05/05/2007
Le livre que vous ne lirez pas avant d'aller voter
Le livre que vous ne lirez pas avant d'aller voter
Serge Portelli, magistrat, a écrit un livre sur la politique judiciaire de Nicolas Sarkosy qui, quand il était ministre de l'intérieur, s'en prenait ouvertement aux magistrats.
Quelques titres de chapitres laissent bien imaginer le contenu du livre : "la prison compulsive", "la justice, maillon faible de la chaîne pénale ?"...
Les éditions Michalon devaient publier le livre... avant de revenir sur leur décision, à la dernière minute, empêchant la publication avant les élections, même par un autre éditeur.
J'avais parlé, il y a quelque temps sur ce blog, du livre de la journaliste Valérie Domain qui avait écrit une biographie que Cécila Sarkosy, que son éditeur avait "renoncé" à publier, après pressions du mari de la dame, et que Fayard a finalement publié sous forme de roman ("Entre le cœur et la raison") après "remaniements".
Il est possible de se demander dans quelle société nous vivrions si ce Monsieur, par malheur, devenait Président de la République.
En attendant, pour vous faire une idée du livre, donc du système sarkozien, vous pouvez consulter le site www.betapolitique.fr
08:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
15/04/2007
Mitterrand, Chirac, Royal...
Histoires françaises
Edith Cresson
Editions du Rocher
C'est quand elle parle d'elle, et en particulier de sa vie privée, qu'elle est la plus touchante : sa rencontre avec son mari, et le décès de celui-ci, à la fin du livre ("c'est une partie de nous qui s'en va avec celui que nous aimons, là où le temps s'est arrêté"), son implantation à Châtellerault, la façon ignoble dont elle a été traitée par les machistes d'abord au ministère de l'agriculture puis lors de son passage à Matignon (que l'on se souvienne du "Bêbêtes show"), les attaques subies à la Commission européenne (la justice belge et la justice européenne l'ont "blanchie" deux fois, mais on se souvient surtout des accusations, puisqu'il n'y aurait pas "de fumée sans feu"...).
Oui cette femme politique, ayant exercée de hautes responsabilités, a de quoi être blessée.
Mais elle balance quelques vacheries qui ne sont pas tristes non plus. Elle n'a pas peur d'enfreindre les règles, en particulier celle qui veut que l'on n'attaque pas Bérégovoy, à cause de sa fin dramatique. Manifestement elle ne lui a toujours pas pardonné d'avoir tout fait pour la remplacer. Elle pensait probablement à lui en dénonçant "l'excès d'ambition à court terme qui parfois habite la classe politique jusqu'à sacrifier l'intérêt collectif".
Elle voue à François Mitterrand l'admiration qu'il mérite et le cite volontiers : "on vaut par ce qu'on fait", "il ne suffit pas de partager le même objectif pour s'entendre".
J'ai fait la connaissance d'Edith Cresson quand je suis arrivé au Parlement européen. Elle était à la commission de l'agriculture. Je n'ai donc pas été surpris de lui voir confier ce portefeuille ministériel. Elle dénonce aujourd'hui les effets pervers de la Politique Agricole Commune et constate que le système en vigueur profite surtout aux gros exploitants. Elle préconise, à la suite d'Edgar Pisani, un système de subventions dégressif et l'intensification de la recherche pour l'utilisation des produits agricoles à des fins non alimentaires.
Je l'ai retrouvée quand elle a été nommée membre de la Commission européenne, et je dois dire qu'elle a été fidèle à toutes les réunions que j'ai organisées, au nom du Parti Socialiste Européen, pour rassembler les ministres socialistes chargés, comme elle, de l'éducation et de la recherche, le troisième budget de l'Union européenne. Elle cite, à juste titre, mon ami Gérard Onesta, vice-président (Vert) du Parlement européen : "le drame de la politique au niveau européen, c'est qu'elle n'intéresse les médias qu'à condition de provoquer des esclandres".
Sa vision de l'Europe n'en ai que plus pessimiste : "la dimension européenne, mal expliquée, rendue confuse par des décisions qui paraissent arbitraires, contribue à susciter non pas l'espoir mais la méfiance", et elle cite le philosophe Paul Ricœur : "aucun système institutionnel ne survit sans une volonté de vivre ensemble. Lorsque ce vouloir s'effondre, toute l'organisation politique se défait très vite".
15:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
09/04/2007
Guide du paradis
Guide du paradis
(Publicité comparée des "au-delà)
Pierre Conesa
Editions "l'aube", poche, essai
En ce lundi de Pâques catholique, je voudrais vous conseiller ce livre jubilatoire écrit par quelqu'un qui a compris qu'il est possible de parler des choses les plus sérieuses avec humour.
Nous irons tous au paradis (même moi ?) car il est évident que nous l'avons bien mérité.
Mais quel paradis nous attend ?
En consommateurs avertis ne devons nous pas nous renseigner sur notre destination finale et comparer les différentes propositions ?
Il faut reconnaître que le paradis musulman est tentant...pour les hommes : 72 femmes "parfaites" (et la vigueur éternelle pour y faire face), 80.000 serviteurs, du vin et des liqueurs qui ne font pas mal à la tête le lendemain, des vêtements magnifiques etc.
Pour les femmes qui ont mérité le paradis, désolé, rien n'est prévu...
Le paradis des chrétiens et des juifs, c'est le retour du jardin d'Eden d'avant le péché original.
Le Genèse nous explique même où il se trouve : à l'Orient, bordé par 4 rivières dont une est l'Euphrate. Ne cherchez pas : c'est l'Irak ! C'est probablement pour cela que le très religieux W a voulu y aller ! Un déménagement a peut-être eu lieu depuis ?
C'est un gigantesque camp naturiste, sans pudeur, car malheureusement sans concupiscence.
L'auteur pose une question essentielle : allons-nous au paradis avec l'enveloppe corporelle que notre âme habite au moment de notre mort ?
Il en pose d'autres non moins pertinentes :
Kaboul peut-il être considérée comme "l'appartement témoin" du paradis musulman ?
Idem, pour le paradis chrétien, concernant Genève au temps de Calvin.
Les sunnites et les chiites, qui s'entretuent, fréquentent-ils le même paradis musulman?
Même question concernant les catholiques et les protestants irlandais pour le paradis chrétien ?
Est-il utile de faire des efforts si l'on n'appartient pas à un peuple "élu" ?
En conclusion : évitons de faire de notre vie un enfer puisqu'il n'y a pas de certitude pour la suite...
13:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
08/04/2007
Biographie d'Agatha Christie, sans suspens
Agatha Christie
par Huguette Bouchardeau
"Grandes biographies"
Flammarion
Les livres d'Agatha Christie répondent généralement au même schéma : tout le monde est suspect et, à la fin, Hercule Poirot, qui est Belge et non pas Français, mais qui a, en anglais, un accent tout aussi ridicule, découvre le, la ou les coupables.
D'Huguette Bouchardeau, ancienne secrétaire nationale du PSU maintenu (ceux qui avait refusé de rejoindre le PS en 1974), ministre de l'environnement en 1981, j'avais déjà lu une biographie de George Sand ("la lune et les sabots") que j'avais bien aimée.
Agatha Christie a publié ses premiers romans policiers après la première guerre mondiale, et ceux-ci sont toujours lus, même s'ils décrivent une société en voie de disparition.
Je me souviens d'avoir lu "le meurtre de Roger Acroyd", publié en 1926, quarante ans après sa parution.
Agatha est un personnage de roman, de film également, une vieille dame anglaise malicieuse aimant voyagé et débordante d'imagination.
Elle mérite donc d'être mieux connue grâce à cette biographie.
Dommage que l'écriture ne se soit pas faite "avec du suspens"...
Une citation d'Agatha pour finir : "Un homme de soixante ans se répète comme un phonographe. Une femme de soixante ans, si elle a la moindre parcelle de personnalité, est quelqu'un d'intéressant".
Elle parlait d'elle ou de Miss Marple ?
15:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
25/03/2007
les points communs de l'Afrique et du Moyen-Orient
Géopolitique de l'Afrique et du Moyen-Orient
Quatre géographes sous la direction de Roland Pourtier
et la coordination de Vincent Thébault
Editions Nathan
Quand j'ai acheté ce livre, je n'ai pas pris garde au fait qu'il s'agissait d'un "manuel" scolaire.
Heureusement que cela ne m'a pas arrêté, car il m'a donné envie de retourner à l'école, au moins à l'université, non pas pour y préparer des examens, encore moins des concours, mais pour mieux comprendre les grands enjeux du monde, l'évolution des rapports de force entre grandes puissances et pays en développement, également pour poser des questions à ces enseignants (j'espère que c'est possible ?) car il y a des affirmations que je n'ai pas comprises et d'autres que je conteste !
Ceux qui ont écrit cet ouvrage, (pourquoi uniquement des hommes ?), sont tous Agrégés et presque tous Docteurs en géographie, et pourtant ils écrivent simplement, clairement.
Il y a 25 chapitres d'une douzaine de pages chacun, sur des thèmes ciblés, tous aussi passionnants les uns que les autres.
Ce que ce livre a d'inhabituel est le regroupement de deux aires géographiques toujours traitées de façon séparée : l'Afrique et le Moyen-Orient, et toute la première partie est consacrée à démontrer les problématiques communes à ces deux ensembles apparemment si dissemblables (quoi de commun entre le Rwanda et l'Arabie saoudite ?): les migrations, les "espaces en crise", en particulier les déserts et donc le problème de l'eau, les économies basées sur les rentes, la dépendance alimentaire, la fréquence des conflits expliquée par les frontières artificielles et plus encore par la difficulté à vivre ensemble, la question de l'Etat artificiel, affaibli par les "ajustements structurels du FMI, la géopolitique de l'énergie (pour une partie de l'Afrique).
Au total un de mes livres préférés de ces derniers mois.
15:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)