23/09/2014
Une biographie d'Albert Camus en BD
Camus
Entre justice et mère
Scénario José Lenzini
Dessin et couleurs Laurent Gnoni
éditions du soleil
Tous les Français d'Algérie n'étaient pas des nantis. Le père d'Albert Camus était caviste, avec un salaire modeste. Il est tué en 1914. La mère d'Albert Camus est femme de ménage. Ils vivent chez la grand-mère, sévère, et qui compte les sous parce qu'il y en a très peu.
Elève brillant Camus doit à son instituteur d'avoir reçu une bourse pour continuer ses études. "Enfant du peuple, il ne se sent pas à l'aise avec ce nouveau milieu. Plus tard, il dira "avoir honte d'avoir eu honte".
Heureusement, il y a le foot, excellent moyen de mélanger les classes sociales. Albert est gardien de but.
De petits boulots, pour gagner sa vie, en écrits militants, des livres et des pièces de théâtre jusqu'au succès de l'Etranger, et la consécration avec le Prix Nobel de littérature.
Brièvement membre du Parti communiste algérien, il réprouve le système stalinien autant que le système américain.
Défenseur des droits des Kabiles et des Arabes d'Algérie, il refuse les méthodes du FLN : "j'ai toujours condamné la terreur, je dois condamner aussi un terrorisme qui s'exerce aveuglement et qui, un jour, peut frapper ma mère ou ma famille. Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice."
Le dessin, et surtout les couleurs, sont de vrais réussites.
07:56 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
18/09/2014
100 photos de Peter Lindbergh
Pour la liberté de la presse
Reporters sans frontières
L'idéal de "Reporters sans frontières", pour la liberté de la presse est essentiel. Je me pose des questions quand je vois les décisions du nouveau maire de Béziers, ancien responsable principal de cette association. Mais faut-il tenir "Reporters sans frontières" comme responsable de la dérive frontiste de son ancienne figure emblématique ?
"Reporters sans frontières" publie régulièrement des albums photos pour se financer. Le dernier en date regroupe 100 photos superbes, toutes en noir et blanc, de mannequins, d'actrices, de mannequins devenues actrices. Certaines grâce au film de Peter Lindbergh "Models".
Impossible de citer les plus belles, sauf peut-être la photo de Mademoiselle Jeanne Moreau.
17:48 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photos
13/09/2014
Le parcours d'un gestapiste
Franz Stangl et moi
Dominique Sigaud
éditions Stock
Ceux qui, comme moi, aiment la "Trilogie berlinoise" et les romans de Philip Kerr ne manqueront pas de trouver une certaine ressemblance entre Bernie Gunther et Franz Stangl, "bon professionnel de la police, embauché par l'histoire dans la Gestapo."
Divergence de carrière, Stangl est promu commandant du camp de Treblinka, où 900.000 hommes, femmes et enfants furent exterminés parce qu'ils étaient Juifs. Une partie de la Shoah, de l'hébreu "anéantissement". "Il n'avait pas choisi ce poste ? Il ne l'avait pas non plus refusé. A Treblinka il avait prouvé d'excellentes capacité d'organisation."
"Catholique pratiquant qui se dédouanerait, comme les autres, de toute responsabilité et sentiment coupable quant aux crimes perpétrés sous son autorité ; il n'avait fait qu'obéir aux ordres." "Il inculquait à ses enfants la prééminence du croire sur le savoir."
A la fin de la guerre, comme Gunther il peut fuir vers l'Amérique du Sud, avec l'aide du Vatican qui lui fournit un faux passeport.
Rattrapé par son passé, après plusieurs années de vie heureuse, il est extradé vers l'Allemagne, condamné à perpétuité, fait appel. Sa femme l'avait alors quitté, "tant qu'elle n'avait pas eu à rougir de lui devant les autres, elle était restée."
Pourquoi lui ? "Des 23 responsables des Einsatzgruppen comptables de plus de un million de morts, jugés à Nuremberg en 1948 seuls quatre ont été condamnés à mort, la plupart libérés en 1951." "Il n'avait jamais infligé de souffrance physique de ses propres mains, contrairement à d'autres. Il devait s'assurer que les procédures d'extermination seraient respectées." "Aucun de ses supérieurs n'avait été inquiété." "La honte n'avait atteint que leur proie."
"Les morts militaires furent évalués à 20 millions, les civils à 30 et les Juifs à 7. On ne sait toujours pas si les Roms comptaient 250.000 ou un million de morts." "La réalité était si démesurée qu'elle parut insensée à ceux qui en eurent connaissance."
11:43 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
07/09/2014
Photographies de personnalités politiques
PPP
Raymond Depardon
Points P1630
Les livres de photos ont la fâcheuse tendance d'être chers. D'où l'intérêt de ces petits livres à 8 euros.
Ce petit livre recueille plus d'une centaine de photographies, en noir et blanc, de personnalités politiques, par ordre alphabétique, donc qui commence par Allende. Mais c'est une très belle photo de Nelson Mandela qui se trouve en couverture.
Le général De Gaulle est celui qui a droit à le plus de photos.
La photo de François Hollande le montre avec un paysan corrézien. "On voit qu'il a l'habitude de se mettre à la hauteur de tous les hommes".
Les commentaires de Raymond Depardon qui explique les circonstances de prises de ses photos sont passionnants.
20:41 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photo, politique
06/09/2014
Le tour d'abandon
Les enquêtes de M. de Mortagne, bourreau
Andrea H. Japp
1305, Nogent-le-Rotrou
Des petits enfants disparaissent. Parfois nouveau-nés, parfois âgés de cinq ou six ans, surtout des garçons.
Hardouin cadet-Venelle, Maître de Haute Justice de Mortagne-au-Perche, héros habituel d'Andrea H. Japp, accepte d'aider le nouveau bailli de Nogent-le-Rotrou à enquêter. Par la même occasion il espère innocenter une jeune noble, sœur d'une condamnée injustement à mort, et qui hante sa mémoire.
Ces enquêtes policières et à rebondissements sont l'occasion de décrire la situation peu reluisante des enfants pauvres à cette époque.
Les "tours d'abandon" sont des "guichets" dans lesquels il est possible d'abandonner des bébés non désirés. Ils peuvent y mourir de froid, ou y être volés pour être revendus. Ces "tours d'abandon" se sont répandus en Europe à partir du XIIe siècle afin d'éviter les infanticides. Déjà l'Eglise ne voulait pas entendre parler de contrôle des naissances. Celles-ci étaient nombreuses, surtout chez les pauvres, beaucoup périssaient en bas âge. Il faisait souvent froid et faim.
Le roman n'est pas tendre pour Charles d'Anjou, unique frère de Philippe le Bel, et flatteur pour le principal conseiller de celui-ci, Guillaume de Nogaret.
"Une recette éprouvée : une nouvelle expulsion des Juifs et la saisie de tous leurs biens. On faisait ainsi d'une pierre deux coups : livrer un bouc émissaire à la populace et remplir un peu le Trésor".
"Que sont les promesses sinon des espoirs ? C'est le lot des espoirs d'être souvent déçus."
17:21 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature