04/08/2008
la philo pour les nuls (citations)
"On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve" Héraclite
"Qui accroît sa science accroît sa douleur" l'Ecclésiaste
"Je ne me rends jamais qu'à la raison" Socrate
"Philosopher, c'est apprendre à mourir" Platon
"On peut suivre sa pente, mais à condition que ce soit en montant" André Gide
"Exercer librement son talent, voilà le vrai bonheur" Aristote
"Pourquoi ne te retires-tu pas de la vie, comme un convive rassasié et ne te résignes tu pas à prendre un repos exempt de souci ?" Epicure
"J'ai découvert que tout le malheur des hommes vient d'une seule chose qui est de ne pas savoir demeurer au repos dans une chambre", Pascal
"Etudiez comme si vous deviez vivre toujours, vivez comme si vous deviez mourir demain", Thomas D'Aquin
"Il vaut mieux être la queue d'un lion que la tête d'un chien", le Talmud
"Pour que la vie des hommes ne soit pas tout à fait triste et maussade, Jupiter leur a donné bien plus de passions que de raisons", Erasme
"Ce sont toujours les plus intelligents qui sont les plus couillonnés", Giordano Bruno
"La pensée se pose en s'opposant", Hegel
"Les pires tyrans sont ceux qui savent se faire aimer", Spinoza
"Si Dieu nous a faits à son image, nous le lui avons bien rendu", Voltaire
"L'amour pour principe, l'ordre pour base et le progrès pour but", Auguste Comte
"La philosophie est à l'étude du monde réel ce que l'onanisme est à l'amour sexuel"
"La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, elle est le cœur d'un monde sans cœur, elle est l'opium du peuple" , Karl Marx
"Parce qu'elle nous prive de multiples possibilités de plaisir, la raison devient comme une ennemie au joug de laquelle nous nous arrachons avec joie", Freud
"L'homme est condamné à être libre", Jean-Paul Sartre
"Ce dont on ne peut parler, on doit le taire", Wittgenstein
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03/08/2008
la philosophie pour les nuls
Christian Godin
Editions First
J'essaie de m'initier à la philosophie, aux questions essentielles, du sens de la vie, de la mort.
Je me souviens que mon prof de philo, au lycée, Rachid Boudjedra, qui n'avait pas encore écrit tous les livres qui allait faire de lui un écrivain étudié dans les universités française, nous disait : "la philo, c'est lire Camus sur la plage".
Cela ne m'a pas empêché d'avoir 13/20 au Bac, à l'épreuve de philo, en dissertant sur "le mythe de la caverne" de Platon. Il est vrai que c'était en 68...
Le livre de Christian Godin est-il pour les nuls ?
Il m'a semblé que c'était d'abord un livre d'histoire de la philo, par sa présentation linéaire au fil de l'Histoire, plus qu'un livre de "philo pour les nuls".
Je n'y vois pas plus clair dans les concepts obscurs et certaines questions me semblent être au mieux des jeux intellectuels, au pire des "prises de tête", même si les réflexions stimulantes sur des questions essentielles ne sont pas absentes.
Dans la catégorie "initiation" à la philo, je préfère, de beaucoup, "l'anti-manuel" de Michel Onfray.
Citations de l'auteur
"Alors que les hommes, généralement, se contentent de croire, les philosophes veulent savoir"
"La religion de la plus grande espérance est aussi celle du plus grand désespoir. Avec le christianisme, le mal fait une entrée fracassante. Les Grecs ignoraient le péché. Le christianisme cultivera cette chose inédite : la mauvaise conscience"
"Saint Augustin invente le péché originel, dont la notion est absente de la Bible. Pour la première fois dans l'histoire de la pensée, le plaisir sexuel est associé à la faute. La honte des rapports sexuels est due au fait que la convoitise de la chair est indépendante de la volonté."
"Le Moyen-âge plaçait l'homme sous le regard de Dieu ; la Renaissance le place sous son propre regard"
"Les cyniques au pouvoir n'aiment rien tant que le sirop de la morale pour faire avaler leur potion"
"Le ressentiment est la force du faible : il est la seule force dont le faible soit capable."
08:51 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie
02/08/2008
La chaussure sur le toit
Vincent Delecroix
NRF / Gallimard
Un auteur professeur de philosophie, et ayant prouvé sa capacité d'écriture poétique, une chroniqueuse télé matinale qui compare ce livre à "l'élégance du hérisson", que j'ai beaucoup aimé, et à l'arrivée, désolé de le dire, une déception à la hauteur de l'attente.
Une dizaine de scènes de la vie parisienne, ayant en commun une chaussure sur le toit, sans que cette pièce centrale ne me permette de recomposer le puzzle.
Extraits :
"C'est typique des humains : démolir consciencieusement ce qui peut les rendre heureux, ne pas savoir résister au doute"
"Depuis Hegel, il n'est plus possible d'envisager l'art sans penser sa mort"
"La rose est sans "pourquoi ?", dit Silesius cité par Heidegger, "elle fleurit parce qu'elle fleurit !"
"Les gens sont bien futiles : un rien peut détourner leur attention de la souffrance et la fixer autre part. Il faut simplement leur donner un objet et ils y déposeront tout le malheur et tout le ridicule du monde. Et dans le genre ridicule, une chaussure peut très bien faire l'affaire" : voilà toute l'histoire de "la chaussure sur le toit".
08:07 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
31/07/2008
Bon chat chinois prend la souris
Bon chat chinois prend la souris Chroniques de la vie ordinaire Eric Meyer Editions du Seuil "Peu importe que le chat soit blanc ou noir : le bon chat, c'est celui qui attrape la souris" Cette phrase, très célèbre, du "petit timonier" Deng Xiaoping marque, au début des années 80, la mort de l'idéologie communiste en Chine, où Eric Meyer est journaliste depuis 20 ans. Pour nous faire comprendre l'état actuel de la Chine, et sa diversité, Eric Meyer nous présente cent chroniques choisies de la vie ordinaire dans ce pays. "La vaste forêt abrite bien des oiseaux bizarres" comme le dit l'un des proverbes qui marquent chaque chapitre. Avec "une constante dans la vie quotidienne locale : un copieux ennui", à cause d'"un vieux démon, celui de toute la Chine : l'absence d'échange avec autrui, l'indifférence autiste, une enfance dépressive, comme un jeune Chinois sur trois", "qui trouvent dans le jeu en ligne des émotions par procuration", en raison de "l'interdit de l'expression publique des émotions". "Le marché et le jeu, confondus", sont le cœur de la vie" car "qui n'ose semer par peur des crickets, perd sa moisson". Il montre des Chinois dont la vie devient plus facile, plus aisée, plus confortable, mais aussi "plus précaire, déprimée, polluée et vidée du passé". "La Chine socialiste a une vieille tradition de décisions abruptes et hostiles aux citoyens", en raison de "l'absence en Chine d'Etat de droit". Mais "le parti a besoin de gens ayant confiance dans la protection de la "maison mère". Les autres, il les écarte, il en va de sa survie". Deux petits proverbes, tirés du livre, pour terminer : "Chien acculé saute le mur" "A nid renversé, pas d'œuf intact"
07:46 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : livre, chine
29/07/2008
Le jour où mon père s'est tu
Virginie Linhart
Seuil
Prix de l'essai des lecteurs de l'Express
Virginie est la fille de Robert Linhart, dirigeant d'un groupuscule maoïste de la fin des années 60.
Brillant intellectuel (Normale Sup à 19 ans), il a décidé, dans la ligne de la "révolution culturelle" de "retourner au peuple" et d'aller travailler en usine. Il a en a tiré un "best seller" : "L'établi".
"Il faut savoir descendre de cheval pour cueillir des fleurs" (Mao)
A 36 ans, après une tentative de suicide, par médicaments, ratée, revenu d'un profond coma, il sombre dans un quasi mutisme que sa fille vit comme un abandon.
Après avoir été tenté d'écrire sur cette génération de dirigeants gauchistes de mai 68, Virginie choisit finalement de rencontrer les "filles et fils de..."
Cela donne une très intéressante galerie de portraits, des parents, et des enfants, de l'enfance de ces enfants de parents militants intellectuels, passionnés de politique, de psychanalyse, de structuralisme, trop occupés par leurs controverses intellectuelles pour s'occuper des enfants, sauf pour exiger d'eux la réussite scolaire car, pour ces révolutionnaires surdiplômés, le gauchisme est un élitisme. Est partagé surtout le sentiment d'être "l'avant garde".
La pratique ne s'accorde pas toujours avec la théorie, ce qui est pénible quand on se veut "scientifique" même en politique !
Le retour à la norme sera difficile. La disparition des illusions s'accompagnera souvent de l'éclatement des couples, ce qui est toujours difficile pour les enfants...
L'auteure remarque que beaucoup de ces responsables militant(e)s sont des enfants de survivant(e)s de la Shoah. D'où la volonté de vivre, de "jouir sans entrave", exprimée en mai 68.
Défilent pour nous :
Roland Castro, Judith Miller (fille de Lacan) et son mari Alain Miller, Beny Levy (secrétaire de Sartre puis responsable d'une école talmudique), Alain Krivine (Ligue Communiste Révolutionnaire), Henri Weber (bras droit de Krivine, puis de Fabius), mais aussi des "petits" qui n'avaient pas le filet de sécurité de l'université, et qui l'ont payé cher...et leurs enfants qui ont une règle générale : ne pas faire comme leurs parents.
Presque, toutes et tous se situent à gauche, et féministes dans leur vie quotidienne. Un seul d'entre eux, fils d'un journaliste fondateur de Libération, est militant : Mao Péninou, élu du XIXe arrondissement, tendance DSK.
Extraits :
"Méchants comme tous les gens qui ont une intelligence extrême" ;
"Il ne s'est jamais remis de ce temps où il crut possible d'infléchir le cours de l'Histoire"
"C'est de s'être trop pris au sérieux qu'ils ont, par la suite, déprimé"
"L'idée générale, c'est qu'on est pas là pour s'amuser"
"Quand on comprend que l'on ne peut pas révolutionner le monde, on le réforme"
08:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, politique