12/04/2008
l'état du monde
Sous la direction de Bertrand Badie et Sandrine Tolotti
Editions La Découverte
Deuxième année de la nouvelle formule de "l'état du monde" : il n'y a plus de fiches par pays, mais des thèmes transversaux, traités chacun en quatre pages et regroupés en quatre chapitres : nouvelles relations internationales, questions économiques et sociales, sociétés et développement humain et enjeux régionaux. Ces enjeux régionaux sont à nouveau traités dans la partie "les grands ensembles régionaux".
Pour prendre l'exemple de la Chine, dont les médias parlent beaucoup, et parleront probablement encore beaucoup d'ici le mois d'août, elle est traitée dans le chapitre "questions économiques et sociales" ("la Chine entre intégration et tentation néocoloniale", dans le chapitre "sociétés et développement humain" ("Chine, le développement au risque de l'environnement"), et, bien entendu, dans l'ensemble "Asie".
Comme d'habitude, les contributions viennent de spécialistes qui savent se faire pédagogues.
C'est un livre indispensable pour toutes les personnes qui s'intéressent à la marche du monde. A lire par petits bouts, en fonction des centres d'intérêt et de l'actualité.
Puisque les responsables de la publication ont entamé une mue importante de l'ouvrage en supprimant les fiches par pays, ils devraient également envisager très sérieusement d'éliminer toutes les parties non indispensables à la compréhension, concernant les évènements de l'année précédente
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05/04/2008
De Gaulle à la plage
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29/03/2008
L'agenda Kosovo
L'agenda Kosovo SAS n°171 Editions Gérard De Villiers Le Kosovo s'est, de nouveau, trouvé sur le devant de l'actualité : déclaration (attendue) d'indépendance, le Conseil des ministres de l'Union européenne, incapable d'adopter une position commune, se défaussant sur ses Etats membres, reconnaissance par nombre d'entre eux... Et la semaine dernière des soldats de la paix, dont plusieurs Français, blessés par des Serbes, alors que ces soldats sont là pour les protéger. Les peuples ont-ils, oui ou non, le droit de décider de leur indépendance ? Les frontières sont-elles intangibles ? Pourquoi ce qui a été accordé aux Kosovars ne serait pas valable pour les Serbes du Nord du Kosovo ? Et pour d'autres minorités partout en Europe, et ailleurs ? Dans les Balkans, dans le Caucase...et au Tibet ! Le livre rappelle des faits historiques connus, et peu compréhensibles pour les rationalistes que nous sommes : les Serbes considèrent le Kosovo comme le berceau de leur Nation...parce qu'ils y ont été battus par les Turcs ! Imaginez que Charles Martel ait été battu à Poitiers en 732 : aurions-nous fait de Poitiers le berceau de la Nation française ??? La "communauté internationale" y est présente depuis bientôt dix ans. Pour quels résultats ? Le livre met le doigt sur une réalité gênante : "le Kosovo ne produit rien, à part une mauvaise impression" : les gens y vivent essentiellement de l'aide de l'Union européenne, directement ou par ricochet de la présence des organismes européens, de l'ONU, de l'OTAN, de l'OSCE... et de la contrebande. Dans ce contexte, il pose une question qui reste d'actualité : comment protéger les minorités serbes du Kosovo, surtout celles qui sont isolées ? Qui a intérêt à des provocations sanglantes ? Mr De Villiers a la réputation d'être bien informé, par les services français de renseignements. Sa réponse est : les Russes. Le mur de Berlin est tombé, le communisme a disparu, mais, avec l'aide de Poutine, le Russe continue à faire peur... Pour terminer, même en étant habitué à la vision hyper machiste des relations hommes/femmes de Mr De Villiers, j'ai été surpris de lire "elle maîtrisait parfaitement son goût pour le sexe, comme un homme". Qui maîtrise le mieux ces choses, les femmes ou les hommes ? La réponse me paraît évidente...et pas à notre avantage !
08:07 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kosovo
22/03/2008
Sous les vents de Neptune
A noter une étonnante Jeanne Moreau en retraitée devenue pirate informatique par idéal et comblant ainsi ses insomnies. En conclusion : - Si vous n'avez pas lu le livre et que vous n'avez pas vu le téléfilm : n'hésitez pas à le lire : il a été réédité ; - Si vous avez vu le téléfilm et que vous n'avez pas lu le livre : vous pouvez faire la tentative : vous n'aurez pas le suspens, puisque vous connaissez la fin, mais, comme toujours, il y a plus de choses dans le livre que dans le film. Et il y a plusieurs niveaux de lecture. Après tout, j'ai vu le téléfilm en connaissant le dénouement et je l'ai apprécié quand même ; -Si vous avez lu le livre et que vous n'avez pas vu le téléfilm, consolez vous en pensant que Josée Dayan prépare d'autres adaptations de livres de Fred Vargas.
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16/03/2008
Les hirondelles de Kaboul
Les hirondelles de Kaboul
Yasmina Khadra
Pocket n°11988
Le seul point commun avec le film "Les cerfs-volants de Kaboul", c'est l'horreur de la vie à Kaboul du temps des talibans. "Kaboul, une ville en état de décomposition avancée", "Les joies ayant été rangées parmi les péchés capitaux". "Kaboul la maudite qui apprend tous les jours à tuer". "Il n'y a que des fantômes, sans voix, sans attraits, qui traversent les rues sans effleurer les esprits : des nuées d'hirondelles en décrépitudes, bleues ou jaunâtres, souvent décolorées et qui rendent un son morne lorsqu'elles passent à proximité des hommes." Le livre commence par une lapidation, dans les "règles", avec la femme enterrée jusqu'à la taille pour l'empêcher de s'enfuir. "L'ivresse de la fornication l'avait détournée de la voie du Seigneur". Mohsen, intellectuel qui rêvait de modernité y assiste, et l'avoue à sa femme, avocate, qui, pour sortir avec lui, est obligée de s'emprisonner dans le trop fameux "tchadri" ("Le port du tchadri est devenu une nécessité pour épargner aux hommes des sortilèges démesurés"). Il n'arrive pas à être d'accord avec les talibans qui considèrent que "aucun homme ne doit quoi que ce soit à une femme, ces créatures viscéralement hypocrites et imprévisibles". Atiq, qui a combattu les soviétiques, reconverti en geôlier, traîne sa peine et supporte mal de voir son épouse souffrir d'une maladie incurable. Il "se surprend parfois à ne craindre que vaguement les foudres du ciel". La folie des talibans conduit à la folie de toutes et de tous, sans espoirs, et à la mort des plus faibles : "Les hommes sont devenus fous : ils ont tourné le dos au jour pour faire face à la nuit".
Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohammed Moulessehoul est Algérien. Ses livres portent souvent sur le dialogue de sourds entre Orient et Occident.
Extraits :
" Les terres afghanes ne sont que champs de bataille, arènes et cimetières".
"La désertification poursuit ses implacables reptations à travers la conscience des hommes, et leurs mentalités".
"Le seul moyen de lutte qui nous reste, pour refuser l'arbitraire et la barbarie, est de ne pas renoncer à notre éducation".
"Vivre, c'est d'abord se tenir prêt à recevoir le ciel sur la tête. Si tu pars du principe que l'existence n'est qu'une épreuve, tu es équipé pour gérer ses peines et ses surprises."
"Il n'est pire amour que le regard que l'on échange dans une gare lorsque les deux trains vont chacun de son côté".
"Ton visage est l'ultime soleil qui me reste. Ne me le confisque pas...aucun soleil ne résiste à la nuit".
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