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21/02/2015

Deon Meyer au top de son art

Kobra

Deon Meyer

Policiers Seuil

 

Deon Meyer maîtrise l'art de l'action et du suspens. Le livre est haletant et ferait un très bon film. De la même veine que "13 heures". 

Le plus qu'apporte Deon Meyer est, en toile de fond, l'Afrique du Sud post-apartheid, plus que jamais "arc en ciel", comme l'équipe de ses collègues ("Avec cette amabilité qui va de pair avec la culpabilité d'être blanc")  Un pays menacé par la violence et la corruption, mais où les gens intègres, intelligents et dévoués sont majoritaires, où "il n'y a pratiquement pas de crimes contre les touristes.

Le scénario : un mathématicien a disparu, et avec lui une carte mémoire contenant un algorithme permettant de détecter, dans les millions d'échanges bancaires, les anomalies liées au blanchiment d'argent et au terrorisme...tout en préservant le respect de la vie privée des citoyens ordinaires. Un système trop performant qui révèle la puissance des groupes de pression, y compris sur les médias. Sans parler de la transparence des comptes publics..."Des preuves accablantes prouvant que le système bancaire a les mains sales" (et c'était avant HSBC)  L'enjeu est de taille !

Un des livres que j'ai lu avec le plus de plaisir depuis plusieurs mois.

 

"Les flics ne grattent pas là où ça ne démange pas".

 

 

 

 

 

11:44 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

15/02/2015

trafics au coeur de Paris

Sombre sentier

Dominique Manotti

Points, roman noir, P266

 

J'aime les livres de Dominique Manotti, agrégée d'histoire clairement engagée à gauche. Ses romans policiers, au style tranchant, parlent toujours des droits humains.

Celui-ci dénonce les trafics d'êtres humains, pour les faire travailler ou les prostituer. Mêmes filières que le trafic de drogue et d'armes, et de contrefaçon.

L'action se passe dans le quartier du "Sentier", dépassant les limites du IIe arrondissement sur le IIIe et le Xe.

 

"Une partie de la solution du problème est dans les pays d'origine. Il faut comprendre ce qui s'y passe si l'on veut arrêter les trafiquants ici."

"Quand on sait ce qu'on cherche, on court à l'erreur judiciaire"

"La classe ouvrière existe par sa solidarité collective, pas par ses martyrs."

"Une grosse affaire de drogue signifie beaucoup d'argent. Et beaucoup d'argent ça veut dire meurtres."

 

 

 

 

18:37 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

11/02/2015

Venger Jaurès

La vengeance de Jaurès

Scénario : Fred Duval et Jean-Pierre Pécau

Dessin et couleur : Gaël Séjourné

éditions Delcourt

 

Ce que l'on sait : 1919 : l'assassin de Jaurès, Raoul Vilain est acquitté. Il trouve la mort quelques années plus tard, victime de tirs républicains. Cible ou victime accidentelle ?

Ce que l'on sait moins : le 7 avril 1919 la fédération socialiste de Corse vote une motion qui appelle "à rechercher et à punir les auteurs de la mort de Jaurès", et à constituer à cet effet un groupement opérationnel : "les Vengeurs de Jaurès."

La direction nationale de la SFIO ne donna pas suite à cette motion, mais elle constitue le point de départ de cette fiction : la SFIO fait assassiner Raoul Vilain, en Espagne, par un tueur corse. Bien entendu contre l'avis de Léon Blum.

 

"La politique consiste à choisir entre le désastreux et le désagréable" (Georges Mandel)

"Il faut savoir ce que l'on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de la dire. Quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire" (Georges Clémenceau)

 

21:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire

08/02/2015

Allemagne, 1926

Des hommes de tête

Richard Birkefeld & Göran HachmeisterLivre de poche policier n°33396

 

Un roman policier écrit par deux historiens allemands qui racontent l'entre deux guerres en Allemagne. J'ai adoré la "Trilogie berlinoise" de Philip Kerr, et tous les romans qui ont suivi, mais Kerr est écossais.

Deux champions de moto et concurrence pour le prix d'Allemagne de 1926. En concurrence également pour séduire la belle Théa von Bock. L'un est un hobereau, l'autre un ouvrier qui a fait toute la guerre de 14/18 ("Pas question de justifier toutes les bassesses et toutes les violences an nom du drapeau de l'honneur national.").

A chaque étape du championnat la police retrouve un cadavre décapité. La guerre a brouillé le sens de la valeur des vies humaines, "dans un monde où règnent les gros profiteurs de guerre et les lâches petits donneurs de leçons"..

 Au delà de l'enquête, les auteurs nous font sentir la montée du fascisme et de la question raciale (la "pureté de la race" ; "La libération du droit à l'extermination des vies inutiles", pour reprendre le titre d'un livre paru en 1920). Le "honteux" Traité de Versailles et "les scélérats" qui l'ont signé sont vilipendés, et même assassiné comme Rathenau en 1922 . L'armée allemande ne saurait avoir été vaincue ! Elle a été victime du "coup de poignard des agitateurs judéo-bolchéviques". Tout est de la faute de la République... 

 

"Comme au front. Soûl avant l'assaut, soûl pendant l'assaut, soûl après l'assaut. L'alcool aidait avant tout à vaincre la peur, puis la lâcheté, et, au bout du compte, il banalisait cette joie effrénée d'avoir survécu."

 

18:18 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

04/02/2015

L'argent est au bout du haschich

La route du kif

Renaud De Heyn

Récits graphiques

Editions Les Arènes XXI

 

Renaud De Heyn, coopérant belge, a enseigné la bande dessinée aux Beaux-Arts de Tétouan. Il a aimé la région de Ketama, la seule où la culture du kif est autorisée, lui donnant un monopole de fait depuis Mohamed V.

Les familles paysannes ont besoin de vivre, et celles qui cultivent le kif s'en sortent mieux que les autres. Ils ne vivent plus dans la misère, dans un climat très rude, alternant, chaque année, sur des sols pauvres,  les cultures de blé er de kif, qui a besoin de beaucoup d'attention, bien plus de travail que le blé,  et beaucoup d'engrais.

Malgré la culture du kif, l'exode continue.

Tout le monde fume : "le nombre de personnes ayant des problèmes neurologiques est impressionnant."

Légaliser ? "le kif perdrait trop de valeur" !

"Passer en Europe est de plus en plus difficile. Pour rentabiliser le voyage, il faut des quantités de plus en plus importantes. Le trafic devient de plus en plus violent."

Les couleurs de la BD sont splendides, parfois de vrais tableaux.

 

 

 

 

18:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd