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30/01/2010

Mort d'un trimardeur

Mort d'un trimardeur

 

Arthur Upfield

 

Grands détectives 10/18 n°2345

Sélection FNAC 2009 "100 polars"

 

 

 

Réédité en 2009,  ce livre, publié pour la première fois en Australie en 1945, est, selon l'éditeur,  l'un des meilleurs d'Arthur Upfield, bourgeois anglais "expédié" par ses parents en Australie à la fin du XIXe siècle, et considéré comme "le père du polar ethnologique".

 

Pour ceux qui aiment le dépaysement, ce livre n'a pas pris une ride, sauf peut-être le mot "trimardeur", dont il ne reste que le mot d'argot "trimer" (travailler dur), plus utilisé par mon père que par mes petits enfants...

 

Le "grand détective" d'Arthur Upfield est l'inspecteur Bonaparte, dit "Bony", métis qui allie les qualités d'observation des aborigènes à la culture britannique, "enquêteur qui a pour spécialité les crimes commis dans la brousse australienne".

Ses aventures se déroulent le long d'une trentaine de volumes 10/18.

 

Celle-ci se déroule en "Nouvelle-Galles du Sud". J'ai regardé sur la carte : c'est la région de Sydney et Melbourne, mais l'enquête se déroule en plein "bush" australien, "au milieu de nulle part".

 

Impossible de découvrir le coupable de cette série de meurtres avant le dernier chapitre tant l'auteur s'amuse à nous lancer sur de fausses pistes.

 

 

"Pourquoi les hommes s'entêtent-ils à croire que le succès dépend de l'activité musculaire ?"

 

"Il avait atteint l'âge où la beauté de la personnalité est plus appréciée que la beauté de l'enveloppe corporelle".

 

 

 

08:51 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

28/01/2010

les coulisses du conlit ivoirien

Adieu, Abidjan-sur-Seine !

 

Les coulisses du conflit ivoirien

 

Guy Labertit

 

Autres Temps Editions

 

 

Guy est un ami. Laurent Gbagbo est l'ami de Guy. J'ai donc un préjugé favorable.

Malheureusement le sous-titre ne tient pas vraiment ses promesses.

Nous n'apprenons rien sur les "coulisses du conflit ivoirien". Rien qui ne soit déjà connu.

Il s'agit d'un plaidoyer, argumenté,  de mon ami Guy Labertit en faveur de son ami Laurent Gbagbo, Président de la Côte d'Ivoire.

Je ne sais toujours pas qui a payé les équipements (véhicules 4x4, téléphones satellitaires, etc.) des putschistes venus du Burkina Faso en 2002. L'explication par "le casse de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest" n'explique pas les circuits du financement.

Qui sont les "véritables instigateurs" ?

Je ne sais toujours pas pourquoi Chirac et Villepin étaient si acharnés contre le Président ivoirien. Parce ce que ce Président est socialiste ? Parce qu'il refusait d'entrer dans le modèle de la "Françafrique" ?

Guy a raison de dénoncer les "accords de Marcoussis", Villepin se vantant d'avoir "tordu le bras" d'un Président élu, et celui-ci a eu raison de refuser de voir nommer les putschistes aux ministères de la défense et de l'intérieur, ce que Villepin entendait bien lui imposer.

Je me souviens d'avoir vu à Abidjan tous les réfugié(e)s ayant fui le Nord aux mains des rebelles. Je n'ai pas eu connaissance de mouvements de population dans les sens inverse.

L'exemple ivoirien, c'est l'illustration des difficultés de l'Afrique pour sortir du colonialisme et pour conforter la démocratie.

En quoi ces partages du pouvoir entre élus et rebelles sont-ils des avancées démocratiques ?

N'est-ce pas légitimer les rebellions et encourager de futurs coups d'Etat ?

Il suffit donc d'être "chef de guerre" pour partager le pouvoir, sans d'autre légitimité que la force des armes ?

Pour sortir de l'étreinte de la France, le Président ivoirien a passé un accord avec le porte-parole de ceux qui avaient voulu le renverser, et l'a nommé Premier ministre.

Le livre ne nous l'apprend pas, mais nous explique que c'était la seule solution. Mais sur quelle ligne politique, pour accomplir quelles réalisations,  se fait cette cohabitation, ce partage du pouvoir ?

 

 

"Les crises prennent souvent naissance dans des scrutins discutables"

 

"Une fois étouffés ses premiers cris d'orfraie, l'ectoplasmique communauté internationale a digéré toutes les impostures électorales imposées aux citoyens du continent africain"

 

"Les rébellions sont de fausses solutions à de vrais problèmes"

 

"Les bien-pensants du monde occidental aiment surtout la gauche martyre, plus que vivante !"

 

"Parti très hexagonal et sans âme hors des frontières" (à propos du PS, dont il fut le "délégué Afrique" pendant treize ans)

 

"Le peu d'intérêt qu'accorde à l'Afrique une classe politique française très hexagonale et volontiers chauvine"

 

"Les médias télévisés jouent, par nature, sur les registres de l'émotion et de la simplification"

 

14:47 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique, politique

24/01/2010

Fraise et chocolat

Fraise et chocolat

 

Aurélia Aurita

 

Les impressions nouvelles

 

 

Excellente idée que de rééditer ce succès, devenu introuvable, d'Aurélia Aurita, "véritable parisienne,  d'origine sino-khmère", exilée au Japon par amour...pour un Français, dessinateur de BD.

 

"Buzz moi", dont j'ai parlé dans ce blog, de la même Aurélia Aurita,  racontait comment, en 2006,  "Fraise et chocolat" a "fait le buzz" de façon inattendue, de par le suivisme des journalistes.

Modestie de l'auteur,  car "Fraise et chocolat" restera un "classique" de la BD érotique. Les propos sont crus et directs, mais jamais pornos car ils ont la spontanéité et la fraîcheur de la jeunesse. Une vision ludique et drôle de la passion amoureuse. Et puis c'est une femme : elle peut donc se permettre de dessiner des choses dont un homme n'aurait probablement jamais pu parler sans être vulgaire.

 

On comprend pourquoi les journalistes lui posaient systématiquement des questions sur sa vie privée.

Pourtant, dans l'épilogue elle déclare que le livre "est une fiction", et d'ajouter, mutine,  "car je n'ai jamais, de toute ma vie, repassé une seule des chemises de Frédéric".

"On lit ça, on est content pour eux", l'écrit, dans les bulles de sa préface,  Joann Sfar, celui-là même qui vient de faire le film sur Gainsbourg, bien loin du "Chat du rabbin".

 

Le titre est explicité dans l'album : rien à voir avec "Charlotte aux fraises" et "Tartine et chocolat" : ce n'est pas pour les enfants.

 

 

 

09:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, érotisme

21/01/2010

sans blague ?

Platon et son ornithorynque entrent dans un bar

 

La philosophie expliquée par les blagues

 

Thomas Cathcart et Daniel Klein

 

Editions du Seuil

 

 

La preuve qu'il est possible de parler de choses sérieuses tout en souriant, être sérieux sans se prendre au sérieux.

 

Ce petit livre, dédié à Marx, Groucho,  est divisé en chapitres traditionnels : métaphysique, logique, épistémologie, éthique, etc.

 

Il part du principe que "la construction et la chute des blagues sont taillées sur le même patron que les concepts philosophiques" et "un concept philosophique traduit en histoire drôle devient aussitôt plus clair".

 

Après la lecture vous ne comprendrez peut-être toujours pas le "ding an sich" de Kant, mais vous aurez quelques blagues à raconter...

 

 

"Platon et son ornithorynque entrent dans un bar. Le barman pose sur Platon un regard interrogateur, et Platon répond : "Que puis-je dire ? Elle présentait bien mieux dans la caverne..."

 

"L'inconvénient qu'il y a à être athée, c'est que vous n'avez personne à invoquer dans les affres de l'orgasme..."

 

 

08:31 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie

19/01/2010

"sorcier" de la com

Le sorcier de l'Elysée

 

L'histoire secrète de Jacques Pilhan

L'homme qui conseilla François Mitterrand et Jacques Chirac

 

François Bazin

 

Editions Plon

 

 

"Conseiller en communication", ce n'est pas être publicitaire, même si Pilhan a commencé sa carrière chez Séguéla.

"Son rêve secret était celui d'une communication sans pub, devenue à ce point cohérente qu'elle pouvait presque se passer de toute action visible."

"Sa stratégie était l'art de préparer les cristallisations, d'organiser la rencontre d'un homme et d'une opinion".

Il se basait sur de nombreuses études qualitatives pour déterminer les styles de vie, les modes de vie, les préoccupations des Français ("le monde d'un côté et mon nombril de l'autre"). En constatant que "l'opinion publique est calquée sur le déroulé des journaux télévisés des six derniers mois".

 

Ce livre est désespérant pour les militants PS et UMP qui s'imaginent choisir les programmes et les orientations stratégiques de leurs candidats et influencer les électeurs avec leurs tracts distribués sur les marchés ou dans les boites à lettres. "Le système est totalitaire", "pour s'imposer, il faut tuer", "on ne gagne pas une élection en se faisant aimer des électeurs mais en flinguant l'adversaire",  "Ils croient qu'une campagne, c'est de la pêche à la ligne,  en fait, c'est une partie de chasse", disait Pilhan, et ce livre le prouve.

Si Pilhan a gagné la réputation d'être un sorcier, c'est probablement qu'il maîtrisait mieux que d'autres les règles de ce système, pour déterminer le "positionnement symbolique" de ceux qu'il conseillait, "en prenant acte du triomphe de l'Emotion sur la Pensée, ou de la Séduction sur l'Illusion".

 

 

Citations de Jacques Pilhan :

 

"L'intelligence, c'est la simplicité" ; "Faire simple, il n'y a rien de plus compliqué"

 

"L'opinion change d'elle même l'image de celui qu'elle veut faire gagner".

 

"Tout homme porte en lui six ou sept visage différents. L'art de la communication c'est de trouver le bon, au moment juste. Car c'est toujours le plus efficace".

 

"Toute action,  même loupée,  laisse une trace"

 

"Parler au moment juste est supérieur à parler juste". "L'important n'est pas ce qui est dit mais ce qui est cru, non pas ce qui est compris mais ce qui est ressenti, non pas ce qui est vu mais ce qui est imaginé. La communication n'est pas un art de la compréhension mais une gestion de la sensation"

 

"Ce que tu es parle si fort que je n'entends pas ce que tu dis" ; "Lorsque le signifié vient contredire le signifiant, le téléspectateur ne retient qu'une seule chose : le double langage"

 

"Pas d'incarnation, pas de projet !"

 

"A la télé, le spectacle relationnel est plus fort que le contenu"

 

"Si on ne pratique pas l'exercice de la volonté, tout est toujours foutu"

 

 

Citations de l'auteur :

 

"Donner du temps au temps ; ancrer, dans le passé, la compréhension du présent ; ne jamais être là où on l'attend ; choisir le terrain de l'affrontement ; imposer son rythme et les armes de la bataille"

 

"Le désir suppose l'attente" ; "La rareté, ce ressort du désir"

 

"C'est la marque du chef que de pouvoir se taire,  tout en étant compris."

 

"Dans tout coup de foudre il existe une part de vanité partagée"

 

"L'invention de la modernité suppose une claire conscience des racines"

 

"Le message indirect ("on parle de moi" est plus puissant que le message direct ("je parle")

 

"Tout est d'apparence. Même la discrétion"

 

"Le geste est tout et le propos n'est rien"

 

"La campagne électorale proprement dite est une sorte de spasme bref et violent, qui relève autant de la technique guerrière que de l'acte amoureux : je te tue, je te prends"

 

"Le grand art, c'est de durer" (Metternich)

08:24 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique