le temple, aucun dogme n'enfermait la pensée dans le fanatisme."
"La recherche d'une solution juste commence par le respect de la pensée d'autrui"
"Bien qu'elle fût une femme, elle semblait sincère..."
"Les femmes se révélaient beaucoup plus indépendantes qu'en Grèce. Elles n'étaient pas cloîtrées dans des gynécées, circulaient librement le visage découvert, tenaient tête aux homme et occupaient de hautes fonctions."
"Qui désire régner est un insensé ou un incapable".
08:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire