29/08/2016
Philosophie de la prostitution
Métaphysique de la putain
Laurent De Sutter
éditions Léo Scheer
"Passer un moment avec une putain, c'est passer un moment avec soi-même". "La putain était un révélateur. Ce qui était invisible devenait visible."
Essai très cultivé de Laurent De Sutter, professeur de philosophie à Bruxelles. Bukowski, Godard, Goya, Genet, James Joyce...
"Dans le cinéma de Godard, les putains étaient le visage de la vérité."" Le sexe n'est qu'une forme supplémentaire de cinéma."
"Ulysse était la mise en scène d'une véritable pensée du vrai - une pensée qu'il était permis d'appeler métaphysique."
"La vérité d'un sujet se donnait dans la rencontre affolante avec une putain." "La putain est la maîtresse du théâtre ritualisé par lequel toute vérité devient possible."
"La pornographie naissait au même moment que la philosophie : elle naissait en même temps que le commencement du dialogue entre vérité et image."
"Il n'est rien que l'humanité déteste davantage que la vérité, lorsque l'image qu'elle lui renvoie d'elle même est une image qui ne correspond pas aux idéaux qu'elle se donne pour mieux les trahir."
"Au même titre que ce qui se produit en psychanalyse, il est important de payer une putain. L'argent est l'instrument de la possession impossible." "La passe est le moment où la vérité se paie. Faut-il en déduite que tout psychanalyste est une putain ? Sans doute."
à chacun sa vérité ....
15:53 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philo
20/08/2016
Attraper dans le seigle
L'attrape-coeurs
J.D. Salinger
Pocket 4230
Roman publié juste après la guerre, toujours étudié dans les lycées américains, malgré son langage cru, et souvent blasphématoire, et quelques thèmes peu moraux comme l'alcool et la prostitution.
Roman d'un adolescent mal dans sa peau, renvoyé de son lycée trois jours avant les vacances de Noël, et qui erre dans New-York.
Pourquoi "The Catcher in the Rye", le titre original, traduit par "l'Attrape-coeurs" ?
"Si un coeur attrape un coeur qui vient à travers les seigles..."
- "C'est : "si un corps rencontre un corps qui vient à travers les seigles". C'est un poème de Robert Burns."
"Je me représente tous ces petits mômes qui jouent à je ne sais quoi dans le grand champ de seigle ; des milliers de petits mômes et personne avec eux, je veux dire pas de grandes personnes- rien que moi. Et moi je suis planté au bord d'une saleté de falaise. Ce que j'ai à faire c'est attraper les mômes s'ils approchent trop près du bord. S'ils courent sans regarder où ils vont, moi je rapplique et je les attrape. Je serais juste l'attrape-coeur. C'est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça."
"Lorsque tu auras une idée claire de là où tu veux aller, ton premier soin sera de t'appliquer en classe". Est-ce pour cette morale que le livre est toujours étudié dans les lycées américains ?
16:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
17/08/2016
Burkini
Incroyable sujet de débat !
Je ne sais pas si elles portaient des burkinis, mais j'ai vu ces dernières années des femmes se baigner tout habillées. Sans que l'on appelle la police pour cela, ni que la politique s'en empare.
En les voyant, je les plaignais, les considérant comme prisonnières, de leur religion, ou d'une interprétation de leur religion. Le fait que seules les femmes se baignaient habillées et pas les hommes qui les accompagnaient est révélateur de l'inégalité profonde engendrée par cette religion, ou l'interprétation de cette religion.
Les orthodoxes juives ont-elles le droit de se mettre en maillot de bain ?
Faut-il interdire aux gens de se baigner habillés ? Dans les piscines, certainement. Mais dans la mer ? Trouble à l'ordre public ? Risible !
15:40 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : burkini
14/08/2016
La difficulté du deuxième roman
Le livre des Baltimore
Joël Dicker
éditions de Fallois
En 20012, le Genevois Joël Dicker avait connu un succès mérité (j'en avais parlé sur ce blog) avec "La Vérité sur l'affaire Harry Quebert". Succès en librairies, Grand Prix de l'Académie française, Prix Goncourt des lycéens. Entre autres thèmes, le roman abordait celui de la difficulté d'écrire un nouveau roman après un grand succès. Prémonitoire...
Ce "Livre des Baltimore" n'a pas le côté envoutant de son prédécesseur. Ce n'est pas une enquête policière. Mais c'est un bon livre qui se lit avec plaisir. Lui aussi écrit à la première personne, avec le même "héros" écrivain plongé dans l'univers américain, entre New-York et Miami, en passant par...Baltimore !
Dans la tribu Goldman, ceux de Baltimore sont le symbole de la réussite : grandes maisons, principale et secondaires dans les Hamptons pour l'été, en Floride pour l'hiver. Mais, derrière ce tableau idyllique, la vérité de la réussite de ce "rêve américain" est toute autre, jusqu'à la chute, jusqu'au drame, sur fond de jalousie.
10:56 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
03/08/2016
Joachim Murat, fils d'aubergiste devenu un éphémère roi de Naples
Le sabre de l'Empire
Michel Peyramaure
éditions Robert Laffont
Il y a quelques mois, un ami américain, professeur d'Histoire, de passage à Paris, me demanda de l'accompagner au cimetière du Père Lachaise. A ma grande surprise, c'est la tombe de Murat qu'il voulait voir ! Je me suis donc senti obligé d'en lire un peu plus sur ce personnage à la vie épique, dont le destin fut d'autant plus lié à Bonaparte, dans l'ascension comme dans la chute, de victoires en défaites, qu'il lui avait donné l'autorisation d'épouser sa soeur Caroline, après son aide décisive lors du coup d'Etat du 18 Brumaire. Aide de camp devenu Maréchal, puis Duc, et enfin roi. "Bonaparte n'avait que mépris pour ses tenues vestimentaires."
Impossible de parler de Murat sans évoquer son épouse, Caroline, boulimique dans tous les domaines. Partis de rien, "les Murat détenaient une des plus grosses fortunes du pays. (dont l'Elysée )"
Pour tenter de sauver son trône, Murat n'a pas hésité à faire preuve, avec maladresse, de duplicité frisant la trahison, héritant du sobriquet de "petit Machiavel de Cahors".
Ses tentatives pour récupérer son royaume ont lamentablement échoué. Pendant qu'il était jeté en prison, avant d'être fusillé, en Calabre, son épouse menait à Vienne la vie dissolue qui avait toujours été la sienne.
Las Cases, dans son "Mémorial de Sainte-Hélène" a rapporté des propos très durs de l'exilé au sujet de son beau-frère : "Il était brave, mais fait pour être subalterne. Merveilleux sabreur, Murat n'était pas une tête politique. Il n'était bon qu'au feu. Il se croyait un grand homme. Ce sot a refusé l'asile que lui offrait Metternich où il aurait pu vivre très heureux."
16:00 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire