Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/02/2010

Seul le silence

Seul le silence

 

R.J. Ellory

 

Livre de poche "thriller" n°31494

 

Prix du "Roman noir" du Nouvel Observateur

 

 

Le livre se présente comme le journal d'un Américain vivant dans un petit village de Géorgie, puis qui part à Brooklyn pour devenir écrivain.

Il est dédié à Truman Capote, et on y retrouve plusieurs références à "De sang froid".

On y trouve également de nombreuses allusions littéraires ainsi que des réflexions sur l'écriture romanesque.

 

L'histoire commence en 1939, quand il a 12 ans, et qu'une petite fille est découverte violée et assassinée.

L'Histoire est évoquée : la guerre mondiale, la guerre du Vietnam.

 

Au fil des pages les cadavres des petites filles s'accumulent, qui s'ajoutent à la mort de personnes aimées.

Ces morts l'obsèdent. Mais il garde "une tranquille confiance dans les anges" (titre original du livre en anglais).

L'histoire se termine en 1967, deux ans après la naissance de R.J. Ellory,  et, à l'avant dernière page, nous découvrons le nom du coupable.

Sans que nous sachions comment expliquer ces meurtres en série. "Ce n'est pas une question de nationalité, ni de couleur, ni de religion...c'est, chaque fois, juste une question d'homme".

 

Un livre qui sort de l'ordinaire, à la fois par son montage, qui pourrait donner un excellent film,  et par son style.

 

Le second livre de R.J. Ellory, "Vendetta", le récit d'une vie de tueur à gages au service de la mafia de Chicago, a été publié cet été. Il est sur mon étagère, j'en parlerai dans ce blog dans quelques temps, car je suis bien décidé à le lire...

 

 

"Une histoire est comme un message avec un sens différent pour chaque personne qui le reçoit"

 

"Gagner n'est pas la seule raison de faire quelque chose"

 

"Le meilleur moyen de briser un homme est de lui dire qu'il est inutile"

 

"A en croire les pasteurs, tout ce qui est bon ou agréable nous vaut un aller simple pour l'enfer"

08:39 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

11/02/2010

identités

Les identités meurtrières

 

Amin Maalouf

 

Livre de poche n°15005

 

 

Préscience du Livre de poche de rééditer,  en 2008,  ce petit livre de 1998.

Prémonition d'Amin Maalouf qui écrivait en 1998 : "Rien n'interdit de penser qu'un jour un Noir sera élu président des Etats-Unis".

 

Alors que le débat sur "l'identité nationale" lancé par le gouvernement patauge (au mieux), il est salutaire de revenir aux notions fondamentales : le désir d'identité est légitime. "La mondialisation accélérée provoque, en réaction, un renforcement du besoin d'identité"."Il ne doit être traité ni par la persécution, ni par la complaisance". Pour qu'il ne soit pas "meurtrier", il faut que "personne ne se sente exclu de la civilisation commune qui est en train de naître, du sentiment d'appartenir à l'aventure humaine."

 

"En tout homme se rencontrent des appartenances multiples"

"Mon identité, c'est ce qui fait que je ne suis identique à aucune autre personne"

"L'humanité entière n'est faite que de cas particuliers, la vie est créatrice de différences"

"L'identité n'est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l'existence"

"Lorsqu'on a été brimé à cause de sa religion, lorsqu'on a été humilié ou raillé à cause de sa peau ou de son accent, ou de ses habits rapiécés, on ne l'oubliera pas"

 

"Si les hommes de tous  pays, de toutes conditions, de toutes croyances se transforment aussi facilement en massacreurs, si les fanatiques de tous poils parviennent aussi facilement à s'imposer comme défenseurs de l'identité, c'est parce que la conception "tribale" de l'identité qui prévaut encore dans le monde entier favorise une telle dérive".

 

"Plus un immigré sentira sa culture d'origine respecté, plus il s'ouvrira à la culture du pays d'accueil"

"Lorsqu'on sent sa langue méprisée, sa religion bafouée, sa culture dévalorisée, on réagit en affichant avec ostentation les signes de sa différence"

"On ne peut avoir les bras ouverts que si l'on a la tête haute"

"La tolérance ne me satisfait pas. Je n'ai aucune envie d'être toléré, j'exige que l'on me considère comme un citoyen à part entière quelles que soient mes croyances"

"Le postulat de base de l'universalité, c'est de considérer qu'il y a des droits inhérents à la dignité de la personne humaine, que nul ne devrait dénier à ses semblables, à cause de leur religion, de leur couleur, de leur nationalité, de leur sexe, ou pour toute autre raison"

"Respecter quelqu'un, respecter son histoire, c'est considérer qu'il appartient à la même humanité, et non à une humanité différente, à une humanité au rabais".

"Ce qui doit être respecté, absolument, et sans la moindre concession, c'est la dignité des êtres humains, de tous les êtres humains, femmes, hommes et enfants, quelles que soient leurs croyances et leur couleur"

"Respecter des "traditions" ou des lois discriminatoires, c'est mépriser leurs victimes"

 

"On exagère trop souvent l'influence des religions sur les peuples, tandis qu'on néglige, à l'inverse, l'influence des peuples sur les religions"

"La société façonne la religion qui, à son tour, façonne la société"

"Les sociétés sûres d'elles se reflètent dans une religion confiante, sereine et ouverte ; les sociétés mal assurées se reflètent dans une religion frileuse, bigote, sourcilleuse."

 

"Tout dans l'Histoire s'exprime par des symboles"

 

"L'Occident ne veut pas qu'on lui ressemble, il veut seulement qu'on lui obéisse"

 

"Je n'ai jamais compris comment un Etat qui se disait "laïc" avait pu désigner certains de ses ressortissants par l'appellation de "Français musulmans", et les priver de certains de leurs droits pour la seule raison qu'ils étaient d'une autre religion que la sienne..."

 

"Une laïcité sans démocratie est un désastre à la fois pour la démocratie et pour la laïcité"

 

"L'Histoire ne suit jamais le chemin qu'on lui trace parce qu'elle n'est que ce qu'en font les hommes"

 

"Chacun d'entre nous devrait être encouragé à assumer sa propre diversité, à concevoir son identité comme étant la somme de ses diverses appartenances"

10:01 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, identité

07/02/2010

blessure d'amour propre

Blessure d'amour propre

 

Martin Veyron

 

Editions Dargaud

 

 

Au début des années 80 paraissait, aux éditions "l'écho des savanes", "L'amour propre ne le reste jamais très longtemps", de Martin Veyron.

A la fin de "L'amour propre",  le "héros" (Martin Veyron affirmait que ce n'était pas autobiographique, ce qui était facile à croire), le personnage principal, donc, se retrouvait papa d'une petite fille.

 

Le temps a passé bien vite. Presque trente ans plus tard le papa devient grand-père. Toujours dessinateur, il a des problèmes avec sa prostate, et avec son inspiration, et est toujours fauché. Autobiographique ?

 

Il se retourne alors vers ce qui a fait son inoubliable succès : le "point G" et les "femmes fontaines".

Cela m'a donné envie de relire "L'amour propre", et je ne l'ai pas regretté.

Album beaucoup plus "hard" : la période était-elle plus permissive, ou Martin Veyron est-il moins excité ?

 

Reste, au moins pour ma génération, et celle de Martin Veyron,  la douceur de la nostalgie du temps qui passe, et nos fantasmes pas tout à fait estompés...

 

08:28 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd

04/02/2010

petit dictionnaire des mots de la crise

Petit dictionnaire des mots

De la crise

 

Philippe Frémeaux

Dessins de Gérard Mathieu

 

Editions "Alternatives économiques"

 

 

Les problèmes économiques sérieux, et leurs conséquences sociales, présentés avec humour, aussi bien dans le texte que les dessins, dans ce tout petit livre.

C'est clair et pédagogique, donc percutant.

 

A travers des mots comme "aléa moral", "titrisation" et "bonus" il est expliqué clairement que les banques et traders peuvent se permettre de prendre des risques inconsidérés avec de l'argent qui ne leur appartient pas : les gains sont privés, les pertes à la charge des épargnants et des contribuables.

En 2008, alors que les banques perdaient des milliards, 18 milliards de $ de bonus ont été distribués, et les salaires des grands dirigeants n'ont pas baissé.

 

 

"Le marché des créances titrisées avait atteint 11 000 milliards de $ aux Etats-Unis en 2006. Elles étaient finalement revendues à des épargnants et finissaient, par exemple, dans votre compte-épargne retraite ou votre assurance-vie". "AIG s'en était fait une spécialité et garantissait, à la veille de la crise, pour 2 600 milliards de $ de créances titrisées. L'équivalent d'une année du PIB français." "La déconfiture d'AIG a coûté 170 milliards de $ aux contribuables américains".

 

"Qui a beaucoup d'actifs peut rester inactifs"

 

"La seule solution pour dépenser plus sans gagner plus, c'est de s'endetter"

 

"Quand l'Etat s'endette, ce sont ceux qui gagnent suffisamment pour épargner qui lui prêtent de l'argent. Et si l'Etat augmentait juste un peu les impôts payés par les plus aisés plutôt que de leur emprunter de l'argent ?"

 

"Le marché ne fonctionne jamais sans règles. Le néolibéralisme est le fruit d'une puissante intervention politique au profit des plus puissants et des plus riches". "La dérèglementation consiste à donner plus de place aux mécanismes du marché dans la gestion des services publics."

 

08:58 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : crise

31/01/2010

une histoire alternative des Etats-Unis

Une histoire populaire de

L’empire américain

Howard Zinn, Mike Konopacki, Paul Buhle

Editions Vertige graphic

 

Il s’agit de la mise en bandes dessinées, en noir et blanc, par le dessinateur Mike Konopacki,  du livre du professeur de sciences politiques à l’université de Boston, Howard Zinn, sous la direction de l’éditeur et scénariste  Paul Buhle.

Histoire « Populaire » ? Tout dépend du sens que l’on donne à ce mot, car il faut bien du courage pour prendre à « rebrousse poil » l’orgueil démesuré des Américains pour leur pays. Histoire « radicale » assurément que ses adversaires dans le pays traitent probablement de « communiste », mais qui devrait avoir du succès dans les pays où le sentiment anti-américain est aussi présent que le coca-cola.

« Tout au long de notre histoire, notre armée n’a pas été utilisée pour des objectifs moraux mais pour étendre le pouvoir économique, politique et militaire. »

Tout y passe pour démontrer cette phrase : la guerre américano-mexicaine de 1846, les guerres indiennes (massacre de Wounded Knee en 1890), la terrible répression des grévistes en 1892, les 103 interventions américaines dans d’autres pays entre 1798 et 1895, Cuba, les Philippines, la Première guerre mondiale, « une aubaine pour les industriels et les banquiers des Etats-Unis, le massacre des mineurs grévistes du Colorado, la ségrégation et la lutte pour les droits civiques, le Vietnam, bien entendu, la lutte contre les progressistes latino-américains, au profit des pires dictatures, pour finir par l’Irak et une conclusion : « Qu’est-ce qu’un Empire sans guerre ni conquête ? ».

Le parti-pris est évident, mais, en face, la propagande est tellement puissante et systématique…

 

08:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bd, histoire