27/12/2014
Moïse et Pharaon
La dame d'Abou Simbel
Christian Jacq
éditions Robert Laffont
L'Egypte vient d'interdire "Exodus, Gods and Kings" comme non conforme à l'Histoire, et le Maroc a exprimé ses réserves.
Que disent les historiens ? Que Moïse est le premier personnage de la bible dont ils ont la preuve de l'existence, et que le règne de Ramsès II est une date possible (mais non certaine) pour l'exode. Moïse aurait reçu l'éducation des futurs scribes (l'ENA de l'époque). Christian Jacq en fait un congénère et un ami de Ramsès, ce qui n'est pas historiquement avéré. Ce roman raconte la déchirure de cette amitié datant de l'adolescence, Moïse étant manipulé par un agent hittite se faisant passer pour un partisan du dieu unique, Aton devenu Yahvé (nom d'une montagne dans le désert du Sinaï).
Christian Jacq raconte également ce que disent les historiens : il y avait des Hébreux en Egypte, ainsi que beaucoup d'autres travailleurs immigrés, tous intégrés dans la population, tous autorisés à suivre les cultes à leurs dieux. Les Hébreux étaient spécialisés dans la fabrication des briques. Ils n'étaient pas esclaves et pouvaient circuler librement. Ils n'étaient pas retenus prisonniers en Egypte.
La Bible est la seule source parlant de l'exode. Aucune source égyptienne, dont l'administration était efficace et les bibliothèques riches n'en fait mention. Les scribes du pharaon n'avaient aucune raison de mentionner un évènement mineur. Traverser la Mer Rouge ? De l'autre côté, c'était également le royaume de pharaon ! Pour Christian Jacq, Moïse et les siens sont passés par un zone marécageuse, sur une bande de terre stable. La Bible, et le cinéma, auraient un peu exagéré en parlant de mer s'ouvrant et se refermant sur l'armée égyptienne. De même Christian Jacq voit des explications naturelles aux fameuses "plaies d'Egypte" et non "la colère du dieu de Moïse". "Tu ne fais qu'interpréter des phénomènes naturels en les attribuant à ton dieu". Selon Nicolas Grimal, professeur à la Sorbonne, "le refus du roi de laisser les Hébreux partir dans le désert est alors compréhensible, la zone étant particulièrement peu sûre. Christian Jacq reprend cette justification : tribus bédouines alliées aux Hittites.
La terre "promise" à Moïse par son dieu est le pays de Canaan (dont la capitale était alors Gaza), protectorat égyptien, et dont le roi et les habitants n'avaient aucune intention de laisser leur place à ces envahisseurs à qui il faudra rester quarante ans dans le désert...sans laisser aucune trace ! "Les conséquences d'une vérité absolue et définitive, imposée par des hommes à d'autres hommes".
La grande affaire de Ramsès II ce n'est pas l'exode des Hébreux, si tant est que cet exode ait eu lieu pendant son règne et non pendant celui de son fils et successeur Mineptah, mais la signature avec leurs ennemis habituels les Hittites, du premier Traité d'Etat à Etat de l'Histoire, transcrit dans la langue de chacun des deux Empires, fondant une paix durable. Il est vrai que la menace assyrienne, qui allait se concrétiser quelques décennies plus tard, pouvait être une bonne raison à ce rapprochement. Ramsès a également profité de la querelle de succession entre le frère et le fils de l'empereur hittite. Chritian Jacq en parler abondamment.
Le titre du roman "La Dame d'Abu Simbel" fait référence à la Grande épouse royale, Nefertari, pour qui Ramsès a fait construire un "temple de millions d'années" à Abou Simbel, en Nubie, très au sud de son royaume.
12:02 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, moïse et pharaon
24/12/2014
Septembre 1914
Les chemins de l'enfer
éditions Delcourt
Deuxième tome de la saga de huit jeunes hommes, du même bourg, mobilisés pour participer à la "Grande Guerre", de 1914 à 1918. La guerre vue à hauteur de "poilu".
Parmi eux un dessinateur qui envoie à sa famille les croquis pris sur le vif. L'exposition "vu du front" à l'hôtel des Invalides" en présente un certain nombre.
Si l'un dessine, d'autres écrivent, et d'autres encore ne manient pas facilement les mots et la plume.
Septembre 14, c'est la bataille de la Marne. Le moment où se joue le sort de la capitale, de la réussite, ou de l'échec, des plans de l'état-major allemand de "guerre éclair". Nous connaissons le résultat : la progression allemande a été stoppée, avec l'aide des taxis parisiens. Nous connaissons également le bilan : 300.000 morts !
Le bilan comptable n'est pas en notre faveur : l'armée allemande a 1 000 canons de plus que l'armée française qui dispose de 300 pièces d'artillerie contre 600. Les Allemands ont également plus d'avions.
Nos soldats ne comprennent pas pourquoi ils doivent charger avec leur "barda" sur le dos.
Premières accusations de mutilation volontaire pour éviter le combat.
Le sentiment, déjà, que "rien ne sera plus comme avant".
07:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire
22/12/2014
vacheries dans la grande famille du cinéma
Le petit dico vache du cinéma français
Philippe Durant
éditions du nouveau monde
Il y a les vacheries des actrices et acteurs les un(e)s sur les autres, et à l'égard de certains metteurs en scène, et réciproquement. Quand elles sont convergentes, elles dressent un portrait peu flatteur.
Peut-être plus intéressantes, les vacheries sur le métier et sur le milieu.
"La vérité n'est jamais amusante à dire ; sans ça tout le monde la dirait" (Michel Audiard, Les Barbouzes)
"Quand on a pas le bac, on fait acteur" Yvan Attal
"Pour être acteur, il ne faut pas être très intelligent" François Cluzet
"J'ai longtemps pensé que les acteurs n'avaient qu'un neurone" Julie Depardieu
"Si, en France, il y avait de vrais acteurs, je ne ferais pas de cinéma" Jacques Dutronc
"Il est plus important de savoir parler d'un rôle que de l'interpréter" Jean-François Balmer
"Le cinéma m'emmerde" Claude Berri
"Un tournage, c'est vraiment la réunion d'une bande de fous furieux" Bertrand Blier
"Deux acteurs peuvent jouer admirablement une scène, si elle est mal filmée et mal montée, ils auront l'air de deux cons" Claude Brasseur
"A Cannes on rencontre tous les gens que l'on évite le reste de l'année" Roman Polanski
"Il y a deux façons de devenir cons dans ce métier. L'une est d'avoir du succès, l'autre c'est de ne pas en avoir." Jean Carmet
"Les gens qui s'écoutent parler, c'est déjà énervant, alors ceux qui se regardent jouer..." Isabelle Carré
"Je n'ai aucun respect pour ceux qui ne respectent pas les gens" François Damiens
"Ce qu'il faut payer ne m'intéresse pas. Ce qu'il faut donner m'intéresse." Gérard Depardieu
15:44 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
20/12/2014
Ramsès II et les Hittites
La bataille de Kadesh
Christian Jacq
éditions Robert Laffont
Au nord de l'Egypte un empire puissant qui représente une menace : Hatti, dont la capitale Hattousa se trouve sur le plateau anatolien.
Limite sud de cet empire : Kadesh, sur les rives de l'Oronte, dans la plaine de la Bekaa (Syrie).
Entre les deux, soumis alternativement aux deux grandes puissances : Canaan, capitale Gaza et l'Amourrou, l'actuel Liban.
Pour l'auteur, l'affrontement entre la civilisation et la barbarie.
Kadesh (Qadesh) est la bataille la plus connue de ce temps, probablement parce que Ramsès II a fait graver dans la pierre, à plusieurs endroits, un récit propagandiste à sa gloire. Il aurait vaincu quasiment seul, avec l'aide de son dieu. Christian Jacq reprend cette version, en mentionnant quand même que la forteresse n'a pas été prise.
Si Jacq n'est pas toujours rigoureux sur le plan historique (c'est un roman !), il familiarise le lecteur avec Horus, caché dans les marais du delta avec sa mère Isis, pour échapper à la fureur de Seth, décidé à supprimer le fils et successeur d'Osiris, avec Bastet, la déesse chatte, incarnation de la douceur de vivre, avec Sekhmet, déesse lionne à corps de femme, avec Thot, dieu de la connaissance, babouin assis portant le croissant lunaire sur la tête.
08:26 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
17/12/2014
14 - 18
Le petit soldat (Août 1914)
Scénario : Corbeyran ; Dessin : Etienne Le Roux
Décors : Loïc Chevallier ; Couleur : Jérôme Brizard
éditions Delcourt
Beaucoup de livres à l'occasion du centenaire du déclenchement de la Première guerre mondiale, dont beaucoup de BD. J'ai déjà parlé de certaines, mais pas de ce projet éditorial ambitieux : sortir deux albums par an, de 2014 à 2018, en suivant l'évolution des quatre années de guerre.
Je suis donc en retard pour parler du premier album de la série. En août 1914, huit jeunes hommes du même bourg, se connaissant tous depuis l'enfance sont mobilisés. Certains sont décidés, d'autres y vont à reculons. Ils ne savent manifestement pas grand chose des raisons du conflit. Ils font leur devoir patriotique, en espérant être bientôt de retour. Certains sont fiancés, d'autres mariés et même pères, ou en voie de l'être. Les auteurs nous montrent également les réactions des femmes. Ils seront de bons "petits soldats".
Première rencontre avec l'ennemi : un lieutenant qui rêve d'une charge "sabre au clair", et l'ordonne face à une mitrailleuse allemande qui fait des ravages. Le sergent est plus réaliste mais fait régner la discipline.
Certains d'entre eux voient la mort en face pour la première fois. Tous comprennent qu'ils auront leur lot de souffrances.
18:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire