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03/07/2016

De Sète à la Grande Motte

Bâtisseurs de l'oubli

Nathalie Démoulin

Actes Sud

 

Plusieurs personnes se croisent : un pied-noir ayant fait fortune, puis faillite, dans la construction du littoral, l'ancienne compagne d'un braqueur tué en action, la guitariste d'un improbable groupe de rock. Mais les véritables personnages sont Sète et son port, et la ville nouvelle de La Grande-Motte.

De la Grande-Motte impossible de ne pas voir le Mont Saint-Clair, "l'île singulière". Et, réciproquement, en haut du Mont Saint-Clair, la vue est belle sur tout le littoral.

Avec des rappels historiques sur l'histoire de cette région, qui remonte à l'Antiquité.

 

La Grande-Motte :

"Une zone urbaine fabriquée de toutes pièces à la fin des années 1960 pour arrêter les estivants en route vers l'Espagne. Les concepteurs de cette ville futuriste l'imaginant peuplée de piétons à rebours d'une décennie qui sacrifiait ses cités à la circulation automobile. 5 millions de m3 de sable furent extraits de l'étang du Ponant afin de rehausser le site des deux mètres qui le placeraient au-dessus du niveau de la mer. Cette ville n'est pas médiocre. Nos villes ont fait naître un peuple qui n'existait pas, un peuple de retraités, d'arthritiques, d'arthrosés qui viennent se chauffer les os."

 

08:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

02/07/2016

1936

Le Front Populaire en photographie

Hotel de Ville de Paris

Gratuit, jusqu'au 23 juillet

 

Superbes photos, en noir et blanc, souvent par des petits jeunes qui allaient devenir célèbres comme Doisneau, Cartier-Bresson, Capa, etc.

Regroupées par thèmes.

La politique avec la montée du nazisme et du racisme, dont les thèmes sont relayés en France. Le Parti Communiste qui cesse de considérer les socialistes comme l'ennemi principal...jusqu'au pacte germano-soviétique.

Les conditions de vie des classes laborieuses urbaines. La lutte sociale et ses conquêtes : enfin des congés payés et la semaine de 40heures. Avec des patrons qui expliquent de cela ruine leur compétitivité et entraîne la ruine de la France. Plus tard, avec les forces de Droite, ils expliqueront que ces conquêtes sociales sont responsables de la défaite.

La guerre d'Espagne, avec l'afflux de réfugiés républicains en France.

Mais aussi le cinéma, la chanson...

 Il n'y a pas que des chansons, mais également des affiches, des documents, de petits films.

C'est gratuit, et, pour une fois, pas de file d'attente pour entrer !

 

16:04 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo, histoire

29/06/2016

Islande 1979

Le lagon noir

Arnaldur Indridason

Métaillé Noir

 

Il fait froid en Islande. Les paysages sont à couper le souffle. Le vent aussi !

On y mange du boeuf à la confiture de groseilles, ce qui est probablement moins savoureux que la raie faisandée à la graisse de mouton...

Pas de grandes épopées sur la lande dans ce roman, mais Indridason n'oublie pas le thème cher à son coeur : l'énigme d'une personne disparue que le jeune policier Erlendur, futur commissaire à la brigade criminelle, résout 25 ans plus tard, en parallèle avec l'enquête sur la mort d'un Islandais travaillant à la base américaine de Keflavik, dont le corps est retrouvé dans un lagon d'eau chaude.

Autre thème déjà présent dans les romans d'Indridason, cette importante base militaire américaine où vivaient cinq à six mille militaires américains et leurs familles, près de la capitale islandaise, mais en se mélangeant très peu. "A une certaine époque, les autorités islandaises avaient interdit que cette base militaire accueille des soldats de couleurs."

La base de Kevkafik servait de relais sur la route de Thulé, à l'extrême nord du Groënland, base avancée de surveillance de l'URSS. Des bombardiers armés de bombes atomiques survolaient la zone quasiment en permanence.

 

"Comme toutes les petites Nations, nous sommes toujours en mal de reconnaissance."

"Les opposants à la présence américaine, en général politiquement à gauche, voulaient non seulement que l'armée lève le camp, mais exigeaient en outre que l'Islande quitte l'OTAN et déclare sa neutralité ."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

09:29 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

26/06/2016

Ils ont voté...et puis après ?

Comme le chantait Léo Férré, il y a bien longtemps de ça...

Je suis ébahi devant le titre en Une du Monde "L'Union européenne peut-elle se relever ?"

Il me semblait que l'Union européenne existait avant d'être rejointe par le Royaume-Uni !

Il m'a semblé, au cours de toutes ces années, que le Royaume-Uni était plus un frein qu'un élément moteur, cherchant, depuis le premier jour, à changer les règles communes...ou à en être exempté.

Il me semble que les conséquences seront plus importantes pour le Royaume-Uni que pour l'Union européenne. C'est la Livre Sterling qui a chuté, pas l'Euro. De nombreuses entreprises envisagent de quitter le Royaume-Uni pour le "continent", pas l'inverse.

Conséquences concrètes pour cet Anglais retraité, installé dans le sud de la France: sa retraite, en sterling vient de perdre 15% de sa valeur, son passeport n'est plus européen, il devra demander un permis de séjour, etc.

Le reveil a d'autant plus une allure de "gueule de bois" que le leader du UKIP a reconnu qu'un de ses slogans phares de la campagne était vide de sens.

Ils l'étaient quasiment tous, et j'ai été atterré par les arguments que j'ai entendu de la part des partisans du BREXIT. Par exemple, que l'Union européenne allait ruiner la sécurité sociale britannique...

La presse britannique anti-européenne se déchaîne contre l'Europe depuis toujours avec les arguments les plus démagogiques, digne du Front National.

Combien de fois ai-je du expliquer que la "bureaucratie de Bruxelles", ne décide rien, que les décisions sont prises par les ministres et par le Parlement européen, et non par d'obscurs fonctionnaires, moitié moins nombreux que les fonctionnaires de la ville de Londres ! Et que la moitié d'entre ceux sont des traducteurs ou des interprêtes car l'anglais n'est pas l'unique langue de l'Union européenne, n'en déplaise aux Anglais. Combien de fois m'a-t-il fallu expliquer que la réglementation européenne était indispensable à ce "marché unique" qui était la seule raison pour les Britanniques de rejoindre la Communauté européenne ?

Comment ne pas être choqué par la campagne sur l'immigration des partisans de la sortie de l'UE, avec photos de colonnes de réfugiés à la clef ? Il n'y aura plus personne fuyant les guerres et la misère parce que la Grande- Bretagne a quitté l'UE ? Ils cesseront de s'entasser à Calais dans des abris de fortune ? Mensonges et démagogie, dignes du Front National et de Donal Trump.

Et maintenant ? Pour nous, les Européens ?

Je vois beaucoup d'appels à renforcer l'Europe des Nations. Voie sans issue qui renforcerait les égoïsmes nationaux. 

Je vois beaucoup d'appels à renforcer l'axe franco-allemand. Je pense qu'il ne faut pas négliger les autres. En particulier l'Italie, dont le Premier Ministre a fait des propositions concrètes de relance. Relance économique et institutionnelle.

Je vois beaucoup d'appels à renforcer la démocratie. Cela passe par plus de pouvoirs donnés au Parlement européen. Malheureusement, ce n'est jamais la France qui a été à la pointe des propositions dans ce domaine, mais le Chancelier Kohl...Il est vrai que notre Parlement national est bien faible face à l'exécutif, même sans 49.3 ! Et que nie des parlements nationaux ont beaucoup plus de pouvoir que le notre sur les décisions prises par les ministres dans les réunions européennes.

Les choses ne peuvent pas continuer à l'identique ? Certainement ! 

Il faudrait mettre fin au dumping fiscal et social, dont Londres était un des plus beaux exemples. Malheureusement pas le seul...

Il faudrait un vrai budget européen qui ne serait pas limité à 1% de la richesse des pays de l'Union, ne dépendant pas de la bonne volonté des Etats membres, et capable d'organiser une véritable solidarité au sein de l'Union.

Il faudrait la mise en place de véritables politiques européennes concrètes et visibles pour les Européens, comme ERASMUS.

Il faudrait une mise en commun de projets qui aboutiraient mieux s'ils étaient entrepris au-delà de l'échelle nationale, comme l'Agence Spatiale Européenne...

Il faudrait que les pays de la zone EURO revoient les règles du "pacte de stabilité" afin de permettre des politiques communes de relance, quand cela est nécessaire.

Il y a beaucoup de choses à faire, sans les Anglais, mais, peut-être dans quelques années avec les Ecossais !

 

14:56 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, brexit

22/06/2016

Hommage à Edgard Pisani

Edgard Pisani vient de s'éteindre à 97 ans. Je ne sais pas si son nom dit quelque chose aux moins de 50 ans.

J'ai fait la connaissance d'Edgard Pisani en 1979. J'étais candidat aux élections cantonales dans le sud de l'Essonne. Un canton immense, avec certaines communes de moins de 50 habitants. Très rural, très agricole, mais avec de plus en plus de "rurbains" vivant à la campagne et travaillant en ville. Eventuellement à Paris distant de plus de 60km.

Et Edgard Pisani était venu m'épauler. Dix ans après son passage au ministère de l'agriculture, les agriculteurs se souvenaient encore de lui, de façon positive.

Pour le fameux Congrès de Metz de cette année là, il avait choisi Michel Rocard, et moi Pierre Mauroy, mais il n'en avait cure, et ne faisait preuve d'aucun sectarisme.

Sans aucune chance de gagner, j'étais candidat face à un sortant communiste, héros de la Résistance,  réélu au premier tour depuis la Libération. Edgard Pisani avait également été un grand résistant, d'une vingtaine d'année.

J'avais été, l'année précédente , le suppléant de Jacques Guyard, futur ministre, mais nous avions été précédés au premier tour par la candidate communiste. A cette époque l'union de la Gauche était, déjà,  un "combat", comme le disait les dirigeants communistes de l'époque. Pour la première fois, le sortant communiste fut mis en ballotage par "le candidat d'Edgard Pisani". J'avais moins de 30 ans...Et n'eut aucune peine à me désister.

En janvier 1981,j'ai retrouvé Edgard Pisani au Parlement européen où il avait été élu en 1979. En mai, il m'avait expliqué que la marge de manoeuvre d'un gouvernement n'était pas extensible.

En juin, après l'élection de François Mitterrand, celui-ci le nomma à la Commission européenne, en remplacement de Claude Cheysson, devenu ministre des Affaires étrangères. Il y était responsable du Développement. Quinze ans plus tard, en parcourant l'Afrique avec des délégations du Parlement européen, les Africains nous parlaient encore de l'action d'Edgard Pisani.

Puis il devint ministre de François Mitterrand. A ma connaissance, il est le seul à avoir été ministre du général De Gaulle et de François Mitterrand.

Préfet, Sénateur (de Haute-Marne), Maire, Député, Député européen, ministre, et pour finir Président de l'Institut du Monde arabe : j'ai eu l'occasion de demander à Edgard Pisani quel mandat il avait préféré. Sans hésiter, il m'a répondu "maire : c'est le laps de temps le plus court pendant lequel tu vois concrétiser les décisions prises".

C'est un grand militant, grand intellectuel qui vient de nous quitter.