01/11/2006
un "polar" sicilien
Piergiorgio Di Cara
Editions Métaillé
Des policiers qui écrivent des romans policiers, il y a en déjà quelques uns.
Celui là a la particularité d'être de Palerme et commissaire à la brigade antimafia de cette ville...et d'être traduit en français depuis peu.
Il raconte la traque, couronnée de succès, de deux chefs mafieux.
Il raconte surtout la vie quotidienne de ces policiers, faite d'attente, de sacrifices, d'espoirs et de renonciations, et donc faite de tabac et d'alcool, faite également de peur face aux menaces de mort qui deviennent souvent réalité.
On découvre dans ce livre que la "guerre" des polices, au moins la rivalité et les jalousies entre services, n'est pas un monopole français. Pas plus que l'attitude du pouvoir politique qui "émet des lois spéciales à grands coups de trompe", pour répondre aux attentes de l'opinion publique, puis ne donne pas les moyens d'agir face à un "monde qui vit sur la tricherie, la tromperie, l'illégalité".
La non coïncidence entre la vérité "investigatrice" et la vérité "procédurale" nous rappelle les tiraillements entre les ministres de la justice et de la police.
Etonnant pour un Sicilien : un hommage au rugby, "le sport d'équipe le plus beau du monde".
Et pour conclure une maxime de la mafia : "la parole la meilleure est celle qui ne se dit pas"
Mais elle peut s'écrire ?
12:30 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
15/10/2006
un élu local
Jacques Boucaud
(Journaliste au Progrès de Lyon)
Editions "A contrario"
"Lui seul ne sait pas qu'il est mort", avait-il coutume de dire aux enterrements.
10 ans (en janvier) qu'il est décédé et personne ne peut l'ignorer, vue la quantité de livres publiés à cette occasion. Certains ont été évoqués sur ce blog.
Celui-ci parle de l'homme sous un angle inhabituel car non parisien : son ancrage local.
Pendant quarante ans François Mitterrand a été élu de Bourgogne, et plus spécialement de la Nièvre.
Tout d'abord élu, député, en 1946, peu présent, quand le scrutin était de liste, il s'est "accroché" au terrain à partir du moment où il a été élu conseiller général de Montsauche, en 1949, puis quand il est devenu maire de Château Chinon, 10 ans plus tard, même si tout le monde sait qu'il y habitait à l'hôtel, du "vieux Morvan".
Il "quadrille" si bien le terrain, en "courant" d'une commune à l'autre tous les samedis, proverbialement en retard, qu'il devient sénateur en 1958, avant de redevenir député en 1962, et Président du Conseil général en 1964.
Mais la Bourgogne de François Mitterrand ce n'est pas que le Morvan, c'est aussi le Sud de la Région, en particulier Cluny, où il a rencontré, pendant la résistance, la femme qui allait devenir son épouse, et où sa famille est venue longtemps en vacances, dans la maison familiale de Danielle, et aussi Solutré, qu'il a rendu encore plus célèbre que le "Pouilly" voisin, sans oublier la communauté religieuse de Taizé et le pays de Lamartine (en particulier son fameux "lac").
Sa Bourgogne, c'est aussi la "colline inspirée" de Vézelay et le mont Beuvray où Danielle aurait souhaité qu'ils soient enterrés tous les deux. Idée qu'il a abandonné dès lors qu'une polémique naissait.
Sa Bourgogne, c'était "les forces de l'esprit" mais aussi la gastronomie bourguignonne, avec quelques uns des meilleurs "chefs" de France et de bons petits restaurants qui donnent envie d'y revenir (le livre contient quelques suggestions).
Château Chinon + Solutré + Vézelay + le mont Beuvray = quatre occasions de constater que François Mitterrand aimait les paysages dégagés et les horizons lointains.
17:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)
13/10/2006
100 pour un centenaire
100 ans, 100 socialistes J.M. Binot, D. Lefebvre, Pierre Serne Editions Bruno Leprince Je sais, l'anniversaire du centenaire du PS, est déjà passé et il est sorti d'autres livres, dont j'ai parlé dans ce blog, à cette occasion. De Jean Allemane (1843/1935) communard célèbre, mais un peu oublié à Fred Zeller (1912/2003), plus connu comme Grand Maître du Grand Orient, ayant écrit des mémoires iconoclastes lui valant des ennuis avec les autorités maçonniques, que comme militant socialiste, ancien trotskyste (j'ai cru comprendre qu'il n'était pas le seul !), les auteurs tracent de courts portraits de 100 socialistes, responsables, ministres, propagandistes connus, faisant revivre quelques figures oubliées ou peu connues, surtout de la SFIO. L'ordre alphabétique fait s'entrechoquer les époques et les styles ainsi que les "sensibilités". L'un des auteurs a écrit un livre sur "socialisme et maçonnerie" et il en reste dans ce livre ci plus que des traces. Un livre qui ne se lit pas comme un roman, mais se laisse déguster sans peine par petites touches qui assemblées donnent plutôt bonne impression.
16:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
06/10/2006
Une BD sympa
Jim, Gaston, Alteau
Editions "Jungle"
Une bande dessinée assez rigolote, et même assez réussie.
Imaginez la rentrée des classes avec pour élèves les p'tits Jacques, Nicolas (ne ressemblant pas du tout au petit Nicolas de Sempé), Dominique, François (et même 2 François, dont celui qui est amoureux de la fille)...et Ségolène.
Pas tous déjà cancres, mais ayant tous déjà les caractéristiques qui les différencient aujourd'hui.
Idéal pour se préparer, avec le sourire, à la prochaine échéance électorale présidentielle.
Un cadeau sympa à faire à celles et ceux qui aiment les BD à l'ancienne et la politique (je ne touche pas de royalties, et je ne connais pas les auteurs).
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27/09/2006
le choc de l'islam
(XVIIIe - XXIe siècle
Marc Ferro
Editions Odile Jacob
L'islam quitte rarement les devants de l'actualité.
Les réactions aux propos du Pape (réputé infaillible car directement inspiré par Dieu) viennent de le prouver une nouvelle fois.
L'historien Marc Ferro revient sur le choc provoqué par l'Occident par son intrusion en terre d'Islam à partir de la fin du XVIIIe siècle : Napoléon en Egypte, perte de la Crimée du fait de la défaite ottomane contre la Russie (1783), colonialismes, essentiellement anglais et français avant d'être américain, décolonisation par la création d'Etats nationaux empêchant l'unité de l'Islam arabe ("l'Umma, la communauté des croyants), création de l'Etat d'Israël (al Nakba, "le désastre") et rattachement du Cachemire majoritairement musulman à l'Inde.
La Femme et la Famille, derniers refuges face à l'invasion occidentale, physique ou culturelle, deviennent les révélateurs du degré de résistance culturelle qui s'organise, avec les transistors, les télévisions, internet et les cassettes audio et vidéo, mariant les technologies modernes avec le retour à des croyances ultra traditionnelles.
Le retour à l'Islam est pour beaucoup, les jeunes sans avenir en particulier, une forme de la lutte protestataire contre l'impérialisme occidental, surtout américain, le terrorisme étant la réponse du faible au fort, terrorisme longtemps financé, directement ou indirectement, par le pétrole saoudien au nom de l'Islam.
En conclusion : "la vraie menace vient du déséquilibre économique mondial : s'il n'est pas réduit et domestiqué, la terreur prendra de nouveaux visages...Tant que, faute de mesures adéquates, les rapports inégaux créeront frustrations et désespoir, la bête immonde resurgira".
17:15 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)