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20/09/2016

Toni Erdman

Toni Erdman

de Maren Ade

avec Peter Simorischek, Sandra Hüller

 

Le film dont tout le monde parlait à Cannes, y compris pour n'avoir reçu aucun prix.

Le Figaro et l'Huma, ainsi que Libé qui donnent leur note maximum. Une seule inquiétude : les "Cahiers du cinéma" qui parle de "chef d'œuvre", ce qui n'est pas bon signe. Mais puisque plusieurs parlaient de "comédie de l'été"...

Les relations entre un père et sa fille.

La fille est consultante et travaille pour de grandes entreprises multinationales. Elle peut espérer une promotion. Sa vie affective est un désert.

La vie affective du père est également un désert après la mort de son vieux chien.  Il tente donc de se rapprocher de sa fille, en allant lui rendre visite en Roumanie où elle est en mission pour son entreprise.

Il est incongru, burlesque, lourdaud, bouffon, souvent ridicule au point de faire honte à sa fille. Il invente le personnage de Toni Erdman, avec perruque et fausses dents.

Mais il pose des questions de fond qui peuvent avoir un écho en nous : es tu heureuse ? qu'est-ce qui vaut la peine d'être vécu ?

Le personnage de Toni Erdman est plus pathétique que drôle, mais le film ne manque pas d'humour. La critique sociale est à fleur de peau.

Mais était-il indispensable de nous en mettre pour presque trois heures ?

 

15:37 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

18/09/2016

un monde imaginaire et énigmatique

Paul Delvaux

L'écho du rêve

Centre Wallonie Bruxelles (en face du Centre Beaubourg/Pompidou)

 

Un des plus importants peintres du surréalisme, Belge.

Un univers centré sur le corps des femmes dans une vision onirique.

Une exposition réussie par le Centre Wallonie/Bruxelles, sans file d'attente !

 

17:56 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo

12/09/2016

Mémoires de Louis Mermaz

Il faut que je vous dise

Louis Mermaz

éditions Odile Jacob

 

Il y a Louis Mermaz l'homme politique: fondateur, avec François Mitterrand de la"Convention des institutions républicaines", membre de la direction du PS, Président de l'Assemblée nationale, président du Groupe socialiste, plusieurs fois ministres, maire de Vienne, Président du Conseil général de l'Isère, après quelques tentatives infructueuses en Normandie ("celui qui ne buvait pas n'était pas un homme").

Il laisse percer de l'amertume de ne pas avoir été choisi par François Mitterrand pour être Premier Ministre, et de ne pas avoir pu devenir Premier secrétaire du PS pour remplacer Jospin. "Je regrettais dans mon for intérieur que François Mitterrand ne meut pas appelé en son temps comme Premier ministre, ni soutenu plus tard pour parvenir à la tête du parti."

Je me souviens que dans les années 70, alors que j'étais Secrétaire national des cheminots socialistes, il nous expliquait que notre but devait être de "refaire à l'envers ", d'effacer,  la coupure du Congrès de Tours de 1920, quand les socialistes s'étaient séparés des communistes.

Aujourd'hui, il est toujours aussi virulent contre le capitalisme et pour les droits de l'Homme.

Je ne savais rien de l'homme. Sa vie aurait pu être un roman, parfois tragique. "Fils naturel", "batard" comme il l'écrit, d'un ministre de la IIIe République. Situation plus honteuse alors, en 1931, qu'aujourd'hui ("une souffrance jamais cicatrisée"). Père de trois enfants, deux garçons et une fille. Jeune adulte,  un de ses fils, étudiant brillant,  meurt dans un accident de surf qui aurait pu être évité. Son autre fils abandonne des études différentes mais non moins brillantes pour vivre sa passion pour le théâtre. Passion exigeante mais peu rémunératrice qui le plonge dans des périodes de dépression aggravée par le décès de son frère.

Louis Mermaz rentre souvent dans les détails. Une excellente mémoire, et probablement beaucoup de notes conservées qui font revivre des périodes pleines d'espoirs, et de socialistes que j'ai croisés, comme "Roger Fajardie, esprit fin, subtil et rusé dans un corps qui se mouvait avec difficulté".

"Se pencher sur sa vie, ses émotions, ses souffrances parce que chaque homme de sa naissance à sa mort porte en lui un fragment de l'humanité."

 

"Je n'aime pas Napoléon. Il a laissé la France plus petite qu'il ne l'avait trouvée" (François Mitterrand)

"François Mitterrand ne voulait jamais donner à penser qu'il escomptât quelques chose de qui que ce fût."

"François Mitterrand supportait mal qu'on pût manquer  un rendez-vous fixé à sa seule convenance. Il souhaitait nous voir nous implanter à travers la France, mais s'étonnait qu'on ne répondît pas, toutes affaires cessantes, à ses invitations."

"Ceux que François Mitterrand réunissait n'avaient aucune affinité entre eux, et lui retiré de la vie politique ou disparu, ils se disperseraient."

"La vie, ça passe comme ça. C'est déjà fini. On aperçoit qu'on a à peine eu le temps de rien faire." (François Mitterrand)

 

 

 

11:43 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

10/09/2016

Vers la victoire de Yorktown

Le vent d'Amérique

Les hommes de la liberté, tome 2

1778/1782

Claude Manceron

éditions Robert Laffont

 

Deuxième tome des biographies croisées des futurs acteurs de la révolution.

Au début  de l'ouvrage Marie-Antoinette enfante enfin, après neuf années de mariage. Mais c'est une fille ! A la fin, début 82, elle donne naissance au dauphin que la France attendait. De l'autre coté de l'Atlantique, "u nouveau monde est en train de naître".

Ces années sont marquées par la marche vers l'indépendance américaine, avec l'aide de la France, sur fond de sa rivalité avec l'Angleterre. L'amiral De Grasse semble plus décisif que Lafayette. Il n'a pas demandé l'autorisation de son ministre car à Versailles beaucoup considèrent que "l'esprit de révolte est toujours un dangereux exemple." (Vergennes)

Le lecteur croise Sartines, "dont les maquerelles et les filles étaient les indicateurs, par l'intermédiaire de Le Noir, son homme de paille, chargé de la police.", le futur "Philippe égalité", "Grand-Maître de la Grande Loge de France", "une maçonnerie mondaine et snob". Il considère "toute religion présentée comme l'oeuvre de Dieu comme une absurdité." ;Mirabeau emprisonné par la volonté de son père ("sans livres, je serais bientôt mort ou fou" ; Sieyes ("il a épousé l'ambition") ; Necker qui est renvoyé après avoir publié les comptes du pays, "première tentative d'analyse financière de la France" ; "le secret du roi est violé au niveau le plus sensible : celui du porte-monnaie" ; et quelques autres...

 

 

"Toute l'affabilité conquérante des hommes hantés par leur courte taille" (à propos du Duc de Broglie)

 

17:05 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

09/09/2016

Héros romantique par excellence ?

Adolphe

Benjamin Constant

Maxi poche

 

L'excellent film "Le prénom", reprise d'une pièce de théâtre à succès, m'a donné envie de relire "Adolphe".

Pour celles et ceux qui ne connaitraient par le film : Vincent, homme à la 4X4 et à la Rolex (interprété par Patrick Bruel) fait "marcher" la famille en faisant croire qu'il va appeler son fils Adolphe -PHE, "héros romantique par excellence".

En fait, dans le roman, Adolphe n'est en rien romantique. Il séduit Eléonore, mère de famille,  par défi et ensuite, par lâcheté, n'ose pas la quitter. Eléonore meurt d'amour pour cet égoïste total que Benjamin Constant qualifie "d'être malfaisant".

"La difficulté véritable était de ma part l'absence d'amour." "Eléonore ne m'inspirait qu'une pitié mêlée de fatigue."

Que le personnage de Bruel ne connaisse Adolphe que par oui-dire, passe encore, mais que le personnage de son beau-frère, professeur de littérature à la Sorbonne (Charles Berling), ne relève pas le contre- sens n'est pas crédible, pour ceux qui ont lu le livre, une infime minorité sans doute.

 

"Cela leur fait si peu de mal, et à nous tant de plaisir ! "

"La grande question dans la vie, c'est la douleur que l'on cause."

 

16:28 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature